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Accueil du site > Tribune Libre > Mahmoud Abbas, futur prix Nobel de la paix ?

Mahmoud Abbas, futur prix Nobel de la paix ?

Voici venue l’heure de vérité qui va permettre de vérifier de part et d’autre qui, aujourd’hui, a réellement envie de mettre un terme à un épouvantable conflit qui n’a que trop duré.

En déclarant ce 15/11/06 que la création d’un Etat palestinien au moyen de négociations avec Israël est la clé de la paix au Proche-Orient, le président palestinien Mahmoud Abbas vient de bouger une grosse pièce sur l’échiquier du Proche-Orient.

"Voici venue l’heure de vérité, parce qu’on ne parviendra pas à la paix dans cette région sans un retrait total d’Israël des territoires arabes et palestiniens qui ont été occupés en 1967", a déclaré M. Abbas.

"Je le dis aux Israéliens : ne gaspillez pas cette chance de paix. Il y en a assez du sang versé par nos fils et par les vôtres", a-t-il ajouté.

Il est vrai que président palestinien, modéré, redouble d’efforts pour établir une coalition d’union nationale réunissant son mouvement, le Fatah, et les islamistes du Hamas au pouvoir depuis le mois de mars 2006.

Une fenêtre politique vient en effet de s’ouvrir. En effet, depuis la défaite que le parti républicain de George Walker Bush vient d’essuyer aux élections à mi-mandat devant le Congrès des Etats-Unis, et eu égard à l’urgence de s’extraire du bourbier irakien, il n’est pas impossible que l’actuelle administration américaine puisse considérer qu’elle aurait désormais avantage à mettre un terme au conflit israélo-palestinien.

Au Premier ministre israélien Ehud Olmert, dont la popularité a souffert de la guerre ratée contre le Hezbollah l’été dernier au Liban et qui vient de déclarer, après avoir rencontré le président Bush lors d’une visite aux Etats-Unis, qu’il était prêt à mener un "dialogue sérieux" avec M. Abbas, le dirigeant palestinien a répondu sans détour : "J’annonce au nom de notre peuple palestinien que nous sommes totalement prêts à entamer des négociations sérieuses sur le statut définitif qui mettra fin à plusieurs décennies de conflit et de bain de sang".

Qui ne voit pas en effet que la paix - une véritable paix - entre une Palestine exsangue et un Israël qui ne pourra pas supporter indéfiniment une épine dans son flanc signifiera par la même occasion une recomposition complète de la situation géopolitique au Liban ?

Qui ne voit pas en effet que le cauchemar du Hezbollah serait précisément une paix entre Israël et un Etat palestinien enfin internationalement reconnu ?

"Jamais nos exils ne furent vains", écrivait le merveilleux Mahmoud Darwich dans son beau poème intitulé "La terre se transmet comme la langue."

"Pouvons-nous ramener le passé aux bornes de notre présent ?", se demandait-t-il aussi en proclamant, face à ses lecteurs israéliens : "Notre histoire est la leur".

Autrement dit, le lien des racines et de l’histoire est plus fort que les lois de la géographie ou les règles de la diplomatie. Une évidence.

Pour tout cela, bonne chance, M. Abbas !


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18 réactions à cet article    


  • catholique (---.---.13.31) 16 novembre 2006 13:37

    et Ahmadinejane canonisé aux côtés de Mère Thérésa ???


    • Bateleur du Tarot Bateleur du Tarot 16 novembre 2006 18:04

      Mon cher Farid,

      Permettez moi de vous retourner la question « avec qui signer la paix ? » lorsque’après avoir signé les accords d’Oslo avec Y. Arafat ceux-ci se voient réfutés et annulés par le gouvernement du Hamas. Pensez-vous qu’Israël peut se permettre de céder, ce qui lui sert actuellement de garantie, contre une parole qui sera reprises au prochain changement de gouvernement palestinien ?

      Je reviens d’Israël ou j’ai pu assister à une conférence d’un ancien ambassadeur israélien qui nous a confirmé le ré-armement du Hezbollah via la Syrie et sa volonté de ne pas se retirer au delà du fleuve Litani comme prévu. D’autre part la quantité d’armes dans la bande de Gaza a été multipliée par 5 depuis le retrait israélien avec en plus cette fois des roquettes anti-char et des missiles légers sol-air. Pensez-vous que ces armes ont été introduite à Gaza pour faire la paix ?

