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Manif NDDL à Paris : Entre la pression policière et la paranoïa de manifestants

Pour la troisième fois, aujourd'hui je me suis rendu à une manifestation contre l'Ayraultport. Il y avait moins de monde qu'en Novembre car beaucoup étaient restés sur la ZAD à l'annonce de l'intervention des forces de l'ordre pour, à nouveau, enlever les campements provisiores.

Nous étions donc quelques centaines de personnes à défiler ce jour depuis le métro Belleville jusqu'au square des innocents à coté de la Porte Lescot de la station Châtelet les Halles. J'avais été frappé de l'encadrement des crs lors de la première manifestation et je me demandais si cela allait être encore le cas ou si le gouvernement avait décidé de faire retomber la pression exercée à l'encontre des manifestations citoyennes.

Au loin, des camions de crs attendent que le cortège défile pour fermer la marche.

La réponse à la question ne tarda pas à venir lorsque nous arrivâmes, par un chemin différent, à la place de la république.

Au fond, les camions de CRS qui vont ouvrir la marche depuis la place de la République. On peut aprecevoir sur le côté des CRS qui vont nous encadrer sur les trottoirs, avec un agent tous les 10 mètres, jusqu'à l'arrivée.

Au passage, une photo avec une démonstration de ce que le préfet a demandé au CRS de protéger.

J'ai été encore plus estomaqué de voir que l'on était, comme à Lyon lors de la manifestation contre la LGV Lyon-Turin, nous étions en "garde à vue à ciel ouvert". C'est la première fois que je me retrouve dans cette situation ou l'on est considéré comme des criminels potentiels et ou la démonstration de force est encore plus évidente. Je me suis forcé à regarder nos geoliers et j'y ai vu des hommes et non pas des machines ce qui m'a rappellé que nous sommes montés les uns contre les autres par les ploutocrates.

Quant à la manifestation, elle se déroule, elle, normalement avec slogans et tracts afin d'interpeller les badauds sur ces projets intuiles. Et c'est cela qui est complètement en décalage. D'un côté une attitude policière prête à affronter des altermondialistes casseurs et de l'autre coté des citoyens de tous âges manifestant leur désaccord avec la politique actuelle. Du coup, ce décalage se ressent et est commenté par de nombreuses personnes qui voyaient aussi cela pour la première fois. Et ce qui doit arriver dans ces cas là arrive.

Cette pression finit par taper sur les nerfs de certains qui voit, parfois à raison, des flics en civils venus se mêler à la foule pour connaître les opinions, les meneurs et parfois, comme à NDDL, jouer les provocateurs vis à vis de leurs propres collègues. J'en ai un peu rigolé avec un clown qui disait qu'ils en étaient eux aussi mais ce que je ne savais pas à ce moment là, c'est que j'allais être catalogué comme appartenant à la maison poulaga (comme disait ma grand mère).

En effet, quelques dizaines de minutes plus tard, j'entends dans mon dos une personne dire qu'ils ont repéré un flic et qu'il est devant avec un sac à dos bleu et qu'il a mis un badge NDDL dessus pour donner le change. Croyant à une boutade, je me suis retourné en souriant et j'ai vu que, lui, ne rigolait pas. Un brin provocateur par rapport à cette accusation, je lui fais signe avec les doigts que Big brother is watching you en croyant qu'il comprendrait qu'un flic ne réagirait jamais de cette manière. Hélas, mon interlocuteur s'était déjà fait son avis et ne s'est pas départi de son air traqué. Peu importe, j'ai continué en essayant d'oublier cette galéjade.

Le hic, c'est que la peur, la colère et la paronoïa ne font pas bon ménage avec la capacité de reflexion. De fait, à l'arrivée du cortège par la rue Saint Denis (rue pratique pour une manifestation), je me retrouve à nouveau pris à parti par des personnes me regardant en coin. A une remarque qui me vient aux oreilles, je réagis en voulant faire comprendre à la personne qu'elle se trompe et qu'elle ferait mieux de réfléchir avant de parler mais elle n'a pas voulu engager la conversation et a préféré se réfugier auprès d'autres personnes.

Ce n'est pas la première fois que l'on me prend pour un flic lorsque j'ai les cheveux courts de par ma stature et mon air renfrogné mais c'est la première fois que des personnes me regardent de cette manière et n'osent même pas m'aborder pour dialoguer car arrêtées par leur délit de posture : grand costaud, cheveux courts, habillé en blouson, jean et baskets, air renfrogné = flic.

