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Accueil du site > Tribune Libre > Les sources de la Garde à vue

Les sources de la Garde à vue

Le Savoir impose d’apprendre ou d’essayer de comprendre ce que nous sommes avec notre agressivité parce que nous l’observons. « L’agressivité naturelle » est indispensable à la survie de toutes les espèces, dont la nôtre. La socialisation nous permet d’en définir différents concepts, de manière à pouvoir en bannir quelques-uns comme asociaux. Néanmoins, « l’agressivité » reste l’élément moteur, bien que socialisée et de ce fait acceptable.

Maîtrisée durant l’évolution de nos aptitudes et de notre capacité cérébrale, elle a façonné l’homme et lui en retour son espace.

Par « agressivité naturelle », j’entends la capacité d’action de l’homme d’interagir sur lui-même, sur les autres, ainsi que sur toutes choses de son environnement, même si un jour il doit réorganiser son existence en ayant compris qu’il ne disposait d’aucun libre arbitre. Il impose de ce fait, contrainte, transformation ou destruction dans l’ignorance partielle du TOUT qu’il est, dans un TOUT plus grand que lui dont il est le semblable, l’univers. Il ne s’agit donc de ne pas confondre ici agressivité et violence.

L’histoire des sciences tout entière n’est que la compréhension progressive du fait que les événements n’arrivent pas de manière arbitraire, mais qu’ils reflètent un certain ordre sous-jacent. Cette remarque est d’autant plus importante qu’elle s’applique à nous, elle s’applique au déroulement de notre existence.

De telle manière que les événements de notre existence ne proviennent que des ordres (systèmes, organisations) qui les ont inspirés, et notre cerveau par la construction de son psychique en est un producteur efficace dans la représentation de ses affects à partir de la nécessité vitale fondatrice de se nourrir, s’accoupler et s’abriter.

Partant de là l’agressivité prendra des nuances capables de répondre à toutes les éventualités de 0 à l’infini que nos schémas conceptualisés lui suggéreront, suivant la traduction et la représentation des informations que nos sens auront recueillies du monde, pour façonner les moyens de vivre ou s’entre-tuer. Si depuis 2000, voire 3000 ans ou plus nous appliquons toujours les mêmes principes punitifs ou méritocratiques sans résultat, qui souvent s’apparentent à de la persécution, malgré les tonnes d’ouvrages sur le sujet c’est que socialement nous en faisons son lit dès la naissance dans notre berceau culturel. La lutte contre la violence ne doit pas aboutir à supprimer l’agressivité salvatrice qui fait qu’un pauvre luttera pour survivre, car faire une société de peureux c’est la vouer à l’extinction ou à la dictature.

Donc la capacité d’agressivité ne doit pas être prise comme seulement l’expression de violence, mais en un sens plus générique qui est la capacité d’agir pour aller prendre chez l’autre (son alter ego et le monde) ce qu’il nous donne ou nous prive afin d’exister quelles qu’en soient les motivations, et c’est dans ce cadre là que nous définirons des interdits mais tous ne seront pas des actes de violence.

L‘Homme n’est donc pas irrévocablement un être violent. Il est lui-même la construction d’un amalgame d’informations ordonnées qui ont élaboré son psychique ; mais il a la difficile responsabilité à partir de celui-ci, de quantifier et qualifier les informations qu’il perçoit dans l’ignorance la plus totale du monde objectif, en bâtissant au fil des millénaires l’image de ce qu’il a pu comprendre de lui et du monde. Et ce n’est qu’à partir des définitions qu’il leur donne qu’il est en mesure de transformer une agressivité innovatrice en violence mortelle intra espèce en l’absence d’un inhibiteur inné.

