Marcher, c’est philosopher...

Notre monde voué à la vitesse ne laisse plus beaucoup de place à cette activité toute simple : marcher, se déplacer à pieds.
La voiture, le jogging ont supplanté la marche : et, pourtant, marcher, c'est aller à un rythme mesuré qui permet la découverte et la réflexion...
Marcher, c'est avoir la possibilité d'observer le monde, de s'enivrer des senteurs, de contempler des paysages, on peut, à son gré, s'arrêter, repartir.
Marcher, c'est s'ouvrir au monde et aux autres.... c'est prendre le temps, dans un monde où s'impose sans cesse la vitesse.
Tout en cheminant, nous pouvons contempler la nature mouvante et changeante... nous pouvons réfléchir à tout ce qui nous entoure, trouver des idées.
Depuis toujours, les philosophes ont aimé la marche : les péripatéticiens donnaient leur enseignement en marchant, Socrate allait dans les rues d'Athènes à la rencontre des autres, les interrogeait, leur faisait découvrir une forme de vérité.
Le nom "péripatéticiens" est, d'ailleurs, issu d'un verbe grec : "περιπατέω, péripatéo, se promener, circuler, aller et venir".
Rousseau était un marcheur infatigable :" J'aime à marcher à mon aise, et m'arrêter quand il me plaît. La vie ambulante est celle qu'il me faut. Faire route à pied par un beau temps dans un beau pays sans être pressé, et avoir pour terme de ma course un objet agréable ; voilà de toutes les manières de vivre celle qui est le plus de mon goût... ", écrit ce philosophe dans le livre 4 des Confessions, évoquant ce bonheur de la marche qui le séduit depuis ses plus jeunes années.
Chaque fois que cela est possible, il est bon de marcher pour savourer le monde environnant, pour se livrer à une détente, à une réflexion.
La marche qui fait avancer le corps dans l'espace offre aussi un cheminement à la pensée.
Marcher, c'est retrouver le temps d'avant, un certain goût de la lenteur, le temps "virgilien", comme l'appelle Michel Onfray.
Bien sûr, marcher dans nos villes encombrées de voitures ne permet pas un parfait développement de la réflexion : il vaut mieux marcher dans un parc, à la campagne, en montagne.
C'est alors qu'on peut vraiment cheminer posément, en profitant de la nature, de ses bienfaits, de ses bonheurs...
La marche nous relie à la terre, nous montre l'importance de la nature, et nous incite à découvrir de nouveaux chemins, des sentiers de liberté.
Parfois, l'esprit s'évade, se nourrit de rêves, de réminiscences...
Au rythme de la marche, des idées, des interrogations surgissent : une façon de penser et de repenser le monde...
Le blog :
http://rosemar.over-blog.com/2017/05/marcher-c-est-philosopher.html
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