Ce titre peut surprendre, mais pourquoi faire un article sur un forum citoyen sinon pour réfléchir, anticiper, pour remettre en cause des dogmes trop bien établis pour être honnêtes ? Alors que notre endettement atteint 76% du PIB, aucune évaluation n’a jamais été faite des voyages scolaires.
1. Le dogme actuel
En gros, les voyages linguistiques scolaires sont extrêmement bénéfiques et quasiment aussi indispensables que l’eau et le pain, car sans eux l’esprit de l’élève demeurera comme une boîte de conserve sans ouvre-boîte : fermé.
(Les autres matières et professeurs étant présumés inaptes à ouvrir l’esprit de quelque élève que ce soit, merci pour eux !)
Cette opinion est renforcée par l’argument d’autorité : les instances européennes aussi disent que c’est très utile, qu’il faut développer la mobilité, car un bon Européen doit frétiller dans l’UE comme un poisson poursuivi par un prédateur. En l’occurrence, le prédateur est tapi dans les conseils d’administration des multinationales, puisque cette théorie de la mobilité est à la base une exigence industrielle pour améliorer l’employabilité des Européens.
Tout ceci aboutit à un phénomène analysé il y a quelques décennies par François de Closets dans son livre « Toujours plus », à savoir – en gros – que n’importe quelle structure, n’importe quel ministère, lobby ou corporation a l’irrésistible tendance à réclamer toujours plus de moyens financiers ! Sans jamais se demander si on ne pourrait pas faire mieux avec autant, voire avec moins, ou faire autrement.
Car dans tous les domaines, rien de plus facile que de demander plus, rien de plus difficile que d’évaluer, de faire un bilan honnête, de réformer.
En matière de voyages linguistiques, ce phénomène du « toujours plus » est bien illustré par une récente communication de l’APLV (Association des professeurs de langue vivante).
« Conclusions de l’APLV
Au vu des résultats de cette enquête l’APLV demande au Ministère de l’Éducation nationale de mettre en œuvre une véritable politique d’encouragement à l’organisation des voyages scolaires à l’étranger et à cet effet :
— d’incorporer cette dimension dans la formation initiale des enseignants ;
— de fixer des règles nationales claires en ce qui concerne les subventions ;
— de prendre à sa charge les dépenses liées au voyage et à l’hébergement des accompagnateurs ;
— de prendre en compte dans leur service ce travail spécifique des professeurs de langues vivantes.
Au moment où les dits « stages linguistiques » sont organisés en France pendant les vacances scolaires dans les établissements, il est indispensable que le Ministère prenne conscience de la nécessité d’aider les professeurs à organiser dans de bonnes conditions les séjours linguistiques de leurs élèves. »
L’inflation financière est également illustrée par une campagne qui va commencer juillet 2009, à l’initiative de L’Office national de garantie des séjours et stages linguistiques, en faveur du contrôle de la qualité des séjours linguistiques, axée pour l’instant sur l’Allemagne.
« Des contrôleurs indépendants qualifiés et dûment mandatés seront envoyés en mission dans ces différentes villes, afin de constater le respect des exigences du Contrat Qualité en termes d’organisation générale, d’encadrement (transport et séjour), d’hébergement, de cours, d’activités et d’excursions. »
Étrange gouvernement qui supprime 16000 (en 2009) postes dans l’Éducation nationale, mais recrute des inspecteurs pour vérifier la qualité des séjours linguistiques – la qualité, mais pas l’utilité... comme nous allons le voir.
(Un article informatif est d’ailleurs en attente sur Agoravox, émanant directement de cet Office national)
2. Bilan ? Evaluation ?
Quels vilains mots ! A une époque où pourtant tout est sujet à évaluation (notre président a même voulu faire évaluer ses ministres par un audit privé !), les séjours linguistiques jouissent de l’immense privilège de n’être jamais évalués, par la grâce d’une sorte d’immunité diplomatique - après tout, comme nos ambassadeurs, ce sont des Français qui se rendent officiellement à l’étranger !
Étant donné que le but de ces courts séjours est de progresser dans une langue étrangère, le contribuable payeur que nous sommes tous pourrait s’attendre à ce qu’on vérifie que les énormes sommes (montant ?) qui sont consacrées à cette activité aient bien fait progresser nos enfants en langue, le plus souvent l’anglais. Mais non !
Reste donc le bon sens, les témoignages des uns et des autres, des amis, des enfants, des copains et copines des enfants.
