Lettre ouverte à Jean-Luc Mélenchon
Monsieur,
Je m’adresse à vous car vous souhaitez devenir le berger de mon troupeau, image biblique qui convient, même quand on n'a aucune croyance, car il va falloir un miracle de courage et d'énergie pour parvenir à redonner à la France son titre de démocratie.
Les difficultés qui se présentent sont immenses.
Certains vous reprochent de traiter rudement les médias. Pour ma part, je vous trouve d'une amabilité mesurée étant donné ce qu'ils sont : des organismes de propagande au service d'un pouvoir oligarchique qui veut la fin de nos libertés. L'affaire Ben Laden nous en donne un dernier exemple.
Deux évènements, actuellement, me paraissent particulièrement graves.
Aujourd’hui, 3 Mai 2011, s’ouvre à l’Assemblée Nationale un débat sur la réforme constitutionnelle.
Qui en parle ? Quels medias ? Pire. Quel homme politique ? Quel débat public est ouvert ? Ou alors dans le secret des catacombes comme du temps des anciens Chrétiens ?
On pense sans doute que tout ce qui concerne l’économie passe au-dessus de la tête du vain peuple. Que cela va se décider entre économistes, ces gens savants qui ont pour caractéristique de ne jamais s’entendre et de toujours se tromper. Economiste est le masculin de cartomancienne mais ils ne prédisent que le passé. Ce ne sont pas les Tunisiens qu’il faut mettre sur un bateau, ce sont les économistes qui rongent nos économies.
Soyons clairs. Cette réforme constitutionnelle est un coup d’Etat silencieux. Qui la signera mettra la France à genoux offerte à la voracité des banques qui sont nos nouveaux Molochs.
De quoi s’agit-il ?
Le Figaro en informe ses lecteurs huppés :
« Le 3 Mai s'ouvre à l'Assemblée Nationale le débat sur la reforme constitutionnelle visant à intégrer dans la Constitution rien de moins que la pure et simple interdiction des déficits publics. Dans le détail, la réforme de la Constitution crée des lois-cadres d'équilibre des finances publiques, couvrant une période d'au moins trois ans, et qui s'imposeront aux lois de finance et aux lois de financement de la Sécurité sociale annuelles. « Le Conseil constitutionnel censurera les budgets de l'État et de la Sécu qui ne respecteront pas les objectifs des lois-cadres. Cette possibilité de censure est une nouveauté et obligera à la discipline budgétaire », explique l'entourage de François Baroin, le ministre du Budget. »
Soyons clairs. Cela signifie que désormais la France, en matière de budget, sera soumise aux diktats Européens. Que le président de la république, sans avoir à solliciter l'autorisation de l'assemblée, pourra prendre tout l'argent qu'il voudra dans le budget de la sécurité sociale par exemple , pour le donner aux banques et qu'ainsi il pourra dire "Ah ! Désolé ! Obligé de rembourser nos dettes ! C’est la loi ! Oui, il n’y a plus d’argent pour l’assurance maladie ! Prenez une assurance privé ! » Auprès de son frère ?
Quel est ce monde ?
Lorsque j'ai quitté le dernier épisode nous étions en démocratie, nous avions un nom, un pays, une constitution.
Dans l’ épisode actuel on nous serine qu'il faut une rigueur budgétaire pour rembourser la dette !
Ahahahahahahahahahahahahahahahahahahahahahahahahahah !!!!!!
Jamais aucune dette ne sera remboursée, et surtout pas celle des Etats-Unis car elles sont démesurées. Ces remboursements sont des alibis pour détruire le secteur public au profit du secteur privé.
Et pendant ce temps, épuisés de dettes factices, nous sommes dévorés par des lois qui passent sans que nous n’en sachions rien.
Ainsi, la loi contre le boycott. Il fut un temps où boycotter une nation criminelle était un acte militant. C’est ainsi que l’Afrique du Sud s’est défendue. A présent, pour protéger Istraël, c’est un délit ! Qui le sait ?
Parlons du drame de Fukushima. L’Europe et Barroso veulent nous protéger des produits irradiés. Parfait. Si ce n'est qu'à cette occasion dans un texte écrit en petites lettres, ils augmentent les doses ! Ainsi pour nous protéger, ils nous empoisonnent davantage ! Qui le sait ?
Les anciennes forêts où l’on se faisait dévorer à chaque pas sont réinventées.
Mais cette dernière tentative d'établir une dictature financière est intolérable
Nous avons bien compris que si cette réforme est adoptée elle nous liera aux diktats de la finance.
Que la souveraineté du peuple sera remise en cause.
Que les revendications des salariés seront déclarées anticonstitutionnelles
Que la destruction du service public qui subit les boutoirs de Maastricht ne fera que s’aggraver.
Tout ceci est évidemment l’œuvre de Sarkozy, le président du pouvoir d’achat à condition que l’on se fournisse chez Dior. On comprend certes qu’il s’occupe d’un déficit qu’il a provoqué, lui faisant atteindre des sommets jamais imaginés. Mais a-t-on déjà vu un incompétent qui ruine une nation demander à cette même nation de payer pour ses erreurs ?
Enfin, un incompétent…Tout le monde sait ce que signifie cette cuisine. Il n’est pas incompétent pour toute le monde, notre gouverneur de la province américaine France.
Le plus cynique est le nom choisi pour nommer cette nouvelle loi. La "règle d'or".
Qu'est-ce qu'une « règle d'or » dans l'histoire de l'humanité ? C’est une morale fondamentale dont le principe est trouvé dans pratiquement toutes les grandes religions. Elle signifie : « Traite les autres comme tu voudrais être traité »
C'est la base des droits de l'homme.