      Par deux fois Israël à rendu des territoires (Sud Liban en 2000 et Gaza en 2005) ce qui s’est traduit à chaque fois par des attaques de missiles de la part du Hezbollah et des roquettes Kassam du Hamas.

      Tout ceci à eu pour effet de faire entrer au gouvernement israélien un parti de la droite dure, l’histoire leur donnant raison après le pari d’Ariel Sharon de rendre Gaza pour obtenir un début de paix.

      Si l’Autorité Palestinienne et le nouveau gouvernement veulent entamer des pourparlers de paix il leur faudra dans un premier temps reconnaitre les accords signés à Oslo par leur ancien chef et reconnaître l’état d’Israël. Il n’en reste pas moins que le problème du Liban, du Hezbollah et de l’Iran reste entier avec en plus la menace nucléaire qui va se poser d’ici un an ou deux.

      Très cordialement.


    • michel (---.---.3.30) 16 novembre 2006 13:55

      Le probleme n’est pas seulement la « volonté » de négocier, car plusieurs en ont déjà fait preuve dans l’histoire de ce conflit. Le véritable problème est la capacité de chacun à faire des compromis. Tout ceux qui sont un minimum renseigné sur ce conflit savent qu’un retour aux frontières de 67 est impossible tant la géographie des régions occupées a été modifiée, ils savent aussi que le statut de Jérusalem est un probleme qui n’a jamais été résolu même en ébauche ni dans la feuile de route, ni dans les accords d’oslo ni jamais nul part ailleurs. Ainsi, avoir une volonté de dialogue, c’est bien et indispensable....avoir des propositions réalistes seraient un plus.


      • Adama Adama 16 novembre 2006 13:58

        Instructif Sur Abbas, l’homme de paix ?

        . Mais Mahmoud Abbas est tout sauf linéaire. Homme de l’ombre d’abord, homme d’appareil ensuite. Comparé à la majorité de ses collègues au sein de la direction palestinienne, il accumule les décalages. A commencer par son apparence extérieure. De taille moyenne, on ne l’a jamais vu qu’en costume-cravate, en général dans les gris. Ses lunettes, sa moustache et un air affable ajoutent à ce côté force tranquille, plus enclin à la réflexion intellectuelle qu’aux joutes idéologiques. Et pourtant, l’idéologie, ça le connaît. On ne fait pas partie du bureau politique d’une organisation comme l’OLP sans une solide grille de lecture de l’histoire contemporaine. Au début des années 80, il est à Moscou, où il soutient une thèse de doctorat consacrée à la Shoah. Mahmoud Abbas a choisi ce sujet pour en examiner un aspect très particulier : les relations secrètes entre les nazis et le mouvement sioniste. Il discute « le nombre de victimes juives qui, écrit-il, pourrait être de 6 millions, mais pourrait être également de moins de 1 million ». Cela lui vaut d’être accusé par Israël de négationnisme. Les écrits restent. Il ne peut donc rien démentir, sinon expliquer qu’en ces années-là il était en guerre contre Israël. Dans une récente interview au quotidien israélien Haaretz, il a répondu en affirmant : « L’Holocauste fut un crime terrible, impardonnable contre le peuple juif, un crime contre l’humanité qui ne peut être accepté par le genre humain. » Ce n’est pas un hasard si, dans sa déclaration au sommet d’Aqaba, il a aussi parlé de la nécessité de « ne pas oublier la souffrance vécue par le peuple juif à travers les siècles ».

        Le point


        • patrick (---.---.189.48) 16 novembre 2006 14:20

          Croire que les palestiniens, quelque soient la volonté, le désir de paix de leurs dirigeants, pourront accéder un jour à un état est une chimère que les états occidentaux et en tout premier lieu les Etats Unis leurs font miroiter depuis des décennies.

          Ils n’auront jamais rien, c’est la volonté d’Israel et des Etats Unis.


          • LE CHAT (---.---.75.49) 16 novembre 2006 14:52

            Il peut toujours tenter de negocier , mais comme tous ses prédecesseurs , il se fera mettre bien profond par Israel. Pour les palestiniens , il n’y a toujours qu’un marché de dupes .

            Mais pour un prix Nobel de la paix , il a toutes ses chances s’il baisse la culotte !