Et que nous racontent-ils ? Un groupe d’élèves étrangers débarque dans le cadre d’un échange scolaire, ils sont souriants, mais, de part et d’autre, c’est à peine si on peut échanger deux phrases, on bouffe tous à la cantine, ils suivent nos cours sans rien y comprendre, on visitera durant la semaine un ou deux musées locaux, une petite marche s’il fait beau et hop, les voilà qui repartent dans leur pays. Après, ce sera notre tour.
Estimation des progrès en français réalisés par ces écoliers : 0,5% !
Allez, par pure bonté d’âme, je veux bien admettre que c’est légèrement plus pour des élèves allant de la seconde à la terminale, mettons 1% de progrès en une semaine...
De toute façon, on ne sait pas évaluer le niveau en langue ! Le CECRL, échelle de niveau consensuelle, n’a que quelques années, temps apparemment insuffisant pour que les professionnels aient finalisé les outils nécessaires à cette évaluation ! Faute d’outils de mesure, impossible d’évaluer la progression... (Si l’on excepte les tests genre Toefl et Toeic destinés surtout aux entreprises, et qui concerne une population particulière.)
Mais dès qu’un odieux personnage matérialiste ose mettre en doute l’utilité linguistique de ces voyages, les profs de langue sortent l’argument suprême, la bombe atomique de la pédagogie des langues : les voyages linguistiques permettent de découvrir une autre culture, et ouvrent l’esprit.
Alors, pourquoi ne fait-on pas d’échanges scolaires entre Bretons et Corses, entre Alsaciens et Basques pour découvrir mutuellement nos cultures ? Et la traduction, à quoi ça sert, sinon à découvrir des cultures ? Et le cinéma, et la télévision ?
En outre, je serais prof d’une autre matière, je me vexerais :
« Moi aussi j’ouvre l’esprit de mes élèves ! »
Et le prof d’EPS rajouterait, histoire de montrer qu’un sportif peut avoir des lettres : « Mens sana in corpore sano ! Le sport aussi, ça ouvre l’esprit, en plus ça ventile les sinus et peut-être même le cerveau ! »
C’est fou, combien de gens sont payés pour ouvrir l’esprit de nos enfants ! Si après ça, ils passent des heures zombifiés devant leur jeu vidéo, à trucider des aliens ou des terroristes, c’est à désespérer.
3. Après le bilan intellectuel, le bilan carbone !
A l’heure où les enfants, après être allés voir l’exposition « Maison » (Home) de Y.A. Bertrand, tarabustent leurs parents pour qu’ils ne laissent pas l’ordi en veille, les critiquent quand ils prennent la voiture pour aller acheter le journal plutôt que de se taper une revigorante course à pied de cinq kilomètres, il ne leur vient pas à l’idée de contester les 3000 kilomètres qui leur ont permis de prononcer « fuck off » avec l’accent de Birmingham !
A l’heure où on s’interroge sur le bilan carbone des fraises espagnoles aux pesticides (les analyses faites à l’entrée en France sont tenues secrètes !) qui font 2000km en camion pour que d’aucuns se sentent privilégiés de manger en plein hiver des fadasses fruits gorgés d’eau, ne devrait-on pas se poser des questions sur le bilan carbone des séjours linguistiques ?
Je ne vous parle même pas des bus qui circulent sans cesse pour trimbaler des supporters de foot de plus en plus avinés à mesure qu’on se rapproche du stade, ou des voitures particulières qui se déplacent pour voir d’autres voitures courir sur des circuits de Formule 1 !
Polluer pour aller en voir d’autres polluer, n’est-ce pas la quintessence de notre civilisation de loisirs ?
Mais je m’égare, je mélange tout, sans doute les effets du CO2 ou des micro-particules diesel qui montent de la rue.
Je passe sur l’absence encore fréquente de ceintures de sécurité dans les bus de voyage, on va dire que c’est un argument mesquin et facile.
Revenons à l’anglais... Euh, à la diversité linguistique.
Les gens du métier souhaitent une pérennisation et même un développement des échanges :
« L’apprentissage des langues est à associer à la découverte d’autres cultures et à des rencontres possibles avec des jeunes d’autres pays. Une première étape serait que tout lycée en France ait au moins un accord d’échange avec un autre lycée en Europe, et si possible deux ou trois dans autant de pays de l’Union européenne. » (APLV)
Comptons chichement trois échanges par lycée, 11000 établissements, 2000 km aller-retour en moyenne (certains font plus, d’autres moins), ça nous donne un total annuel de 66 millions de kilomètres ! ! ! Sans évaluation du résultat !
