• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > Lettre au journal Le Monde au sujet des druides

Lettre au journal Le Monde au sujet des druides

Le Monde est-il encore aujourd’hui le journal intellectuel et de débat qu’ont voulu ses fondateurs ? J’en doute. Trois articles successifs publiés sur les Gaulois. Une proposition de débat payant du genre poudre aux yeux qui n’a d’ailleurs aucun succès. Des textes qui se terminent immanquablement par des renvois aux livres des historiens de métier, lesquels, évidemment, ne viendront jamais répondre aux questions. Et aussi - j’allais l’oublier - les maisons d’édition où on est invité à acheter ces ouvrages. Une façon de dire au citoyen lecteur lambda : "Lisez ! Si vous voulez en savoir plus, achetez ! Et si vous n’êtes pas content...

Eh bien, moi, je préfère le journal internet d’Agoravox.

Signé par le journaliste accrédité, l’article du Monde de ce jeudi 23 juillet, avait pour titre : "Le druide, ce philosophe".
 
Premières réactions à chaud (en italiques, marqués d’un*, des extraits de l’article).
 
...*lorsque César (100-44 avant J.-C.) part en campagne, en 58 avant notre ère, "il ne reste déjà presque plus de druides en Gaule, les derniers se font discrets et ne sont que des produits de l’institution pédagogique", assure Jean-Louis Brunaux....En réalité, la majorité des passages ethnographiques de La Guerre des Gaules, sont recopiés de l’oeuvre de Poseidonios d’Apamée (135-51 avant J.-C.)

Je suis très surpris. Je n’ai jamais eu l’impression que César s’inspirait des écrits perdus de Poseidonios comme l’a fait Strabon,  mais ce dont je suis certain c’est qu’il décrit bien une situation qu’il voit et que son témoignage sur les druides est, à la fois, très détaillé et très fiable.

 *Mais tout cela (le témoignage de César) était bel et bien révolu au moment de la Guerre des Gaules : sinon, César se serait inquiété des druides lors de ses opérations. Il n’en a rien été.

 Je suis très surpris qu’on mette ainsi en doute ou qu’on ne comprenne pas le témoignage de César. Cicéron, son contemporain, dit que Divitiac était druide. César ne le précise pas mais c’est tout comme ; car parmi les "princeps" qu’il met en scène, il y a bien évidemment les premiers des druides. Quant au petit clergé druidique, les sacerdos, il n’en parle qu’occasionnellement.

 *Le poète romain Lucain (39-65), les décrit comme habitant "au fond des forêts dans des bois reculés" et, surtout, leur reproche leurs "rites barbares et leur sinistre coutume des sacrifices" humains. 

Soyons précis ! Lucain, c’est plus de cent ans après l’observation de César. Que s’est-il passé pendant ces cent ans ?

L’empereur Claude (41-51) abolit entièrement dans les Gaules la religion cruelle et barbare des druides, qu’Auguste n’avait interdite qu’aux citoyens (Suétone, Vie des douze César, Claude, 25). Cela signifie qu’au temps d’Auguste, le clergé druidique bénéficiait encore de toutes ses prérogatives de mise à mort (il faut comprendre que les mises à mort des condamnés se faisait suivant un rite religieux). Auguste avait seulement interdit la pratique des sacrifices humains à ceux qui sollicitaient le titre de citoyens romains. Leurs Premiers défilaient à Rome, en chars, sur le même rang que les grands prêtres Flamines romains. Rappelons également qu’à Lyon, chaque année, les représentants religieux des Gaules se réunissaient sous l’autorité d’un grand prêtre.

En l’an 21, la révolte contre Tibère de l’Eduen Sacrovir - l’homme qui est dans le sacré - marque probablement le dernier sursaut d’un druidisme qui a laissé son nom à des "réfractaires", à l’image des prêtres réfractaires de la Révolution. Ce sont ceux-là que fustige Lucain. Il faut donc relativiser cette déclaration qui ne concerne qu’une frange d’un clergé gaulois en pleine évolution mais toujours bien présent. 