Donc l’information est capitale pour l’homme, et traiter l’information oblige d’apprendre, d’apprendre en permanence, sinon on la subit. Nous la subissons dans toutes les formes imparfaites et barbares dans lesquelles nous la figeons en nous croyant possesseur de la compréhension ultime. De ce fait nous faisons en permanence le procès de l’Homme, au lieu de celui de sa construction psychique, même si celle-ci porte un nom par acteur, tout en n’ayant jamais appris à cet acteur comment fonctionnait un organe aussi essentiel que son cerveau, avec lequel il allait devoir passer sa vie.

Ceci parce que quels que soient les raisonnements que nous tenons au travers d’un psychique organisé, borné par sa culture, bonne ou mauvaise, de manière close par nécessité structurelle, afin d’évacuer l’incertitude et la peur qui développe craintes et angoisse. Cette construction structurelle du psychique retransmettra l’aptitude de son organisme à s’ouvrir à l’autre ou au monde, en fonction d’une multitude de paramètres environnementaux.

Ce raisonnement sera sous-tendu par le non conscient qui contrôlera en permanence, si les décisions que notre psychique culturalisé prend en retour sous sa direction, sont compatibles avec les informations dont il dispose ; informations qui sont de veiller à ce que la structure organique qui le porte puisse se nourrir, copuler, s’abriter : Vivre. Et il en est ainsi au quotidien indépendamment de nous dans toutes les décisions que nous prenons.

C’est pour cela qu’il est si important que l’Homme soit assuré, épanoui, pour que son agressivité innovante au travers d’organisations systémiques sociétales ne se retourne pas contre lui et son alter ego par la violence. 

Aujourd’hui la violence semble avoir perdu toute légitimité dans l’espace politique au point de signifier le mal absolu, cette impossibilité à dissocier l’agressivité de la violence sociétale qui peut en découler pose de graves problèmes, au point de ne plus distinguer dans la contrainte culturelle qu’exige notre existence « concentrationnaire », quand elle est la soumission de l’autre ou un manquement organisationnel, quand elle est protection ou agression, quand elle sécurise la société ou quand elle l’apeure. Nous en sommes à ce stade, la police commence à faire peur.

Comment en est-on arrivé là ?

Pour cela il faut se détacher de l’immédiateté médiatique qui nous vend une vue limitée de son évolution, et d’un pouvoir qui nous l’a vendu comme un marchand vend un objet parce qu’il en retire un salaire.

L’évolution d’une société on la regarde sur la durée si l’on pose ce regard sur la violence enregistrée par l’activité policière nous pouvons en retirer avec quelques précautions d’interprétations, une évolution.

Quelques chiffres.

Les crimes et délit sont passés de 1.136 millions en 1970 à 3.579 millions en 1985 soit une évolution de 31%. Ensuite le nombre se stabilise autour de 3.600 millions, avec un pic en 2000, à 3.772millions, et une inflexion en1990 à 3.494 millions.

Maintenant regardons l’évolution du chômage

Le nombre de chômeurs, 502 milliers en 1970 à 2.500 millions, soit une évolution de 100.4%. Ensuite leur nombre oscille autour de 2.600 millions plus ou moins avec deux pics à 3.000 millions en 1993 et 2004, et deux inflexions en 2001, 2.110 millions et 2008, 2.200 millions. 

Il saute au regard sans être un grand analyste la corrélation qu’il y a entre les deux, au regard de l’augmentation de la population cela donne en :

1970 2.25%, de crimes et délits et 0.9% de chômeurs. Pour 50 500 000 français 

1985 6.4%, de crimes et délits et 4.5% de chômeurs. Pour 55 200 000 français

2008 5.7% de crimes et délits et 4.1% de chômeurs.  Pour 62 200 000 français

Ce rapport entre pauvreté et désocialisation à un pourcent prêt se maintiendra jusqu’à nos jours, ce qui signifie que toutes les mesures de sécurité prises depuis ce temps là et qui se sont accrus depuis 1994 et 2002, n’ont pas reversé la tendance prise de 1970 à 1985. Ceci dit ces chiffres ne retracent pas l’évolution de la nature des crimes et délits ni des modification de comptabilisation du chômage. Ils sont juste une photo il est quasi impossible de sérier les seuls crimes et délits en lien direct avec la désocialisation, car l’on comprend bien qu’un crime passionnel n’y est pas relié, mais la récurrence de la courbe constante les exclut de fait.

