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Accueil du site > Tribune Libre > Livres : le triomphe attendu des « hiboucs » (e.books)

Livres : le triomphe attendu des « hiboucs » (e.books)

Je viens d'entendre le patron d'Hachette nous jouer du pipeau. Il vient de se faire allumer par une auditrice concernant le scandale du prix des livres numériques, qui est de 25 à 30 % seulement moins cher que le livre papier. « 40 % vont aux points de vente, 15 % à la distribution, 15 % à l'impression, 10 à 15% vont à l'auteur, le reste à l'éditeur... ». Qu'il se défendait le Monsieur hachette. Pauvre éditeur qui pleure des larmes de crocodiles !

Bien sûr la défense des libraires... Bien sûr la qualité de l'objet-livre... Mais qui mettent en avant les « zéditeurs » ? Zemmour, Trierweiler et les charlots de la télé faisant largement appel à des armées de « nègres » exploités !

La chaîne du livre, c'est : - l'auteur (et son correcteur, voire son traducteur), - l'éditeur (comprenant mise en page et impression mais devenant le seul propriétaire de l’œuvre  !), - le distributeur (l'entreprise qui met les livres à disposition des libraires), - les metteurs en marché (libraires indépendants et grands surfaces), - enfin le lecteur. Quel est le maillon le plus important de cette chaîne ? Celui sans quoi la chaîne entière ne peut pas exister ? C'est évidemment – après celui qui sort ses sous pour acheter bien sûr - l'auteur, cet artisan de la plume, ce travailleur solitaire, ce bénédictin des mots. Et pourtant c'est le moins payé, et il perd la propriété de ce qu'il trime à écrire ! Lorsque le patron d'Hachette parle de « 10 à 15% » de droits d'auteur, il nous raconte des bolas. C'est peut-être vrai pour quelques ténors, mais c'est plus généralement 5 à 6 % ! Et encore, lorsqu'il n'y a pas une franchise sur le ou les premiers milles livres vendus...En plus, les éditeurs font leur trésorerie sur le dos des libraires (demandez à votre libraire préféré, il vous expliquera !) 

Á côté se lève l'édition électronique. Le cartel des éditeurs a réussi à imposer des prix de vente sans commune mesure avec les prix de revient. Ils se sont entendus pour que leur version électronique d'un livre qu'ils ont « en écurie » soit vendu 25 à 30 % seulement de moins que le livre papier. Alors qu'il n'y a quasiment aucun frais de fabrication : une mise en page basique, pas de frais d'achats de papier, pas de frais d'imprimerie, pas de frais de distribution, pas de commission de libraire. Á travers leur plate-forme de vente électronique, c'est tout bénef ! Et c'est très gras : sur un livre papier disons de 20 euros, la version électronique sera vendu 15 euros. Allez, entre 1 et 2 euros à l'auteur et à nous la bonne soupe ! Seulement leur avidité va les fusiller.

Parce qu'en face, il y a Amazon et quelques grosses boites du même genre. Bien sûr, cette, ces multinationales sont pourris au niveau de leur comportement avec le fisc comme avec leurs employés. Mais en tant qu'entreprises, elles sont d'une redoutable efficacité. Et elles redonnent à l'auteur sa véritable place : la première, au plus haut de la chaîne ! Par exemple, chez Amazon un auteur fait sa mise en page (ou paye Amazon pour être aidé), élabore sa Une (ou paye Amazon pour être aidé), envoie ses fichiers en PDF, choisit son prix de vente (moins de 5 euros s'il veut vendre) et sa rémunération, généralement de 70 % ! (Á comparer avec les 5 % de l'édition « classique ».) Après quoi, le livre est proposé sur le site de vente Amazon. Cerise sur le gâteau : il est loisible à l'auteur de faire fabriquer, vendre et livrer dans le monde entier une version papier à des prix défiant toute concurrence. Enfin l'auteur étant son propre éditeur, il reste propriétaire de son œuvre.