Autant vous dire qu'affecté par cette ineptie, je suis parti quelques instants plus tard, dépité par cette expérience.

 


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19 réactions à cet article    


  • foufouille foufouille 10 décembre 2012 17:54

    « Je me suis forcé à regarder nos geoliers et j’y ai vu des hommes et non pas des machines »

    tu as reve
    le flic est une machine biologique obeissant a tous les ordres


    • Fred94 10 décembre 2012 18:09

      En effet, mais avant d’être un flic, il devrait être un citoyen et c’est ce que j’ai vu parmi des visages plus dures. Sans oublier que ce sont des jeunes recrues qu’ils utilisent comme chair à canon...


    • foufouille foufouille 10 décembre 2012 19:56

      ces jeunes viennent de quartier petit bourgeois
      un bourgeois hait les pauvres et tous ceux qui osent protester


    • Romain Desbois 10 décembre 2012 21:57

      L’erreur est de penser que les inhumains ne sont pas des hommes mais des machines.

      Plutôt ca nous arrange, ca évite de nous regardez dans un miroir et y voir leur image.

      Exactement le comportement des spécistes.


    • latortue latortue 11 décembre 2012 10:50

      foufouille tu as raison les flics c’est des machines a tuer prêtent a se mettre en route a la moindre sollicitation du préfet ,et hop que je te sort la matraque et va y mon gars que je te cogne ça pisse le sang pas grave !!!! ils continuent a cogner , c’est une femme pas grave je cogne ,c’est un gosse idem ce petit merdeux .eh vas y que je sort les flingues a balle caoutchouc les bombinettes a faire pleurer ,les lacrimos et je traine par terre, je donne des coups de pieds c’est du vécu tout ça du vécu .
      alors apres ne venez pas dire que derrière les flics se cache une conscience non jeunes vieux femme pas de cadeau on m’a dit de cogner je cogne et j’en rajoute m^me un peu au passage coup de pieds de poings a plusieurs sur le même .
      des Hommes non des bêtes prêtes a tuer pour leur maitre .c’est leur boulot au flics on les payent pas pour penser mais pour tabasser sur ordre droite gauche idem au cresson la démocratie par la matraque ...
       ceux qui ne savent pas ça n’ont jamais mis les pieds dans une vrais manif ,


    • foufouille foufouille 11 décembre 2012 11:52

      « ceux qui ne savent pas ça n’ont jamais mis les pieds dans une vrais manif , »

      il suffit de voir des photos ou des video

      le flic se lache dans certains reportages ou en camera cachee, comme apres le transfo EDF


    • latortue latortue 11 décembre 2012 12:13

      oui mais quand tu regardes tu sens moins , ça fait moins mal alors ça reste pas,quand on subit ça marque et longtemps .


    • tf1Goupie 10 décembre 2012 18:26

      Un bon exemple qui montre comment, à force de voir des complots partout, les gens deviennent complètement paranos et débiles.

      Si ça se trouve ceux qui ont pris l’auteur pour un flic vont s’empresser de faire un article sur un site citoyen en affirmant avoir repéré un flic infiltré parmi les manifestants ; c’est comme ça que se forment les mythes, rumeurs et canulars.


      • Fred94 11 décembre 2012 20:05

        Vu qu’ils me désignaient à d’autres manifestants, ce ne serait pas étonnant.


      • focalix focalix 10 décembre 2012 20:57

        Quelle aventure !


        • paul 10 décembre 2012 22:20

          Article utile pour décrire le climat sur terrain . Fini les manifs citoyennes sous l’œil neutre de la flicaille . Le déploiement massif des forces de l’ordre qui semblent prêtes à affronter une insurrection dangereuse, favorisent naturellement la paranoïa et la méfiance, voire l’agressivité .
          Une évolution très négative depuis quelques années, entre police et citoyens .


