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Accueil du site > Tribune Libre > Maroc : la vérité qui dérange

Maroc : la vérité qui dérange

Sommes-nous sublimés par nous-mêmes ? Ou nous voyons-nous sur un miroir qui nous ment ?

Vous ne m’en voulez pas si mes propos sont directs et frontaux. Je veux que vous sachiez bien que si je parle ainsi de mon pays, c’est parce que je l’aime et cet amour est indescriptible et indéfinissable car je n’ai pas l’âme d’un poète qui sait mieux que moi extérioriser ses émotions.

J’ai choisi ce titre, ce n’est pas pour ennuyer ou déranger quiconque bien au contraire, je voudrais juste rapporter une vérité sur qui sommes-nous en réalité ? Certains qui ont vu le film d’Al Gore La Vérité qui dérange ont pu remarquer sûrement à la fin du film que la vérité du réchauffement de la planète est un fait avéré. La question qui se pose est est-ce que le poids de ce titre traduit effectivement la préoccupation de la population de la planète ? Ma réponse est non parce qu’en ce moment la majeure partie de la population de la planète, environ 80 %, est plutôt préoccupée par le réchauffement du prix du pétrole et son impact sur le réchauffement des prix des produits de première nécessité dont ils ont besoin au quotidien. Ceci n’enlève pas le caractère sérieux de la problématique du réchauffement de la planète, mais l’enrichissement des spéculateurs au détriment de la population de la Terre me paraît beaucoup plus sérieux que le réchauffement climatique.

Certaines ou certains Marocains sont sublimés par eux-mêmes

J’ai envie d’utiliser une autre métaphore qui illustre bien qui nous sommes en réalité, mais je n’ai trouvé que celle-là : nous ressemblons terriblement à quelqu’un qui croit dur comme le fer qu’il est beau, mais en réalité il ne l’est pas. Sûrement que ce quelqu’un, il faut lui recommander de changer son miroir ou l’enlever carrément de chez lui parce que lui raconte n’importe quoi. Probablement cette vérité, ça va choquer quelques-uns, mais hélas il n’y en a pas d’autres. La seule et l’unique que j’estime à même de coller à notre vérité, c’est celle-là. Cette vérité qui dérange, mais c’est la seule à mes yeux palpable et quantifiable. La question de croire ou de ne pas croire à cette métaphore, ça n’a pas beaucoup d’importance. Par contre la question jusqu’à quand on va continuer à faire confiance au fameux miroir qui voile la vraie réalité de notre face et en consolide en conséquence l’idée que nous sommes sublimés par nous-mêmes :).

  • Tu rigoles.
  • Oui, mais tu veux que je fasse quoi m’a-t-il répondu le sublimé par lui-même.
  • T’as raison, continue à rigoler et on verra qui va rigoler le dernier.

Maintenant, je vais décliner les chiffres qui font tourner la tête. Ce sont des chiffres que j’ai pioché dans ce rapport et on va voir qui rira le dernier :

1. Les perspectives de développement humain :

Nous sommes au 126e rang juste devant le Soudan. Tous les pays arabes sont devant nous à des années-lumière. Quant au niveau de l’enseignement, on est pratiquement le dernier de la classe. A tire indicatif, la Namibie nous devance largement au niveau du développement humain, ça ressemble à une grosse blague, mais ce que je suis en train de rapporter, hélas, c’est la vérité. Le rapport révèle que ce classement nous permet de nous rapprocher des pays « à faible développement humain ». Quelle honte !!

2. Les perspectives de développement social

A ce niveau, aucun organe marocain ou aucun plan de développement social n’a convaincu les experts de PNUD des « progrès effectifs ». Par contre, nous n’avons pas honte de ne faire valoir que les plans. Les experts internationaux n’ont rien à faire des signaux. Ils ne croient qu’aux faits et les résultats calamiteux. Visiblement, on est atteint du syndrome de la Coupe du monde. On veut tout organiser et tout édifier sur la base des maquettes. Apparemment, on est plus champion du monde dans le jeu des maquettes qu’autre chose.