          • Internaute (---.---.83.64) 16 novembre 2006 15:04

            Pour négocier il faut avoir des billes et les pauvres palestiniens n’en ont aucune. Tout ce qu’ils peuvent c’est gagner du temps en attendant un contexte politique international qui leur soit plus favorable.

            Quand au prix nobel de la paix, il a été donné à tous les tortionnaires de la région et ne représente plus rien du tout. Pour la petite histoire Nobel, inventeur de la dynamite, a créé sa fondation pour se racheter des dégâts causés par son invention. On n’a rien trouvé de mieux que donner son prix à Sakkarov, le père de la bombe atomique russe. Pourquoi pas le donner à Hitler à titre posthume ?


          • sweetsmoke (---.---.241.2) 16 novembre 2006 15:49

            plus personne ne croit à ce petit jeu de paix et de dialogue alors les palestiniens eux mêmes ont déja du mal à s’entendre. Le temps jouent contre la palestine. et ce n’est qu’une question de temps pour que l’europe cesse de les entretenir.

            Mahmoud Abbas cannonisé au 30mm par un hélicoptère apache, voila ce qui va arriver


            • Benjo (---.---.30.100) 16 novembre 2006 16:05

              J’aimerais comprendre quelquechose qui m’embete depuis assez longtemp...

              Abbas dit : « la création d’un Etat palestinien au moyen de négociations avec Israël est la clé de la paix au Proche-Orient » et ensuite « on ne parviendra pas à la paix dans cette région sans un retrait total d’Israël des territoires arabes et palestiniens qui ont été occupés en 1967 »

              Ceci veut dire en gros que Israel doit se retirer des territoires (tous) occupés depuis 67 et ensuite on pourra negocier... Mais negocier quoi au juste ?? puisque tous les territoires auront deja ete rendu ?

              Alors finalement, c’est michel (IP:xxx.x42.3.30) qui a raison, c’est la volonté de compromis dont il est question. Les palestiniens auraient pu declarer leur independance sur le territoire de la bande de gaza et ensuite s’assoir a la table des negociation pour le reste de la cisjordanie en etant conscient qu’ils devraient faire des concessions... Mais au lieu de ca 5 ou 10% de la population palestinienne prend en otage la majorité et a transformé la bande de Gaza en champ de bataille (avec l’aide d’Israel qui tire sur la zone la plus dense en population du monde et s’etonne ensuite de creer des dommages collateraux...)

              Ce ne sont tous que des hypocrites (des 2 cotés) et il faudra des generations pour que les choses s’arrangent... en attandant c’est le plus faible qui payera le prix le plus elevé


              • A. Bruck (---.---.150.177) 16 novembre 2006 17:38

                Rejoignant Patrick, là-dessus, permettez-moi d’être on ne peut plus sceptique sur cette paix ou ce mirage d’un état palestinien. C’est trop tard, bien trop tard !

                Mahmoud Abbas veut faire la paix pour voir enfin naître un état palestinien à coté de l’état israélien !

                Comme c’est beau de rêver !

                La création de cet état est-il le problème principal ou est-ce plutôt la viabilité de cet état. Où va-t-il ériger cet état chimère et avec quelles infrastructures ?

                Sur quel territoire, celui « gruyère » de la Cisjordanie ou celui « mouchoir de poche » de la bande de Gaza...L’Est de Jérusalem, n’en parlons pas ?

                Cet état sera-t-il viable sans eau, sans la majeure partie des terres agricoles, sans espaces maritime et aérien vitaux...car le tout est et sera contrôlé par Israël, sécurité oblige ?

                Accepter une quelconque offre, même sur la base de 70 % des terres occupées, un genre d’état prison (sans retour des réfugiés, par manque de place et des moyens) ? Il sera applaudi par Bush et le Quartet, il aura le prix Nobel, peut-être partagé avec Sharon...(Même à titre posthume), il sera considéré comme traître et il sera assassiné un peu après par l’un de ses compatriotes.

                Refuser une quelconque offre similaire en insistant sur le retour (quasi impossible) des réfugiés et sur les négociations des territoires (bel et bien annexés et déjà massivement urbanisés) de 1967 ? Il fâchera Bush et le Quartet, il n’aura pas son prix Nobel et Israël dira alors :

                Vous voyez, c’est impossible de faire la paix, nous lui avons offert une chance pour l’avoir, un état avec et il a refusé... Il sera alors l’homme avec qui on ne peut plus négocier...

