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Lire « L’impérialisme stade suprême du capitalisme » de Lénine

C'est dans "l' impérialisme stade suprême du capitalisme", que Lénine est amené à porter jusqu'au bout l'analyse de Marx. Lénine y caractérise l'impérialisme par cinq traits fondamentaux :

1-Concentration de la production et du capital parvenue à un degré si élevé qu'elle a créé un monopole dont le rôle est décisif dans la vie économique.

2-Fusion du capital bancaire et du capital industriel, et création, sur la base de ce "capital financier", d'une oligarchie financière.

3-l'exportation des capitaux, à la différence de l'exportation des marchandises, prend une importance toute particulière.

4-formation d'unions internationales monopolistiques de capitalistes se partageant le monde.

5-Fin du partage territorial du globe entre les plus grandes puissances capitalistes.

(.....)

L'actualité de l'ouvrage, à la lumière de la crise actuelle, peut être illustrée de bien des façons.

Prenons la question de la constitution du capital financier, produit de la fusion du capital industriel et du capital bancaire, sous la conduite de ce dernier (fusion complétée par " l'union personnelle " des banques, de l'industrie et du gouvernement, précise Lénine.)

" le XXe siècle marque le tournant où l'ancien capitalisme fait place au nouveau, où la domination du capital financier se substitue à la domination du capital en général" écrit Lénine, il y a près d'un siècle.

" Le développement du capitalisme en est arrivé à un point où la production marchande, bien que continuant de "régner"et d'être considérée comme la base de toute l'économie, se trouve en fait ébranlée,et où le gros des bénéfices va aux "génies" des machinations financières." précise-t-il, ajoutant : "A la base de ces machinations et de ces tripotages, il y a la socialisation de la production : mais l'immense progrès de l'humanité, qui s'est haussée jusqu'à cette socialisation, profite....aux spéculateurs."

Plus loin encore : " Le capital financier,concentré en quelques mains et exerçant un monopole de fait, prélève des bénéfices énormes et toujours croissants sur la constitution de firmes, les émissions de valeurs, les emprunts d'Etat..etc.. affermissant la domination des oligarchies financières et frappant la société tout entière d'un tribut au profit des monopolistiques."

Ne sommes-nous pas au coeur de la crise actuelle ?

Prenons la question de la concentration bancaire : celle ci n'a cessé de s'accentuer tout au long du XXe siècle et jusqu'au début du XXIe siècle. C'est ainsi, par exemple, que si l'on considère le nombre de banques réalisant dans chaque pays les trois quart de l'activité du marché des changes, on notera que ce nombre est passé pour le Royaume Uni de 24 en 1998 à 12 en 2007, pour les Etats Unis, de 20 à 10, pour la Suisse, de 7 à 3,pour le Japon, de 19 à 9, pour Singapour, de 23 à 11, pour Hong-Kong de 26 à 12 (il s'agit là des six premiers pays concernant le marché mondial des changes,source BRI).

Et encore était-ce de 1998 à 2007, avant les considérables concentrations et fusions des banques qui ont suivi le krach de 2008 !

Citons encore ce passage dans lequel Lénine fustige "la critique petite-bourgeoise réactionnaire de l'impérialisme capitaliste qui rêve d'un retour en arrière,vers la concurrence libre, pacifique, honnête."

Que n'a-t-on entendu, dans l'année qui vient de s'écouler, de ces responsables politiques, de gauche ou de droite, qui en appelaient à une improbable "moralisation du capitalisme", prônant la nécessité de revenir à une période révolue où le capitalisme aurait été moins spéculatif et par conséquent plus "moral" ? L'impérialisme,souligne au contraire Lénine, se caractérise par "un énorme "excédent de capitaux" dans les pays avancés. Adaptant la formule de Marx il s'en explique ainsi :

" Certes, si le capitalisme pouvait développer l'agriculture qui, aujourd'hui, retarde partout terriblement sur l'industrie, s'il pouvait élever le niveau de vie des masses populaires qui, en dépit d'in progrès technique vertigineux, demeurent partout grevées par la sous-alimentation et l'indigence, il ne saurait être question d'un excédent de capitaux. Les critiques petit-bourgeois du capitalisme servent à tout propos cet" argument". Mais alors le capitalisme ne serait pas le capitalisme, car l'inégalité de son développement et la sous alimentation des masses sont les conditions et les prémisses fondamentales, inévitables,de ce mode de production. Tant que le capitalisme reste le capitalisme, l'excédent de capitaux est consacré, non pas à élever le niveau des masses dans un pays donné, car il en résulterait une diminution des profits pour les capitalistes, mais à augmenter ces profits par l'exportation de capitaux à l'étranger, dans les pays sous-développés."