Il faut noter un passage le rapport 1/3, 2/3, évolution de 31% de crime et délit pour 100% du chômage ceci se comprend au travers de l’étude de Milgram, parmi tous les désocialisés seulement 1/3 d’entre eux franchiront le pas.

Ces quelques chiffres montrent que durant toutes ces années, le pouvoir nous a vendu une insécurité, globalement il n’y en avait pas plus en 1985 qu’aujourd’hui, c’est le regard des français qui a changé. Il leur a été vendu de la peur au travers de bons nombres d’affaires dramatiques, et au travers d’une peur irrationnelle du terrorisme. Le jeu du pouvoir qui en a fait un terrain électoraliste y est pour beaucoup, également tous ceux qui ont soufflé dessus par cupidité et spectacle.

Alors aujourd’hui chacun se rend compte de l’évolution de cette policiarisation au travers de la garde à vue que depuis des années nous avons réclamé en pensant que cela ne concernait que le crime organisé et les délinquants professionnel, et personne n’a pris conscience qu’au travers de ce processus, où ne se faisait plus de dissociation entre agressivité et violence, le pouvoir regardait tous les français comme de potentiel délinquant, vu comme des ennemis.

Dans un colloque au collège de France en 2008, madame Geneviève Giudicelli-Delage a présenté un exposé consacré au droit pénal de la dangerosité, droit pénal de l’ennemi, comme un droit sur des individus pour ce qu’ils sont et non ce qu’ils ont fait, mettant l’accent davantage sur la dangerosité et le risque que sur la culpabilité. La dangerosité sans la culpabilité s’autonomise comme concept détaché de l’infraction et légitime un enfermement pour une durée indéterminée, par exemple du seul fait d’une peine antérieure. C’est envisager la culpabilité sans imputabilité.

Le Sociologue Laurent Muchielli abordait le thème : « identifier, contenir et mettre à l’écart : le retour du discours sécuritaire et ses prétentions scientifiques ». Il relève que nous nous trouvons aujourd’hui dans une frénésie sécuritaire. La stratégie de dramatisation continue avec le concours des médias instrumentant les faits divers alors qu’il est parfaitement connu qu’il n’y a pas de corrélation entre l’intensité médiatique et l’intensité sociale d’un fait divers. La médiatisation de tel ou tel fait divers relève donc d’un choix politique et les discours de Nicolas Sarkozy comme de Rachida Dati peuvent aller sans autre jusqu’au mensonge le plus éhonté. La stratégie de la criminalisation frise ainsi la frénésie pénale et met en cause les principes généraux du droit qui sont les fondements de l’Etat de droit et donc de la démocratie.

 Les éléments abordés ensuite dans une table ronde regroupant Mireille Delmas-Marty, Christine Lazerges, Bernard Manin et les autres intervenants ont souligné la permanence des dangers et leur imprévisibilité grandissante. La peur brouille les frontières entre les réponses aux risques et aux menaces dans ce qui apparaît pour Delmas-Marty comme une inadéquation des réponses. Le schéma de la responsabilité civile de type réparation-prévention-précaution est repris au pénal sans discernement. Les faits divers apparaissent comme des diversions qui ajoutent à la confusion. La politique menée ressemble à un coup de dé qui chercherait à abolir le hasard. Pascal relevait déjà que l’on ne pouvait justifier la justice et que l’on a donc justifié la force pour que la force et la justice soient unies.