                Retour à la dernière case, « La réserve prison palestinienne » ne se fera alors qu’en très peu de temps.

                D’où mon scepticisme. smiley

                Cordialement à tous.

                Aren


                • bele (---.---.120.13) 16 novembre 2006 17:56

                  je pense qu’il recherche surtout le soutien des us et fomenter un coup d’etat contre le hamas avec la benediction d’iscrael et des usa en bref signé toutes les demandes d’Israels et va cherché sa feuille de route. mais vous avez raison c’est bien un homme de paix qui bafoue la democratie en palestine et surtout a choisis le camps d’ISCRAEL et surtout ce remplis bien les poches ainsi qu une petite elite palestinienne


                  • Youri (---.---.223.73) 16 novembre 2006 19:16

                    Une initiative pas comme les autres mais qui peut avoir un impact....

                    http://www.portedelapaix.org

                    Bien à toutes et tous.


                    • delpard (---.---.174.230) 16 novembre 2006 19:31

                      Cher Monsieur, Je vous avoue ne pas deviner le sens caché de votre intervention. Sur un certain plan, elle ressemble trop aux clichés véhiculés dont vous êtes semble t-il une victime, à savoir que seuls les Palestiniens veulent la paix. Vous n’avez aucune idée de la réalité du terrain. Je m’intéresse à ce conflit qui comme vous le dites si justement a trop duré ; là je vous rejoins, mais croyez-le les Israëliens veulent la paix, la population palestienne que l’on ne voit jamais veut aussi la paix. Donc en conclusion, cessez je vous prie de croire que les Israëliens ne font rien. Chaque jours, ils recoivent des Kassam, qui s’en émeut ? Personne, et semble t-il vous non plus. Pour faire la paix, il faut un interlocuteur, les Palestiniens ont passé leur temps à la rejetée. Ouvez-les les yeux.


                      • Victor (---.---.248.29) 16 novembre 2006 20:24

                        Les israeliens, les palestiniens... dans votre optique, lorsque vous dites « pour faire la paix, il faut un interlocuteur, les Palestiniens ont passé leur temps à la rejetée. », vous parlez évidemment de l’état israelien, que vous opposez au peuple palestinien. C’est absurde. Même s’il était vrai (et ce n’est pas le cas) que l’état israelien voulüt la paix, vous l’opposez à un peuple sans même remettre en question les propos de Sharon considérant tout palestinien comme un terroriste méritant la mort, justifiant par là les massacres. Vous jouez le même jeu. Et vous soutenez ceux qui attisent les frictions entre Fatah et Hamas pour empêcher la formation d’un gouvernement « acceptable » et entretenir une guerre civile, tout en continuant les exactions parce que vous n’auriez personne avec qui négocier !!!!


                      • Victor (---.---.248.29) 16 novembre 2006 19:55

                        Il ne serait pas inutile de préciser ce point important : Cette nomination, bien que symbolique, s’inscrit dans une stratégie unilatérale... N’oublions pas que John Bolton, l’ambassadeur des USA à l’ONU, a lui aussi était proposé pour le prix nobel, pour ses mises en garde contre la possibilité d’un danger concernant le nucléaire iranien. On sait par ailleurs que Kissinger l’a aussi été en son temps. Bolton est un ultra conservateur qui a toujours refusé l’idée d’un tribunal international, et qui est à l’origine de l’idée selon laquelle l’Iraq aurait dissimulé des armes de destruction massive (ce qui donna un bon prétexte aux USA pour l’invasion catastrophique que l’on sait) ; enfin Bolton a toujours voté contre toutes les résolutions de l’ONU concernant l’aide aux palestiniens et la reconnaissance de leurs droits, en accord avec Israel. Le prix Nobel de la paix est donc depuis de nombreuses années une fausse distinction. Est-ce à dire qu’il faille réprouver l’idée de cette nomination ? Pas nécessairement, bien qu’elle puisse etre susceptible d’envenimer les relations internes entre les différents partis de Palestine, ce qui est le but recherché ouvertement par les USA et Israel. Par ailleurs Abu Mazen est un homme politique avisé, visionnaire et patient, dans la droite ligne d’Arafat, bien qu’il admette lui-même que depuis la disparition du raïs, les choses ne pourront jamais plus être comme avant.