Pomponius Méla, contemporain de Cicéron et de César, écrit que de son temps, on s’abstenait en Gaule d’immoler des hommes mais qu’on ne refusait cependant pas ceux qui se dévouaient. En revanche, dans ce même premier siècle, Diodore de Sicile affirme que lorsqu’il s’agissait de délibérer sur une chose importante, les druides immolaient un homme en le frappant avec un coutelas par le travers du dos. Après qu’il fut tombé, ils pronostiquaient l’avenir en observant les palpitations de ses membres et l’écoulement de son sang (livre V). Et c’est Lucain qui nous donne la clé des croyances druidiques : « Les Gaulois ne veulent aller ni dans les tristes royaumes du dieu des profondeurs, ni dans les silencieux séjours de l’Erèbe. Ils disent que le corps-âme vit dans l’autre monde (orbe alio). La mort est une phase intermédiaire avant une longue vie. » Et le poète ajoute : « Les Gaulois sont heureux quand la crainte de la mort, la plus terrible de toutes, les talonne. Ils se ruent au combat, l’esprit plein de courage. Leurs âmes sont prêtes à recevoir la mort. Ils savent que leur récompense sera la revie qui sera refusée au poltron. » Ce que confirme Ammien Marcellin au IVème siècle  : Les druides étaient d’une intelligence supérieure. Groupés en associations comme Pythagore l’avait prescrit, ils s’étaient haussés jusqu’aux questions qu’on se pose sur les choses cachées et élevées. Regardant de très haut les affaires humaines, ils proclamèrent publiquement que les âmes étaient immortelles (livre XV, chap IX).

César ne dit pas autre chose  : Pour ces sacrifices, ils faisaient appel au ministère des druides. Certains peuples avaient de grands mannequins d’osier dans lesquels ils enfermaient des hommes que l’on jetait au feu. Tel était le supplice punissant les brigands et les voleurs ; mais lorsque ceux-ci manquaient, on n’hésitait pas à sacrifier des innocents.

Ensuite vient l’ironie *Car il nous est bien difficile de croire à cette histoire de savants celtes dissertant sur la longueur du méridien ou sur la course des astres.

Je suis très surpris : aucun auteur antique ne dit que les druides dissertaient sur la longueur du méridien.

L’article se termine enfin sur une interprétation du fond du chaudron de Gundestrup : *A mon sens, le chaudron de Gundestrup figure la date à partir de laquelle les Celtes comptent le temps, dit Paul Verdier. L’origine de leur calendrier, en somme." Le chaudron représenterait donc l’aspect du ciel près de vingt siècles avant sa fabrication !

Je laisse aux commentateurs le soin de commenter sur ces vingt siècles de mémoire druidique.



Moyenne des avis sur cet article :  4.38/5   (13 votes)




Réagissez à l'article

31 réactions à cet article    


  • Nho 24 juillet 2009 12:07

    Il me semble qu’avant de s’appuyer sur les textes romains pour expliquer le druide, il faut déjà bien comprendre le contexte. En ce qui concerne les accusations de cultes barbares et macabres, il faut se souvenir qu’entre l’empire romain et la plupart des peuples celtes il ne régnait pas une meilleure entente qu’aujourd’hui entre Israël et les Palestiniens. Donc, il faut s’attendre à toutes sortes de propagandes et manipulations (des deux côtés). Je ne nie pas la réalité de ces cultes, mais je met en doute leur description.

    Lucain est-il seulement allé sur place ? Ou s’est-il contenté de mettre par écrit des discours de taverne ? (Ceci est une vraie question)

    Merci M. Mourey de nous parler des celtes (gaulois).


    • Emile Mourey Emile Mourey 24 juillet 2009 12:30

      @ Nho

      En effet. D’abord, je trouve assez amusant que dans la publication de ce jour, un autre article attire notre attention sur les articles « gaulois » du journal Le Monde. Amusant également que cela embraye sur des questions philosophiques.