3. Les perspectives de l’éducation et de l’enseignement

Puisque les indices de développement humain ont atteint le sommet de la médiocrité, je vous laisse deviner le niveau de l’éducation et de l’enseignement. Faute de paraître cynique aux yeux de certains, je vous laisse méditer ces chiffres. En fait, jusque-là, je ne fais que rapporter des faits quantifiables et les qualifier à leur juste valeur. Ce qui fait le plus défaut dans notre tissu social, ce sont les indicateurs de l’éducation et l’enseignement. A la fin de l’année 2005, le Maroc affiche un taux d’alphabétisation des adultes :

  • 52 % d’alphabétisation des adultes ;
  • 58 % un niveau de scolarisation combiné (primaire, secondaire, universitaire).

Notre pays fait moins bien que l’Ouganda, le Kenya ou même Madagascar. Encore quelle honte… !

4. Autres perspectives

La liste est longue si je décline tous les chiffres et indicateurs qui attestent que la gestion des pouvoirs publics est en plein délire. Si nous n’avions pas atteint une espérance de vie de 70,4 ans et un PIB par habitant de 4,555 $, notre classement aurait été bien pire. Toujours est-il que ces deux résultats restent bien loin de ceux de l’Algérie, la Tunisie ou même le Gabon. Des pays comme l’Egypte ou la Syrie se rapprochent des niveaux de PIB/hab du Maroc, mais le devancent de loin dans le classement global, grâce à de bons indicateurs d’enseignement.

Où l’engrenage fait défaut ?

A la lumière des indicateurs précités, il y a matière de se poser des questions sur la fiabilité des stratégies de développement social au Maroc si elles existent bel et bien. Tous les projets initiés depuis 2005 dans le cadre de l’INDH « l’Initiative nationale pour le développement humain » partout au Maroc n’ont permis de relever qu’il y a une amélioration tangible de la population nécessiteuse. Il faut attendre le rapport DH de l’année prochaine pour évaluer les mesures de cette initiative. Les premières enquêtes font état de dysfonctionnement qui paralyse gravement l’atteinte des objectifs.

Quant à l’enseignement, les indicateurs ne risquent pas de s’améliorer. Les opérateurs font état d’une aggravation sérieuse du secteur surtout au niveau de son infrastructure et de ses ressources humaines ainsi qu’une dégradation des conditions d’enseignement, notamment dans le monde rural. L’insuffisance dans ce secteur qui a été annoncé par des instances suprêmes et compte tenu de ces éléments, le score du Maroc ne risque pas de s’améliorer dans les prochaines années.

Constat fait, le Maroc est mauvais élève en termes de développement humain et social. Les experts du PNUD sont unanimes sur ce point et ont sûrement dû remarquer les inégalités incontestables entre les riches et les pauvres. Les signes de pauvreté et de précarité sont toujours aussi saillants et visibles que ce soit dans le milieu rural ou dans les espaces urbains comme les grandes agglomérations. Pourtant les organismes internationaux ne cessent de ressasser cette remarque qui n’a pas besoin d’expertise pour être signalée.

Des centaines de solutions ont été avancées pour garantir le minimum vital en termes de qualité de vie pour les plus démunis. Mais il semble que les responsables régionaux n’ont pas encore la volonté de passer à l’action. Résultat des courses : un résultat humiliant qui ne peut être que nuisible sur l’attractivité du Maroc pour les investissements étrangers.

Pendant que le Maroc recule, ses concurrents directs progressent à grands pas. Le Gabon, qui était classé juste devant nous il y a deux ans, grimpe désormais à la 119e place. Au niveau du monde arabe, il n’y a que la Mauritanie, le Yémen et le Soudan que nous arrivons à devancer. Toujours pas de quoi pavoiser.

