Lettre ouverte à Monseigneur Lefèbvre qui égorge l’honnêteté intellectuelle sur l’autel de la Sarkozie
Monseigneur,
Comme dirait, non la pince, mais Lagardère, non celui d’EADS, d’Europe 1, des plus-values, le frère de, mais celui de la bosse qui porte bonheur quand on la touche, vous l’aurez reconnu à moins que vous ne soyez de ceux qui n’ont de lettres, comme dirait mon ami Edmond au travers de Cyrano le magnifique, que les trois qui forment le mot ..., un mot en trois lettres dont celle du milieu est un o, mais mot qui n’est pas vulgaire, ne le confondez pas avec un certain " pauv’ ..." , non plus avec ce mot que les gens du sud-ouest mettent en ponctuation en fin de phrase, ce sud-ouest qui vous chagrine, Monseigneur, donc...
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il est bon que ce bon peuple ait le droit d’aboyer quand votre caravane se disperse dans le désert des promesses. Il est enfin bon que ceux d’ici vous montrent du doigt ce que vos propos ont de lassants en espérant que ce n’est pas le bout du doigt que vous regarderez. Espoir vain car votre principale fonction est d’être l’aboyeur irréfléchi, mais doué du réflexe de Pavlov Madoff, du cirque gouvernemental, vous qui n’êtes que la voix de son maître fidèle comme le chien d’Edison, en somme le porte parole canin de toute la malhonnêteté intellectuelle que peut porter le monde avec une propension jamais démentie à inonder du flot incessant de vos communiqués ineptes, insultants et limités intellectuellement.
Il est vrai que vous faites partie de ceux qui cassent le thermomètre quand celui-ci indique la fièvre et tuent le messager qui ne vient pas flatter votre Seigneur et Maître, le comte Dracula qui vampirise nos libertés et nos espoirs. Il est vrai que votre ascension en politique est due au passage du poste d’amuseur numéro un de l’assemblée au maroquin de celui qui changera de siège pour, peut-être, aller sur les bancs de la justice, l’inénarrable Santini. Votre fait de guerre politique est d’avoir été le suppléant d’un homme délicat et fumeur de cigare comme votre mentor, notre Guide à tous qui illumine de sa bougie de suif le sable d’Egypte en plein jour et à midi.
En plus d’inonder les rédactions de votre fiel inutile vous aviez jugé que l’Universal Money Profit, avec ses quinze ministres responsables en son sein qui s’emploient eux aussi à être plus bavards les uns que les autres sur nos ondes et dans nos papiers, avec vos 138 porte paroles, avec un président à qui l’étrange lucarne offre 100 mn pour ne pas nous convaincre et trois chaînes en toute démocratie, a eu 18 fois la parole en 36 jours, vous aviez donc jugé que l’AFP avait commis le crime de lèse-majesté par procuration en ne publiant pas un communiqué dont la teneur n’avait aucune originalité et le sujet avait déjà été traité. Il fallait en somme que l’AFP devienne l’AFS à l’instar de l’ORTS.
L’objet de ce courrier, car vous devez penser qu’il faudrait trouver un moyen de rétablir les lettres de cachet, (votre cheftain l’a trouvé : une petite colère et la directrice en chef de la maréchaussée débarque préfet et chefs de police en moins de temps qu’il n’en faut pour trouver un adulateur aveuglé à l’UMP), concerne votre imbattable souci de l’honnêteté car un sondage publié par le Parisien vous a chauffé les oreilles. Ou plutôt en bon esclave consentant frétillant de la queue quand son maître passe au loin, quand le Parisien a chauffé les oreilles d’iceluy. Votre sang épais n’a fait qu’un tour (comme il courcircuite et le cœur et le cerveau, cela va plus vite, il n’a besoin d’alimenter que la langue fourchue et la main scripturaire) et vous avez demandé la tête de l’institut de sondage.
L’objet du délit est donc un sondage qui a fait titrer ce Parisien après le Sarkoshow imposé en torture aux enfants pas sages : 52 % des français pas convaincus pas Sarkozy. Il est vrai qu’à l’opposé, Opinion Sarko Way, avait trouvé le chemin du cœur du chef de l’Etat en le rassurant avec un score exactement inverse. Vos saintes paroles sont les suivantes : "L’institut CSA et (ou) Le Parisien ont rendu publique la réponse" à une question "posée y compris aux Français n’ayant pas regardé l’émission". "C’est comme si on demandait aux Français n’ayant pas vu un film de donner leur avis ! Cette question ne peut être qu’une indication complémentaire et non principale", selon vous.
Alors bon prince, comme l’on disait dans les bonnes biscuiteries bretonnes, je vais vous redonner les chiffres et en détail :
- 55 % de ceux qui l’on vu cette émission en totalté ont été convaincus
- 41 % de ceux qui l’ont vu en partie - ce qui démontre qu’il en a lassé un certain nombre
- 16 % seulement de ceux qui ne l’ont pas vue.
La réponse du Parisien est pourtant claire, ce sondage n’a pas été mis au point pour le Sarkothon, non, non : "Conformément à la méthodologie utilisée en pareil cas depuis 1992 par CSA et notre journal, sont pris en compte ceux qui ont vu l’émission en totalité, ceux qui l’ont vue en partie et ceux qui en ont entendu parler (... ) Depuis 1992, onze grandes émission ont été ainsi testées".
