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Accueil du site > Tribune Libre > Lettres sarkosiennes, an I : Mai

Lettres sarkosiennes, an I : Mai

Rupture. Un pays, ou à tout le moins son chef, qui se donne pour devise une telle formule, mérite bien un billet. Qu’il me soit permis d’en faire une chronique, qui ne sera ni objective ni exhaustive, mais simplement l’expression d’un candide observateur.

Mai.

Cette période fut si riche en évènements que l’on me pardonnera, je l’espère, d’omettre bien des faits importants.

C’est au cours de ce mois de mai 2007 que le peuple français s’est donné un nouveau chef, en la personne d’un certain Nicolas Sarkozy. Après un mois d’avril inhabituellement tropical, échauffé par ce que l’on appelle ici une « campagne électorale », c’est donc au courant de ce mois de mai, celui-ci pour la saison plutôt frais (certains parlèrent de douche froide), que ce nouveau « président » fut élu. Étrange coutume d’ailleurs que les habitants de ce pays perpétuent à intervalles plus ou moins réguliers. Qu’on en juge plutôt : ce peuple, qui se vante d’avoir tranché la tête à l’un de ses derniers rois, se choisit toujours pour président, peut-être par nostalgie, le plus monarchique de ses candidats. Mieux, il a cette fois-ci, et ce tout à fait librement semble-t-il, désigné celui qui clamait ouvertement vouloir rassembler en ses mains l’ensemble des pouvoirs. Plutôt que « président », sans doute aurait-il fallu nommer « décidant » celui qui possède bien plus de pouvoir qu’aucun de ses homologues du continent. Mais il est vrai que ce peuple français aime à pratiquer la métaphore, comme on le verra tantôt.

De cette élection, que faut-il retenir ? Qu’elle a suscité un regain d’intérêt pour la chose politique, dans ce pays où les citoyens s’étaient peu à peu résignés à une confortable indifférence. Que cet intérêt n’était certes guère lié aux programmes des candidats (même s’ils semblent toujours surpris que ceux-ci, une fois élus, ne tiennent pas une promesse sur dix, les électeurs ont néanmoins appris à ne point trop se fier à la parole de leurs représentants, dont le projet n’intéresse de tout façon nullement ce que ce pays tient pour presse d’information), mais bien plutôt à la personnalité des favoris. Que face au favori du parti conservateur, qui fut élu comme prévu, l’opposition dite « de gauche » avait présenté, manœuvre téméraire chez ce peuple latin, une candidate. Mais que pour rassurer aussitôt l’électeur, celle-ci (qui, on en mesurera l’ingéniosité, avait pour nom l’adjectif d’une royauté toujours admirée), s’empressa de défendre des mesures plus conservatrices que son opposant. Que le duel annoncé entre ces deux candidats, attendu, mis en scène selon un savant scénario par ce que l’on nomme ici les médias (principaux pourvoyeurs de l’information au peuple, à l’exception d’un nouvel instrument dénommé « internet », sur lequel j’aurai sans doute l’occasion de revenir), fut un temps troublé par un obscur paysan-professeur béarnais, qui, se prenant pour un ancien monarque navarrais, prétendait ramener de la raison et de la civilité dans l’exercice du pouvoir (ces mêmes médias, fort puissants ici-bas, eurent tôt fait de renvoyer ce naïf à son pays d’origine). Que le candidat du parti nationaliste, qui avait créé la surprise lors de l’élection précédente, et entendait fort faire fructifier son capital électoral afin d’établir une dynastie politique héréditaire, se retrouva dépossédé de ses idées, de son discours, et finalement de ses électeurs par un candidat conservateur plus habile que lui.

Ce mois de mai commençait donc par ce qui s’appelle « l’entre-deux-tours », période confuse où les deux candidats finalistes pratiquent un étrange rituel, qui consiste à s’affronter lors d’une joute oratoire que chacun peut suivre jusque dans son salon, par la grâce de la technologie moderne. Parce que tout spectacle se doit de réserver une surprise, nos deux acteurs avaient décidé de jouer à contre-emploi, ce qui ne manqua pas de déconcerter quelques observateurs, mais le résultat final, prédit depuis fort longtemps, n’en fut point modifié, au grand soulagement de tous ceux qui avaient parié leur fortune sur la victoire de leur prince.

