Les Verts, un parti avec un chef mais sans idées

L’émission A vous de juger a une cheftaine en la personne d’Arlette Chabot, qui recevait le héros des européennes, un écologiste, en vérité un chef ; oui, si on veut, Daniel Cohn-Bendit avec sa faconde, son look pas mafieux pour un sou, genre le type jobard qu’on inviterait à boire un verre, et surtout son verbe affermi, son talent de rhétoricien, son sens de l’enfumage et de la réplique, sa manière de gueuler très fort, un peu comme Le Pen. DCB est de la race des animaux politiques. Il n’hésita pas à envoyer François Bayrou au tapis, tout comme il a su envoyer quelques méchantes piques à Claude Allègre et sans être irrévérencieux, on pourrait dire qu’il y a quelque chose de Sarkozy chez le chef des Verts. Un « je ne sais quoi » dévoilant quelques parentés de style politique entre ces deux personnages que pourtant, l’Histoire récente aurait dû positionner comme frères ennemis. Tout comme le président, DCB parle avec une sorte d’évidence populiste, avec des mots simples. Et d’ailleurs, ces deux là se rejoignent sur l’Europe et la taxe carbone, malgré une profonde divergence sur la question turque.
Ayant eu le loisir de visionner le début de l’émission, j’avoue avoir été quelque peu ennuyé par le personnage incarnant l’écologie. Son style est d’une belle efficacité et comme tous les animaux politiques de l’après 68, il a su apprivoiser avec talent les médias et se mettre en scène face aux caméras. C’est instinctif chez lui, déjà, en 68, des photos faisant le tour de la planète. Pas aussi célèbre que le Che en poster dans toutes les chambres d’étudiant gauchiste mais quand même, cette fameuse pose avec le sourire narquois face au CRS casqué, ça en jette. Après l’entretien avec Arlette, DCB s’est vu proposé une joute avec Claude Allègre. Un excellent plateau avec de la polémique en perspective si l’on sait qu’Allègre est en dissidence avec les climatologues et souvent, prend des positions de bon sens politique sur des dossiers importants. On aura noté l’affaire du désamiantage de Jussieu, une décision coûtant 2 milliards d’euros au contribuable, qui aurait permis de rénover les universités parisiennes si les experts bureaucrates de l’Etat avaient opté pour la technique de replâtrage. Justement, l’esprit de ce désamiantage, c’est de purifier, d’ôter le matériau polluant. On peut être certain que cette méthode se place dans l’esprit de la bureaucratie verte.
La bureaucratie justement, et les experts, parlons-en ! Les propos de DCB ont été assez explicites. Cet homme qui n’a pas de bagage scientifique ni philosophique s’en remet à la confiance des experts. Et s’il était élu, il se positionnerait parfaitement comme un homme de paille de la technocratie verte, à l’instar d’un certain A. que certains pensent avoir été l’homme de paille des groupes industriels germaniques il y a 70 ans. Les démocrates devraient se méfier de DCB qui apparaît de plus en plus comme chef d’une formation sectaire sur les bords, avec des anciens de génération écologie, des allumés comme Bové et surtout Nicolas Hulot, dont les sympathies avec la bureaucratie de Borloo sont connues. Ainsi que les connivences avec quelques ONG pouvant virer dans le sectarisme écologiste. Le tout au service d’une industrie verte et bio. Pour preuve, les mesures proposée par le WWF visant à introduire 20% d’aliments bio dans les cantines. La politique a d’autres questions à régler et d’autres priorités, en terme d’idées et de financement, que ces usines à gaz verte, avec le bio, la voiture électrique (pas si écolo) et la taxe carbone. L’écologisme risque de devenir un adversaire de la démocratie, avec ses penchants soviétistes et son armada de bureaucrates et experts verts qui auront vite fait de mettre des taxes et payer des tas d’officines de calcul. Un mot de Reagan s’impose. « tu taxes tout ce qui bouge et qui pollue et quand plus rien ne bouge, c’est qu’on est arrivé à l’écologisme »
On l’aura compris, ce billet vire au réquisitoire porté contre DCB et la mouvance écologiste qui menace de nous pourrir la vie et du reste, souffre d’un assèchement intellectuel évident. Le manque d’idée et d’horizon est flagrant chez les Verts. Ce parti n’a pas de terreau intellectuel, comme ce fut le cas du PS et du PS. Ces accusations ne sont pas portées à la légère. La députée Martine Billard a quitté les Verts en toute discrétion médiatique. Elle reproche justement ce déficit intellectuel et cette pénurie de préoccupations d’ordre social. Juste des experts sur les questions gouvernementales et quelques problèmes de société qu’on devine aisément. Bref, l’écologisme des Verts ressemble à un a-humanisme virant parfois à l’anti-humanisme. L’homme universel devenant le déviant pollueur qu’il faudrait pénaliser et remettre sur les rails du bon comportement adéquat aux normes fixées par le poliburo vert ! On comprend que la député Billard ait été tentée par le parti de gauche qui lui, a des préoccupations plus sociales et légitime, avec le souci des travailleurs. La prestation de DCB confirme mon précédent jugement. Il faut écarter les Verts du jeu politique. Pour un monde plus démocratique et créatif. Si tu m’entends François ou Martine… un mail please !
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