A tire de rappel, je donne quelques chiffres concernant le classement des pays européens par le PNUD.

On voit d’après ce classement que les pays scandinaves confirment leurs réputations en matière de qualité de vie. Les pays fortement industrialisés sont loin de donner le bon exemple en développement humain, mais on trouve des raisons valables du pourquoi de cette négligence dans ce domaine.

Climat des affaires

Le rapport de WWF, « World Economic Forum », souligne que l’accès au financement, la bureaucratie gouvernementale mal organisée et la corruption sont les facteurs les plus problématiques pour faire des affaires dans les pays africains en général et les pays de l’Afrique du Nord en particulier. Sur ce registre, l’Algérie détient le score de la négligence. Le document cite aussi la fiscalité, les taxes de régulation, une main-d’œuvre non qualifiée, une réglementation de travail restrictive, l’instabilité politique entrave la bonne marche du train de développement. Le rapport fait état de ce classement.

Conclusion

En fin un classement au milieu de peloton, ce n’est pas réjouissant, mais c’est déjà ça de gagné. Pour consolider cette bonne note, je tire la conclusion suivante : ce ne sont pas les ressources qui font défaut au Maroc, c’est plutôt le mode de gouvernance qui piétine. Il est à noter qu’il y a eu des grandes réformes au Maroc, chose qu’il faut bien saluer, mais, au niveau des mécanismes des répartitions des richesses et la bonne délégation des responsabilités, les organes compétents doivent revoir leurs copies.

A suivre...


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18 réactions à cet article    


  • charlie 30 juin 2008 16:45

    Coopération, développement, paix...Union pour la Méditerranée  


    • Sahtellil Sahtellil 30 juin 2008 16:58

      Bonjour,
      Je souscris hélas ! entièrement.
      Le zoo de Temara (53 ha) a été cédé de gré à gré par l’Etat au groupe Addoha, 2è opérateur national dans l’immobilier au prix au m² de 800dh. Ce dernier compte construire des immeubles de 17 étages bénéficiant ainsi d’une dérogation absolument fantastique des services urbains. Miloud Chaabi s’est empressé de monter au créneau pour crier à la dilapidations des biens de l’Etat. On le comprend, il est No 1 du secteur, mais il a raison. Il affirme être prêt à débourser 20.000 dh/m² pour 50 ha sur Rabat avec la même dérogation. L’Etat a ainsi fait à Sefrioui (Addoha) qui n’en a absolument pas besoin le cadeau royal de 10 milliards de dh. Sans compter que pour reconstruire le zoo, il faudra piocher dans les caisse, le produit de la vente n’étant pas suffisant.
      Les joyeusetés de cette ampleur, on nous en gratifie 3 - 4 fois l’an. D’autres moins astronomiques, c’est pratiquement de la routine journalistique. Et tout cela dans le silence bienveillant des autorités de tutelle, sauf quelques questions orales à la chambre qu’une ou deux circonlocutions louvoyantes suffisent à satisfaire.
      Voilà où part, entre autres combines plus confidentielles, le pognon de l’école et de l’hosto.
      L’INDH et les projets de 400.000 dh inaugurés en grande pompe et retransmis au JT, c’est respectueusement de la poudre plaquée or jetée aux yeux du peuple, qui du reste, à force d’en recevoir a développé une vision (ou cécité) trés sélective, pas forcément inconfortable.


      • fouadraiden fouadraiden 30 juin 2008 20:25


         Excellente piqure de rappel. Et aucune raison d’être indulgent avec le Maroc surout qd on est soi-même marocain. Il faut être sans appel et d’une extrême séverité avec son propre pays qd celui-ci faillit sur à peu près tous les plans.