Cette "exportation de capitaux à l'étranger", à la recherche du coût de main d'oeuvre le plus bas, n'est-ce pas ce qui est à la base de la dite "mondialisation" et de son prétendu "miracle chinois", aujourd 'hui frappé de plein fouet, à son tour,par la crise mondiale ?

Pour qui a étudié Marx et Lénine, la crise actuelle n'a donc rien de surprenant. Seule sa forme emprunte au moment de la situation. Mais la racine fondamentale tient à ce mécanisme par lequel, comme Lénine le démontre, le capitalisme s'étant emparé de l'ensemble des marchés, il ne peut survivre que sur la base du "parasitisme" et de la "putréfaction".


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30 réactions à cet article    


  • Francis, agnotologue JL1 8 mai 2012 12:05

    Bonjour bruenor,

    je crois hélas, que l’impérialisme n’est qu’un stade intermédiaire, et le stade ultime, c’est la mondialisation libérale qui est le fait que les peuples deviennent les colonisés sur leurs propres territoires (par le fait notamment, de la dette, mais pas que !).

    Cela a été dit dans une émission diffusée sur Arte, il y a des années : « N’ayant plus de nouveaux territoires à coloniser, nous avons colonisé nos propres enfants. » Amérique, notre histoire (Arte 27/11/06)


    • Pierre-Marie Baty 8 mai 2012 12:44

      Bonjour et merci pour cet article, singulièrement pertinent.

      C’est ça le problème avec la vérité : on a beau l’ensevelir sous des tombereaux de poncifs, de sophismes et de mépris, elle finit toujours par ressortir. Ca peut être embêtant si on ne veut pas l’entendre...

      Bonne journée smiley


      • Al West 8 mai 2012 12:59

        Et oui, quand on se rendra compte que cela fait longtemps que les Russes ont tout compris, qu’ils n’ont pas forcément tout bien appliqué - tâche qui ne leur était pas facilitée par l’école anglo-saxonne qui se permet en plus de faire du bourrage de crâne à propos d’un communisme chimérique - mais que c’est une condition nécessaire à notre survie, on aura fait un grand pas.

        Je vois un peu le communisme comme l’idéal vers lequel il faudrait tendre mais qu’il serait beaucoup trop dangereux de mettre en place aujourd’hui, pour des raisons aussi bien géopolitiques, économiques que sociales - voire sociétales. Nous avons besoin d’économies de transitions pour se désengager du libéralisme et de la finance au fur et à mesure, mais qui veut vraiment prendre cette direction ? Pas ceux qui ont le pouvoir, j’en ai peur.

        Merci pour l’article en tout cas.


        • Ticou Ticou 8 mai 2012 14:02

          Article intéressant oui.
          Sinon, je ne pense pas que le communiste ait démontré qu’il serait la solution.

          La solution serait que l’Homme soit moins individualiste, moins avare, plus réfléchit, plus sage et moins stupide... Plus humaniste.
          Mais bon là, cela me parait utopique.


          • Ticou Ticou 8 mai 2012 14:05

            Mais bon, il faut avouer aussi, que le système capitaliste n’aide pas du tout dans ce sens...


            • Pierre-Marie Baty 8 mai 2012 14:47

              Le fait est qu’on ne peut pas forcer les gens à être solidaires. S’ils ne le sont pas par conviction, aucun système politique ne les forcera à le devenir.

              Les soviétiques l’avaient tôt compris, qui appliquaient une attention particulière à l’éducation des masses, qu’ils assumaient parfaitement être de la propagande (voir à ce sujet l’excellent documentaire de la Télévision Suisse Romande sur la télévision soviétique). Il s’agissait de créer l’homme nouveau, en l’isolant des influences individualistes du passé. Mais sous Staline, l’Union Soviétique a abandonné son prosélytisme et s’est attachée à construire le « socialisme dans un seul pays ». De fait, pour ne pas compromettre l’esprit des soviétiques, il fallut les isoler complètement du monde extérieur qui lui, pensait encore différemment. Ce fut aussi la raison idéologique de la création du rideau de fer. Il ne s’agissait pas tant d’empêcher les soviétiques de sortir que d’empêcher la culture occidentale d’entrer...