A l’élection du chef s’ensuivit une brève période d’interrègne, durant laquelle on laisse le temps à l’ancien président-monarque de mettre en ordre ses affaires et de trouver un nouveau logement (il est d’usage ici que l’on attribue un palais au président, comme les rois en disposent dans d’autres contrées), avant que le nouvel élu ne s’empare effectivement du pouvoir. Ce dernier, aussitôt désigné, s’empressa de faire ce qu’il avait promis, et s’en alla faire retraite afin de méditer sur la charge qui était désormais la sienne. Que cette retraite se passe à bord d’un luxueux bâtiment, au frais d’un riche marchand, nul ne s’en offusqua. Il est vrai qu’ayant promis de beaucoup baisser les charges et autres taxes qui accablent les plus riches, il ne paraissait point inconvenant que l’ami des puissants s’en trouve ainsi récompensé par un petit acompte. Quant à l’ancien président, ayant tant donné à son pays durant les douze années de son règne (il déclara ainsi s’être appauvri au cours de cet intervalle), il se trouvait si dépourvu qu’il s’en alla quérir un toit auprès de ses amis. Fort heureusement, il se trouva une âme charitable, qui consentit (mais de façon néanmoins temporaire) à lui prêter un modeste logement en la capitale. L’on s’étonnera donc bien que de si nombreux volontaires soient ici candidats à la fonction suprême, tant celle-ci semble demander au malheureux élu. Bienheureux donc est ce peuple qui suscite en son sein tant de dévouement de la part de ses dirigeants.

Une fois officiellement adoubé, le nouveau président se doit de suivre les indications de ce que l’on appelle ici la Constitution. Il s’agit d’une sorte de manuel à l’usage du gouvernant, qui explique avec moult détails le rôle de chacune des parties. Dans ce pays bien construit, le président nomme un Premier ministre, qui lui-même choisit les ministres de son gouvernement (d’où son autre nom de « chef du gouvernement »), comme cela se déroule en la plupart des pays. Mais comme l’on n’est jamais mieux servi que par soi-même, ce président-ci décida, fort généreusement, de décharger de ce fardeau son Premier ministre en nommant lui-même ses ministres. Puis, afin de s’assurer que ceux-ci ne divergeraient point de ses instructions, s’avisa-t-il de nommer aussi leur directeur de cabinet. Gageant que cela ne serait peut-être pas suffisant, car l’on sait combien le pouvoir fait tourner les têtes, il préféra aussi nommer à son service autant de conseillers que de ministres, chargés de transmettre ses directives à ces directeurs de cabinets, eux-mêmes chargés d’en informer leur ministre. Sans doute un conseiller un peu plus sage lui suggéra-t-il que cela risquait de devenir un peu pesant, car il décida finalement qu’il parlerait et déciderait à la place de ses ministres chaque fois qu’il lui semblerait nécessaire, ce que chacun trouva fort judicieux.

La composition d’un premier gouvernement est souvent scrutée par le peuple avec attention, qui se demande toujours à quelle aune il sera gouverné. A cette occasion, le nouveau président de ce pays démontra son immense habilité. Reprenant à son compte une idée de son (malheureux) opposant béarnais, qu’il avait vilipendé en son temps, mais qui avait semblé plaire au citoyen ordinaire, il s’empressa de débaucher, pour s’en faire des ministres, parmi ses plus farouches opposants ceux qu’un titre pouvait corrompre, non sans avoir ôté préalablement à la fonction tout pouvoir effectif. Par cette habile manœuvre qu’il nomma « ouverture », il décapita pour un temps toute opposition, en s’attirant les louanges de la foule qui n’y vit juste là que bienveillante intention. A cela s’ajoutait une quasi-parité, quelques minorités, des intérêts respectés, et le tour était joué. Le peuple était content, la presse enjouée, et le pouvoir paré à l’élection du Parlement.