                        Non, ce qui justifie mon intervention, c’est plutôt que, malgré son programme extrême concernant notamment la reconnaissance d’Israel, M. Hannyeh du Hamas est un homme qui a fait bien d’avantage de concessions pour la formation d’un gouvernement d’union qu’aucun membre du Fatah, ce dernier parti n’étant pas reconnu démocratiquement par les élections, ne l’oublions pas, à cause de la corruption ayant régné en son sein, ce qui, au vu de la situation économique palestinienne, est effectivement scandaleux. Et le Fatah ne s’est jamais remis de sa défaite. Dans les faits, en outre, on peut comprendre le choix du peuple palestinien par l’exaspération croissante depuis le début de la seconde intifada - elle-même dûe à une exaspération croissante face à la politique de colonisation continue des terres par des israeliens appuyés par l’armée, et déclenchée par la provocation de Sharon. Bref empêcher la formation de ce gouverement d’union est criminel, on l’a remarqué maintes fois lorsque les factions rivales se sont vues entraîner dans un processus de guerre civile, oublieuses de leurs intérêts. Abu Mazen est un grand négociateur, on ne peut lui enlever ce trait. Mais on ne doit pas oublier que, dans le contexte du blocus de l’ONU (ratifié par les USA et Israel), c’est une négociation forcée, et rien d’autre.

                        Je ne veux surtout pas faire l’apologie de M.Hannyeh, ni surtout descendre en flèche les efforts internationaux de M.Abbas, mais j’insiste sur le danger d’exacerber la division, alors même que le processus d’union nationale est en cours.

                        Pour terminer sur une note plus positive, les trois chefs d’Etat de l’Espagne, de l’Italie et de la France viennent de s’entretenir sur la possibilité d’une aide humanitaire directe aux palestiniens, et une aide diplomatique pour la constitution de ce gouvernement d’union, en-dehors des structures rigides de l’ONU. L’ONU pour sa part est prête à envoyer des observateurs en Palestine, en dépit des votes israeliens et américains, le conseil pour les droits de l’Homme ayant voté à Genève, lors d’une session extaordinaire, la condamnation des incursions récentes israeliennes qu’il a qualifié de « massacre » et d’« expédition punitive ».


                        • (---.---.155.19) 16 novembre 2006 20:12

                          Abbas Prix Nobel de la Paix ? et pourquoi pas les Khmers Rouges pour leur engagement au profit des droits de l’Homme ?


                          • Septembre noir (---.---.18.96) 17 novembre 2006 10:31

                            En quoi un prix Nobel pour abbas, changerait la vie du chaâb el falestini ? Celui d’arafat en témoigne-t’il ? Les problèmes du moyen-orient ne sont pas d’ordre politique ! mais d’ordre idéologique ! Il suffit de lire la charte du hamas ! Le grand perdant est plus que jamais, le peuple palestinien, tenu en otage par un dogme d’un autre âge ! Tout le reste n’est que littérature et foutage de gueule ! La solution n’est hélas pas pour demain ! Pourtant il me plait à croire qu’il ne faut désespérer de rien !


                            • jesus (---.---.60.48) 21 novembre 2006 20:56

                              Nigeria : 50 000 chrétiens assassinés depuis la charia

                              L’un des plus grands pays protestants au monde est aussi l’un des pays où en raison de leur foi, des chrétiens se font régulièrement massacrer. En cause, une cohabitation difficile avec des musulmans sunnites qui comptent parmi les plus radicaux de la planète.

                              Soucieux de ne pas, pour autant, sombrer dans un manichéisme facile, Aleloo propose de s’arrêter avec ses lecteurs sur cette question d’actualité.

                              Les affrontements religieux sont monnaies courantes dans ce pays coupé en deux. Au Nord, les Haoussas majoritairement musulmans, avec néanmoins, d’importantes enclaves chrétiennes dans les grandes villes. Au Sud, les Ibos et les Yorubas chrétiens en majorité, avec là encore des enclaves musulmanes dans les villes principales.

