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Accueil du site > Tribune Libre > Marx, l’augmentation des salaires et l’abolition du (...)

Marx, l’augmentation des salaires et l’abolition du salariat

Nous publions aujourd'hui, après d'autres écrits, une partie des conférences données par Marx devant le Conseil Général de l'Association Internationale des Travailleurs (AIT) les 20 et 27 juin 1865 en réponse à John Weston, membre influent de l'AIT et représentant des travailleurs anglais (1). Weston affirmait qu'une augmentation générale des salaires ne pouvait améliorer la situation des salariés. Selon lui, toute augmentation du niveau des salaires se traduirait par une hausse du prix moyen des marchandises et par conséquent le pouvoir d'achat des travailleurs resterait le même. Une hausse générale du taux du salaire, précise-t-il, n'a donc aucune utilité pour les ouvriers car "les prix des marchandises sont déterminés ou réglés par les salaires".

Marx tout en réfutant les conceptions de Weston, montre "qu'une hausse générale des salaires entraînerait une baisse générale du taux du profit, mais qu'elle serait sans effet sur les prix moyens des marchandises".

La théorie de Weston et des économistes bourgeois constituait et constitue encore aujourd'hui non seulement une arme efficace entre les mains des patrons contre les ouvriers, mais aussi une justification théorique de leur exploitation. Elle correspond aux intérêts des capitalistes dont l'une des priorités reste la compression des salaires.

Macron serviteur zélé de la classe dominante refuse obstinément d'augmenter les salaires. La loi sur le pouvoir d'achat du 16 août 2022 en est un exemple éloquent. De son côté, le patron des patrons, Geoffroy Roux de Bézieux va dans le même sens en affirmant qu' "une augmentation des salaires, c'est aussi une augmentation des prix". Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, tient lui aussi le même discours.

La réfutation par Marx des conceptions de Weston est non seulement très acuelle, mais constitue aussi une véritable arme entre les mains de la classe ouvrière éclairée face aux attaques quotidiennes des exploiteurs capitalistes. "La tendance générale de la production capitaliste, écrivait Marx, n'est pas d'élever le niveau moyen des salaires, mais de l'abaisser, c'est-à-dire de ramener, plus ou moins, la valeur du travail à sa limite la plus basse".

Mais au-delà du combat pour arracher aux capitalistes des hausses de salaires, Marx incite les travailleurs non seulement à combattre les conséquences inévitables du système, mais surtout à s'attaquer en même temps au régime du salariat qui lui est lié : "Les trade-unions agissent utilement en tant que centres de résistance aux empiétements du capital. Elles manquent en partie leur but dès qu'elles font un emploi peu judicieux de leur puissance. Elles manquent entièrement leur but dès qu'elles se bornent à une guerre d'escarmouches contre les effets du régime existant, au lieu de travailler en même temps à sa transformation et de se servir de leur force organisée comme d'un levier pour l'émancipation définitive de la classe travailleuse, c'est-à-dire pour l'abolition définitive du salariat".

 

Voici le chapitre 14 des conférences regroupées dans " Salaires, prix et profit" :

 

"La lutte entre le Capital et le Travail et ses résultats"

 

"Après avoir montré que la résistance périodiquement exercée de la part de l'ouvrier contre la réduction des salaires et les efforts qu'il entreprend périodiquement pour obtenir des augmentations de salaires sont inséparablement liés au système du salariat et sont provoqués par le fait même que le travail est assimilé aux marchandises et soumis par conséquent aux lois qui règlent le mouvement général des prix ; après avoir montré, en outre, qu'une hausse générale des salaires entraînerait une baisse générale du taux du profit, mais qu'elle serait sans effet sur les prix moyens des marchandises ou sur leurs valeurs, maintenant il s'agit finalement de savoir jusqu'à quel point, au cours de la lutte continuelle entre le capital et le travail, celui-ci a chance de l'emporter.

Je pourrais répondre de façon générale et vous dire que le prix du marché du travail, de même que celui de toutes les autres marchandises, s'adaptera, à la longue, à sa valeur ; que, par conséquent, en dépit de toute hausse et de toute baisse, et quoi que fasse l'ouvrier, il ne recevra finalement en moyenne que la valeur de son travail, qui se résout dans la valeur de sa force de travail, laquelle est déterminée, à son tour, par la valeur des moyens de subsistance nécessaires à sa conservation et à sa reproduction, et dont la valeur est finalement réglée par la quantité de travail qu'exige leur production.

