Mahmoud Abbas, futur prix Nobel de la paix ?
Voici venue l’heure de vérité qui va permettre de vérifier de
part et d’autre qui, aujourd’hui, a réellement envie de mettre un terme
à un épouvantable conflit qui n’a que trop duré.
En déclarant ce 15/11/06 que la création d’un Etat palestinien au moyen de négociations avec Israël est la clé de la paix au Proche-Orient, le président palestinien Mahmoud Abbas vient de bouger une grosse pièce sur l’échiquier du Proche-Orient.
"Voici venue l’heure de vérité, parce qu’on ne parviendra pas à la paix
dans cette région sans un retrait total d’Israël des territoires arabes
et palestiniens qui ont été occupés en 1967", a déclaré M. Abbas.
"Je le dis aux Israéliens : ne gaspillez pas cette chance de paix. Il y en a assez du sang versé par nos fils et par les vôtres", a-t-il ajouté.
Il est vrai que président palestinien, modéré, redouble d’efforts pour établir une coalition d’union nationale réunissant son mouvement, le Fatah, et les islamistes du Hamas au pouvoir depuis le mois de mars 2006.
Une fenêtre politique vient en effet de s’ouvrir. En effet, depuis la défaite que le parti républicain de George Walker Bush vient d’essuyer aux élections à mi-mandat devant le Congrès des Etats-Unis, et eu égard à l’urgence de s’extraire du bourbier irakien, il n’est pas impossible que l’actuelle administration américaine puisse considérer qu’elle aurait désormais avantage à mettre un terme au conflit israélo-palestinien.
Au Premier ministre israélien Ehud Olmert, dont la popularité a souffert de la guerre ratée contre le Hezbollah l’été dernier au Liban et qui vient de déclarer, après avoir rencontré le président Bush lors d’une visite aux Etats-Unis, qu’il était prêt à mener un "dialogue sérieux" avec M. Abbas, le dirigeant palestinien a répondu sans détour : "J’annonce au nom de notre peuple palestinien que nous sommes totalement prêts à entamer des négociations sérieuses sur le statut définitif qui mettra fin à plusieurs décennies de conflit et de bain de sang".
Qui ne voit pas en effet que la paix - une véritable paix - entre
une Palestine exsangue et un Israël qui ne pourra pas supporter
indéfiniment une épine dans son flanc signifiera par la même occasion
une recomposition complète de la situation géopolitique au Liban ?
Qui ne voit pas en effet que le cauchemar du Hezbollah serait précisément une paix entre Israël et un Etat palestinien enfin internationalement reconnu ?
"Jamais nos exils ne furent vains", écrivait le merveilleux Mahmoud Darwich dans son beau poème intitulé "La terre se transmet comme la langue."
"Pouvons-nous ramener le passé aux bornes de notre présent ?", se demandait-t-il aussi en proclamant, face à ses lecteurs israéliens : "Notre histoire est la leur".
Autrement dit, le lien des racines et de l’histoire est plus
fort que les lois de la géographie ou les règles de la diplomatie. Une évidence.
Pour tout cela, bonne chance, M. Abbas !
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