Gageons que la paysanne d’un village reculé de quelque coin déshérité, qui va de sa cabane en torchis jusqu’au puits pour ramener un peu d‘eau potable (si elle a de la chance) serait bien épatée.
Démagogie ? Assurément, autant que le reproche des investissements spatiaux durant la course vers la Lune : ne pas aller sur la lune n’aurait évité la famine à aucun enfant du tiers-monde, je suis d’accord. Pourtant, je ne peux m’empêcher de trouver certaines de nos habitudes bien peu rationnelles.
Le bilan carbone des séjours linguistiques est tout bonnement catastrophique : des millions de kilomètres dans toute l’Europe, pour des progrès en langue très faibles, et jamais estimés...
La validation et la preuve, c’est bon pour les sciences, les audits, c’est bon pour les entreprises, là on parle de culture, inestimable !
Les séjours linguistiques scolaires sont un luxe de pays riche, gavés de consommation, gorgés de biens et de services, mais qui n’en ont jamais assez !
4. Soyons objectifs, voyons les avantages de ces séjours
Avantages pour les élèves :
— Sécher les cours une semaine.
Bien sûr, ils doivent souvent suivre des cours sur place, rien n’est parfait, mais avez-vous déjà essayé de suivre un cours d’histoire en anglais, ou une explication sur la Renaissance en allemand ? C’est très reposant, on peut penser à autre chose - aux filles par exemple.
Donner et prendre son premier baiser, acheter des capotes et rêver de les utiliser, s’émanciper temporairement du pater familias, tester l’acoustique d’un bus en gueulant « Ils ont des chapeaux ronds, vive les tétons » (je ne me souviens plus exactement des paroles adaptées à ces ambiances festives), découvrir la gastronomie anglaise, aider les familles nécessiteuses qui louent un gourbi aux élèves étrangers (et donc soutenir l’économie anglaise), noble mission s’il en est.
Avantages pour les profs accompagnants :
— Sécher les cours : une semaine sans faire cours, pas de cours pendant une semaine. Oui, je sais, c’est trois fois la même chose, mais ça fait plaisir rien qu’en le répétant.
— S’exercer au calcul mental en comptant les élèves chaque jour, voire plusieurs fois par jour pour les plus consciencieux. Et même la soustraction quand il en manque.
— Réviser les langues en expliquant aux vigiles ou à la police qu’il y en a deux égarés dans le musée ou dans la rue – laquelle, on ne sait pas. Essayez un peu de dire ça en anglais ou en allemand : vous verrez, c’est plus difficile que ça en a l’air.
Seul inconvénient notable pour l’encadrement : la présence des élèves.
Et l’obligation de visiter les mêmes soporifiques musées que l’année précédente, plutôt que les quartiers chauds de Soho.
Avantages pour la société :
— Donner du travail aux chauffeurs de bus.
— Consommer du gasoil et enrichir les monarchies pétrolières, pour qu’en retour ils nous achètent enfin des Rafale (admirons la merveilleuse harmonie de la vie).
— Faire marcher le commerce des autoroutes, des cartes postales, des restauroutes, des distributeurs de malbouffe à pièces, des distributeurs de préservatifs, des épiceries à canettes de bière, des bureaux de tabac.
— Aider la GB à équilibrer son budget.
- Faire découvrir la culture anglaise par une authentique ambiance à la Dickens, nourriture d’époque et marchands de sommeil inlcus ! Les moins chanceux seront choyés comme chez papa-maman.
— Soutenir l’économie en temps de crise, notamment les constructeurs de bus et les fabricants de pneus.
Conclusion
Bien que non-professionnel, modeste parent d’élève (dont tous les profs disent qu’on ne comprend rien à l’éducation...), j’oserai quelques remarques :
— Les séjours linguistiques scolaires n’ont jamais fait l’objet de la moindre évaluation. Nul ne sait de combien les élèves progressent en langue durant ces quelques journées en immersion, ou en écoutant quelques cours dans une langue étrangère (assister à des cours serait plus juste !) ; disons une progression de 0,5%.
— Leur coût est très élevé. Combien, on l’ignore aussi ! La prise en charge étant extrêmement morcelée entre État, conseils régionaux, parents – de moins en moins enthousiastes pour payer, compte tenu de la crise.
— Ces voyages et séjours ouvrent l’esprit, certes, mais comme beaucoup d’autres choses : la musique, le sport, les autres matières, la lecture, l’observation des plantes, le jardinage, le cinéma, la peinture, le chant, le... etc.