         D’ailleurs un document récent des instances internationales réservé à l’indice de développement du monde arabe fait le meme constat. alors que ns represnetont 5 % de la pop.mondiale nous ne participons qu’à hauteur d’1 pour cent du PNB mondial. L’Espagne, pays recemment industriallisé, depasse à elle seule tt le monde arabe.

         qt au maroc, sur place à tanger je consatte une seule chose , l’érection tous azimuts d’immeuble destiné a la speculation.je ne vois ni écoles , ni rues , ni hopitaux, ni aucun moyens de transoprts publics voir le jour.

         Il faut être intraitable qd on se juge ,car si nous ne le faisons pas les autres le seront mille fois plus et pas tjrs pour les bonnes raisons.

         au Maroc le capital humain n’existe pas et on aura beau empiler des immeubles ,si les gens du peuple restent sans formation ni aucune vision de leur propre avenir, ce pays ira inexorablement à la faillite.


        • Sahtellil Sahtellil 30 juin 2008 21:24

          Fouad,

          Tu n’aurais pas tendance à un peu "extrêmiser" ta vision des choses ? Le capital humain n’est pas ce que l’on voudrait mais il est là, et a beaucoup de mérite qu’il ne doit qu’à lui-même. Et les jeunes pousses qui arrivent ne demandent qu’un peu de soins. La pierre d’achoppement c’est l’ensemble de l’appareil de l’Etat qui, même s’il fait des efforts de façade pour se dérouiller les articulations, reste sclérosé dans des pratiques qui ont la vie dure et qui continueront de tirer vers l’arrière toute action de bonne volonté. Et de la bonne volonté, il y en a de plus en plus, le nier ne serait pas très honnête.


        • fouadraiden fouadraiden 1er juillet 2008 00:28


           pas d’accord , Mehdi.


           oublions les responsabilité directes et concentrons nous sur les processus de transmisions des connaissances des pays arabes et du Maroc en particulier. il n’ya tt simplement pas de systeme éducatif valable qui soit capable de creer sur palce de la valeur ajoutée.


          je lisais l’autre jour au sujet du port med-tanger er qu’une des plus grande inquiètude des Espagnoles était la formataion continue des cadres marocains ,car comme tu sais la majorité des elites marocaines est encore formé à l’étranger.

           la premier ressource , c’est le capital humain.point positif donc ,meme si ns avions du pétrole ns serions probablement encore parmi les derniers.


        • Sahtellil Sahtellil 1er juillet 2008 04:36

          Non Fouad, je ne peux pas te rejoindre.

          J’ai tjs récusé un concept que les médias nationaux cherchent à nous vendre de toute force. Celui du "génie marocain", grotesque farce. Mais... quand on voit le cheminement laborieux de certaines élites actuelles, loin des circuits hyper-huilés de l’oligarchie en place, force est d’opiner à la possibilté pas entièrement anéantie d’une forme de méritocratie encore agissante chez certains éléments. Il s’agit de ne pas laisser mourir ce feu sacré, si faible soit-il.

          Enfin, c’est ce que j’en dis même si je sais ta position là-dessus.

          BMD


        • HELIOS HELIOS 30 juin 2008 20:39

          l’autre coté du miroir, vous savez ?
          oui, oui, l’autre coté,, celui qui tricote les chiffres que vous nous citez.... comment marche-t-il ce gentil miroir ?

          Pour connaitre le gabon, l’ouganda le senegal etc ainsi que l’algerie (tres bien) et de nombreux autres pays arabes, je pense que le maroc n’est pas dans l’etat dans lequel vous le voyez.

          Je pense sincèrement que les chiffres "des autres" sont lamentablement mauvais (comme ceux du maroc d’ailleurs) et ne refletent aucune realité...

          Un peu comme si vous pariez d’u pays qui n’a qu’un telephone portable pour 30 millions d’habitants et qui en achete un second : croissance 100% ! mais ou est donc la richesse de cette croissance a 100% ? dnas la poche du pekin qui s’est offert le portable !

