Mai-68 ou le hold-up d’une génération
L’héritage de Mai-68 : des dettes.
40 ans. Bon anniversaire ! Et quel anniversaire, on nous bassine depuis quelques semaines avec ces fameux 40 ans. S’il y a bien une chose qu’on peut dire, c’est qu’il y a longtemps que les soixante-huitards ont mangé le gâteau sans même laisser quelques miettes…
Une révolution. Si on peut appeler ça une révolution. Je dirais plutôt un coup de couteau dans le dos. Au fond que s’est-il passé ? Quelques simili-révolutionnaires intellos, appuyés par les syndicats qui ont profité de la brèche pour se glisser dans l’« action », ont lancé un mouvement qui leur a permis de gagner du temps sur leur avenir et profiter d’une après-guerre florissante (comme toute après-guerre d’ailleurs) pour commencer à vider les caisses de l’Etat et se remplir les poches un peu plus rapidement. Attention, quand je dis se remplir les poches, ce n’est pas forcément avec du pognon, mais plutôt avec les mains. Cette génération est celle qui a fait naître un nouveau mouvement, le « peinardisme ». Eh oui, il y a du fric dans les caisses, il y a du boulot pour tout le monde, donc on va en profiter pour se caler bien au chaud au fond d’un bar à refaire un soi-disant monde en rose basé sur des utopies qui, comme toutes les utopies, font tourner en rond ceux qui les pensent et s’arrêter ceux qui les subissent.
Mai-68 est la preuve même d’un raisonnement sur le court terme. C’est la génération type de l’enfant prodigue qui claque tout l’acquis familial en s’achetant des Ferrari et en se la jouant jet-set à Saint-Tropez. Là, il ne s’agissait pas de Ferrari ni de Saint-Trop, mais plutôt la garantie de s’assurer un petit avenir tranquille en étant assisté par l’Etat pour qu’ils deviennent tous des gens bien comme il faut. Ils ont inventé les « BOBOS » avant l’heure. 68 a lancé la génération pavillon de banlieue, télé, monospace et labrador. Super pour une révolution ! Nos chers papas et maman ne voyaient donc pas plus loin que le fond de leur portefeuille et après eux le déluge. Résultat, au lieu de profiter d’un contexte exceptionnel pour parier sur l’avenir et préparer des digues contre le fameux déluge, le soixante-huitard se l’est joué cigale en vidant le frigo en même pas trente ans. Après ça, il y en a qui viennent nous dire « travailler plus pour gagner plus », c’est finalement normal, après la génération « travailler moins pour gagner plus », c’est une logique implacable. On commence à payer les mensualités du crédit accordé aux jolis révolutionnaires du mois de mai. Sauf qu’aujourd’hui, on n’en est pas encore au travailler plus pour gagner plus, on en est au stade de simplement « travailler pour gagner », ou pour vivre seulement, c’est là où le bât blesse. La recette pour gagner plus en bossant un minimum n’existe pas. Ça se saurait, ou alors c’est le loto. Il y en a des millions qui jouent pour n’en faire gagner qu’un seul.
Ce qui est amusant à constater, c’est que ce sont ces braves révolutionnaires d’antan qui l’an dernier ont voté pour Nicolas Sarkozy pour un retour à l’ordre en espérant en plus quelques points d’augmentation de leurs retraites… La boucle est donc bouclée. Et, pour s’en sortir, les générations de maintenant doivent se retrousser les manches pour se remettre d’aplomb car, en fait, la véritable règle de fond, c’est travailler plus pour gagner moins si on veut que la France se redresse (j’en entends qui hurlent !). Parce qu’en attendant il y a le monde qui a continué à tourner et le XXIe siècle qui est arrivé, ou tout va plus vite et ou le temps qui passe est du temps perdu.
Finalement, peut-être qu’on devrait les remercier nos petits soixante-huitards qui ont tout claqué, ils nous ont laissé entre les mains tout le nécessaire pour réussir dans la vie : rien. Tant qu’on n’a rien, on a tout à gagner. Mais, on n’a pas fini d’en baver. Il va nous falloir des dizaines d’années pour rattraper ces quarante. Et ce ne sont pas l’Etat ni les différents gouvernements qui vont pouvoir y faire quelque chose, le rôle de l’Etat est de définir un cadre d’évolution, l’essentiel repose sur une prise de conscience collective. Ce serait une vraie révolution pour les Français, ça, la conscience collective.
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