Voilà pourquoi, n'en déplaise à Monsieur Hachette, je n'achète plus aucun de ces énormes livres, trop gros, trop encombrants, destructeurs de forêts, trop chers en ces temps de vaches maigres. Le contact du papier ? L'odeur de l'encre ? Je m'en passe. Je n'achète plus que des livres électroniques, des « hiboucs » ! Et quelques livres de poche de temps en temps...

Et si j'ai quelque chose à éditer, je n'ai plus à faire l'âne pour avoir du son.

Victor ! Salaud ! Collabo ! T'as pas honte ? Ben non...

Photo X - Droits réservés.

* * * * * * * * * *

Tenez, en voilà un de livre électronique

de Hibouc :

livre,chiloum

Livre classique ICI !

ou e-book LA !

Mieux encore :

Feuilletez-le gratos ICI !


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9 réactions à cet article    


  • Croa Croa 13 mars 2015 22:57

    Ce n’est vrai que pour les gros éditeurs. Chez les petits les hiboucs sont souvent à des prix raisonnables. smiley


    • VICTOR Ayoli VICTOR 14 mars 2015 09:21

      @Croa
      Très bon.Merci du lien.


    • fredleborgne fredleborgne 14 mars 2015 10:36

      Il existe sur Internet une littérature dite « Libre », qui protège les droits de l’auteur (à être au moins lu) et ceux du lecteur (à pouvoir lire sans tenir compte de ses moyens financiers).
      Le meilleur en qualité selon moi est Atramenta ;
      La lecture en ligne y est libre, agréable et sans publicité autre qu’un peu de mise en avant d’auteurs plébiscités par les lecteurs, et encore, non intrusive.
      Les auteurs peuvent offrir leur texte en epub, pdf et même en format odt (open-office) pour ceux qui voudraient l’éditer papier sous leur propre format sur les photocopieuses de leur entreprise ( ;o) ).
      Le webmaster propose aussi au auteurs de passer au stade de l’édition à la demande (pas de pilon) et de la distribution ebook sur Amazon, mais pas uniquement, avec les mêmes avantages qu’amazon, avec une aide certaine sur la mise en page et la typographie. Des échanges entre auteurs permettent à ceux-ci d’être confrontés à des commentaires et critiques exempte d’une compétition imbécile, même si un peu de bienveillance ternit l’irréprochabilité d’une critique qui devrait être objective.
      Beaucoup de livres sont téléchargeables gratuitement, et de vraies perles sont à découvrir, les auteurs non professionnels n’étant pas soumis à l’obligation « alimentaires » des blockbusters« formatés qui aujourd’hui arnaquent la littérature au bénéfice du profit, condamnant des oeuvres proposées par de petits éditeurs à l’oubli.
      1000 livres. Ce n’est rien ! Aucun impact, un »salaire" minable pour les auteurs. 10000 lecteurs réels, (le webmaster filtre les robots), X téléchargements, c’est au mois la satisfaction d’avoir écrit et d’avoir été lu. C’est exister en tant qu’auteur.
      http://www.atramenta.net


      • VICTOR Ayoli VICTOR 14 mars 2015 17:45

        @fredleborgne
        Merci de ce lien vers cette entreprise que ne connaissais pas.


      • bakerstreet bakerstreet 14 mars 2015 13:05
        Une étude réalisée par le Brigham and Women’s Hospital de Boston, aux Etats-Unis, souligne que les écrans, en particulier les tablettes, empêchent les lecteurs d’avoir un sommeil réparateur. Ce qui peut entraîner diabète et obésité.

        Non seulement les tablettes retardent le sommeil, mais en plus, elles le perturbent. C’est ce que révèlent les résultats d’une étude réalisée par le Brigham and Women’s Hospital de Boston, publiée lundi dans la revue américaine Proceedings of the National Academy of Sciences. Les perturbations sont telles qu’elles pourraient même modifier notre comportement au lendemain d’une nuit de lecture sur écran.

        Pour parvenir à ces résultats, des scientifiques ont comparé durant deux semaines les comportements de lecteurs sur tablette (des iPad) et sur livres papier. Sur les 12 participants (des jeunes d’une vingtaine d’années), une partie d’entre eux lisaient tous les soirs quatre heures sur iPad avant de se coucher, et ce cinq jours de suite, pendant que les autres lisaient des livres en papier. La semaine suivante, les rôles étaient inversés.