— A l’heure d’Internet, le contact avec des natifs est plus simple, et passera de plus en plus par les TICE (technologies interactives).
— Le prix de l’essence est en constante augmentation, le tourisme amorce une décrue, et dans ces circonstances qui ne vont que s’aggraver, la pollution représentée par les millions de kilomètres parcourus pour les voyages scolaires est à prendre en compte.
A l’heure où la conscience écologique grandit lentement dans tous les esprits, les voyages linguistiques n’échapperont pas à une réévaluation de leur rapport bilan carbone, de leur rapport pollution/utilité.
En fait, alors que des millions d’enfants n’ont pas accès à l’eau potable, envoyer nos enfants une semaine dans un pays étranger pour apprendre quelques mots, c’est un luxe de pays riche, voire un gaspillage de nantis.
Qu’un jeune homme ou une jeune femme aille découvrir une autre langue et une autre culture par un long séjour de quelques mois à l’étranger, un boulot d’été, un voyage, un stage professionnel, oui, mais l’utilité de ces sauts de puce scolaires de quelques jours est loin d’être aveuglante.
Je ne suis pas sûr que ces bus scolaires qui trimbalent des élèves d’un pays à l’autre pour quelques jours dans les embouteillages des grandes villes aillent tout à fait dans le sens de la décroissance raisonnée, de la réflexion sur l’avenir de notre civilisation.
L’UE ne cesse de vanter la mobilité européenne. Rappelons que cette idée, cette idéologie même, est à la base une demande des milieux économiques pour une main-d’œuvre mobile et concurrentielle (la fameuse employabillité), à l’instar de ces malheureuses ouvrières polonaises, roumaines et marocaines qui abandonnent leurs enfants pour venir gagner quelques euros en ramassant des fraises espagnoles bourrées de pesticides dans des conditions d’un autre temps.
Pourtant, mobiles ou fixes dans nos régions, nous sommes tous des Européens. Parlant anglais ou pas, nous sommes toujours des Européens.
— L’apprentissage précoce des langues n’est pas une question pédagogique, c’est une question politique, car il s’agit de l’apprentissage précoce de l’anglais, et seulement de l’anglais, à de rares exceptions près, dont les langues régionales.
— Au fil des ans, les voyages linguistiques ont généré un juteux marché, il suffit de googler pour le constater... mais est-ce une raison suffisante pour ne pas en faire le bilan ?
Inefficaces, coûteux, polluants, complexes à organiser, hasardeux au point qu’il faille créer un corps de contrôleurs, dévoreurs de temps et d‘énergie (dont celle des profs, bénévoles), dépassés par Internet, la « webcam » et les technologies interactives en général, on comprend que les voyages linguistiques ne soient jamais évalués !
Notons simplement la force des choses, la résistance passive de quelques Conseils régionaux qui se font tirer l’oreille pour le financement...
Ceci dit, peut-être que tout ce qui précède est un monceau d’âneries, puisqu’on lit partout le contraire ! Comment pourrais-je avoir raison contre tous ? La seule explication autre que ma folie douce serait que les voix discordantes n’osent pas s’exprimer, tant le dogme est prégnant, tant il serait mal vu, à l’heure de l’UE, de critiquer les sacro-saints voyages linguistiques.
Les voyages forment la santé, c’est bien connu, mais je suis au moins sûr d’une chose : mieux vaut ne pas respirer à pleins poumons derrière un bus scolaire qui démarre !
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L’apprentissage précoce des langues n’est pas une question
pédagogique, c’est une question politique, car il s’agit de
l’apprentissage précoce de l’anglais, et seulement de l’anglais, à de rares exceptions près, dont les langues régionales.
Désolé de vous décevoir, mais pour moi ce fut l’Allemand. Vous critiquez à partir de ce que vous percevez à travers vos oeillères. Et c’est bien dommage. Les voyages linguistiques se font aussi vers l’Espagne, l’Italie ou l’Allemagne.
Pour l’intérêt éducatif ? On découvre parfois une vie différente, la culture aussi. Bref, alors que j’étais nul en langue, mes notes ont beaucoup progressé (doublé) après un voyage linguistique. Il n’y a rien de tel que l’immersion. Bien sur, il faut pour cela jouer le jeu et ne pas rester en petit groupe d’élèves francais.
K, je vous renvoie à mon article sur l’apprentissage précoce des langues, j’y précise bien que dans quelques cas, on peut faire au primaire de l’allemand ou une langue régionale, cela ne contredit pas que majoritairement, il n’y a aucun choix offert aux parents. Pour les séjours linguistiques, relisez, vous verrez que nulle part il est dit qu’ils se fassent exclusivement en GB.