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45 réactions à cet article    


  • LE CHAT LE CHAT 29 juin 2007 09:54

    Très bon article , cher Voltaire . Alors pour complèter cet article et vous faire rire voici de quoi rigoler ce vendredi

    Première ordonnance de Sarko smiley smiley smiley

    Ce lundi au Collège Saint Louis de Neuilly sur Seine. Tous les élèves sont réunis dans la cour autour du Proviseur qui fait l’appel pour une nouvelle affectation des élèves classe par classe. Le Proviseur en arrive aux élèves de 5ème :
    - Henri-Paul de la Turbinière ?
    - Oui Monsieur le Proviseur répond l’élève.
    - 5ème A répond le Proviseur.
    - Charles-Louis de Pareille ?
    - Oui Monsieur le Proviseur répond l’élève.
    - 5ème C répond le Proviseur,
    - Louis-Nicolas-Édouard de Hautebourg ?
    - Oui Monsieur le Proviseur répond l’élève
    - 5ème B répond le Proviseur,
    - Mohammed Ben Mameth ? dit le Proviseur
    - Oui répond l’Élève
    - Terminal A répond le Proviseur. Et Mohammed de répondre :
    - Hé Missieur le Provisor , j’y suis en 5ème ... pas en Terminale Le Proviseur lui répond :
    - Mohammed Ben Mameth ..... - Terminal A -.... Roissy Charles-de-Gaulle - Vol 12527 - 14h00

    bien à toi


    • ZEN ZEN 29 juin 2007 10:51

      Le Chat, bonjour

      Trés drôle...hum...

      Erreur.Pour les charters, c’est maintenant toujours Terminal C


    • Voltaire Voltaire 29 juin 2007 09:56

      Si l’éditeur pouvait avoir l’amabilité de corriger la malencontreuse typo qui s’est glissée dans le titre (Sarkoziennes et non Sarkosiennes), je lui en serait infiniment reconnaissant.


      • Voltaire Voltaire 29 juin 2007 09:58

        Je lui en serais bien sûr... (se relire, se relire !)


      • La Taverne des Poètes 29 juin 2007 10:10

        Ce qui explique en partie la victoire de Sarkozy, c’est le phénomène social d’imitation. Le mécanisme social dit du « concours de beauté », de John Maynard Keynes, explique que dans un jury de miss où chacun est censé choisir en conscience, chacun opte en réalité pour la candidate qu’il croit que les autres choisiront.


        • La Taverne des Poètes 29 juin 2007 10:30

          Le mimétisme est inhérent à la démocratie.


        • tvargentine.com lerma 29 juin 2007 10:27

          Et oui mon ami,encore 4 ans et 10 mois !

          En lisant ta lettre j’ai tiqué « le plus monarchique de ses candidats »

          Comme si les français étaient des cons qui n’ont pas voulu voter pour ton choix personnel LCR ? ROYAL ?

          ROYAL : Elle dénigre le « projet présidentielle » qu’elle avait et pour information,l’éléction aurait été gagnée par la gauche avec un autre candidat,mais Soeur Sègolène Royal ed la Compassion sociale a fait tellement fuir les masses populaires vers Nicolas Sarkozy par ses propositions d’alliance (ou de mariage ?)avec BAYROU,le super populiste-opportuniste,qu’elle devrait rentrer au couvent ou demander l’asile à son ami BEN ALI le desposte ,car il semble qu’elle aime bien l’accueil de BEN ALI,grand représentant des droits de l’homme

          Désolé mon pote,mais tu n’arrives pas à la cheville du grand VOLTAIRE


          • Yannick J. Yannick J. 29 juin 2007 10:50

            aaah mon bon lerma ...

            Mais vous, à la cheville de qui peut-on vous hausser ?


          • hurlevent 29 juin 2007 10:59

            Sur la forme, les phrases sont trop longues, et l’utilisation abusive des parenthèses rends la lecture difficile.

            Sur le fond, l’auteur balance des remarques sans queue ni tête :

            Sarkozy est « le plus monarchique de ses candidats » ????

            Bayrou « prétendait ramener de la raison et de la civilité dans l’exercice du pouvoir » ????

            « baisser les charges et autres taxes qui accablent les plus riches, il ne paraissait point inconvenant que l’ami des puissants s’en trouve ainsi récompensé par un petit acompte  ». Ben voyons, le procès d’intention à 2 balles.

            Le reste ne sont que des accusations gratuites, non etayées. Aucune réflexion avec pour excuse une copie du style de Voltaire.


            • NPM 29 juin 2007 11:04

              Surtout lorsque l’on sait que les Socialistes vivent avec les grands patrons du cac40, eux même énarques et avec carte du Parti....