Christine Lazerges relève que les politiques sécuritaires sont vouées à l’échec car construites sur la facilité. C’est l’impasse de la guerre, de la peur, basée sur la probabilité et l’impossible résilience. C’est l’impasse consubstantielle au discours politique qui exalte les peurs et les risques. L’on assiste sans limite aujourd’hui à un durcissement des politiques criminelles au nom d’une dangerosité présumée de certaines figures de délinquants, par exemple celle du mineur. Les politiques leurrent le citoyen sur ce que la loi peut produire. Le Parlement est instrumentalisé. Si une loi est votée, il faut bien ensuite lui donner les moyens de son application et ne pas demander à la loi ce qu’elle ne peut pas produire.

Vint ensuite pour conclure Robert Badinter La sanction est la première des dissuasions et l’on se dirige donc naturellement vers l’augmentation des sanctions dans une inflation de dispositions répressives accompagnée d’une multiplication des techniques de recherche, de fichage, de vidéosurveillance. Chaque société a ses criminels qu’elle rejette, aujourd’hui c’est incontestablement le criminel sexuel qui fait le plus peur par ce qu’il représente des passions les plus fortes et les plus refoulées. La peur du récidiviste est également un grand thème mais on ne sait jamais si celui que l’on juge récidivera. Le risque hante les consciences collectives et nourrit une inflation du système sur lui-même. Le fait divers est médiatisé autour de la seule chose que l’on puisse en montrer, la victime, dans un courant émotionnel évidemment intense. La victimisation est un facteur puissant du développement du droit pénal actuel dans une mutation indifférente aux principes pénaux fondamentaux.

Pour Robert Badinter, nous allons vers une psychiatrisation de la justice et une judiciarisation de la psychiatrie. La rétention de sûreté est une rupture absolue avec le passé, dans un glissement à l’infraction virtuelle. A partir de là, tout s’effondre.

Il n’y a plus de règle d’or fondée sur les principes issus de 1789 et l’on se trouve aujourd’hui, selon Robert Badinter, dans une période de dérive ou de régression mais pas dans une impasse, juste une longue avenue dont on ne voit pas le bout. Pour lui nous sommes actuellement dans une phase de destruction du droit pénal :

« Comment cela s’appelle-t-il quand le jour se lève comme aujourd’hui et que tout est gâché, que tout est saccagé, et que l’air pourtant se respire et qu’on a tout perdu, que la ville brûle, que les innocents s’entretuent mais que les coupables agonisent dans un coin du jour qui se lève ? (…) – Cela a un très beau nom, femme Narsès. Cela s’appelle l’aurore ».

 


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25 réactions à cet article    


  • Gasty Gasty 24 février 2010 15:11

    Ca demande réflexion tout ça ! je ne retiendrais que celle-ci :

    Aujourd’hui la violence semble avoir perdu toute légitimité dans l’espace politique au point de signifier le mal absolu, cette impossibilité à dissocier l’agressivité de la violence sociétale qui peut en découler pose de graves problèmes, au point de ne plus distinguer dans la contrainte culturelle qu’exige notre existence « concentrationnaire », quand elle est la soumission de l’autre ou un manquement organisationnel, quand elle est protection ou agression, quand elle sécurise la société ou quand elle l’apeure

    Est-ce bien une peur politicienne ou ne viendraient -elles pas de ses donneurs d’ordres aux comportements agressifs qui craignent une riposte ?


    • ddacoudre ddacoudre 24 février 2010 17:48

      bonjour gasty

      si j’ai bien compris ta question, il semblerait dans la stratégie d’acteurs des gouvernants, que la conscience de la permanence d’un seuil de pauvreté utile à la concurrence sociale constituent un frein a exponentiation de certaine forme de prospérité qui grèvent les profits, et que devant les risques d’insurrection qui pointe à cause le la récession et de l’augmentation de la population, le thème sécuritaire soit devenu le moyen de rendre acceptable le déploiement de contrôle et de force de police. (. ce n’est pas seulement valable pour nous étant donné que cette configuration nous la retrouvons comme un espèce de schémas organisationnel des pays de l’OCDE).

      la focalisation sur le débat d’identité en est aussi un des aspects.

      je ne sais pas si c’est cette réponse que tu attendais.

      cordialement.


