Manuel Valls : La dernière brebis galeuse
Cet ancien Rocardien, souvent caractérisé comme le « Sarkozy de gauche » en raison de son insistance sur la sécurité et sur les pensées libérales qu’il souhaite concilier à la gauche, ne cesse de se tourner à droite et de brouiller plus encore les cartes du P.S.
Déjà en 2002, il prenait position contre un magasin Franprix de sa ville souhaitant vendre de la viande « hallal » pour les musulmans.
Puis, en 2005, il commence à défendre le non, concernant le référendum sur la constitution européenne. Mais après un vote interne au sein du parti socialiste, Valls, infidèle à ses opinions, décide de défendre le oui, après que le vote interne ait décidé de le soutenir à 59%. Un dirigeant socialiste ironisait même sur M. Valls qui, selon lui, avait perdu deux fois : « il dit non, quand le parti dit oui, et il dit oui, quand les français disent non. ».
On retrouve cet aspect gravement lunatique de ses opinions à propos du soutien qu’il porte à Ségolène Royal.
En effet, il apparaissait, lors de la succession du premier secrétaire du Parti, F. Hollande, comme le plus fidèle des lieutenants de l’ancienne candidate aux élections présidentielles. Pourtant, le 2/05/09, à l’émission « On n’est pas couché », il avoue être en désaccord avec les idées de Ségolène Royal, notamment sur son soutien à Elie Domota, lors des grèves massives en Guadeloupe.
Cela rappelle les sérieuses tendances au changement d’idéologie qui caractérise les principaux ministres « d’ouvertures » du gouvernement. Mais la comparaison ne s’arrête pas là, il fallait aussi des prises de positions assez tendancieuses, pour pouvoir prétendre qu’il ne lui manque plus rien pour rejoindre les petits soldats de Sarkozy.
Il a en effet soutenu ouvertement la politique d’immigration de Sarkozy. L’association Act-up a même, en 2007, écrit une lettre ouverte à M. Valls en critiquant l’immigration économique, fondée sur des quotas, et sur la formation d’une élite qu’il défendait ; balayant d’un trait l’immigration humanitaire et favorisant les expulsions d’immigrés atteints du SIDA.
S’ajoute à cela les prises de positions de ce député P.S, favorable à l’alignement des cotisations des régimes spéciaux sur les régimes normaux, et à l’allongement de la cotisation de retraite à 41 ans. Il a également fait part, dans son dernier livre, de sa conception pour le moins étonnante des luttes sociales, lorsqu’il parle de « Fatwa anti-O.G.M » ou lorsqu’il regrette le mouvement anti-nucléaire.
Enfin, pour asseoir sa légitimité à être le nouveau « traître » du P.S, Manuel Valls n’hésite pas, le 6 avril 2009, à inviter Eric Besson dans sa ville, pour échanger sa vision sur l’immigration. Et peut-être apprendre du maître ce que l’élève s’apprête à faire : à savoir, rejoindre son troupeau.
Si ce membre du parti socialiste ne franchit pas le cap pour rejoindre le gouvernement, comme le lui avait proposé Sarkozy en 2007, il n’en reste pas moins que la ligne est depuis longtemps franchie quant à ses convictions et ses prises de positions.
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