              • herbe herbe 8 mai 2012 18:17

                Tout à fait Pierre-Marie Baty.


                Et selon Chomsky le bloc opposé américain a eu recours à « la fabrication du consentement »

                Perso je trouve que ça colle aussi à notre société européenne, extrait :

                « Dans leur optique, les médias tendent à maintenir le débat public et la présentation des enjeux dans un cadre idéologique construit sur des présupposés et intérêts jamais questionnés, afin de garantir aux gouvernants l’assentiment ou l’adhésion des gouvernés.

                C’est ce qu’ils ont appelé, en reprenant une formule forgée en 1922 par Walter Lippmann, l’un des fondateurs des relations publiques, la « fabrication du consentement » (« manufacturing consent »). 

                Ils ont basé leur analyse sur ce qu’ils ont appelé un « modèle de propagande ». Selon ce modèle, cinq filtres déterminent en grande partie l’information produite dans et par les médias, à savoir : les caractéristiques économiques du média considéré (taille, actionnariat, orientation lucrative), la régulation par la publicité, la nature des sources d’information, les « contre-feux » (« flak ») et moyens de pression, l’idéologie anticommuniste peut être étendu à tout élément idéologique dominant) »

              • eric 8 mai 2012 15:27

                Tas de conneries, dont le plus inquiétant est qu’elles trouvent encore des adepte dans une population à 80% au niveau bac. Il y a un exemple de puissance qui a poussé jusqu’au bout cette logique, et vous pouvez reprendre tous les points un par un, cela colle, c’est l’union soviétique.
                Elle a effectivement finit dans la putréfaction et sous le poids de ses archaismes et d’une staganation jamais vue en temps de paix, ce qui pourrait justifier l’analyse des extrêmes gauche comme capitalisme impérialiste monopolistique d’etat, mais le résultat est qu’elle n’a jamais réussi à imposer ses vues qu’à des pays marginaux, pauvres, et dans l’ensemble sans intérêt économique. Qui plus est, elle l’a fait plus par transferts d’armes que de capitaux.
                La théorie ne marche donc pas. Il faut trouver autre chose pour essayer de comprendre le monde si vous voulez le changer


                • Chuck Maurice 8 mai 2012 16:08

                  Ce qui a provoqué la chute du communisme et qui provoquera à terme la chute du capitalisme, c’est uniquement la cupidité et la boulimie de ceux qui ont réussi à monopoliser le pouvoir ainsi que tout les collabos qui profitent de leurs largesses.

                  Et pendant ce temps la majorité des peuples sans défense subissent ces dictats.


                • simir simir 9 mai 2012 11:45

                  @ Eric

                  Enlève tes oeuillères. Passer en 30 ans d’un pays moyenageux à la 2eme puissance mondiale n’est pas rien. La putréfaction comme tu dis est venue avec Gorbatchev qui a écrit dans ses mémoires que son but avait toujours été de sortir le pays du communisme. Méfait achevé par le poivrot Elstine alors que la population avait pourtant voté à 70% pour le maintient de l’URSS
                  30 ans après l’espérance de vie des hommes a baissé de 10 ans et malgré les trucages et un accès aux médias absent le PC russe fait 20 %
                  Pour les pays marginaux ??? bannane avant les capitaux il fallait bien les libérer et pour cela il faut des armes et pas des bisounours.
                  Les capitaux sont bien arrivés par la suite la preuve les pays qui en bénéficiaient ont eu les pires difficultés après 1990. Cuba et la Corée du Nord n’ont toujours pas retrouvé le niveau de vie qu’ils avaient de cette date.
                  J’allais oublier le barrage d’Assouan c’était des armes ??
                  Et ne me parlez pas des libertéset du niveau de vie Lisez dans le dernier Dilpo le reportage sur le Kazakhstan, gendre du président multi-milliardaire la police qui tire sur la foule en 2011, les grèves interdites et assassinats de syndicalistes, des milices payées pour terroriser les contestataires et malgré la richesse du pétrole 29 enfants sur mille meurenr avant l’age de 5 ans. Seulement 4 heures d’eau/jour
                  Je ne vais pas plus loin oui le communisme fait par ces comparaisons avant/après preuve de sa supériorité


                • tf1Goupie 9 mai 2012 15:00

                  Cuba et la Corée du Nord pour prouver la superiorité du Communisme, vous pouvez me la refaire ?