          Par contre, qu’il n’y ait ni eau, ni electricité dans les campagnes que les filles aient autant de mal a aller a l’école, et que le bakchich, invention arabe, soit omnipresent... voila des réalités quotidiennes de votre population.... ben quoi, on est en afrique, non ?

          Que pouvons nous faire, nous europeens pour vous ? j’ai une réponse, mais elle ne va pas vous plaire vraiment, alors, je me la garde, je serais probablement moins "moinsé".


          • fouadraiden fouadraiden 30 juin 2008 20:45


             Helios, toi on s’occupera bientôt de ton évolution et ce quels que soient les chiffres


          • Sahtellil Sahtellil 30 juin 2008 21:02

            Helios, bonjour,

            Au contraire, je ne vois pas pourquoi vous tairiez une opinion si constructive et enrichit le débat.

            BMD


          • HELIOS HELIOS 30 juin 2008 23:25

            @ Fouadraiden... faut pas se vexer comme ça, je trouve que le Maroc s’en sort plutôt bien en comparaison des autres...

            @ Sahtellil...
            Les marocains forment un peuple plein de richesse, d’énergie, de volonté... de noblesse... et de valeurs, mêmes si ce ne sont pas exactement les miennes. Ce que je voulais exprimer, c’est que pour que les forces vives de la nation marocaine puissent s’exprimer, il faudrait que ces mêmes forces vives soient au Maroc.

            Aujourd’hui il y a trop d’emigration vers le canada ou vers l’europe, et ce ne sont pas les plus pauvres, les plus fargiles qui s’en vont, ce sont ceux qui ont des capacités. Une fois etablis dans d’autres pays, pourquoi voulez vous qu’ils rentrent au pays ? ils se sont créés une nouvelle vie qui leur convient.
            L’epoque ou l’emigré envoyait son salaire au pays est révolue. ceux qui le font encore sont agés et au fil des générations la source se tari. il faut que le roi donne une orientation précise et prenne des mesures fermes envers la fuite des "cerveaux". un pays ne peut pas se developper s’il est asseché de ses richesses humaines par les autres.

            Helas, ce discours ne plait pas a tout le monde... désolé... le dire, vous le dire est tout simplement une preuve d’amitié et pas autre chose. Ne cherchez pas non plus je ne sais quelle arriere pensée... personnellement quand j’ai quelque chose à dire, je le dis clairement, comme par exemple losque je parle de l’Algerie ou je conseille toujours a mes amis de la-bas de ranger leur orgueil sous leur mouchoir dans leur poche et de developper leur pays sans attendre je ne sais quel dû que la France ou je ne sais qui leur devrait


            • Sahtellil Sahtellil 1er juillet 2008 04:03

              Helios,

              Au contraire, je ne vois pas ce qui justifierait de vous excuser. Vous avez pointé du doigt un des problèmes majeurs qui minent le développement des pays tels que le nôtre. Vous avez on ne peut plus raison. Et j’ai tjs apprécié, quoique vous en pensiez et même si je ne suis pas tjs d’accord, vos interventions chaque fois que notre région fait l’objet d’un article.
              Les gens dont vous parlez, j’en connais perso qlq uns. Si la conjoncture était autre que celle présente, ils ne penseraient jamais à aller en quête d’autres horizons. J’ai des amis qui connaissent un couple de médecins prospères qui ont préféré émigrer au Canada. Le mari, co-propriétaire d’une clinique au Maroc, s’est retrouvé au chomage là-bas, sa femme subvenant à leurs besoins alors qu’au pays elle gagnait, exerçant au public, juste l’équivalent de 1000 €. C’est dramatique effectivement, vu ainsi.
              Seulement je me refuse, et heureusement je ne suis pas le seul, à plier devant les interprétations forcément décourageantes des indicateurs qui nous relèguent en queue des divers classements internationaux. Nous avons des challenges immenses à relever, c’est patent, mais je continue à croire en nos chances, malgré l’adversité (principalement endogéne).