      Les Grecs ont-ils cru à leurs mythes ? Dans leur majorité, probablement pas. Les Gaulois ont-ils cru, dans leur majorité, à tout ce que leur disaient les druides ? Probablement pas. Les druides croyaient-ils vraiment à tout ce qu’ils disaient au peuple ? pas sûr ! mais sur le plan du fonctionnement de la société, cela facilitait beaucoup les choses. La crainte de la punition divine suppléait à la loi et dissuadait les méchants. Le paradis stimulait les bons. Et les druides renvoyaient directement aux forgerons du ciel les âmes défectueuses.


    • Emile Mourey Emile Mourey 24 juillet 2009 14:17

      Rectificatif : les âmes trop défectueuses.


    • plancherDesVaches 24 juillet 2009 17:17

      « Rectificatif : les âmes trop défectueuses. »

      Hhmm... ne vous mettez pas au pétard pour autant.

      Il existe des hommes et femmes non cul-bénis aussi de bonne volonté. Il suffit simplement de vouloir les connaître.


    • Massaliote 24 juillet 2009 12:27

      Monsieur Mourey, au nom de mes ancêtres les Gaulois, merci. Vous luttez contre une véritable campagne de désinformation visant à réduire notre Histoire.


      • Paul Cosquer 24 juillet 2009 13:36

        Ach ! Mes illluzions sont des druides !


        • plancherDesVaches 24 juillet 2009 14:34

          Heureusement, Paul, que nous avons la Fontaine de Jouvence de la Fée Morgane en Forêt de Brocéliande.
          Ca vaut bien mieux que la potion magique.


        • ZEN ZEN 24 juillet 2009 14:39

          @ Paul
          Ach so !


        • Gül 24 juillet 2009 14:41

          Bonjour,

          Et quelques pierres magiques auxquelles s’adosser pour y récupérer des tonnes d’énergie.... smiley )

          Bon si Paul est de Quimper et Fergus de Rennes, toi où es-tu ?


        • plancherDesVaches 24 juillet 2009 15:19

          Comme Fergus, Belle Nobo. Et toi ?


        • Gül 24 juillet 2009 15:23

          Tristement perdue en région parisienne, dans un des plus beaux coins certes, mais...

          Je m’installe, j’espère, très prochainement en Bretagne.

          Va lire ça si le coeur t’en dit :

          http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/kiberen-ma-bro-42702

          A +


        • plancherDesVaches 24 juillet 2009 16:00

          J’avais lu, Gül, juste aprés avoir écris mon commentaire. Ma question, devrais-je dire.
          Et je dois te faire un peu mal au coeur d’être si proche de l’Océan....
          Comme toi, je ne peux m’en lasser. Calme ou en fureur. La tempête nous ramène à nous. Petits bonshommes poussières d’étoiles.
          Tant qu’il existera la fureur de l’Océan, les flammes du feu de cheminée à contempler et le vent dans les arbres à écouter, alors, tout ira bien.


        • Emile Mourey Emile Mourey 24 juillet 2009 14:19

          @ Paul Cosquer

          Tout est illusion. Il suffit de comprendre.


          • Fergus fergus 24 juillet 2009 14:24

            Un article très intéressant touchant les détails d’une histoire que je connais peu. Etant béotien, je me garderai bien de prendre parti dans cette controverse. Par expérience (dans des domaines très éloignés), je sais seulement que ce ne sont pas toujours les historiens officiels (qui souvent se contentent d’un travail de compilation) qui ont raison face à la détermination, à la pugnacité, à la passion d’amateurs éclairés pour un sujet donné. Je doute fort, en effet, M. Mourey, que les historiens cités dans Le Monde prennent le risque de se mêler à ce débat. Quoi qu’il en soit, merci à vous pour ces articles très fouillés sur une période dont, hélas, on se détourne de plus en plus.


            • Patrick LUCO Patrick LUCO 24 juillet 2009 21:42

              @fergus
              Je me demandais où j’avis vu ce nom « Fergus » ?

              L’avez vous choisi en mémoire du poëte Fergus qui a participé à la mise en ordre du « Senchus Mors » sur ordre de Patrick l’Irlandais et ce en compagnie de Rosa et Dubthach ?


            • Fergus fergus 24 juillet 2009 23:02

              Fergus est le nom de plusieurs rois d’Ecosse. Je l’avais donné au héros d’une BD d’Héroic Fantasy dont j’avais écrit le texte pour un dessinateur de mes amis, malheureusement décédé prématurément d’un cancer. J’ai remisé mon travail mais gardé le nom comme pseudo.


