Lettre ouverte aux responsables du Modem
Il y a quelque temps j’écrivais pour dire qu’à Lyon il y avait une drôle de cuisine. Celle-ci s’est oubliée quelque part derrière des comptoirs osbcurs, car cela sent de plus en plus mauvais, jusqu’à sentir le sapin pour le MoDem du Rhône. Les deux sabordeurs en chef sont par ordre hiérarchique : Michel Mercier, le président à la poigne d’arrière-salle et au verbe plaisant comme une râpe à bois, et son petit bras séculier, Christophe Geourjon. Et comme le dit si bien l’expression, le poisson commence par pourrir par la tête.
Monsieur le président du MoDem,
C’est à vous en tant que gardien de la maison que je m’adresse, moi en tant qu’adhérent lyonnais d’une maison en cours de dévastation par les agissements de deux de vos affidés dont l’issue mortelle semble inéluctable.
On a dit de vous, que vous aviez laissé faire un temps, ici, entre Rhône et Saône, pour la raison qui s’appelle le nerf de la guerre : le poussah Mercier vous tenait par les cordons de la bourse, car trésorier de l’UDF. De ce terrible fait, que tant que l’UDF et le Modem n’étaient pas mariés, l’oseille s’éloignait de la cassette magique. Vous avez déclaré, un peu tard, qu’il y aurait - et contre vent électoral et marée municipale - une liste Modem indépendante dans la cité des Gaules (cela eut été de Gaulle, auriez-vous agi plus vite et plus fort...).
Chacun sait que Mercier est allé discuter par deux ou trois fois le bout de gras à l’ombre des noyers de La Lanterne (je dis noyers cela peut être du mimosa, cela n’a aucune importance sauf qu’en automne ni le mimosa ni les noyers ne sont en fleur comme les jeunes filles du côté de chez Swann, chauffe Marcel, chauffe !). Sa stratégie de mettre "les mains dans le cambouis" est simple : négocions pour garder nos places. Tous les Kouchner, Morin et Besson sont passés par là et repasseront par ici. Le furet est malin. Cela est connu et simple. L’application on la connaît par ce petit billet ici. Simple rappel. Il était prévu une élection interne au sein du MoDem de Lyon avec l’obligation de parler de Lyon dans sa campagne et de s’engager à rejoindre l’équipe gagnante. Simple, clair et sans doute efficace. Comme ce que l’on appelle en matière commerciale, les deux fossoyeurs ont utilisé la technique de l’entonnoir, très large en haut (beaucoup de candidats) très étroit en bas : un seul candidat qui se dit en bout de course - et on peut dire que c’est quelque peu jouer avec les mots - élu par la fédération du Rhône. Elu étant seul candidat et sans vote, c’est un peu monarchique et héréditaire pour faire plaisir à notre actuel monarco-président. Cet illuminé sans lumière qu’est Geourjon par ce travail de sape qu’il croyait très malin a en fait scié les pilotis déjà fragilisés sur lesquels reposait notre maison commune. Fi des regroupements des candidats, fi des défenses de l’intérêt du MoDem. Azouz Begag a été poussé dehors car il n’était pas adhérent bien que le double exécutif lyonnais n’ait pas empêché ce dernier d’être candidat aux législatives sous l’étiquette MoDem. Donc un temps candidat, un autre plus candidat. Ce qu’il eut été judicieux, car malgré tout la notoriété cela compte un peu, c’est de prendre en tête de liste ou au moins assez haut dans la liste les candidats des législatives dans les arrondissements correspondants. D’une part, il avait fait connaissance avec ces arrondissements et ceux-ci avaient fait connaissance avec eux, d’autre part c’était une sorte de respect vis-à-vis de ces électeurs et enfin si l’on avait jugé qu’ils pouvaient être candidats c’est que nous leur trouvions quelques valeurs personnelles et quelques valeurs représentatives du MoDem. Mais l’objectif du couple infernal à la tête de cette fédération était autre : leur petite personne et leurs magouilles bien IIIe République. L’efficacité de ce duo a été absolue dans le sens où ils ont réussi leur coup d’éliminer autour d’eux toute autre équipe. Cela a si bien réussi qu’ils en sont devenus des Attila aux petits pieds et qu’ils ont tout brûlé y compris leurs derniers vaisseaux. En matière politique, ils méritent le prix Société générale (nouveau prix que j’ai décidé d’instituer et qui récompense les plus belles gamelles dans tous les domaines).