                              Au moins 140 personnes ont trouvé la mort dans de violents affrontements religieux à la fin du mois de février. Tout a commencé par des manifestations pour protester contre les caricatures de Mahomet publiées au Danemark. A Maiduguri, la capitale de l’Etat de Borno, au Nord du Nigeria, la manifestation s’est transformée en règlement de compte contre les chrétiens. Les musulmans ont envahi 30 églises, 250 magasins appartenant aux chrétiens, tout a été détruit. Certains chrétiens, dont six enfants, ont été brûlés vifs. Les autres ont été battus à coup de machettes jusqu’à ce que mort s’ensuive. La même semaine, à Katsina, capitale de l’Etat éponyme au nord du pays, une autre manifestation a tourné au carnage. 7000 chrétiens, de l’ethnie des Ibos se sont réfugiés dans les casernes de la ville. A Onitsha, au Sud du Nigeria, les violences ont été provoquées par l’arrivée d’un camion chargé de cadavres de chrétiens Ibos tués à Maiduguri. A leur tour les chrétiens ont fait couler le sang. Ils ont pourchassé les musulmans dans la ville, ils réclamaient vengeance pour les leurs. 80 musulmans ont été abattus.

                              Au Nigeria, les conflits religieux sont souvent exploités à des fins de politiques intérieures. La même semaine que les manifestations, un débat public avait lieu sur la réforme de la constitution. Le président Obusegun Obasanjo, chrétien du sud, aurait l’intention de changer la constitution pour briguer un 3ème mandat. Actuellement, au terme de deux mandats, le président ne peut pas se représenter. Les musulmans sont fermement opposés au changement de la constitution. Il espère pouvoir élire en 2007 un président qui serve leurs intérêts.

                              En l’an 2000, les rivaux du président Obasanjo ont instauré la Charia dans 12 états du Nord. De cette façon, les chefs musulmans gardent le contrôle des états du Nord. Les chrétiens demeurant dans ces états sont obligés de se soumettre aux pratiques islamiques. Les femmes doivent porter la tenue légale. La mixité est interdite dans les transports en commun. Les femmes n’ont pas le droit d’adresser la parole aux hommes dans la rue. Une jeune femme, ayant eu des relations sexuelles avant le mariage, est condamnée à 180 coups de fouet. L’adultère, la pédophilie, la sodomie et l’homosexualité sont punis par la mort. Le ou la coupable est enterré jusqu’au coup et sa tête est lapidée. Le vol est puni par l’amputation d’un membre. La construction d’église est interdite. Depuis l’instauration de la Charia, 50 000 chrétiens ont été assassinés au Nigeria.

                              A travers les conflits religieux, il y a en filigrane de vieilles rancœurs ethniques. Un passé lourd à porter. L’ethnie des Haoussas, musulmans du Nord, exècre les ethnies Yorubas et Ibos, chrétiens du Sud. Et la réciproque est tout aussi vraie. Les Ibos et les Yorubas abhorrent les Haoussas. Par exemple, un musulman Yoruba du Nord a dû s’enfuir lors des conflits. Des musulmans Haoussas ont détruit sa maison, au même titre que celles des chrétiens. Pourquoi ? Parce que selon les Haoussas, le Nord est leur territoire. Les Yorubas, musulmans, chrétiens ou autres, doivent quitter le Nord et rejoindre le Sud. Et c’est le même scénario au Sud.

                              Ces tensions ethniques et religieuses trouvent leurs racines dans le passé colonial du Nigeria. Dès le 16ème siècle les Européens s’établissent dans le Golfe de Guinée et établissent la traite négrière. Les ethnies du Sud, demeurant au bord de la côte maritime, souffrent le plus de la déportation. Les ethnies du Nord restent les plus puissantes. Au 19ème siècle, les Anglais explorent l’intérieur du pays et installent leur suprématie. Le Royaume-Uni adopte un système d’administration indirecte (Indirect rule.) Les chefs traditionnels de chaque ethnie font régner l’ordre, au nom des Hauts Commissaires anglais, en échange de faibles avantages. Les ethnies du Nord, contrairement à celles du Sud vivant de manière clanique, habituées à cette forme d’organisation étendue, se sont très vites adaptées à ce système.

                              Les politiciens anglais, ayant beaucoup plus de mal avec le Sud souvent révolté, favorisent les missions chrétiennes qui sont très bien accueillies. Elles apportent avec elles la civilisation occidentale : des écoles, des hôpitaux etc. Le Nord plus coopératif n’a paradoxalement pas accès à ses avantages. Les autorités anglaises ont en effet interdit toute mission chrétienne dans le Nord musulman, afin d’éviter toute tension religieuse susceptible de mettre fin à la coopération des chefs musulmans.

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