            • Patrick LUCO Patrick LUCO 24 juillet 2009 15:03

              Bonjour M ; Mourey !

              Pour moi, le « De bello gallico » est surtout un ouvrage de propagande édicté par César pour sa plus grande gloire. Il charge des pires turpitudes le Gaulois, et plus particulièrement les élites gauloises tels que les druides !. Seulement des druides il y en avait à travers tout le continent européen. Ces druides ont migré avec leurs peuples à travers les pays et le temps, forgeant leurs savoirs au gré des découvertes et des contacts de l’époque .  Maintenant, Erasmus ne fait que redécouvrir le sujet !...

               

              Quand César dit qu’il a fait mettre à mort tous les druides, cela n’a du se réduire peut-être qu’à quelques druides qu’il a pu capturer. N’oublions pas que ces druides étaient des « leaders » protégés par leur peuple.

              Voyant cette catastrophe, les druides se sont réfugiés en Bretagne et en Hibernie. Ils y ont été aidés grâce à la proximité linguistique (celtiques en « P » et celtique en « Q » (cf Renfrew…) Et quand la christianisation des ces nations a été effective . Ils l’ont été aussi car sans doute il y avait une certaine proximité intellectuelle et morale avec le message du Christ… Il y a eu alors fondation de grands monastères… D’où ils sont revenus sous une autre forme : les fameux « Saints » du IV et Vème siècle lors des émigrations bretonne (cf Léon Fleuriot « les origines de la Bretagne » et joseph Loth « l’émigration bretonne en Armorique » 

               

              Le « Druidisme » ne se réduit pas aux seuls sacrifices humains. Ils seraient même marginaux semble-t-il. C’est le pseudo druidisme repris par quelques illuminés depuis le XVIIIeme siècle qui laissent accroire à la généralisation des sacrifices humains ..
              Ca relève de la secte, du folklore et du snobisme  : ce que n’est pas du tout le druidisme !.. J’ai encore vu de ces pseudo-druides à l’oeuvre récemment faire la « prière au soleil » au couchant le soir du solstice, je m’interroge encore sur ce que j’ai vu et entendu !....

               

              Je ne dis pas qu’il n’y en a pas eu des sacrifices humains  (dans les « bois sacrés » ) mais de là à dire que c’était général je ne le crois pas. César dans sa tentative de « normalisation » s’en est pris à ces élites…. Et pour commencer a tenté de la justifier en les accusant de tous les maux avant de les liquider… Technique habituelle dans les totalitarismes ou systèmes politico-religieuxde nature totalitaire.

               

              Je préfère la lecture de l’ouvrage « Les druides » de Guyonvarc’h et Leroux. Et plus particulièrement sa conclusion sur le druidisme… Lequel druidisme nous est assez bien connu grâce aux textes anciens en gaelique. (là il faut s’accrocher car même traduit, il faut décrypter le message !...)


              Ces druides sont très certainement des scientifiques, des philosophes, des métaphysiciens, des médecins, des poêtes, des historiens, des politiques etc , curieux de tout sur tout... Héritiers de savoirs bien plus anciens encore. Pour l’Ouest ce sont les héritiers de ceux qui levaient les pierres pour en faire des menhirs qui, arrangés, épousent quand même curieusement des trajectoires apparentes des objets du ciel (Carnac, Stonehenge...) Tenez M. Mourey ! : au solstice d’été dernier ; le soleil s’est encore levé à l’aube pile sur la diagonale du quadrilatère de Crucuno... Tout comme il se lèvera sur l’autre diagonale au solstice d’hiver prochain, et cela depuis... 5000 ans au moins !... Et pour l’Est qui se souvient du prédicteur de trajectoire de planètes : la fameuse machine d’Anticythère ? Qui, elle, est bien plus récente !

