En football, on appellerait ça une passe décisive ou mieux encore : un caviar. Après avoir accordé une interview à un Guillaume Durand au pull-over pour le moins douteux (crâne et os sur fond noir), Marine Le Pen était sous les feux des projecteurs jeudi soir. Mais en prime time sur le service public cette fois.
Nous sommes en décembre 2010 et déjà en campagne pour les présidentielles 2012. Situation ubuesque totalement à l’image de notre absurde époque en fin de cycle. Aussi ubuesque que l’émission « A vous de juger » du jeudi 9 décembre présentée par Arlette Chabot. 20 ans après, Marine s’est substituée à Jean-Marie. Le laquais Duhamel n’a pas bougé lui (preuve qu’il est drôlement endurant comme collabo), mais le traitement médiatique n’est plus du tout le même.
Plus d’une heure en prime time pour la représentante du Front National ! Seule face aux piètres Duhamel et Chabot, jamais coupée dans son argumentation ! Puis face au Manuel « FAF » Valls et Rachida Dati la tricarde de l’UMP réduits tous deux au rôle de sparring-partner. Les deux avocates Dati et Le Pen se caricaturant mutuellement et se reprochant surtout la stratégie du bouc-émissaire commune à la plupart des partis institutionnels (même s’ils diront évidemment le contraire). Et enfin, Arnaud « Bilderberg » Montebourg pour faire le bouche-trou et se prendre dans la gueule le vide abyssal du PS stigmatisé par les journaleux.
Les temps changent, n’est-ce pas ? Dirait l’octogénaire du Front. Un tel tapis rouge pour le FN, ça ne vous dit rien ? Remember 2002 et la déferlante sécuritaire avant les élections. 10 ans plus tard, les Français se feront de nouveau prendre pour des bleus, l’ombre du mondialiste apatride DSK planant au-dessus de ces pseudo-débats grandguignolesques. Les paris sont ouverts autant que le chemin menant aux présidentielles. Car si avec ça, la Marine (nationale) n’arrive pas à bon port le 22 avril 2012, il vaudra mieux qu’elle se mette au tricot ou à la belote !
Un tel travail de sape se doit de payer. La Nationaliste devant ensuite céder la place à l’Internationaliste, cela va sans dire. Ne vous en faites pas, les mass médias ne se trompent jamais de cibles à toucher, couler ou encenser. De plus et à présent, la Marine, désormais à flot, ne pourra plus trouver l’excuse de la diabolisation et du boycott médiatique. Le père avait suffisamment donné dans ce registre.
Bref, toute cette mascarade est bien évidemment ridicule plus qu’autre chose car tout est verrouillé et planifié depuis bien longtemps. Ce scénario avait certainement été conçu avant l’élection du Hongrois de l’Elysée, oups pardon du président franco-hongrois de France ou plutôt du Français d’origine hongroise… enfin, vous voyez de qui je veux parler : Nicolas Sarközy de Nagy-Bocsa, le bon Français comme on l’aime ! Pas vrai Marine ?
Le plus marrant dans cette émission pour zombies que j’ai dû me farcir pour écrire ce billet « démasqueur » de basses stratégies, ce fut le débat bidon entre journalistes se la jouant spécialistes. Et la cerise sur le gâteau, la présentation de bouquins « comiques » comme celui de B-HL. Pour revenir aux journaleux et sondeur présents aux côtés de Chabot, ils furent aussi suffisants que ridicules tant ils firent plus l’effet d’une bande de potes qu’autre chose. Ils en sont d’autant plus incrédibles quand ils font semblant de s’opposer ; un peu comme lorsque Eugène Saccomano et ses acolytes refont théâtralement le match sur l’OM, l’OL ou le PSG en prenant bien garde initialement de se contredire, sinon c’est foireux. C’est pareil et tout aussi médiocre avec les journalistes politiques. Mais comme le peuple est majoritairement formaté « supporter » d’un camp ou d’un autre, ça marche.
Et finalement c’est bien ça le plus déplorable quand, plutôt que d’ouvrir un bon bouquin de Pierre Hillard, Daniel Estulin ou William Engdahl, d’apprendre pour en apprendre aux autres, on se laisse berner par tous ces sophismes honteux. Pour rappel et pour ceux qui n’auraient toujours pas compris ni appris la matrice salvatrice par cœur : la lutte contre l’ignorance est un combat de tous les instants car la vérité de ce monde est d’abord celle qu’on nous cache.