    • Gasty Gasty 24 février 2010 19:30

       smiley smiley smiley Bonjour ddacoudre, euh ! oui oui. Merci smiley


    • Gasty Gasty 24 février 2010 19:43

      Mais c’est bien ça, les matons sont dans la rue à affut d’une rébellion.


    • ddacoudre ddacoudre 24 février 2010 20:55

      désolé pas déchiffré ta question.


    • ddacoudre ddacoudre 24 février 2010 22:27

      relu est compris

      c’est le rapport de force il est nécessairement agressif, voir finit dans la violence et je ne crois pas que le gouvernement le craint 63% des français ne sont pas prêt a ocuper leur lieu de travail pour défendre leurs intérêts, mais rien ne protège vers un effet d’emballement mimétique.

      cordialement.


    • Gasty Gasty 25 février 2010 08:26

      63 % des français ne sont pas prêt à défendre leurs intérêts, c’est en effet une constatation qui conduit immanquablement à la violence. L’un profitant de la passivité de l’autre. Et pour maintenir cet état le plus loin possible, il faut que l’individu reste séparé de tous groupes, l’isoler financièrement, administrativement, détenir l’information de masse, les derniers recours pour qu’il reste docile. L’implication de la société étant trop forte et les risques individuels trop élevés, seul un marginal peut rester intouchable.

      Mais l’individu , anonyme dans un groupe , il ne lui manque aujourd’hui que le déclencheur, le leader. Et si demain toutes les manifestations ne sont plus encadrées ou retenues par des organisations, en particulier syndical, ce sera violent.

      Ceux qui craignent le plus, ce ne sont pas les institutions républicaines, même si elle sont mises à mal, elle seront rétablies. Mais ceux qui détiennent les clés du pouvoir.

      Dernière solution, la répression tous azimut, le totalitarisme.

      J’ai comme l’impression qu’on ne pourra pas y échapper.

      Bonne journée.


    • ZEN ZEN 25 février 2010 08:53

      @ Gasty
      Je rejoins tes craintes
      Le récent rapport Delevoye va dans ce sens sans le vouloir :
      "Je suis inquiet car je perçois, à travers les dossiers qui me sont adressés, une société qui se fragmente, où le chacun pour soi remplace l’envie de vivre ensemble (...). Cette société est en outre en grande tension nerveuse, comme si elle était fatiguée psychiquement
      "- Jean-Paul Delevoye -


    • sleeping-zombie 25 février 2010 09:09

      63 % des français ne sont pas prêt à défendre leurs intérêts

      C’est peut-être vrai (même si je vois pas très bien comment tu comptes), mais les 37% restant sont largement assez nombreux pour changer le pays.

      La question, c’est plutôt « quelle proportion de la population est prête à se battre pour maintenir les inégalités actuelles »


    • ddacoudre ddacoudre 25 février 2010 09:59

      bonjour gasty

      c’est plus qu’un leader qu’il leur faut trouver c’est une espérance, mais d’expérience je sais que parfois les homme se mobilise dans la perception d’une injustice qu’elles que soient les difficultés, alors il est possible d’embrayer vers leurs intérêts.

      je n’ai pas encore lu ce rapport je te joint un lien d’une étude sur la population trés intéressant, je m’en suis servi pour faire quelques article et particulièrement ce lui de 19999 à 2009. ou j’y explique quand dix ans les citoyen n’ont pas changé dans la perception de leurs intérêts

      CEVIPOF - Centre de Recherches Politiques de Sciences Po

      http://www.agoravox.fr/ecrire/?exec=articles&id_article=67133

      cordialement.