              BMD

              PS. Je déplore sincèrement ma réaction excessivement vive à un certain post qui n’a pas eu l’heur d’intégrer ma grille personnelle de vision des choses. Remember ?


            • HELIOS HELIOS 1er juillet 2008 10:49

              ...merci d’avoir répondu.
              J’ai vecu plus de 2 ans au Maroc, impossible pour si peu de tout savoir, mais suffisant pour en avoir une certaine perception, surtout quand on est au contact des acteurs economiques.

              Si vous lisez bien je ne remets pas en cause les chiffres marocains, je remets en cause l’ensemble des chiffres qui arrivent au classement. Evidement, vous allez me dire, peu importe le critère et sa metrique... oui, mais a condition que tous les pays aient la même, ce qui est loin d’être le cas. A mon avis, et en verifiant bien les niveaux d’activités de votre pays, dont par exemple la formation, je constate que le Maroc n’a rien a envier a ses voisins ni avec beaucoup d’autres pays.

              Cela dit, nous sommes sur un forum "citoyen" d’echange d’idées. Je ne vous en veux pas si vous n’êtes pas de mon avis sur tel ou tel point et ce serait même anormal que vous n’oeuvriez pas pour defendre les votres. Souffrez neanmoins que je defende les mienne (tiens une phrase presque connue...) 
              Je m’efforce et je me contrains parfois a ne pas emettre d’opinions blessantes, mais vous savez, quelquefois l’affectif, la passion etc.... font deborder et exagerer les sentiments et leurs expressions.

              Tous ceux qui parfois deversent leur mauvaise bile devraient penser qu’Agoravox n’est pas un media universel, mais seulement un support occidental, europeen et francophone (probablement tres français) et donc que ses intervenants expriment leur "occidentalité", leur "européenitude" et leurs sensibilité française differentes de ceux qui ont été élevé dans des cultures lointaines. Nous avons vu dans l’article sur l’Iran la dérive de propos que les uns ou les autres affichaient.
              Donc, a ce titre on ne doit pas en vouloir de la position de ceux qui defendent par Agoravox interposé leur milieu et leur histoire vieille de plus de 2000 ans (ce qui ne remets pas en cause les autres).
              Il est juste nécessaire de leur rappeler l’elementaire retenue de la bonne education que l’on doit a un espace public d’echange.

              Je vous ecris ça, mais je ne suis pas vraiment satisfait de ce paragraphe car j’ai peur que vous l’interpretiez comme un support inconditionnel a la position dogmatique de certains. l’ecrit est difficile ! Je cherche seulement a exprimer qu’on ne va pas, par exemple au Maroc pour critiquer le roi, on reste reste respectueux dans tous les cas même si on peut exposer son desaccord. De même, sur Agoravox, on ne vient pas critiquer le monde occidental sans un minimum de retenue. La discussion et les arguments sont les bienvenus... au dela du moinssage systèmatique pour lequel j’ai constaté qu’il fonctioonnait quasi automatiquement a l’apparition de certains mots.
              Je ne "vote" pas, en général, et quand je le fais, c’est la plupart des fois pour "plusser" lorsqu’une intervention fait avancer le debat

              Bien, malgrés la feneantise de mes neurones dactyles ce matin, je vous souhaite une bonne journée


            • Sahtellil Sahtellil 1er juillet 2008 19:21

              J’ai envie de répondre mais les miennes de neurones sont dans un état pire aujourd’hui.
              Plus tard peut-être.

              BMD


            • Sahtellil Sahtellil 1er juillet 2008 19:28

              Waw, pas le temps de finir ma phrase que déjà je me chope un -1.
              Lucky Luke serait pas parmi nous des fois. Saperlotte !!!

