Lettre à Stromae
Stromae déchaine les passions mais Stromae entraine des questions.
Voici une lettre à Stromae, écrite par un fan, un admirateur mais aussi un questionneur.
Cher Paul Van Haver,
Je t’écris pour te parler à toi Paulo, l’amoureux de la musique électronique qui joue chaque note comme une formule mathématique.
C’est qui Stromae pour toi ? Un personnage ou un produit ? Un ange ou un démon ? Celui que tu aurais voulu être ou celui que tu es vraiment ?
Sais tu ce qu’il m’a dit l’autre ? Ou que son petit doigt lui dit, que tu serais peut être qu’enfant de la consommation.
Dès 2009, Stromae a fait un coup d’état dans ma vie et depuis je follow sa folie devenant pour moi une coquille de rêve, tout droit sortie de l'eau. Il a conquis mon cœur comme celui de million d’autres en rassemblant les gens de droite, de gauche, les beaufs et même les bobos de Paris.
Chaque matin, en son honneur, je prends un bol de musique au rythme de Brel, Ferrer, Evora et Public Ennemi.
Moi je suis censé devenir un jeune cadre dynamique, malheureusement j'ai toujours été qu'un jeune stressé qui panique. Il a essayé de m’apprendre à faire de la musique, mais décidément je suis pathétique. Même ses leçons ni feront rien. Je suis dans le flou Paulo. Tu penses que comme pour toi, un jour mes ailes m’éloigneront de la merde ?
Toi ou lui, je ne sais plus vraiment qui est qui, est devenu la bande originale de ma vie. Tous les jours, il me ramène à mes souvenirs d’enfants. Aussi mystique qu’énigmatique, il parle de toi, de lui, de moi, de nous.
D’ailleurs, moi aussi elle m’a largué alors que j’allais lui mettre l’anneau. Tu penses que c’est à cause de ma tenue ? Elle me disait que les polos à carreaux, le nœud pap’ et le bermuda ne se mariaient pas !
Et toi, est-ce que comme Stromae, tu ne te prends pas au sérieux ? Il dit vouloir rester con (enfin un point en commun) mais ce con dit ne pas aimer l’homme, mais toi Paulo, dis moi que tu m’aimes, que je suis beau au naturel.
Dans tes vers, tu captes tous les paradoxes de l’existence avec un ton minimaliste mais un son millimétré. J’aimerai scénariser ma vie comme toi tu scénarises tes chansons : chaque mot, chaque note, chaque image est maitrisé.
Même les Américains sont fous de toi. Tu vas à l’essentiel comme eux. Tu fais des hits comme eux. Mais toi, tu ne fais pas ça pour l’argent ! Hein Paulo ?
J’ai compris avec toi qu’il allait attaquer les seins de ma mère et les poumons de mon père mais qu’on pouvait lui dire cheese.
Dans cette France austère, tu me fais danser sans penser.
J’étais là le 15, avec De Caunes. Je ne pouvais être nulle part ailleurs. Je voulais découvrir ta moitié, le même genre de femme pour qui je ne serai plus une mauviette infidèle.
Tu sais moi non plus, comme toi, je n’ai pas peur de la mort mais de l’oubli. Jure moi de ne jamais m’oublier et de me fournir ma dose d’overprose. Sans ça, j’irai crier ivre dans les rues de Bruxelles : où t’es, Paulooutai.
Il est l'heure, fini l'heure de t’écrire, mes moules refroidissent.
Mais avant de te quitter, promets moi que tu ne vends pas des sentiments tombés du camion.
Promets moi que tu ne m’as pas pris pour un esclave.< Promets moi que tu n’es pas un marchand de sable en costard cravate.
Promets moi que tu es vraiment formidable et non démago pour vendre plus de disques.
Te quiero Maestro.
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