              Pour moi ces Druides étaient des « Savants » au sens qu’il étaient des observateurs des choses de la nature et qu’ils s’essayent à trouver le sens caché de la nature et des choses. C’étaient des Pythagoriciens, donc des rationalistes et des pragmatiques qui faisaient avec ce qu’ils avaient. Ce sont les prédécesseurs des mathématiciens, des physiciens ,des médecins et autres ingénieurs. Cela sans nul doute grâce à la diversité des esprits de ces hommes.

              A chaque fois que je me trouve à côte d’une pierre levée (menhir, dolmen, chambre, tumulus) et que je regarde le ciel la nuit. Je me demande quel est le message laissé par ces hommes....

              Il y a tant à dire sur le sujet, sans tomber dans l’ésotérisme le plus inutile…

               

              Si la bibliothèque d’Alexandrie n’avait pas été brûlée par Omar que n’aurait-on pas appris ? Peut-être que nous aurions connu la « Relativité restreinte » dès Léonard de Vinci ? Qui sait ?


              Cordialement !


              • Emile Mourey Emile Mourey 24 juillet 2009 16:35

                @ Patrick LUCO

                Bonjour,

                Oui, moi je pense aussi que le druidisme ne peut se comprendre que dans son évolution et qu’il s’est finalement fondu dans le christianisme. Comme aurait pu également le dire Renan, le christianisme est un druidisme en évolution qui s’ignore.


              • plancherDesVaches 24 juillet 2009 17:09

                Je vous rassure, monsieur Mourey : les cultes pïens de Bretagne se sont AUSSI faits récupérés par le catholissisme.
                Vous voudriez en être étonnés... ???

                Maintenant, votre essai pour laisser penser que le catholissisme devient du druidisme m’inquiète....

                On en a excommunié pour moins que ça.


              • plancherDesVaches 24 juillet 2009 17:12

                païens, pardon. Mot dont j’ai peu l’habitude. (en réalité : faute de frappe : mais je peux aussi mentir comme un religieux, non ?)


              • Nho 24 juillet 2009 17:36

                @ M. Luco

                Tout à fait d’accord (du moins pour la première partie de votre message)

                A noter que au sujet des sacrifices humains ils auraient souvent été pratiqué sur des volontaires

                Sinon : les menhirs or autres dolmens son généralement attribués à une époque bien antérieure a celle des druides...


              • Paul Cosquer 24 juillet 2009 20:36

                Les sacrifices humains ? Le communisme et le capitalisme en ont fait bien plus ! Et ils n’ont même pas l’excuse de la foi.


              • Patrick LUCO Patrick LUCO 24 juillet 2009 19:48

                @Nho

                Pour les pierres levées, certainement ! elles étaient en place bien avant l’arrivée des Celtes en Armorique. L’Armorique, la Bretagne, l’Hibernie n’étaient pas « vides » auparavant. Seulement ce que je veux dire, c’est comme Loth, ou Fleuriot, les nouveaux arrivants ont peu à peu absorbés les anciennes croyances et connaissances, au fil des siècles, tout en amenant les leurs.

                En quelque sorte, il y a eu un syncrétisme utilisé par les druides... De m^me que ces druides ne faisaient que prolonger certaines croyances indo-européennes (brahmanisme) ...

                Tout simplement l’homme a toujours été en recherche de la spiritualité depuis qu’il existe...


                • Paul Cosquer 24 juillet 2009 20:34

                  Et oui, le premier pas de la conscience humaine a été de croire. Un petit pas pour l’homme et une grande connerie pour l’humanité.


                • Pie 3,14 24 juillet 2009 20:25

                  J’ai lu l’article du « Monde » qui n’est pas très bien rédigé mais ne mérite pas cette pseudo-polémique.

                  Passons sur la maladroite tentative ironique consistant à reprocher au journaliste d’avoir cité « les livres des historiens de métier » et leurs « maisons d’édition » ; règle de base de toute bibliographie digne de ce nom et rappelons un fait.

                  Monsieur Mourey a une pratique d’historien monomaniaque qui consiste à ne juger l’histoire des gaulois qu’à l’aulne de « la guerre des gaules » de César.
                  Il en fait une lecture littérale, ne croit qu’aux sources écrites, réfute l’apport de l’archéologie quand elle contredit l’écrit et entretient une solide détestation du milieu des historiens professionnels qui ne l’a pas écouté.