Bah, j’ai lu votre article sur l’apprentissage des langues et je n’avais rien trouvé à y redire. Et pour cet article là, effectivement dans le corps de l’article, vous ne parlez pas de GB , mais vous concluez sur la phrase que je reprends. J’ai d’excellents souvenirs de mes sejours linguistiques en Allemagne, où je me suis fait de très bons amis. Disons que vous avez vos oeillères et que j’ai les miennes ;).
Comme on vous l’a répondu par ailleurs, ces voyages permettent à des familles peu aisées de faire découvrir une autre vie à leurs enfants pendant une ou deux semaines. Très cordialement...
C’est drole votre article................ Tout les élèves du public n’ont pas la chance d’avoir une Maman, Papa friquée (medecin) pouvant payer à ses futurs réac (enfants) des vacances à l’etranger et donc le plaisir de decouvrir d’autres cultures, d’autres pays. Tout les élèves du public n’ont pas la chance d’avoir des profs pret à organiser ce type de voyage tres contraignant administrativement mais pour cela il faut connaitre les conditions de presentation à l’inspection Academique d’un séjour. Tout les élèves du public n’ont pas la chance d’avoir une équipe éducative prete à assumer toutes les responsabilités qu’imposent la gestion d’enfants en france mais encore plus à l’étranger. Donc en gros ; les profs sont des faineants, pour vous qui voyagez souvent il n’y a aucun interet à faire partir des enfants ailleurs que dans le departement ou ils vivent ce qui prouve bien votre individualisme et votre petitesse. Tout le monde ne part pas en vacances le saviez vous ? tout le monde n’a pas la chance de visiter, rencontrer d’autres cultures le saviez vous ?
Vous dites dans votre presentation que vous vous interessez à tous les sujets dont vous n’avez aucunes competences, alors avant de vouloir casser un systeme reflechissez y plutot deux fois qu’une car la vous passez vraiment pour un/une idiote qui parle d’un sujet qu’elle ne connait pas.
le but d’un sej ling est culturel il n’a en rien vocation à ammeliorer (de plus en une semaine) le niveau de la langue pratiquée mdr faut vraiment etre neuneu pour croire le contraire ou ne pas savoir de quoi on parle !!
e but d’un sej ling est culturel il n’a en rien vocation à ammeliorer
(de plus en une semaine) le niveau de la langue pratiquée mdr faut
vraiment etre neuneu pour croire le contraire ou ne pas savoir de quoi
on parle
Certe, on n’apprend pas la langue en une semaine... Mais l’immersion peut provoquer un débloquage. On capte mieux la façon de s’exprimer, on finit par comprendre un peu les accents. Et surtout on a envie d’n savoir plus pour discuter avec les nouveaux amis (mes correspondants étaient vraiment très sympa... et par chance, nous pratiquions les mêmes sports... cela s’est donc prolongé).
Nephilim, déjà vos attaques personnelles tombent à côté, car, pour diverses raisons, je voyage très peu et ne suis pas friqué.
« Donc en gros ; les profs sont des faineants, »
C’est vous qui le dites, je ne vois pas du tout pourquoi vous m’attribuez cette opinion.
« Tout le monde ne part pas en vacances le saviez vous ? »
Oui, je suis au courant, les séjours linguistiques ne sont pas des colos, ni des voyages culturels (il y a souvent de nombreuses richesses et activités dans la région, ni des centres aérés, c’est un problème spécifique assez différent des vacances.
Si vous croyez qu’une semaine, moins le temps de déplacement et le temps perdu pour des raisons pratioques peut compenser le différentiel avec des enfants qui vont à Londres une fois pas mois, aux States une fois par an, ou simplement pour voir l’investiture d’Obama, vous êtes un peu naïf.
L’école est, pour le moment, l’unique outil permettant un enseignement égalitaire à des enfants.
Si aucun voyage linguistique ne s’effectue dans le cadre scolaire, cela aura comme conséquence d’accentuer l’écart entre les enfants ayant la possibilité de faire des voyages privés à l’étranger et ceux dont les familles n’en ont pas les moyens.
Je ne nie pas le manque d’apports pédagogiques, généralement, dans ces voyages.
Cela rejoint les remarques qui ont été faites dans votre précédant article, qu’il faudra peut être revoir les méthodes d’enseignements des langues étrangères.