                • eric 8 mai 2012 16:27

                  Chuck Maurice, ce que vous dites est en contradiction avec l’analyse marxiste léniniste la plus élémentaire. cela reviendrait à dire que l’équation personnelle de quelques hommes providentiellement nuisible, serait plus importante que le jeux des forces sociales et économiques.
                  Excusez moi, mais c’est une contradiction totale, et je vous renvoie à ma première conclusion, il faut d’abord tenter de comprendre le monde si on veut avoir une chance de le changer en mieux.
                  Au jour d’aujourd’hui, la théorie marxiste léniniste brille surtout par son inadéquation non seulement au réel mais a elle même....


                  • Pierre-Marie Baty 8 mai 2012 17:37

                    Si nous vous suivons correctement, cher monsieur, dans ce cas puisque la majorité des ressortissants des pays de l’ancien bloc soviétique qui ont connu cette époque regrettent l’époque communiste, c’est qu’ils sont tous trop cons pour s’apercevoir des bienfaits du système qui l’a remplacé.

                    Entre quelqu’un qui condamne quelque chose qu’il n’a pas connu, et quelqu’un d’autre qui regrette la même chose qu’il a, lui, connu personnellement, je considère comme bien plus pertinent l’avis du second. smiley

                    Ne me demandez pas où sont ces sondages qui montrent le regret majoritaire de l’époque soviétique dans ces pays-là : vous les trouverez sans peine, si tant est que vous n’ayez pas peur de les chercher.


                  • eric 8 mai 2012 18:04

                    Pierre marie Baty, je ne sais pas quel sont les désinformateurs qui vous ont fait gober cela, mais, d’une part, vous gagneriez à vivre là bas depuis 20 ans comme moi avant de vous prononcer, d’autre part, cela confirme mes dires sur le caractère aberrant et contradictoire de toutes vos élucubrations. Car si le peuple était heureux avec un capitalisme monopolistique d’état, alors c’est que le capitalisme monopolistique à du bon.....
                    Et si les problèmes sont liés à des personnalités perverses, alors peu importe au fond qu’elles soient dans ou hors de l’Etat. Ceci revient dire que dès que le capitalisme est d’état, et avant même qu’il soit monopolistique on va dans la bonne direction, et ce quels que soient les dirigeants et ou ils se trouvent
                    Ensuite, déterminer à quel niveau un capitalisme monopolistique est d’état ou pas... Par exemple, en France on en est a 57% du PIB dépensé par l’état, cela vous suffit ou il faut encore un effort ?


                  • simir simir 9 mai 2012 11:54

                    @ Pierre Mary

                    Tout à fait d’accord avec vous et j’ajoute même que ces sondages ont souvent été réalisés par des officines que l’on ne peut soupconner de sympatie avec les communistes
                    Les résultats de ces sondages on ne les a pas entendu sur nos médiats à la solde des capitalistes tout comme on a pas parlé de la manifestation à Prague il y a 3 semaines de 150000 personnes, contre la corruption des gouvernants, contre l’augmentation des frais d’inscription à l’université et généralement la pauvreté qui s’installe pour les travailleurs.
                    Quand je pense que le gouvernement Husak a été renversé en 1989 pour 10000 manifestants dans les rues aucun doute possible les communistes étaient les vrais démocrates et pas ceux d’aujourd’hui qui restent en place avec 150000

                  • tf1Goupie 9 mai 2012 14:54

                    Si une majorité de russes veulent revenir au communisme, pourquoi ce n’est pas déjà fait ?????????

                    Peut-être que ceux qui regrettent le temps du communisme n’aiment pas le nouveau système russe, à savoir la mafia.

                    Donc si le choix c’est entre communisme ou mafia, c’est sûr que c’est compliqué.
                    Peut-être qu’à la base les Russes sont faits pour vivre dans un système pourri.

                    mais bon, quand un article est basé sur « l’analyse économique de Lénine », on peut être tenté de dire n’importe juste histoire d’être en phase. 