                  Il existe pourtant des quantités d’érudits locaux qui travaillent avec les « historiens de métier » , opposer ces deux mondes n’a donc pas de sens, encore faut-il appliquer un minimum de règles comme celle de la confrontation des sources.


                  • Emile Mourey Emile Mourey 24 juillet 2009 21:00

                    @ Pie 3, 14

                    Merci d’entrer dans le débat.

                    Je reproche surtout au Monde, comme d’ailleurs à la grande presse écrite, de ne pas lire Agoravox et de faire comme s’il n’existait pas. Je reproche à leur apparence de débat de ne pas le permettre avec les historiens de métier dont on présente les thèses. A noter que ce n’est pas moi qui ai défini cette expression, mais M. le professeur Christian Goudineau qui, le premier, a ouvert le feu contre les amateurs qui chevauchent des guenilles dépenaillées, tout en condamnant leurs livres aux rayons des bouquinistes, ce qui est en effet le cas pour les miens.

                    Vous dites que je ne juge l’histoire des Gaulois qu’à l’aulne de la « Guerre des Gaules »de César. Tous les auteurs antiques dont je cite les textes dans ce présent article prouvent le contraire.

                    Bien sûr que je crois aux sources écrites. Bien sûr que je ne croie pas qu’on puisse aller contre sans argument sérieux. Bien sûr que je suis contre une réécriture de l’Histoire en faisant de l’interprétation archéologique le premier facteur de la décision.

                    Quant à dire que je suis contre les érudits locaux et les archéologues, vous généralisez un peu vite. Nous avons un patrimoine extrêmement riche, y compris encore enfoui, qui ne demande qu’à être mis en valeur. Alors, que les vieux qui sont en place ne ferment pas les filières d’archéologues et autres aux jeunes qui, eux, veulent faire avancer la connaissance et aller de l’avant.


                  • Pie 3,14 24 juillet 2009 22:21

                    A Monsieur Mourey

                    C’est vrai, vous citez plusieurs sources ( Pomponius Mela, Diodore de Sicile, Lucain, Ammien Marcellin) mais sans aucun regard critique, en vous contentant de reprendre leurs écrits à votre compte.

                    Rien à voir avec la démarche d’un georges Duby qui, à partir d’un texte hagiographique dressait un portrait saisissant de la société féodale dans « guillaume le Maréchal ».

                    Votre érudition est patente mais vous manquez de distance avec votre sujet. On sait peu de choses sur les gaulois et particulièrement sur les druides car , en dehors de l’archéologie toutes les sources sont indirectes et donc difficiles à manier.
                    Les historiens du XXème ont « démythifié » le roman républicain de « nos ancètres les gaulois » forgé au XIXème mais il faut admettre que les zones d’ombre dominent . Cela ne vous autorise pas à affirmer tout et n’importe quoi.


                  • Emile Mourey Emile Mourey 25 juillet 2009 08:52

                    @ Pie 3,14

                    La critique des sources textuelles est une opération risquée qui, justement, peut amener à faire dire n’importe quoi aux dits textes. Je me suis pourtant risqué à le faire en ce qui concerne la phrase de Lucain sur les druides que je relativise alors que les historiens la prennent au pied de la lettre.

                    J’ai lu Georges Duby, il y a longtemps, car il a étudié le Maconnais. Il est possible que j’ai été influencé par sa démarche mais, probablement dans mon inconscient, car je suis parti d’une autre région : le Chalonnais.

                    Je ne pense pas qu’on puisse dire que les sources que sont celles de César et de Strabon soient indirectes. Non seulement, elles ne le sont pas, mais il existe peu de régions au monde qui disposent d’autant de renseignements que la Gaule. Et si Strabon entre beaucoup plus dans le détail pour ce qui concerne l’Espagne, je pense qu’on peut extrapoler certaines de ses observations pour les appliquer à la Gaule.