Pour en revenir aux voyages, j’imagine que les équipes les préparant doivent se demander, en fonction de l’âge des élèves, quels doivent être les objectifs d’un séjour à l’étranger aussi court :
1) Amélioration de la pratique de la langue
2) Immersion dans le milieu culturel des habitants locaux (loisirs, nourriture, habitudes de vie, ...)
3) Visite de la région et de quelques monuments, musées, ...
Le point 2 étant, selon moi, le principal facteur de réussite du point 1.
Pour conclure, je suis d’accord qu’il faudrait améliorer, à l’aide notamment des NTIC, les méthodes d’acquisitions des langues, mais rien ne remplacera le plaisir de pouvoir utiliser réellement une langue étrangère en se trouvant parmi les habitants d’un pays la pratiquant.
Pikasyl, je n’ai jamais écrit que ces voyages étaient totalement, complètement inutiles, ne serait-ce que parce que chaque expérience de la vie nous construit, mais plutôt qu’ils sont très très loin d’avoir l’utilité qu’on leur attribue généralement, et qu’ils ne sont jamais évalués d’un point de vue coût/efficacité.
"Cela rejoint les remarques qui ont été faites dans votre précédant
article, qu’il faudra peut être revoir les méthodes d’enseignements des
langues étrangères."
Par contre, je suis en complet désaccord avec cette culpabilisation, et je ne comprends pas le masochisme des profs de langue qui acceptent cette critique. Nos méthodes ne sont ni meilleures ni pires que celles d’autres pays, l’apprentissage d’une langue étrangère est un énorme travail, long, ingrat surtout si la motivation de l’élève est faible. Dans ces conditions, l’école ne peut être que le lieu d’une initiation, plus ou moins avancée selon les filières et la motivation des élèves, c’est ça qu’on ne veut pas admettre. L’école ne forme pas plus des polyglottes qu’elle ne forme des inégnieurs, des dentistes ou des cuisiners accomplis.
Je ne vois pas ce qu’il y a de mal à critiquer la manière (c’est mon point de vu donc très subjectif) dont les langues sont enseignées. De plus, je n’ai jamais insinué que notre système est moins bon que ceux de nos voisins.
Vous mettez l’accent (si je puis dire) sur l’élément essentiel : LA MOTIVATION
En effet, il est plus facile de faire progresser des élèves motivés.
La principale question est : * Pourquoi est ce que les élèves ne sont pas motivés en allant en cour de langues étrangères ?
Et malheureusement, répondre à cette question c’est émettre une critique sur la manière d’enseigner.
Merci pour ton salutaire article . Je pensais un jour écrire quelque chose du même genre , mais tu l’as fait beaucoup mieux que je ne pourrais le faire .
Mon fils ¨gé de 13 ans , qui a fait sa 4ème cette année , a fait deux séjours linguistiques scolaires pendant l’année , l’un d’une semaine en Allemagne ( juste après , c’est son correspondant allemand qui est venu pendant une semaine à notre domicile ) , et l’autre de 3 jours en Angleterre.
Si le séjour en Allemagne a été, je crois , un peu profitable ( il était le seul dans sa famille allemande , donc devait parler l’allemand , il a aussi gagné en débrouillardise) , le séjour en Angleterre ( dans lequel ils étaient 3 ou 4 français par famille d’accueil ) n’a servi strictement à RIEN , mis à part voir du pays .
Une anecdote qu’il m’a racontée témoigne de la qualité de « l’échange culturel » : alors qu’il traversait Londres en Bus avec sa classe , l’une des filles de sa classe a crié « oh , regardez sur le bus , il y a une affiche de Zak Efron » ( qui semble être un acteur à la mode ) . Toutes les filles se sont alors précipitées immédiatement à la fenêtre en hurlant pour voir ce spectacle ( alors qu’elles n’avaient nullement été intéressées par le spectacle de la rue ! ) . Consternant !
Un fait mérite d’être signalé , c’est que , quand des profs sont en séjour linguistique , ils ne sont JAMAIS remplacés , et les autres classes qui ne participent pas au séjour se retrouvent en permanence , faute de prof ! Les cours non dispensés à ces autres classes ne sont JAMAIS rattrapés !
les séjours en Angleterre sont très onéreux , surtout avec un départ du sud de la France , Mais il ne faut pas croire que les voyages en italie ou en Espagne sont gratuits pour autant ! on va jusqu’à culpabiliser les parents qui nombreux n’ont pas les moyens de payer ces voyages alors qu’ils font eux partie de ceux qui ne vont jamais en vacances . C’est seulement un business comme les classes de neige !!