En effet, cette stratégie suicidaire va faire que le MoDem lyonnais va être laminé. Par ailleurs, il serait bon quand même de se poser cette question : si nos conseillers généraux (ce ne sont pas des militaires étoilés, loin s’en faut) avec l’étiquette MoDem n’étaient pas réélus à cause d’un candidat UMP en face d’eux, cela serai-il anormal et anti-démocratique ? Pour moi non. Pourquoi ?, comme dirait Sarkozy. Tout simplement parce que, en premier lieu un bon conseiller général qui fait bien son travail, lorsqu’en plus il s’agit d’une élection locale, mérite des étoiles et sera réélu. En second lieu, nous sommes dans un contexte comme le prouve le dernier sondage, le guide est à un palier en route vers les abysses, palier négatif s’entend, ensuite le MoDem a une meilleure image de marque que l’UMP. Ainsi dans ce contexte favorable à un conseiller général MoDem, refuser la saine concurrence et ne se faire élire que par une victoire sur le tapis n’est ni glorieux ni honnête et si ces candidats-là se faisaient battre, ce serait une saine justice.
Pour en revenir à la municipalité, Geourjon vient de torpiller le Modem. Il ne sait plus où il en est. Tantôt une alliance avant le premier tour avec Perben qui, rappelons-le, s’est associé localement avec le MPF et les millonistes qui ne sont pas à proprement parler les alliés naturels du MoDem, mais cette alliance se fait attendre et Perben est tout rouge de colère car il voit pointer la gamelle au loin. Deuxième étape comme un culbuto qui tourne autour d’un point central, Geourjon promet une liste indépendante et tout en même temps la lune. Virage suivant : il se réserve le droit de s’associer soit à Perben soit à Collomb. S’il avait tenu une ligne droite et solide, le MoDem avait la chance de faire 10 % des voix et comme Collomb risque de passer au premier tour alors nous aurions des sièges sans magouille, sans aucune combinaison. Et comme l’UMP dégringole, la stratégie aveugle d’il y a quatre mois (aveugle car ces stratèges étaient incapables de voir ce qu’un militant de base comme moi avait vu (ici), c’est-à-dire que la popularité de ceux qui leur font faire dans leur culotte serait si basse qu’elle n’effrayerait même pas une souris apeurée), stratégie de petites magouilles entre soi (contraire aux chartes acceptées par le simple fait d’adhérer au MoDem) et suicidaire.
La stratégie de positionnement aléatoire et tourbillonnant ayant échoué, Geourjon dit démissionner d’un poste qu’il a déjà quitté pour la campagne interne et accuse selon lui une minorité d’avoir sabordé le mouvement. Ce raisonnement ne tient pas, d’une part, car il était prévu dans la bataille électorale interne que les gagnants devaient accepter les perdants, ce que n’a évidemment pas fait Geourjon, et, d’autre part, les faits le contredisent. Car si c’était une minorité comment se fait-il que ce pseudo tête de liste n’ait pas pu aller au bout. Ensuite cet ex-candidat veut comparer Lyon avec Bordeaux ou Dijon, alors que les positions de soutien de ces deux villes ont été prises cela fait plus de trois mois et que la stratégie pour Lyon prise en commun lors de la venue de François bayrou en novembre était claire : une liste indépendante. L’enthousiasme était si fort qu’il y eut plus de huit candidatures. Le proverbe qui dit qui veut noyer son chien dit qu’il a la rage, s’applique parfaitement aux arguments de Geourjon. Mercier de son côté veut prendre du recul. Qu’il fasse attention de ne pas tomber dans le précipice en faisant un pas de trop en arrière. Il avait claironné qu’il ne briguerait pas une nouvelle fois le poste de président du département et devait l’annoncer lors du dernier conseil général. Rien de fut dit.