    • ddacoudre ddacoudre 25 février 2010 10:19

      bonjour zombie

      ce n’est jamais une population qui se révolte, mais seulement 1/3 d’entre elle (effet milgram). mais aujourd’hui cela ne peut réussir si le reste de la population n’en est pas en partie majoritairement solidaire, même si elle est passive.

      or nous avons assisté depuis plus de 20 ans a une désolidarisation de la population de ses moyens d’action que sont les syndicats qui regroupes (avec le pluralisme qui va de soi) les salarié. également une campagne de perception de la prospérité comme un privilège, ceci ne peut pas sur une durée aussi longue ne pas laisser des traces dans les esprits. je te joins deux liens.
      CEVIPOF_Baro_principal.pdf (Objet application/pdf)

      http://www.agoravox.fr/ecrire/?exec=articles&id_article=65760
      http://www.agoravox.fr/ecrire/?exec=articles&id_article=67133

      cordialement.




    • jako jako 24 février 2010 15:23

      Merci de cette reflexion, j’ai remarqué depuis 2 semaines d’importantes patrouilles de police autour de ma cité qui arrètent et controlent à tour de bras mais changent souvent de place , ils arrétent comme d’hab tout ce qui pas desouche, femmes avec foulard jeunes à capuche etc, auparavant dans ce quartier je n’ai jamais vu de police... manip electorale ?


      • ddacoudre ddacoudre 24 février 2010 22:31

        bonjour jako

        à l’approche de toute période électorale le sujet ressort, les régionnale n’y sont pas prospice parce que la régions n’a aucune compétence dans ce domaine, mais il trouvent des sujets pour le rappeler.

        c’était le fond de commerce du FN c’est devenu celui de UMP.

        cordialement.


      • zelectron zelectron 24 février 2010 16:08

        Vive la société de zombies !
        La justice va se préoccuper désormais de condamner les délinquants potentiels, supposés, prédisposés à, enclins éventuellement à, statistiquement aptes à , issus d’un milieu criminogène, génétiquement issus de parents condamnés (ou présupposés tels) et ayant donné naissance à des criminels ainsi la société sera garantie de ne plus avoir de criminels en son sein. Si un policier ou un juge ne nourrissent qu’un soupçon aussi infime soit-il, il faut absolument faire subir à l’individu soupçonné toutes les mesures possibles et imaginables pour obtenir de sa part des aveux y compris ceux à l’insu de lui-même de son plein gré.
        Attention à ce que le cynisme ne gagne pas ceux et celles qui sont en charges d’appliquer les lois...


        • ddacoudre ddacoudre 24 février 2010 17:59

          bonjour zelectron.

          On se trouve ainsi devant un autre phénomène de banalisation, celui du terme de sécurité. Devant le confort et l’abondance d’une très large majorité de la population des pays riches, le risque devient intolérable, et la notion de risque zéro fait recette.

          Cette notion de sécurité absolue touche tous les secteurs de la société ; au principe républicain de la sécurité des personnes et des biens, viennent s’ajouter la sécurité dans le domaine de la santé, des transports, sécurité dans le domaine de l’énergie, sécurité alimentaire, etc. Tout doit être sécurisé, et il en va de la responsabilité politique.

          Avec cette demande de la société, le politique a introduit un concept dans le but de s’exonérer de la responsabilité : le principe de précaution. Ce principe qui fait, par exemple, qu’au moindre signe de maladie de la vache folle, on abat tout le troupeau. qu’au moindre virus de grippe l’on vaccine en masse Principe qui conduit les citoyens devant une catastrophe naturelle à faire à l’État le reproche de l’imprévision, Principe de précaution qui pousse à fermer des sites industriels, naturels, publics, simplement présumés dangereux.

