Manipulation des chiffres de la grippe H1N1
On connaît bien en France les querelles de chiffres et autres estimations. Quand les Français sont dans la rue, les comptages divergent et c’est même devenu un élément habituel de notre folklore politique qui ne fait même plus rire les chansonniers. 200 000 manifestants à Marseille selon les syndicats, 30 000 selon la police. Plus sensibles sont les chiffres de la délinquance. Des polémiques politiciennes en résultent et sont elles aussi devenues habituelles. Les services de l’Intérieur truqueraient les chiffres ; voilà ce que reproche l’opposition au gouvernement. Lorsque l’alternance se produit, les mêmes qui étaient dans la contestation se voient à leur tour critiqués par les opposants. C’est de bonne guerre dira-t-on, avec une âme de chansonnier. Et voilà maintenant que la grippe A de 2009 risque de susciter une polémique de grande ampleur si les informations ici dévoilées sont relayées par les médias de masse.
Le premier indice de taille est le seuil épidémique de la grippe. Si on lit le bulletin de l’InVS daté du 22 janvier 2007, on peut lire que le réseau sentinelle a confirmé le début de l’épidémie grippale saisonnière en recensant 355 cas de consultations pour syndromes grippaux alors que le seuil épidémique est fixé à 169 cas pour 100 000 habitants. Rien de bien étonnant. La grippe commence vers décembre et frappe le plus puissamment entre la mi janvier et la fin février. C’est ce qui s’est passé les derniers hivers de 2006 à 2009. Si l’on consulte cette année le bulletin de l’InVs du 6 septembre 2009, on lira que le réseau sentinelle a détecté pendant la semaine 36 (du 31/08 au 06/09) 83 cas pour 100 000 habitants. Et que le seuil épidémique a été légèrement dépassé. Pourtant, on n’est qu’à la moitié du seuil épidémique fixé à 169. Cherchez donc l’erreur ou plutôt, ne cherchez pas, c’est écrit dans le bulletin. Tout simplement, le seuil épidémique a été abaissé à 80 cas pour 100 000. Dans le bulletin suivant, les chiffres consolidés rectifient à 74 cas pour la semaine précédente, tout en annonçant 164 cas ce qui serait largement au dessus du seuil épidémique fixé cette fois à 84 mais inférieur au seuil saisonnier de 169 servant de référence les années passées. Certes, ce n’est pas un flagrant délit de trucage mais simplement un changement du mode d’évaluation faisant que dans la presse, la ministre Roselyne Bachelot peut annoncer que la France est en situation d’épidémie, même si selon les critères des années passées, elle n’est pas en situation d’épidémie. C’est une manière de voir. Un peu comme si le voyant de température d’huile de votre véhicule était modifié, le seuil de rouge étant fixé à 120 au lieu de 150. Du coup, même si la jauge indique la température réelle de 125, vous devez vous inquiéter et amener la voiture au garage alors qu’auparavant, c’était une température normale. Quant à cette grippe, il se pourrait bien que cette épidémie de septembre ne soit qu’un artefact lié à des facteurs plus médiatiques que biologiques.
Apparemment, les autorités souhaitent aggraver la situation sanitaire aux yeux du public. A noter qu’une autre controverse a eu lieu, notamment en Allemagne ou l’OMS a été mise en cause pour avoir joué avec un flou d’évaluation lorsqu’elle a annoncé la pandémie grippale sans tenir compte des faits et de la gravité de cette affection. D’ailleurs, la notion de pandémie n’est pas considérée comme claire par certains médecins spécialisés dans les épidémies. On apprend aussi dans les derniers bulletins de l’InVS que le réseau des GROG, complémentaire du réseau satellite, a revu ses critères de diagnostics pour les adapter semble-t-il à la grippe nouvelle. Avec comme effet d’augmenter le nombre de cas. Surtout qu’avec le battage médiatique, il faudrait un effet correctif car le nombre de consultations est biaisé par rapport aux autres années. Mais les experts n’ont pas vraiment l’intention de le faire.
Il y a bien manipulation des chiffres, preuves à l’appui. Certes, il n’y a pas mort d’homme comme on dit, mais apparemment un mensonge d’Etat. Certains ont un intérêt à annoncer une épidémie alors qu’il n’y a pas encore d’épidémie pour l’instant. Qui a intérêt à affoler les gens ? Le déroulement des événements paraît tellement irréel qu’il devient impossible de livrer des certitudes à part que le système tend à s’affoler et génère même un affolement volontaire, comme si c’était un avatar moderne de la servitude volontaire. Servir la peur, voilà une idée plus que moderne, mais aussi archaïque. Nous sommes loin de la Raison et des Lumières. Fin d’analyse. Il n’y a rien à dire de plus. Le système ne peut pas échapper à son fatum sanitaire. Les démocrates n’auront pas le courage de nommer une commission d’enquête sur cette affaire. Le seul enseignement à tirer et du reste assez certain, c’est que des gens ont intérêt à grossir l’impact de la grippe et qu’il n’est dès lors plus possible de faire confiance aux autorités sanitaires de ce pays.
Le spot télévisé alertant les Français sur les précautions anti grippales représente les particules virales par des chiffres. On ne pouvait faire mieux comme symbole crypté. La grippe A de 2009, c’est une contamination par les chiffres plus que par le virus H1N1
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