            • Garp Garp 29 juin 2007 12:08

              @NPM

              M’énerve ces réflexions sur les gauchistes. Si on est de gauche on a pas le droit d’avoir d’argent ??? Ca fait pas honnête c’est ça. Vous préférez qu’on vous dise clairement en face que vous allez vous faire avoir par les deux bouts ?? Si justement on avait plus de patrons de gauche on en serait pas à parler d’un bouclier fiscal à 50% et d’une exonération des droits de succession... Et puis payer 60% d’impots sur 100 000 euros permet quand même de gagner plus que celui qui paye 20% d’impots sur 40 000 euros...C’est mathématique ! Mais bon dés qu’on a de l’argent on en veut toujours plus. Idem avec le pouvoir.


            • NPM 29 juin 2007 12:16

              « Si on est de gauche on a pas le droit d’avoir d’argent ? ? ? »

              Si, mais alors donnez le votre et fichez nous la paix.

              « Si justement on avait plus de patrons de gauche on en serait pas à parler d’un bouclier fiscal à 50% et d’une exonération des droits de succession... »

              Rêveries. Les patrons de gauche, il y en a plein, et d’ailleur se sont (souvent) les pires.

              « Et puis payer 60% d’impots sur 100 000 euros permet quand même de gagner plus que celui qui paye 20% d’impots sur 40 000 euros...C’est mathématique ! »

              Oui, mais on ne paye pas avec des pourcentage, mais avec des euros, donc ca fait plus, c’est mathématique, donc c’est injuste (sauf si on beneficie de certains services publics réservé, ce qui n’est pas le cas).


            • Chichile Chichile 29 juin 2007 12:19

              @ Garp : non, en tant que gaucho, pas le droit d’avoir des sous. Faut tout donner à ceusse qui n’en ont pas, faut redistribuer l’oseille, faut être généreux. Sinon, c’est « faîtes ce que je dis, pas ce que je fais ». Quant aux patrons, ma foi, allez donc voir ceux qui ne sont pas côtés au CAC, et on en reparle, de ces salauds de riches.

              On remerciera Pink Floyd pour ce qui suit :

              - Money ! Share it fairly, but don’t take a slice of my pie.
              - L’argent ! partagez-le équitablement, mais ne prenez pas ce qui est à moi


            • wangpi wangpi 29 juin 2007 13:33

              NTM ! Tout nouveau visiteur sur agoravox est immédiatement agressé par vos commentaires de microcéphale, qui dessinent sur la presque totalité des articles un motif abstrait, qui fait penser à l’invisible espace moléculaire tracé par la pisse des chiens ; comme s’il s’agissait pour vous de toujours vouloir agrandir le territoire de votre indigence intellectuelle.

              Et nous obliger à le traverser.

              Agoravox me semblait une bonne idée, mais le gouvernement devrait y appliquer ce qu’il propose aux universités, ou impose aux immigrés, une sélection à l’entrée.

              Comme vous le savez confusément, NTM, le monde n’est pas égal.


            • Garp Garp 29 juin 2007 14:37

              @NPM

              « Si, mais alors donnez le votre et fichez nous la paix. »

              Mais je le donne le mien, parfois sans gaieté de coeur, mais je le fais. Car je sais qu’il faut bien remplir les caisses du système éducatif qui m’a permis de gagner correctement ma vie et celles du système de santé qui me permet de le rester (en bonne santé) sans trop débourser.

              « Rêveries. Les patrons de gauche, il y en a plein, et d’ailleur se sont (souvent) les pires. »

              En effet le problème vient moins du fait d’être de gauche ou de droite mais plus d’avoir de l’argent et du pouvoir ou pas !!

              « Oui, mais on ne paye pas avec des pourcentage, mais avec des euros, donc ca fait plus, c’est mathématique, donc c’est injuste (sauf si on beneficie de certains services publics réservé, ce qui n’est pas le cas). »

              Je ne comprends pas cette remarque : 60% d’impots sur 100 000 euros laisse 40 000 euros pour vivre en pièces sonnantes et trébuchantes, ce qui est suffisant non ? Peut-être qu’ils ne bénéficient pas de certains services publics mais il y a une règle très simple en finance, c’est plus vous avez d’argent et moins il vous coûte. Le banquier vous en prêtera plus et à taux préférentiel, vous aurez des passe-droits sur certains frais, etc...


            • CAMBRONNE CAMBRONNE 29 juin 2007 11:20

              VOLTAIRE

              Ecrire « à la manière de » est un art , difficile mais intéressant .

              Je n’ai lu qu’une énième charge anti Sarkozy et pro le feu BAYROU .Sous couvert de nouveauté vous nous faites un résumé trés orienté des évènements du moi de mai .