          A quand l’idée de nous empêcher de naître pour ne pas prendre le risque de mourir ? Pour l’instant il serait que nous transformons les réalités des périls de l’existence en phobie.


          il semble qu’il y ait une prise de conscience de plus en plus précise dans la magistratrure.


          la notion de risque zéro est fascisante

          cordialement



          • zelectron zelectron 24 février 2010 18:44

            Parfaitement d’accord aussi avec cette réflexion.

            cordial aussi


          • Traroth Traroth 24 février 2010 18:40

            Vision idéalisée de l’homme comme héros. L’agressivité n’est qu’un des réflexes liés au danger. Le second, c’est la peur. Les deux sont indissociables. Devant un danger, les deux réflexes sont l’attaque et la fuite. Faire de l’agressivité un réflexe de survie et de la peur un réflexe suicidaire relève de l’absurdité. Pour faire court : la nature n’a pas le sens de l’honneur !


            • ddacoudre ddacoudre 24 février 2010 19:41

              bonjour traroth

              sur le fond on peu le résumer comme tu le fait, mais pas seulement, elle se justifie dans la confrontation symbolique pour effectuer la sélection naturelle du meilleur procréateur, et pour survivre. il y a donc un certain nombre de distinction a faire. parmi des luttes chez le monde animalier rare son ceux qui conduisent à la mort de l’autre, la démonstration de son agressivité évite souvent le passage à la violence.

              chez nous le symbole est omni présent, il débouche sur des seuils de stress la plus par du temps , c’est pour cela que sont augmentation est symptomatique d’une société perçu comme plus agressive ou violente.

              je t’accorde que la perception du danger ou de la peur qui les mettrons à l’œuvre est diverse et complexe, puisque une ceintur lover peut être prise pour un serpent et nous faire réagir par la peur etc. ect.

              cordialement.


            • Francis48 24 février 2010 22:30

              Bonjour DDacoudre

              Magnifique article un de tes meilleurs.

              « A quand l’idée de nous empêcher de naître pour ne pas prendre le risque de mourir ? Pour l’instant il serait que nous transformons les réalités des périls de l’existence en phobie. »

              Je retiens cette formule qui résume parfaitement vers quoi nous évoluons inexorablement.

              Cordialement
              Francis


              • ddacoudre ddacoudre 25 février 2010 00:18

                bonjour francis 48

                pour le moment dans les pays riches exception faite de la chine qui avait déjà pris un certaine nombres de mesure de limitation des naissances.

                cordialement.


              • sleeping-zombie 25 février 2010 08:57

                Très bon article.

                La notion d’insécurrité m’a toujours fait rigoler, j’ai 30 ans et n’ai jamais eu à me battre tandis que mon grand père me racontait qu’a son époque, passé 20h, valait mieux avoir un couteau ou une canne (couteau pour les prolos, canne pour les bourgeois) sur soi si on voulait trainer dans la rue.

                Toutefois, t’es fâché avec les pourcentages...

                Les crimes et délit sont passés de 1.136 millions en 1970 à 3.579 millions en 1985 soit une évolution de 31%.

                c’est une augmentation de 215%.

                Le nombre de chômeurs, 502 milliers en 1970 à 2.500 millions, soit une évolution de 100.4%.
                c’est une augmentation de 400%.

                Bonne continuation ^^


                • ddacoudre ddacoudre 25 février 2010 10:25

                  re zombie

                  merci pour la correction c’est moi qui est mal expliqué le ratio que je voulais faire ressortir pou démontrer la relation avec les 1/3 2/3. je n’aurait pas du parler d’augmentation effectivement.

                  cordialement


                • grosminique 26 février 2010 02:51

                  Avant de poster, j’ai parcouru les commentaires et j’ai enfin trouvé quelqu’un qui avait relevé l’incohérence des pourcentages annoncés dans l’article.

                  J’ai trouvé ces erreurs fâcheuses et cela m’en a même fait interrompre la lecture. En effet, s’appuyer sur des calculs erronés enlève pour moi toute crédibilité à une démonstration.

                  Un peu plus de rigueur serait la bienvenue lorsque l’on veut mettre en relation des causes et leurs effets. Dommage.



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