Cette éthique n'a aucun sens si elle est prise sans empathie, c'est-à-dire sans prendre en compte les besoins et les sentiments de l'autre personne. Une autre façon d'écrire la règle serait "traite les autres comme tu voudrais être traité si tu étais à leur place." Ce n'est donc pas une règle pour imposer un système de pensée particulier, autrement il en résulterait des actions non-éthiques. Elle implique la tolérance et l'universalisme.
On est loin du compte ! Pauvre de nous ! Le sens des noms changent si vite !
Qu’en est-il de ce nom « Europe » qui a fait rêver tant d’hommes et qui donne maintenant la nausée à tous les citoyens ? De ce nom « démocratie » que les oligarchies barbouillent de sang dans tous les pays où il y a quelque chose à voler ?
Mais que « France » signifie un pays sans pouvoir, sans âme, un nouveau satellite du « soleil vert » des nouvelles puissances qui nous vampirisent. Non.
Monsieur, vous avez la parole bien plus que nous.
-A l’assemblée d’une part où l’on nous dit que la gauche tout entière est opposée à cette loi. Mais nous nous souvenons malheureusement de la réforme des Institutions de 2008 où la trahison de Jack Lang a suffi pour que la réforme passe. Y aura-t-il des traitres cette fois ? On imagine que les tractations sont en cours.
-Dans les médias, si tant est qu’ils vous posent la bonne question.
Je voudrais qu’ils sachent ceci : dans ce pays et sur la planète entière naît une classe politique qui se veut universelle, qui est le fruit d’un internet qui permet à chacun d’étudier des liens, de comparer des sources, d’apprendre tous les jours.
Il y a, à l’heure actuelle, entre ceux qui s’informent sur internet et ceux qui s’informent sur les medias main-stream la même différence qu’il y avait autre fois entre ceux qui savaient lire et les illettrés. Oui, il va être de plus en plus difficile de mentir à des gens qui ont le goût de connaître et de s’informer.
C’est une vérité que le monde de la politique a intérêt à assimiler. Une élection se joue toujours à peu de voix. Qu’ils ne manquent pas ces voix-là qui sont avides d’honnêteté et de sauvegarde des intérêts publics.
Avons-nous échappé au pouvoir dune idéologie morbide après la guerre de 39-40 pour tomber sous la coupe d’une folie impérialiste plus dangereuse encore ?
Pourquoi m’adresser à vous ?
J’apprécie vos interventions. Certes, je ne doute pas de la difficulté, pour vous, de faire face à tout un establishment. Mais je remarque que dans les medias, après vous avoir traité comme une vachette avec laquelle on s’amuse et que l’on conduit où l'on veut, ils commencent maintenant à ouvrir des yeux ronds. Ils sont en effet en face de quelqu’un de rare dans ce monde- là, qui a quelque chose à dire, des convictions, et qui n'est pas comme tous ces hommes politiques qui récitent et cachent mal le fondement de leur engagement "garder le pouvoir en se vendant au plus offrant". C'est évidemment difficile à avouer en public. Voilà pourquoi ils parlent de tout et de rien ressassant sans cesse les mêmes fadaises. Ont-ils maigri ? Leur père est-il fâché ? Vont-ils se présenter ?
Lorsque vous dites à propos du nucléaire dont vous souhaitez libérer notre pays, que vous utiliseriez l'énergie de Total pour forer en France, dans le domaine de la géothermie, qui est une mine d'or, là ils sont mouchés. Que dire ? Leurs réponses toutes faites, « mais ce serait retourner à la préhistoire », ne marchent pas.
Je terminerai sur un dernier point qui, je l’espère, ne sera pas le dernier point de toute vie sur terre.
Autre silence des médias : Fukushima.
Le 29 avril, lors d’une conférence de presse, M. Toshiso Kosako, expert en protection nucléaire et conseiller scientifique du premier ministre Japonais Naoto Kan, a demissionné en pleurant, affirmant qu’il ne pouvait cautionner plus longtemps les mensonges d’un gouvernement qui relevait les indices d’irradiations nocives pour les enfants.
Sur Asahi TV, M. Ishikawa, autrefois défenseur acharné du nucléaire, contredit le récit officiel affirmant que tous les réacteurs ont fondu, que du cobalt 60, infiniment dangereux, sort de ces réacteurs, que les mesures de Tepco sont un « manga », que le danger est immense, qu’il faut prendre des décisions aux niveaux des plus hautes compétences planétaires, qu’il y a une guerre à livrer.
Qui sortira du silence policé des gouvernements ? Quelles responsabilités veulent-ils endosser ? Certes il ne faut pas affoler les marchés, ces marchés qui sont comme des monstres repus à qui l’on apporte tous les jours leur dose de victimes, monstres ignorants de la vie réelle, êtres virtuels qui saignent une réalité qui pourrait être riche et brillante : notre vie.
Courage, Monsieur.
Le nôtre est entier et déterminé.
Prenez la parole puisque vous l’avez.
Parlez de cette loi que l’on veut nous imposer, ouvrez le débat, informez les citoyens qui ne le sont pas.
Et au sujet de Fukushima, puisque sortir du nucléaire est une de vos volontés, soyez le premier à dénoncer le silence assassin des medias et des gouvernements en demandant une action planétaire et efficace.
Ceux qui aiment les films de catastrophe sont servis.
Mais ici il manque un peu d’action.
Où sont les héros ?
Bien à vous et au plaisir de vous lire.
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