                  • tf1Goupie 9 mai 2012 15:07

                    Quand à s’appuyer sur des sondages dans des pays où l’expression n’est pas libre, c’est un peu gonflé


                  • Chuck Maurice 10 mai 2012 21:24

                    Sauf que moi, je ne parle pas de délires de mecs enfermés dans leur bulle, je parle d’être-humains.

                    Un simple exemple ; on sait que la catastrophe de Chernobyl en plus de l’erreur humaine de l’ingénieur en chef en charge de l’installation ce soir là, de graves défaillances concernant notamment les matériaux utilisés pour ignifuger le toit ainsi que le métal utilisé pour l’extrémité des barres de contrôle du coeur qui ont été installés à la place des matériaux recommandés du fait que les matériaux recommandés n’étaient pas disponibles à ce moment là, mais que les responsables ne pouvaient se permettre d’attendre parce que cela leur aurait fait perdre les primes qu’ils ont touché pour avoir fini les travaux en temps et en heure.

                    Sauf que pour avoir voulu à tout prix tenir les délais pour des raisons de cupidité et d’avidité, au mépris des consignes de sécurité, ils ont aidé à provoquer une des plus grande catastrophe que le monde ai connu.

                    Et toute la nomenclatura soviétique était du même acabit, ils se disaient communistes, mais en fait, tout ces gens profitaient du système. Le communisme est un idéal irréalisable à l’échelle humaine, ceux qui sont au sommet du système en profiteront tôt ou tard au dépend des peuples qui subissent ce système.

                    Tout comme le capitalisme.

                    En fait, tout les systèmes où le pouvoir est centralisé entre une minorité de gens finit toujours un jour ou l’autre par être totalement corrompu, et quelque part c’est normal car c’est seulement une réaction humaine de « protection », seulement au niveau des gouvernements d’un pays, quand c’est l’avenir de millions de gens qui est en jeu, cela devient criminel.

                    Si les précurseurs peuvent avoir une certaine étique, les successeurs, au fur et à mesure de la dilution de l’idéal originel finiront tôt ou tard par déformer le message initial.

                    Et dans tout les domaines c’est partout pareil. Les religions basées à l’origine sur la tolérance, le respect d’autrui, l’humilité finissent en inquisition en charia ou en jihad, les droits d’auteurs et la propriété intellectuelle conçus à l’origine pour protéger les auteurs et les inventeurs de la cupidité des « grandes » entreprises sont utilisés maintenant par ces « grandes » entreprises qui empêchent l’innovation, qui intentent des procès à tout va et jouent les « patent troll », et au final toute notre modèle sociétal fini en jeu de magouille entre des groupes restreints de personnes qui se partagent chacun à leur tour le(s) pouvoir(s) aux dépends de la majorité des gens.

                    Quand aux Russes et tout les pays de l’ex bloc soviétiques pour qui j’ai beaucoup de sympathie (les peuples pas les gouvernements entendons-nous bien !) s’ils souhaitent le retour de la politique de l’époque soviétique, c’est simplement et surtout car elle leur garantissait une seule chose ; un sentiment de stabilité, càd un emploi (même mauvais et mal payé), un logement, et une protection, chose dont ils ne sont plus du tout sûr dans l’actuel environnement mondialiste du chacun pour soi.


                  • Soi Même 8 mai 2012 17:56

                    Je n’es jamais été passionné par ses oligarques de Gauche.
                    Lénine est singularisé en couvrant par des millions de morts, c’est vrais le temps faisant on à oublié ses détails, pour certains c’est un détail sans importance !
                    Il y a rien à envie au capitalisme dans sa brutalité, c’est juste une autre façon d’arrivé à ces fins !


                    • Ticou Ticou 8 mai 2012 19:02

                      Par sois même, je pense que l’on en était arrivé là oui.

                      Je pense que Eric a mal compris certains commentaires.
                      Il n’a jamais été question de faire l’apologie du communisme ici, enfin moi je ne l’ai pas compris comme cela.

                      Le sujet était, je pense, le constat de la situation actuelle, la crise et les difficultés liées au système.

                      L’auteur souligne une analyse de Marx au sujet du capitalisme qui semble malgré les années être toujours d’actualité.
                      Que ce soit de Marx, c’est secondaire, c’est le fond qui est intéressant.