        Un sommeil moins réparateur

        Comme annoncé dans une précédente étude, les lecteurs sur tablette prenaient plus de temps pour s’endormir, et ont un sommeil moins réparateur que ceux qui ont lu sur un support papier. Autre point troublant : ces mêmes lecteurs sécrétaient moitié moins de mélatonine, une hormone surnommée « hormone du sommeil » qui sert à réguler les rythmes chronobiologiques. En d’autres termes, c’est elle qui capte la lumière et parvient à faire comprendre à notre corps que la nuit est tombée et qu’il est temps de dormir.


        • Croa Croa 15 mars 2015 09:03

          À bakerstreet,
          *
          C’est essentiellement un problème d’écran. Les tablettes et les smartphones ont des écrans LCD actifs comme les PC portables. Cet éclairage agresse la vue, forcément ! (En plus ils sont difficile à lire en pleine lumière voire illisibles (cas du plein soleil.) 
          Les liseuses, de leur coté, n’agressent pas la vue. Elles ont, comme les montres numériques, un écran à cristaux liquides passif. Avantages supplémentaires : Ça fonctionne très bien même à la plage en plein soleil et elles disposent d’une énorme autonomie. smiley


        • bakerstreet bakerstreet 14 mars 2015 13:14

          « .....Voilà pourquoi, n’en déplaise à Monsieur Hachette, je n’achète plus aucun de ces énormes livres, trop gros, trop encombrants, destructeurs de forêts, trop chers en ces temps de vaches maigres. Le contact du papier ? L’odeur de l’encre ? Je m’en passe. Je n’achète plus que des livres électroniques, des « hiboucs » ! Et quelques livres de poche de temps en temps..... »


          Bha moi pas question que je renonce aux livres papiers. 
          Je ne remplacerais pas non plus mon vélo par une mobylette, encore moins par un jeu video, même si le risque de chute alors disparait. 

          Le livre, c’est un objet parfait.
          C’est vrai, il utilise de la matière première, tout comme d’ailleurs une tablette, et un ordi, mais il est inusable, transmissible, ne coute plus alors aucune énergie. 

          La qualité de lecture n’a rien à voir avec celle d’une tablette.
           Je vais pas me casser le cul à chercher les liens, mais les études cognitives ont cent fois démontré que la mémoire sur un écran est séquentielle, fragmentaire, en zizgags, très superficielle...

          Quand aux prix des livres, jamais vous ne pourrez trouver autant d’affaires que de nos jours.
           Dans les trocs et puces, il est pratiquement gratuit. 
          Mais vous pourrez tout de même de temps en temps vous faire plaisir autant qu’à votre libraire, en achetant un de ces bels objets, qu’on prend plaisir à avoir en main, qui a une texture, une odeur, des pages qui filent à toutes allures....

          Mais peut être préférez vous, à une ballade en vélo, la même en vidéo, avec un ventilateur derrière vous, pour imitez le souffle du vent ?

          • VICTOR Ayoli VICTOR 14 mars 2015 17:50

            @bakerstreet
            Des livres papiers, je dois en avoir plus de trois mille. Dans la « finière » (le grenier à foin) de notre maison de Lozère, j’ai installé 5 rangées de quatre étagères ! Elles sont pleines... Je continue d’en acheter aux puces, j’en donne, j’en « oublie » volontairement sur les bancs... Ce qui ne m’empêche pas d’apprécier mes deux liseuses qui sont très pratiques.


          • Croa Croa 15 mars 2015 09:20

            À bakerstreet,

            Les brochés sont quand même assez fragiles. Les vieux bouquins sont souvent fendus au dos et il faut aussi faire attention à l’humidité ( rousseurs, etc... Maintenant que les bibliothèques sont chauffées ça va mieux.) Les livres reliés ont d’autre problèmes, ils se fatiguent assez vite ! (Heureusement il est assez rare qu’un livre subisse des dizaines de lectures.)
            Remarque : La qualité des papiers c’est brusquement dégradée au XIXe siècle et paradoxalement les très vieux bouquins se conservent mieux.

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