Vous avez pris position pour une liste indépendante et en cela vous ferez taire ceux qui vous accusent de naviguer dans le brouillard. Votre fermeté nous fait plaisir.
En conclusion, je vous demande en mon nom singulier, Monsieur le président, de reprendre tout cela en main, d’imposer une liste comprenant les réfractaires qui soutiennent Eric Lafond et les plus loyaux de la liste explosée et incomplète de l’ex-secrétaire fédéral et que le MoDem de Lyon aille au charbon bille en tête. Si d’aventure, il prenait une claque - au-delà de la responsabilité de la bicéphalie directionnelle de la fédération - cela serait dans l’honneur et souderait plus sûrement les adhérents honnêtes et volontaires derrière un mouvement en naissance que deux ou trois places inefficaces pour quelques futurs élus en mal de strapontin. Par la même occasion, vous devriez interdire à ceux du MoDem qui ont négocié des places soit sur une liste soit sur l’autre de se réclamer de notre mouvement.
Il faudra, comme l’a demandé Ségolène Royal, un jury populaire pour fusiller les traîtres. Pour le moins par leur stratégie, ils ont atomisé le MoDem du Rhône. Bon là, je m’emballe un peu. Mais il y a une commission de discipline et il y a deux chartes constitutives du MoDem, la charte des valeurs et la charte d’éthique. Ces deux chartes ayant été bafouées par les deux lascars, s’ils ne sont pas fusillés, s’ils ne sont pas pendus haut et court, qu’ils se défendent honorablement devant cette haute cour de justice. S’il s’avérait qu’ils avaient agi avec probité, ces alors Dreyfus seraient lavés de tout soupçon.
Vive la République, Vive la France, Vive le MoDem et vive le saucisson de Lyon.
PS : l’avant-dernier courrier fumeux du candidat perdu Geourjon :
29 janvier
Cher(e) ami(e),
Depuis quelques semaines les candidats du Mouvement Démocrate font l’objet de sollicitations pressantes et répétées de la part de représentants des autres grandes listes en course pour les municipales à Lyon.
Aujourd’hui nous souhaitons être transparents avec ceux qui nous font confiance, avec les adhérents, les militants du MoDem et plus largement les Lyonnais. Deux voies s’offrent à nous : o Conduire une liste autonome aux élections municipales. C’est actuellement notre choix, celui qui s’inscrit le plus naturellement dans la philosophie de notre mouvement et dans la logique même de son positionnement. o Ouvrir officiellement des discussions avec les 2 listes favorites afin de donner à nos priorités les chances d’être mises en oeuvre.
Nous avons choisi de travailler également dans cette deuxième direction.
Cette décision est la démonstration de notre indépendance. Parce que l’indépendance n’est pas l’isolement, parce que nous pouvons agir sans perdre notre liberté. Il n’est pas responsable d’avoir une position dogmatique qui deviendrait une posture d’opposition, le Mouvement Démocrate peut travailler avec chacun sans esprit partisan.
Nous ne voulons pas nous tromper d’objectif. L’enjeu des élections municipales à Lyon est bien de faire progresser Lyon, de travailler ensemble pour améliorer la vie quotidienne de tous les Lyonnais.
Nous souhaitons donc entamer avant même les échéances des 9 et 16 mars un processus vertueux d’amélioration du projet pour Lyon, ceci passe par des discussions avec Dominique Perben et Gérard Collomb.
Nous voulons travailler avec une équipe qui reconnaîtra la liberté et l’autonomie de nos élus. Une fois encore nous estimons que nous devons nous positionner sur un texte en fonction de l’intérêt du projet et non en fonction de la couleur politique de celui qui le présente.
Nous voulons travailler avec une équipe dont les membres partagent nos valeurs, nos fondamentaux et adoptent un comportement respectueux d’une vie démocratique sereine.
Nous voulons travailler avec une équipe qui prendra en considération nos propositions pour Lyon et avec laquelle nous pourrons construire un projet partagé.
C’est ainsi que le Mouvement Démocrate sera représenté à Lyon par des élus libres et responsables.
Je reste à votre disposition,
Cordialement
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