                      J’ai d’ailleurs expliqué que je pensais pas que le communisme avait démontré être la solution....
                      Et Ensuite Pierre ne m’a dit répondu : SI, il m’a juste donné une vision différente des choses et d’un autre point de vue.
                      Et j’ai trouvé cela encore une fois, intéressant.


                      • bert bert 8 mai 2012 22:31

                        ahahahahah

                         lénine avec son train blindé agent du kaiser
                        le nain retourne dans ta grotte smiley


                        • JP94 8 mai 2012 22:33

                          Très bonne idée que d’inciter à lire ou relire ce classique : pour comprendre une situation concrète , il faut la théoriser .

                          A ceux qui n’ont pas lu Lénine : lire Lénine est source d’un grand plaisir , aussi : par sa puissance intellectuelle , par son style ( n’oublions pas qu’il faut un grand orateur !) et aussi par son humour , quand il critique ses adversaires !

                          On est loin du portrait dressé par ses détracteurs !

                          Pour un livre de philosophie , ça se lit comme un roman , c’est vivant ! mais c’est de l’analyse théorique , pourtant .

                          Précisons que Lénine a aussi écrit et pensé sur tous les domaines scientifiques : il avait des connaissances encyclopédiques ,connaissait à fond la physique de son temps ( Einstein , Bohr ...) et en voyait les aboutissements  ; il était polyglotte .

                          Dans les républiques d’Asie Centrale , les gens se rappellent de lui comme d’un libérateur , c’est dans la mémoire collective - pas dans les bouquins pour formater nos élèves .

                          Le lire c’est s’exposer à voir le monde autrement , et à vouloir en être acteur .


                          • ykpaiha ykpaiha 8 mai 2012 23:22

                            Comment redonner des lettres de noblesse au neu-neu-communisme ?

                            On prend 2 3 babioles on isole l’histoire de son contexte et on plaque le tout a une situation supposée voire suggérée.
                            Surtout on oublie tout ce qui gene et dérange surtout les conséquences.

                            Simplisme ? Non stupidité pour ne pas accuser l’auteur d’un manque total de culture.

                            Pour éviter de dire encore plus de c....es je conseille aux petites abeilles ébaubies de relire Platon, plutot que ce stalin lui au moins ne finira pas dans la poubelle de l’histoire.

                            Et le lecteur assidu y lira des conneries du genre :

                            “Si un Etat veut éviter (…) la désintégration civile (…), il ne faut pas permettre à la pauvreté et à la richesse extrêmes de se développer dans aucune partie du corps civil, parce que cela conduit au désastre. C’est pourquoi le législateur doit établir maintenant quelles sont les limites acceptables à la richesse et à la pauvreté.” [Platon, Les Lois, L.744d]

                            Ou encore, ses définitions de la démocratie, ploutocratie, olifarchie, tyranie, et timocratie comme des critiques de la société comme forme de gouvernement et symptomes de la décafdence . (la république,les lois, ...)

                            Alors si en ce qui concerne la science et la technique, il n’y a plus aucune commune mesure entre le temps de Platon et le nôtre, sur le plan des moeurs et de la politique il y a des ressemblances étonnantes.dont meme lénin aurait pu s’inspirer et nous de méditer plutot que se précipiter vers des bonimenteurs de bazar,

                            Mais pour cela Platon nous indique quepour éviter cette « Doxa » une seule voie n’est possible l’éducation !! avec ce qui en découle d’esprit critique et de raison....bien loin donc de ce post !!!


                            • Mycroft 9 mai 2012 10:25

                              Platon, où le gars qui pense que l’Aristocratie est le meilleur système, le gouvernement fait par ses sois disant « élites éclairée ». Sauf qu’il n’avait jamais été capable de comprendre qu’il n’y ni sagesse, ni capacité, ni compétence en politique. Que les systèmes peuvent échouer a un moment et réussir à un autre. Car aucun n’est validé par une expérimentation.