Docdory, merci de ton soutien, car avec ce type d’article à contre-courant, je vise plutôt à battre mon record d’impopularité sur la barre du haut rouge-vert ! Et j’ai complètement oublié de citer cet aspect du problème que tu indiques, le non-remplacement des profs durant leur séjour...
Au sujet des bus londoniens, probablement as-tu appris cette manifestation de l’athéisme militant par une campagne d’affichage sur les bus, suivie je crois d’une réplique d’associations catholiques.
Oui, excellent campagne, mais moins susceptible d’attirer l’attention des collégiennes qu’un acteur à la mode !
Dans le genre séjours supprimant pas mal d’heures de cours , il y a aussi les « séjours sportifs » à la base de loisirs du coin pendant deux ou trois jours . La revanche du muscle sur l’intelligence , sans doute...
Le chat, 3 fois que je tente d’envoyer ce message ! Désolé, je crois que j’avais raté ton article, pas évident de suivre l’actu et de feuilleter AV chaque jour. Je crois que tu l’avais écrit avant la réplique humoristique des cathos, et des plaintes juidiciaires pour bloquer des tentatives similaires, qui fleurent déjà davantage leur intérgrisme...
On confirme c’est plus une semaine de vacances qu’une semaine de languistique. Disons que cela tient des privilèges des profs de langue. Ecologie : 0 Sécurité : 0 (tous les cars n’ont pas la ceinture) Etude : 0 Il faut parfois regarder la réalité en face.
En revanche des voyages de 3 semaines minimum, là oui. sauf qu’au niveau des programmes scolaires, il faut penser aux autres matières, il va falloir faire un choix et s’organiser. Mais quand on veut on peut !
C’est pour cela qu’on inventer les grandes vacances scolaires. Ceux dont les parents ont du fric à plus savoir quoi en faire, mettent leurs grand gamins à l’étranger durant un bon mois. Et pour les autres faut attendre d’avoir l’autorisation de travailler et ho ensuite à l’étranger pour se perfectionner dans la langue.
Sinon pour kroko, tous les profs de langue que j’ai connu disent bien que c’est surtout au niveau culturel ou plutôt touristique devrais je dire
Tu veux battre ton record d’impopularité ? C’est sûrement gagné ! Etrange façon de démotiver les gens de partir à l’étranger pour apprendre une langue...
Pour ma part, je suis déjà partie en séjour linguistique en Angleterre (avec votre fameux « Office national ») et c’était super ! C’est une expérience très enrichissante, à vivre au moins une fois dans sa vie ! Etre immergée dans un pays inconnu où tout est à découvrir, ça fait peur a première vue mais ça apporte énormément... Grâce à ce séjour, j’ai fait énormément de progrès en anglais, mes notes ont augmentées. Il m’a permis de découvrir une culture différente de la nôtre (ce que je te conseillerais ! t’ouvrir ! positiver ! ), il m’a permis de sortir de cette foutue timidité qui peut en bloquer plus d’un, de rencontrer des gens aussi géniaux les uns que les autres, bref séjour ulta positif que j’aimerai réitérer si j’en avais le temps !
En ce qui concerne le financement, rien n’est impossible, j’ai eu droit à une aide financière de la CAF !!!
Bref je finirais juste en disant que malgré tout, rien n’est parfait... il y a toujours des trucs qui ne vont pas mais c’est la vie, pas besoin d’alerter la planète entière, chacun ses pb !
Ce que j’aime bien ici c’est que l’auteur pose la question d’une évaluation sur l’efficacité des séjours linguistiques d’une semaine. Il ne dit pas que ca ne marche absolument pas, mais plutôt quelle est la proportion de ceux qui le font et qui en ont ensuite des avantages.
Si si, pour les cancres et les fortes têtes, on prévoit deux semaines de supplice à apprendre l’espéranto à Moutiers-les-Mauxfaits, dans la cave du père Riton.
La question n’est pas qu’il n’y ait pas de pays espérantiste n’est pas importante, en tout cas pas autant que le fait qu’il n’y ait pas de bière espérantiste.