                    En ce qui concerne la mythification de « nos ancêtres les Gaulois » du XIXème et de sa démytification par le XX ème, c’est un sujet qui ne m’intéresse pas et qui ne mérite aucunement d’être mis en exergue par le futur muséoparc d’Alésia. Pour ma part, s’il m’est arrivé de feuilleter quelques ouvrages traitant de ce sujet, je n’ai jamais cherché à lire les ouvrages dits mythiques que critique M. Goudineau pour la simple raison qu’il faut vraiment aller les chercher dans des vieux fonds de bibliothèque.

                    Veuillez noter par ailleurs qu’à l’expression « nos ancêtres les Gaulois » qui n’est pas fausse, surtout si on la comprend dans le sens collectif que donne le dictionnaire de « Ceux qui ont vécu dans les siècles passés », je préfère l’expression « Ceux qui nous ont précédés sur le sol de la patrie ».


                  • Internaute Internaute 25 juillet 2009 10:30

                    Les druides sont-ils uniquement celtes ?

                    Dans les origines de l’histoire de France on en trouve chez les Francs à l’époque de Marcus Apulius, gouverneur de Trèves au nom de l’empereur Honorius (époque du pape Anastase).

                    A tournant du 4eme siècle, leur Dieu Hesus a pour « pape » le druide Asmodéon. Il a deux fils, Cordowée sauvé par Marcomir (chef des Sicambres, descendant de Priam et d’Hector selon Gennobald) et Chlodovion soutenu par Sunnon (frère de Marcomir). Les tribus franques de Marcomir et de Sunnon sont en conflit permanent. La descendance des druides suit la descendance des princes. Un accord est passé entre les deux chefs francs au terme duquel les druides Cordowée et Chlodovion sont « papes » à tour de rôle un an chacun.

                    Aprés des guerres entre eux et contre les romains, Marcomir est fait prisionnier par les romains et emmené en Toscane. Le druide Chlodovion est accueilli par l’hôpital de Trèves où il finit par se convertir au catholicisme sous le nom de Flavien. Il sera infirmier de l’hôpital.

                    Quelques années plus tard, Pharamond, fils de Marcomir, libère la ville de Trève et commence la célèbre lignée des Mérovingiens (Pharamond - Chlodovion le chevelu - Mérovée - Chilpéric - Clovis, 1° roi de France). Il avait pour écuyer Dongisèle, fils du druide Cordowée.

                    Cette petite histoire semble marquer dans les années 400, la fin du druidisme en Europe de l’Ouest.


                    • Emile Mourey Emile Mourey 25 juillet 2009 13:15

                      @ internaute

                      Intéressant. Je ne connaissais pas ce texte. Rien d’étonnant à ce qu’il y ait des survivances du druidisme d’une façon isolée mais je ne pense pas que les Francs les aient amenés de Germanie.


                    • franc 27 juillet 2009 16:11

                      L’histoire est écrite par les vainqueurs --------------------------------------donc méfiance sur ce que disent les romains et les chrétiens sur les gaulois et les calomnies déversées sur eux ,sur leur moeurs et leur religion

                      et méfiance aussi envers les spéculations et les interprétations des vestiges archéologiques dont on extrapolise avec trop de facilité et de hâte -------------------------------par exemple si on trouve des os humains près d’un temple antique ,on ne va pas extrapoler pour dire que ce sont là des restes de sacrifices humains de personnes innocentes ----------------------et puis si sacrifices humains il y a ,ne serait ce pas des condamnations à mort de criminels comme on en trouve dans tous les temps et dans tous les lieux ------------------------------par exemple au moyen- âges les condamnations des criminels ou des hérétiques sur le bûcher se faisaient avec une cérémonie de procession de fidèles catholiques avec à leur tête des prêtres ou évêques accompagnées de prières,on pourrait interpréter cela comme un sacrifice humain si on ne prend pas en compte le crime éventuel commis par le condamné

                      d’après la philosophe héllèniste et mystique Simone Weil,la religion des druides s’apparentait aux religions des mystères des grecs et comme le dit un commentateur les druides étaient des savants et des sages comme les pythagoriciens -----------------on dit aussi que la religion gauloise connaissait déjà la symbolique universelle de la mythologie chrétienne bien avant la naissance de Jésus en Palestine 

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON







Palmarès