                              Platon, le beau parleur qui expliquait aux autres pourquoi il devait être roi. Et qui confondait éducation et propagande. Car l’éducation, la vraie, c’est former les gens à comprendre les arcanes de la logique (les mathématiques) et les modèles universellement reconnus dans les domaines de la science (la vraie, pas ces sois disant « science » qu’on appel économie, astrologie, sociologie, qui ne sont jamais véritablement validés par l’expérimentation). C’est former les gens à parler, et à connaitre l’histoire (celle qui nous influence, pas « nos ancêtre les gaulois », avec qui nous n’avons plus grand chose en commun, ou le vase de Soison, Marignan et Jeanne d’arc, qui sont des anecdote à la symbolique peu porteuse, des morceaux bling bling de l’histoire, insipides et ). Ce n’est par contre PAS leur apprendre à respecter la parole des grand manitous de l’économie, comme si leurs élucubrations étaient plus sensée que les nôtres.

                              Lénine a théorisé un problème, mais a perdu quand il a voulu combattre le mal par le mal. Le soucis étant que l’anarchie était pire que le mal, et était pourtant la seul alternative envisageable à l’époque. Ça ne rend pas son analyse moins convaincante, même si, comme toujours en politique, il ne s’agit là que de conviction.


                            • ykpaiha ykpaiha 9 mai 2012 14:44

                              Lorsque je cite Platon, comme toute philosophie, elle doit se lire a l’aune de son temps.

                              Par contre je soulignais les conséquence des choix qui nous sont proposés, et la l’acuité de la vison Platonicienne prend tout son sens.

                              Dans La République on reconnaît des comportements et des problèmes politiques identiques à ceux qui sont présents de nos jours. Comment est-ce possible ?

                              On peut faire l’hypothèse d’une permanence des passions humaines et donc des procédés politiciens pour manipuler les masses. Dans la mesure où aucun assagissement ne s’est produit, il y a une identité relative des problèmes de vie en société, malgré la différence d’époque. On pourrait donc reprendre La république comme une fable morale nous invitant à réfléchir sur notre société.

                              Quelle fable morale dans le stalinisme ?...du mélanchouillardisme peut etre, mais la est une autre histoire, et pas la plus joyeuse.


                            • ZEN ZEN 9 mai 2012 11:20

                              Le cadavre de Marx bouge encore...

                              On le disait  dépassé.Il était de bon ton de faire de Marx un repoussoir depuis les premiers craquements du système soviétique et l’effacement des régimes se réclamant de sa pensée, mal connue, contribuant à le discréditer L’instrumentalisation de Marx par des régimes dits « socialistes », qui étaient assez loin de son esprit, a contribué à sa relégation. La notion de fin de l’histoire était alors de mode, considérant que le système libéral s’était définitivement imposé, celle de socialisme (réel) passant définitivement aux oubliettes.
                              On ne s’y référait plus guère, même dans le petit monde des économistes.
                              ____Mais la crise a ravivé l’intérêt pour ce penseur méconnu et le désir de relire certains textes, toujours éclairants aujourd’hui, semblant presque prémonitoires à bien des égards. Sans même le savoir ou le dire explicitement un nombre de plus en plus grand d’économistes se sont mis à réactualiser certaines de ses analyses, y découvrant une riche matière à penser.
                              ______Comme le souligne un internaute, pourtant critique sur les applications historiques du marxisme...


                              • ykpaiha ykpaiha 9 mai 2012 14:57

                                "Mais la crise a ravivé l’intérêt pour ce penseur méconnu et le désir de relire certains textes,« 

                                Il y a vraiment des félés sur cette planete !!
                                Lénin ce penseur méconnu !!!

                                Sourire meme pas le  »democide«  perpetré par ce penseur éclairé équivaut a 4 Millions de morts !!!
                                Voila la pensée du sieur, sans compter tous ceux qui ont allegrement usé de ses »dires" pour quelques 80 millions d’autres...

                                Oser se réferer a c’a !!


                              • lerenard lerenard 9 mai 2012 11:27

                                je reprend ici une réponse de yahoo question réponse qui donne exactement pour quoi
                                le communisme est décrié dans le monde d’autant plus que les régimes de droite tout en occultant la réalité s’en est servi pour décrier un modèle de société qui pourrai pourtant fort bien fonctionner
                                mais bien sur encore faut il ne pas avoir à faire à des gens peu instruit qui se feraient tondre par les réactionnaires
                                 


                                • lerenard lerenard 9 mai 2012 11:28

                                  Le plus simple est de lire un panel de textes de théoriciens communistes de diverses tendances (des plus avant-gardistes aux plus libertaires) : vous verrez des courants très divers qui ont cependant un point commun : ils définissent la société communiste comme une société collectiviste c’est à dire une société dans laquelle les travailleurs sont propriétaires de leurs moyens de production et où les modalités de la distribution sont décidées collectivement (ce qui distingue la variante communiste des autres formes collectivistes, c’est que ceux qui se disent communistes sont pour que les modalités de la distribution soient fonction des « besoins », une formule abstraite qui peut évidemment donner lieu à des formes différentes selon les choix des individus : consommation libre, bons de travail, etc.).