          • bert bert 11 décembre 2012 01:47

            hahahaha

            tu ferais mieux d’étudier la bio de Joscka Fischer


          • bert bert 10 décembre 2012 23:44

            hihihihi

            ces manifs c’est juste une arnaque Amerikaine de belleville au boulevard des innocents
            (tout un programme)
            faut bien comprendre
            josé bové c’est juste un produit américainBerkeley de la contreKultur sous contrôle

            ***********************************************************************************************
            a part ça
            pas mal la photo avec la moto transalp et le comptoir d’or républik smiley
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            • Fred94 11 décembre 2012 20:11

              J’ai essayé d’y montrer le ppal sans trop me faire remarquer. A republik, ils protègent une banque et une boutik de bijoux en fond :)


            • Fred94 11 décembre 2012 20:13

              J’ai essayé d’y montrer le ppal sans trop me faire remarquer. A republik, ils protègent une banque et une boutik de bijoux en fond :)


            • LE CHAT LE CHAT 11 décembre 2012 11:17

              Il fallait mettre une perruque , des lunettes noires , un survet à capuche et un keffieh pour passer inaperçu ... Harry Roselmack il s’immerge mieux que ça ...


              • volt volt 11 décembre 2012 15:44

                La colonne chargée d’occuper l’Hôtel−de−Ville suivit les quais des Tuileries, du Louvre et de l’Ecole, passa la moitié du Pont−Neuf, prit le quai de l’Horloge, le Marché−aux−Fleurs, et se porta à la place de Grève par le pont Notre−Dame. Deux pelotons de la garde firent une diversion en filant jusqu’au nouveau pont suspendu. Un bataillon du 15e léger appuyait la garde, et devait laisser deux pelotons sur le Marché−aux−Fleurs.

                On se battit au passage de la Seine sur le pont Notre−Dame. Le peuple, tambour en tête, aborda bravement la garde. L’officier qui commandait l’artillerie royale fit observer à la masse populaire qu’elle s’exposait inutilement, et que n’ayant pas de canons elle serait foudroyée sans aucune chance de succès. La plèbe s’obstina ; l’artillerie fit feu. Les soldats inondèrent les quais et la place de Grève, où débouchèrent par le pont d’Arcole deux autres pelotons de la garde. Ils avaient été obligés de forcer des rassemblements d’étudiants du faubourg Saint−Jacques. L’Hôtel−de−Ville fut occupé.

                Une barricade s’élevait à l’entrée de la rue du Mouton : une brigade de Suisses emporta cette barricade  ; le peuple, se ruant des rues adjacentes, reprit son retranchement avec de grands cris. La barricade resta finalement à la garde.

                Dans tous ces quartiers pauvres et populaires on combattit instantanément, sans arrière−pensée : l’étourderie française, moqueuse, insouciante, intrépide, était montée au cerveau de tous ; la gloire a, pour notre nation, la légèreté du vin de Champagne. Les femmes, aux croisées, encourageaient les hommes dans la rue ; des billets promettaient le bâton de maréchal au premier colonel qui passerait au peuple ; des groupes marchaient au son d’un violon. C’étaient des scènes tragiques et bouffonnes, des spectacles de tréteaux et de triomphe : on entendait des éclats de rire et des jurements au milieu des coups de fusil, du sourd mugissement de la foule, à travers des masses de fumée. Pieds nus, bonnet de police en tête, des charretiers improvisés conduisaient avec un laisser−passer de chefs inconnus des convois de blessés parmi les combattants qui se séparaient.

                Dans les quartiers riches régnait un autre esprit. Les gardes nationaux, ayant repris les uniformes dont on les avait dépouillés, se rassemblaient en grand nombre à la mairie du 1er arrondissement pour maintenir l’ordre. Dans ces combats, la garde souffrait plus que le peuple, parce qu’elle était exposée au feu des ennemis invisibles enfermés dans les maisons. D’autres nommeront les vaillants des salons qui, reconnaissant des officiers de la garde, s’amusaient à les abattre, en sûreté qu’ils étaient derrière un volet ou une cheminée. Dans la rue, l’animosité de l’homme de peine ou du soldat n’allait pas au delà du coup porté : blessé, on se secourait mutuellement. Le peuple sauva plusieurs victimes. Deux officiers, M. de Goyon et M. Rivaux, après une défense héroïque, durent la vie à la générosité des vainqueurs. Un capitaine de la garde, Kaumann, reçoit un coup de barre de fer sur la tête : étourdi et les yeux sanglants, il relève avec son épée les baïonnettes de ses soldats qui mettaient en joue l’ouvrier.


                • chmoll chmoll 11 décembre 2012 16:31

                  bétot on vas m’faire croire qu’un flic est équipé pour réfléchir

                  y a quelques années en arrière ouié , c’était même considéré comme un métier

                  si si , si j’te l’dit

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Fred94


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