              Comme votre ami le Taverneux , même en changeant de style vous tournez en rond .

              vive la république quand même .


              • Boileau419 Boileau419 29 juin 2007 11:41

                Je n’ai pas aller au-delà du premier paragraphe.


                • LE CHAT LE CHAT 29 juin 2007 14:15

                  @CHAVEZ

                  hugo , c’est pas ton jour , vladimir veut même pas que tu causes à la douma smiley


                • nephilim 29 juin 2007 11:47

                  je ne suis pas ^^


                  • Chichile Chichile 29 juin 2007 12:15

                    Pour moi, le meilleur Voltaire, ça reste encore le fauteuil.


                    • tchoo 29 juin 2007 12:19

                      Raté : Avril fut chaud et sec Mai fut chaud et humide, donc tropical Juin fut, chaud et froid et humide, donc automnal.

                      sinon, j’ai pas lu le reste smiley


                      • Chichile Chichile 29 juin 2007 12:37

                        A Tchoo : compte tenu du climat de ces dernières semaine,s force est de constater que vous portez à merveille votre pseudo ^^

                        Mes meilleurs vieux de prompt rétablissement smiley


                      • Chichile Chichile 29 juin 2007 12:38

                        Il faut évidemment lire « voeux » et non « vieux ».


                      • Rabelais Rabelais 29 juin 2007 12:45

                        @hurlevent : procès d’intention que de dire que Mr Sarkozy sert les intérêts des plus riches ? On croit réver en vous lisant.

                        Sans entrer dans le débat stérile gauche-droite, ou de la personne de Mr Sarkozy revenez aux faits.

                        Nous avons élu un Président qui :
                        - à titre personnel fait partie de l’univers de ceux qu’il a appelé les patrons-voyous. Pensez-vous que Martin Bouygues fut par hazard le témoin de mariage de Nicolas Sarkozy de Nagy-Bocsa (puisque tel est son nom) ? Et que celui-ci soit le parrain de l’un des enfant de celui-là ? Par hasard invité au mariage de Delphine Arnault, fille de son père Bernard...
                        - à titre professionnel fait également partie de cet univers. L’avocat Nicolas Sarkozy a défendu les intérêts du groupe Bouygues notamment...

                        Une fois élu ce président, conforme à ses engagements (qui n’étaient déjà pas en faveur de la plupart des Français), élimine l’ISF (pas une mauvaise idée forcément) en faisant payer cela à tous les Français par l’augmentation de 25% de la TVA (une très, très mauvaise idée). Cela s’appelle faire payer le peuple au profit des plus riches. Si, si.

                        Je n’ai aucun problème avec cela, et voter pour ce candidat peut se comprendre. Mais les yeux ouverts !!

                        Le réel problème se pose quand les genres se mélangent. Je suis d’accord avec Voltaire : partir de France à peine élu Président du pays, pour réfléchir à la dite fonction, est une faute de goût inconcevable pour ne dire que cela. Aller se reposer en famille via un jet privé et sur un yacht privé, invités par un groupe industriel, Bolloré, est un mélange des genres incompatible avec la fonction présidentielle.

                        Mais le meilleur est à venir : après ces vacances abrégées (2 jours sur les 10 prévus), les médias diffusent le sondage comme quoi 58% des français se moquent de ce que leur Président ait dépensé €200 000 en deux jours (pas sur que la question ait été posé ainsi). Qui a réalisé le sondage ? l’Institut CSA. Qui est propriétaire de l’Institut CSA ? le groupe Bolloré. Et qui ne dépend soit-disant pas de l’Etat pour l’agréement de son journal gratuit (Direct Soir), pour l’attribution de son canal TNT (Direct8), pour l’attribution des licences Wimax ? toujours le groupe Bolloré. Autre exemple : qui a vu sa concession renouvellée en urgence (en avance de plusieurs mois sur le calendrier initial) par le gouvernement dont Mr Sarkozy était le membre le plus influent, juste avant les élections présidentielles ? TF1 (et les autres). Un mélange des genres absolu, porte ouverte à tous les abus aux dépends des consommateurs (pardon des Français).

                        Je n’ai toujours aucun problème à ce que certains aient voté pour Mr Sarkozy, mais les yeux ouverts ! Assumez, réflechissez et écrivez, y compris ici, mais en connaissance de cause.