                                  Comme tout système collectiviste, le communisme implique l’auto-organisation des travailleurs et l’absence de toute autorité extérieure (donc de tout gouvernement), il est donc éminément démocratique : les décisions concernant la production (produire quoi ? combien ? comment ?) et la distribution des produits du travail collectif sont alors prises en assemblées générales au sein de l’entreprise par démocratie directe. Les différentes entreprises d’une même localité peuvent intégrer une fédération d’industrie ou une fédération locale, elle-même intégrée dans une fédération régionale, et ainsi de suite.
                                  Ce que j’appelle « assemblée générale » et « fédération » a pu avoir des appellations différentes (soviets, conseils, assemblées populaires ; syndicats d’industrie, etc.) mais la chose est la même.

                                  Les principes communistes ont été pratiqués à plusieurs reprises dans l’histoire contemporaine mais à chaque fois ces sociétés ont été liquidées par des forces réactionnaires :
                                  Espagne 1936-1939 (liquidé par les franquistes)
                                  Russie, 1917 (liquidé par les bolchéviques)
                                  Hongrie, 1956 (liquidé par les bolchéviques)
                                  Allemagne, 1918 (liquidé par les « socio »-« démocrates »)
                                  etc.

                                  Il est facile de comprendre que le fonctionnement des dictatures soit disant communistes n’a rien de commun avec les exemples que j’ai cité : dans ces dictatures les moyens de productions appartiennent à l’Etat et non aux travailleurs.
                                  Etatisation ne signifie sûrement pas collectivisation.
                                  Lénine l’avait bien compris, lui qui n’avait aucun scrupule à le dire et qui appelait le système tyrannique qu’il avait instauré du « capitalisme d’Etat ».

                                  Une société communiste est donc par définition extrêmement démocratique. Là où le bât blesse c’est sur la question des « moyens » : à ce niveau là, les communistes se sont déchirés dès le milieu du 19e s entre les partisans d’un élitisme révolutionnaire (des vrais faux révolutionnaires en quelque sorte dont les léninistes sont de véritables caricatures) et ceux qui pensaient que "l’émancipation des travailleurs doit être l’oeuvre des travailleurs eux-mêmes".
                                  Attention quand même : les divers courants qui se sont développés à partir des théories marxiennes ne sont pas tous à mettre dans le même sac.
                                  Pourquoi imputer aux conseillistes (anti-bolchéviques par excellence), les agissements et les idées éxécrables des marxistes-léninistes ?
                                  Les premiers revendiquaient une véritable autonomie ouvrière tandis que les seconds avaient développé toute une théorie selon laquelle la masse des gens étant trop stupide (c’était pas dit comme cela mais bon en clair c’est ça), il fallait une avant-garde éclairée composée d’intellectuels, une gentille élite (sic) de révolutionnaires professionnels en gros, pour mener à bien la Révolution. Plutôt qu’à la « dictature du prolétariat » (terme au demeurant jamais clairement défini qui désignait dans l’esprit de Marx la période suivant la "dictature de la bourgeoisie" -> travail =/= capital), on est donc passé en URSS, à la dictature sur le prolétariat.

                                  Lire « Que faire ? » de Lénine (1905) est très instructif à ce niveau, on se rend compte que le marxisme-léninisme était dès le départ un ensemble de théories totalement contre-révolutionnaires.
                                  A l’époque où Lénine écrivaient cela, de nombreux communistes (Rosa Luxembourg en tête mais surtout les anarcho-communistes évidemment) mettaient en garde contre les dérives bien prévisibles auxquelles devaient forcément mener l’application de ces théries avant-gardistes.
                                  Après avoir vidé les soviets de leurs substance, les léninistes ont en effet liquidé toute aspiration révolutionnaire (rf. Kronstadt, 1921).

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