Mais je ne vais pas vous laisser dans l’intenable suspens de l’attente d’une explication qui devrait ravir votre enthousiasme pour la vérité et votre mépris du slogan tout fait et menteur.
1- la France et ses Français ne se résument pas à ceux qui ont regardé l’ORTF. Il y a une vie en dehors de la machine à propagande et que cela vous énerve ou non ceux-ci ont le droit d’avoir une opinion, quand bien même celle-ci serait dévoyée pour ne pas avoir regardé le show adulâtre. Et ces Français quoiqu’il en soit votent comme ceux qui ont été dévoyés par les mensonges en apportant la majorité au second tour des présidentielles à votre kaiser Sarkoko ;
2- puisque vous considérez que de tenir compte de ceux qui n’ont pas regardé dans ce sondage est biaisé il faut alors tenir compte dans le sondage de seulement ceux qui l’ont regardé, un autre biais. Comme dit plus haut, la France ne se résume pas aux téléspectateurs d’une émission imposée par le château. Par définition le biais de ce sondage est le suivant : la proportion des Français a priori favorables au Guide et à la Lumière qui éclaire la nuit de notre univers tourmenté, est plus importante, évidemment, dans la masse de ceux qui ont regardé l’émission que dans la population générale d’autant en emporte le vent présidentiel et pétulant qu’il y eut un appel à boycott ;
3- dans votre immense intégrité intellectuelle vous aurez également remarqué qu’en démocratie on ne monopolise pas trois chaînes, mais on n’en utilise qu’une seule. Vous remarquez avec votre esprit mathématique et compétiteur, que dans le monde libéral que vous préconisez la concurrence est saine, et donc que notre Lider Massimo, avec un tel sujet que la crise et avec sa Gloire qui l’auréole, partait avec un avantage même confronté au combat d’audience avec par exemple un petit film comme Titanic, ce qui serait de bonne guere puisque, de fait, le sujet est le même : un navire qui coule. Mais en bon libéral et compétiteur, et comme son ami Virenque qui se dope à l’insu de lui-même, votre Empereur dope son audience en coupant la chique de deux autres chaînes majeures et ne se confronte pas à autrui dans ce concours à l’audimat ;
4- enfin, un argument qui vous a cloué le bec avec un pieu, car il vous sera difficile de l’ouvrir à nouveau- quoique là je n’en suis pas sûr - c’est que les derniers sondages ne donnent pas raison à the Way of Elysée et à son commanditaire notre belle Pravda, - et ils sont quatre - qui donnent une chute nouvelle et j’espère éternelle, chute de popularité à le vénérable Mamamouchi qui fait de la prose sans le savoir. Evidemment Le Figaro qui avait fait ses gros titres avec le sondage maison, avait ensuite parlé d’effritement (oui une baisse de 5 points n’est qu’un effritement), ne passe plus qu’un flash pour ces derniers résultats. Votre grande probité aura remarqué cette différence à laquelle s’ajoute le titre. Sarkozy s’effrite comme l’on dit outrequiévrin (je ne suis pas sûr de l’orthographe), mais c’est l’exécutif qui est au plus bas. Ah que Fillon est utile dans ces moments pour servir de parachute à notre Unique ! Et oui l’Unique ne l’est que dans les plus hauts, dans les bas, le monde entier y est et plus que Lui encore ! Venons en, Monseigneur, à ces chiffres : La popularité du président Nicolas Sarkozy a chuté de 9 points en février à 36%, son plus bas score depuis son arrivée à l’Elysée, tandis que celle du Premier ministre François Fillon recule de 4 points à 42%, selon le baromètre Ipsos à paraître jeudi dans Le Point.
6% des personnes interrogées ont un jugement "très favorable" de l’action du chef de l’Etat (=) et 30% "plutôt favorable" (-9), contre 35% qui y sont "plutôt défavorables" et 26% qui s’y disent "très défavorables" (61% d’avis défavorables au total, +10).
Un autre sondage indique que les Français sondés, ce type de sonde ne fait pas mal, sont à plus de 66 % en totale défiance à Sarkozy pour résoudre la crise. Ceci veut donc dire que des deux sondages le plus faux n’était pas celui que vous promouviez avec allant mais celui que vous accusiez de tous les maux. Votre Cador l’a bien compris car il est parti fuir en Irak où sa présence est indispensable comme chacun le sait. Serait-ce le syndrome Obama ? Un métisse qui fait de l’ombre voilà qui pourrait plaire à Berlusconi.
Enfin une petite leçon de démocratie que je développerai un jour à l’intention des sarkolâtres : l’opposition est un droit et non un furoncle sur les fesses du pouvoir.
Toute lettre se doit de se terminer par une formule dite de politesse. Je vous conseille Le bouchot d’Hortense Dufour dans lequel l’oncle Zio a cette belle formule : « la politesse est le suprême mépris ». Aussi me permettez vous, Monseigneur, de m’aplatir avec ma plus haute considération à vos pieds que je baise, n’osant le faire, trop humble, avec l’anneau de votre main droite.
Imhotep
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