                        Et pour être très clair, si notre président(e) s’appelait Royal ou Bayrou, mais agissait de la même façon, je serais un citoyen tout aussi tout scandalisé.

                        PS : je viens de recevoir un mail de Valérie Pécresse, en charge de la réforme des Universités. Elle confirme « le plus monarchique ». - ;).


                        • mike-tango 29 juin 2007 13:59

                          Il ne me semble guère que ce soit le candidat le plus monarchique qui ai été élu ! Quid de Ségolène Royal, qui outre son patronyme a vraiment un comportement monarchique, ayant raison contre tous, faisant fi de la décision du peuple français d’avoir choisi quelqu’un d’autre ?


                          • caramico 29 juin 2007 15:16

                            Quelle dextérité, quel doigté, oserais-je dire, on ne sent rien ! C’est du grand art.

                            Bravo l’artiste !


                            • chiktaba 29 juin 2007 15:32

                              Cher Voltaire, un art je suppose difficile que de reprendre le style de votre illustre pseudonyme. Neanmoins pour moi, mission reussi. J ai pris au second degre votre prose, et j avoue avoir bien rigole (parfois jaune). Aux autres. Oui semble que l article soit oriente (comme tous), mais il me semble bien que l auteur l ait indique en preambule (si vous l avez lu)


                              • Dogen 29 juin 2007 15:32

                                @ Garp

                                Ca, c’est bien envoye !!!

                                Il gagne toujours plus.

                                Celui qui gagne 40 000E et qui est taxe a 20% il ne gagne plus que 32 000E

                                Celui qui gagne 150 000E et qui est taxe a 60% il gagne encore 60 000E

                                Conclusion :

                                Il faut taxer le riche a 78.66%, comme ca il lui restera enfin 32 000E.

                                D’ailleurs, il faudrait meme taxer le premier a 62.5% et le deuxieme a 90%, comme ca tout le monde gagne 15 000E, le smic.

                                Dans un soucis d’efficacite de l’impot, je propose que les enterprises reversent directement les salaires a l’Etat, qui versera une pension de 15 000E a tout les Francais.

                                 smiley


                                • Fesler 29 juin 2007 15:34

                                  Bonne analyse...ON analyse mieux de l’étranger...que pour son propre pays


                                  • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 29 juin 2007 17:26

                                    J’espère qu’à cette lettre s’ajoutera une seconde qui nous parlera de l’essentiel, à savoir de la politique fiscale de NS qui conditionne sa politique sociale de droite décomplexée, a savoir une politique qui sacrifie la valeur du travail à celle de la rente...Tout en prétendant le contraire.


                                    • La Taverne des Poètes 29 juin 2007 19:05

                                      Autre loi qui a trouvé à s’appliquer ici : la loi Poiret (du nom du grand couturier français) selon laquelle une mode doit être poussée à son paroxysme jusqu’à ce qu’une autre mode parte en sens inverse. Exemple Poiret : la mode des chapeaux décorés se développe jusqu’à ce que la surcharge en motifs finisse par lasser et que la mode du chapeau uni commence à son tour à faire fureur.

                                      Transposition ici de cette loi : le « monarchisme républicain » sera porté jusqu’à plus soif, puis retour de vague (si j’ose dise...) avec un mouvement citoyen en faveur d’une réforme des institutions et gagné d’une exigence de débat, d’une plus grande implication et d’une plus responsabilité dans la vie publique. Bref, Sarkozy le monarque va sentir passer le vent du MODEM quand ce dernier à la rentrée va commencer à entrer dans sa phase active, grâce à vous, à moi, à d’autres gens de bonne volonté...

                                      P.S : ces phénomènes dont je parle sont évoqués par le dernier numéro Sciences Humaines. Je les trouve appropriés ici.


                                      • La Taverne des Poètes 29 juin 2007 19:08

                                        Petit rectificatif : les lois Keynes et Poiret sont explicitées dans le dossier « imitation » de ladite revue mais c’est moi qui les transpose ici librement au domaine politique. Je ne voudrais pas que l’on attribue mes libres cogitations à cette revue.


                                      • La Taverne des Poètes 29 juin 2007 21:35

                                        On serait plutôt cerné par les chats ici. Gaffe ! dans la Taverne sommeille un « Taverneux » qu’il ne faut pas réveiller...car, quand il se fâche, c’est Sarko qui s’en prend plein la figure.

                                        Et sans chouchenn gast !


