Les voeux amnésiques de ce cher Monsieur Dassault
C’est dans le Figaro de lundi matin, que son fringant propriétaire, Monsieur Dassault, nous présente ses vœux pour la nouvelle année, et c’est peu dire qu’ils sont cocasses.
Tout d’abord quelques auto-satisfecit adressés à Madame Dugenou : « Madame, nous espérons que vous êtes satisfaite de votre canard-aux-prunes quotidien, sachez que nous vous donnons toutes les informations possibles, sans démagogie aucune, ni irresponsabilité, contrairement à d’autres…Enfin… si vous en voulez plus des informations, faites-moi signe, hein ? Si vous voulez qu’on vous parle par exemple des affaires de corruption au plus haut niveau de l’état, Karachi et autres, dites-moi, hein ! Non, parce que c’est vrai, j'avais oublié que Mougeotte-mon-sbire avait indiqué il y a quelques mois que le Figaro ne fouillerait pas dans les « affaires » de la droite, alors du coup peut-être que vous êtes perdue… ». Ces vœux savoureux commencent donc très bien.
Chance pour nous qui n’y comprenons pas grand-chose, ce matin le maître Dassault distille aussi ses bons conseils pour nous sortir de la crise, qui est selon ses analyses les plus indiscutables, imputable à une seule et même personne : nous. C’est un nous Dugenou en somme. Enfin, s’il dit nous, c’est un peu lui aussi, ses voeux tourneraient-ils à l'aveu ? Mais la faute aux spéculateurs, aux banques, à l’euro ou à l’Europe, niet. Son bâton à la main, il ramène dans le droit chemin le lecteur du Figaro, qui récemment était tenté de croire lui aussi que le système financier, que le libéralisme, les grands patrons et les plus fortunés, que tous ceux-là aussi pouvaient être la cause des dysfonctionnement actuels. Pauvre mésinformé qu’il était.
La solution made in Dassault unique et imparable à la crise, c’est de couper les dépenses. La dette, les Socialos, les Verts, le FN, aucun de ces inconscients ne s’en soucie, même pas les centristes ! C’est pas comme si Bayrou l’avait martelé pendant toute sa campagne en 2007. Passons. Donc, pour sortir de la situation très très très dangereuse dans laquelle entre la France, à savoir un monde affreux sans AAA, la cure : supprimer toutes les aides à l’emploi (dans le texte), revenir aux gentilles 39 heures vite vite vite, et surtout supprimer l’ISF car les riches sont prêts à revenir payer leurs impôts en France si si si. Il s’y connaît, il est riche lui-même. D’ailleurs si on supprimait entièrement les impôts, il n’y aurait plus de fraude, c’est aussi simple que ça. Et si on supprimait toutes les dépenses, il n’y aurait plus de déficit, et pis c’est tout. Merci Monsieur Dassault pour ces informations d’expert instructives.
Au milieu de tout cela, de nombreux calculs savants qui nous démontrent qu’avec deux ou trois mesures faciles, hop plus de déficit ! Le gros hic, c’est que Monsieur Dassault oublie aussi de rappeler à Madame Dugenou des chiffres qui sont douloureux pour lui : les 43 milliards d’euros qu’a coûté le programme du Rafale à l’Etat, donc à nous les Dugenou, depuis les années 90. Qu’il nous parle du déficit abyssal, et de la balance commerciale déficitaire, mais pas du fait qu’elle est aussi due à son incompétence à exporter à lui, occupé qu’il était à s’enrichir sur le dos de l’Etat, par des contrats juteux pendant toutes ces années, comme beaucoup d’autres grands groupes français, les Bouygues ou autres ; pas plus il ne parle du fait que les grands groupes ne payent que 19% d’impôts quand les PME en payent 39%. De simples oublis sans doute.
Enfin, sujet lui-même à des amnésies inquiétantes, petit papa Dassault assène le dernier coup, il s’assure que ses lecteurs n’oublient pas eux de voter Sarkozy en 2012. Au cas où ils n’auraient pas compris les 67 éditos précédents de Mougeotte-son-sbire.
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