              BMD


            • Martin D 1er juillet 2008 10:05

              je suis allé visiter Tanger et Tétouan 3 fois avec des amis français d’origine marocaine...j’ai pu noter la corruption des policiers, des notaires, des avocats, des voisins...
              j’ai appris que la TV avait le même journal en +ieurs langues (arabe, français, espagnol, berbère)...dans ce cas-là, comment voulez-vous que votre pays soit unis et ait la volonté de s’en sortir quand il y a plein de divisions...

              c’est pas seulement un pb de votre gouvernants, c’est un pb de votre mentalité désolé de le dire, mais vous êtes restés encore à la culture du dominant-dominé...refusez la corruption, développez l’entraide, soyez solidaires entre vous et unis et vous en sortirez...

              dernier exple : j’ai remarqué que les marocains de rabat par exple, se moquaient des tangérois qui eux-mêmes se moquaient des berbères qui eux-m^mes se moquaient des noirs qui eux-m^mes........

              l’argent ne tombe pas du ciel, il arrive quand le peuple est solidaire et unis....


              • HELIOS HELIOS 1er juillet 2008 10:53

                je trouve plutôt que vos arguements demontrent la dynamique du Maroc et des marocains....
                Quand aux querelles de clochers... oups, pardon, de minarets, il y a les mêmes partout et cela se traduit en général par de l’emulation.

                Pour la corruption... c’est un autre débat qui va bien au dela du Maroc, et qui touche tout le monde, avec neanmoins une implication plus dense vers les cultures orientales. le "on s’arrangera" est le debut du système dont l’ultime aboutissement est la mafia.


              • Sahtellil Sahtellil 1er juillet 2008 19:25

                MartinD,

                Assez sommaire comme résumé de vos visites au Maroc...
                Idem, envie de répondre mais trop crevé...

                BMD


              • kompere 22 juillet 2008 14:03

                >je suis allé visiter Tanger et Tétouan 3 fois avec des amis français d’origine marocaine...j’ai pu noter la
                >corruption des policiers, des notaires, des avocats, des voisins...

                La corruption est hélas désormais profondément inscrite dans notre ADN à un point que je ne vois vraiment pas comment on pourrait l’extirper.

                Parodaxalement certains considérent la corruption comme une forme de charité, ou une forme de pourboire (c’est même l’origine étymologique du terme backchiche) et l’accéptent totalement, on graisse la patte du petit flic "qui le pauvre a une famille à nourrir et qui touche un salaire de misère", c’est presque une "sadaka" ou de la charité en parler local considérent certains. Du coup le flic ne se gêne pas pour la demander, le citoyen ne se gêne pas pour la donner (d’autant plus que cela rend sacrément service parfois vu l’arbitraire et la lenteur de l’administration) et l’Etat ne se gêne pas pour augmenter les salaires des fonctionnaires. C’est un cercle vicieux dont on n’est pas près de sortir.

                Contrairement à ce que beaucoup peuvent penser, la corruption n’est pas toujours à sens unique, elle peut très bien être initiée par la corrupteur pour avoir droit à un papier ou un service auquel il n’a pas forcément droit. C’est donc le problème de tous les marocains et d’une certaine mentalité pas uniquement des agents de l’Etat.

                Reste enfin la grande corruption, elle est souvent invisible mais elle fait le plus de dégâts à l’économie du pays et au moral des citoyens. Ce sont les terrains de l’Etat cédés à prix préférentiels à des amis en contrepartie d’avantages occultes. ce sont les carrières de sable ou de gravier ou encore les licences de pêche ou de transport et autres autorisations diverses cédés aux militaires, notables, politiciens, syndicalistes ou tout ce qui une parcelle de pouvoir pour acheter sa docilité, son silence et son allégence au trône. Ainsi fonctionne le Makhzen, un système
                occulte et immémorial renforcé par Hassan II. Une façon de gouverner faite  d’allégeances de distribution de richesses et de pouvoir qui constitue le fondement même de la monarchie marocaine.

                Difficile d’ôter ces pilliers sans que l’ensemble de l’édificie ne s’écroule.

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