                                      • Chichile Chichile 30 juin 2007 10:24

                                        @ Calmos : oui, l’encerclement cardinal est jouable !


                                        - 1 au nord
                                        - 1 au sud
                                        - 1 à l’est
                                        - 1 à l’ouest (ce sera bien entendu ce bon François :)).


                                      • Dogen 29 juin 2007 20:18

                                        Je veux bien qu’on apprecie pas les idees de Sarkozy, ou qu’on apprecie pas sa personnalite.

                                        Par contre je comprends pas vraiment ce delire parano de pleins pouvoirs.

                                        On peut m’expliquer ?

                                        On peut m’expliquer en quoi NS a plus de pouvoir que Mitterrand en 81 ? Ou que Chirac en 95 ou en 2002 ?

                                        Je dois etre con, hein...

                                        Mais vraiment je vois pas.


                                        • La Taverne des Poètes 29 juin 2007 22:06

                                          Dogen : je suppose que l’on doit vous répondre individuellement. Personnellement, je n’aimais pas le Mitterrand de 1988 quand tout le monde alors le vénérait. J’étais déjà précoce.


                                        • herbe herbe 29 juin 2007 21:12

                                          Merci pour cet article.

                                          Juste une petite réflexion perso :

                                          Pour séduire quelqu’un ou tout un peuple, il suffit d’apprendre à le connaitre pour pouvoir lui offrir ce qu’il souhaite.

                                          Facile pour quelqu’un qui a eu quelques moyens de le faire « de l’intérieur ». (nom du ministère pratiqué jusqu’à la dernière minute).

                                          Après séduction, et mariage, c’est comme on dit pour le meilleur et(/ou) pour le pire.

                                          Souhaitons nous de ne pas devenir des « desperate housewives » smiley

                                          Bon heureusement qu’on peut divorcer à l’amiable de nos jours...


                                          • ExSam 29 juin 2007 21:26

                                            Excellement écrit. Cette chronique, uchronique par la grâce du voyage temporel auquel nous invite le classicisme de l’écriture, n’en demeure pas moins un témoignage brûlant d’actualité. Elle va sûrement déclencher des ires anciennes qui n’en seront classiques par la forme que si l’on considère que le ramage du sieur Devedjian s’inscrit dans une diatribe de soutenu langage.


                                            • Voltaire Voltaire 29 juin 2007 21:27

                                              Aux lecteurs : ce texte est satyrique.

                                              N’attendez donc point qu’il soit exhaustif ou analytique.

                                              Que la cible principale en soit le prince n’est-il pas légitime ?

                                              Et n’y trouvez-vous point un fond de vérité au travers de ce prisme ?

                                              Si c’est une onction qui leur manque ainsi,

                                              TF1 est là pour leur procurer

                                              Mais je tiens pourtant à les rassurer

                                              A nulle amertume l’esprit ne se plie


                                              • La Taverne des Poètes 29 juin 2007 21:50

                                                Du côté de Voltaire toujours je suis.

                                                P.S : Evitez néanmoins la versification. Merci. smiley


                                              • wangpi wangpi 30 juin 2007 02:01

                                                et NE trouvez vous point etc...


                                              • Romain de Pescara 30 juin 2007 14:01

                                                P.S : Evitez néanmoins la versification. Merci.

                                                Un propos pour le moins étonnant quand on s’affiche poète.


                                              • maxim maxim 29 juin 2007 22:20

                                                les mortels sont égaux ,ce n’est pas la naissance ,

                                                c’est la seule vertu qui fait leur différence ,

                                                c’est elle qui met l’homme au rang des demi dieux ,

                                                et qui sert son pays n’a pas besoin d’aieux ...

                                                Voltaire ,Eriphyle ....


                                                • k2pal k2pal 29 juin 2007 22:31

                                                  @NPM quelque soit l’endroit il y a toujours un envers et toi le NPM envers et contre tout esprit logique toujours aussi naze !!!


                                                  • Foudebassan Foudebassan 29 juin 2007 23:07

                                                    Pour une fois nous avons un Président qui bataille en première ligne pour défendre et faire passer ses idées. C’est une chance et cela change effectivement des précédents mandats où le fusible bien pratique était toujours le premier ministre.

                                                    Naturellement, pour un socialiste peu habitué à réfléchir à de véritables changements, la rupture ne passe pas. Et pourtant, ce n’est qu’un début !

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