Il n’y a pas que l’anglais Ma fille est partie par le programme Brigitte Sauzay 8 semaines en Allemagne. Elle est partie à 13 ans mi mai dans une ville allemande chez une famille allemande dont la jeune fille est venue chez moi pour un séjour de deux mois par la suite les progrès en Allemand ont été impressionnants, d’autant plus je pense que 13 ans est un âge où le cerveau est encore relativement réceptif à l’apprentissage d’une langue étrangère. En Allemagne, elle a vécu de nombreuses expériences, visité de nombreuses villes, été au collège allemand pendant 6 semaines. les frais ont été réduits prinicpalement aux frais de voyage France Allemagne, avec une subvention les prenant en partie en charge. Ce programme est formidable, il est un peu dur pour les parents qui doivent confier leur petite à des inconnus mais grâce à la motivation d’un prof d’Allemand nous avons osé et nous n’avons pas regretté. La même chose n’existe pas pour l’Anglais, c’est dommage.
Kétanime, je ne pense pas que c’est des séjours de 8 semaines dont kroko parle mais ceux qui font une semaine ceux là en général n’apporte rien en eux même à part une augmentation de la motivation pour apprendre, disons que ce n’est pas en une semaine que l’on devient presque come un natif
Puisque vous êtes contre les courts séjours linguistiques ( je crois comprendre que ce qui vous défrise, ce sont les séjours en Angleterre ), sans doute préconisez-vous les vacances en famille ? Un mois à Malte ( on y parle anglais, il y a du soleil et beaucoup de monuments à visiter ), les lycéens en cours d’anglais 4 heures par jour, les parents et les petits sur la plage... Bien sûr, le budget ne sera pas le même, mais l’efficacité, elle, est assurée ! Avouez, cher Kroko que vous êtes sponsorisé par l’Office du Tourisme de Malte ! Toutefois, il y aura peut-être quelques réticences de la part des parents à revenus modestes qui se satisferaient d’une efficacité moindre... et d’un voyage scolaire !
Moi, je me souviens avec bonheur de mon premier voyage en Angleterre... J’avais quatorze ans. J’apprenais la langue internationale depuis trois ans et grâce à ce voyage, j’ai pu constater que malgré mon jeune âge, curieusement, j’arrivais à me faire comprendre des autochtones. Quelle satisfaction ! Je pense que cela est du en grande partie à la facilité d’apprentissage de l’anglais. C’est précisément ce voyage en Angleterre qui m’a donné le goût de persévérer dans la langue internationale que j’utilise à chaque fois que je voyage à l’étranger, c’est-à-dire tous les ans.
Je ne suis pas du tout d’accord avec votre point de vue. Certes le voyage linguistique « de masse » permet en effet rarement de faire des progrès énorme en langue car ils sont trop courts. Cela dit, le cours d’Anglais non plus, une fois les premiéres années passés, les cours de langues supplémentaires n’apportent plus grand chose c’est la pratique qui manque. Donc il ne reste qu’une seule chose à faire : aller sur place.
Et de toute façon, il ne sert à rien d’apprendre une langue si l’on a pas prévu d’aller la pratiquer dans le pays.
Concernant mon premier voyage chez les British, cela ne m’a peut être pas beaucoup amélioré mon anglais mais cela m’a apporté beaucoup plus qu’une année de cours de l’éducation nationale. Ces quelques après midi ou on était laissé libre sans surveillance dans Londres, à cet age la, c’est enrichissant. Cela permet de se retrouver dans un environement « hostile » ou ca ne parle pas du tout notre langue, ou les choses marchent différamment (et pour cela, l’angleterre c’est pas mal). En un mot ca forme à la vrai vie. Au final en fin de journée, tu as réussi à parler pour acheter tes tickets de métro, à ne pas te paumer et a te repérer. C’est un premier exercice en quelque sorte.
De même je garde un excellent souvenir (et plus que ca) de mon premier séjour en Chine. Je ne parlais pas un traitre mot de mandarin, le plan fut une arrache totale. Mais à parler avec les mains, découvrir de nouvelles choses sans s’y attendre et faire tout et n’importe quoi, on apprend finalement plus en quelque jours qu’en des années. Je n’ai pas appris le mandarin cette fois la. J’ai commencé bien après.
Et d’une certaine façon, chaque voyage est d’un grand enrichissement. (Bon je ne répondrai pas sur le bilan carbonne, le mien est mauvais de toute façon).
Enfin, il faut rappeler que toute carrière permettant de gagner de l’argent se joue à l’international. Et donc qu’il est très important d’apprendre aux élèves à voyager et à s’adapter aux différences locales. Si vous n’avez jamais voyagé de votre vie et qu’on vous envoie en Inde à 40 ans pour le boulot, vous risquez de vous retrouver fort dépourvu.
C’est sympa cette attention de votre part. Cela me touche profondément. D’ailleurs je ne savais même pas que c’était mon aniversaire aujourd’hui. Mais bon ...