 

(...) Ces quelques indications suffiront à montrer que le développement même de l'industrie moderne doit nécessairement faire pencher toujours davantage la balance en faveur du capitaliste contre l'ouvrier et que, par conséquent, la tendance générale de la production capitaliste n'est pas d'élever le niveau moyen des salaires, mais de l'abaisser, c'est-à-dire de ramener, plus ou moins, la valeur du travail à sa limite la plus basse. Mais, telle étant la tendance des choses dans ce régime, est-ce à dire que la classe ouvrière doive renoncer à sa résistance contre les atteintes du capital et abandonner ses efforts pour arracher dans les occasions qui se présentent tout ce qui peut apporter une amélioration temporaire à sa situation ? Si elle le faisait, elle se ravalerait à n'être plus qu'une masse informe, écrasée, d'êtres faméliques pour lesquels il n'y aurait plus de salut. Je pense avoir montré que ses luttes pour des salaires normaux sont des incidents inséparables du système du salariat dans son ensemble, que, dans 99 cas sur 100, ses efforts pour relever les salaires ne sont que des tentatives pour maintenir la valeur donnée au travail, et que la nécessité d'en disputer le prix avec le capitaliste est en connexion avec la condition qui l'oblige à se vendre elle-même comme une marchandise. Si la classe ouvrière lâchait pied dans son conflit quotidien avec le capital, elle se priverait certainement elle-même de la possibilité d'entreprendre tel ou tel mouvement de plus grande envergure.

En même temps, et tout à fait en dehors de l'asservissement général qu'implique le régime du salariat, les ouvriers ne doivent pas s'exagérer le résultat final de cette lutte quotidienne. Ils ne doivent pas oublier qu'ils luttent contre les effets et non contre les causes de ces effets, qu'ils ne peuvent que retenir le mouvement descendant, mais non en changer la direction, qu'ils n'appliquent que des palliatifs, mais sans guérir le mal. Ils ne doivent donc pas se laisser absorber exclusivement par les escarmouches inévitables que font naître sans cesse les empiétements ininterrompus du capital ou les variations du marché. Il faut qu'ils comprennent que le régime actuel, avec toutes les misères dont il les accable, engendre en même temps les conditions matérielles et les formes sociales nécessaires pour la transformation économique de la société. Au lieu du mot d'ordre conservateur : "Un salaire équitable pour une journée de travail équitable", ils doivent inscrire sur leur drapeau le mot d'ordre révolutionnaire : "Abolition du salariat".

Après cet exposé très long et, je le crains, bien fatigant, mais qu'il me fallait faire pour traiter de façon satisfaisante mon sujet, je conclurai en proposant d'adopter la résolution suivante :

  1. Une hausse générale du niveau des salaires entraînerait une baisse générale du taux des profits, mais ne toucherait pas en somme au prix des marchandises.

  2. La tendance générale de la production capitaliste n'est pas d'élever le salaire normal moyen, mais de l'abaisser.

  3. Les trade-unions agissent utilement en tant que centres de résistance aux empiétements du capital. Elles manquent en partie leur but dès qu'elles font un emploi peu judicieux de leur puissance. Elles manquent entièrement leur but dès qu'elles se bornent à une guerre d'escarmouches contre les effets du régime existant, au lieu de travailler en même temps à sa transformation et de se servir de leur force organisée comme d'un levier pour l'émancipation définitive de la classe travailleuse, c'est-à-dire pour l'abolition définitive du salariat."

 

Karl Marx, Salaire, prix et profit.

Source : https://www.marxists.org/francais/marx/works/1865/06/km18650626.htm

 

Mohamed Belaali

Le Blog de Mohamed Belaali

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(1) Ces conférences n'ont jamais été publiées du vivant de Marx. C'est sa fille Eleanor qui les a publiées en 1898 sous le titre Vlue, Price and Profit avec une préface d'Edward Aveling.

 


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17 réactions à cet article    


  • Sirius paparazzo 5 janvier 2023 09:30

    Concrètement, comme disait mon voisin du dessus, un certain Vladimir Ilitch Oulianov, que faire ?


    • bouffon(s) du roi bouffon(s) du roi 5 janvier 2023 09:50

      Marx bossait aussi pour Rothschild ^^ et en plus lien familiale par Freud de mémoire, ce qui permettra à l’École de Francfort de savoir « comment penser ds les clous pour les nuls » ^^


      • Sirius paparazzo 5 janvier 2023 10:06

        @bouffon(s) du roi

        "À la solde des États-Unis, de gauche mais anti-soviétique, l’École de Franckfort va donner une nouvelle définition du marxisme, sans lutte de classe et critique de toute forme de domination, et va servir de source pour un grand nombre de formes de critique théorique qui dominent actuellement le marché universitaire dans le monde capitaliste. Par Gabriel Rockhill - 27/06/2022"


      • bouffon(s) du roi bouffon(s) du roi 5 janvier 2023 10:13

        @paparazzo

        ça se tient, surtout si on voit qui finançait le « soviétisme » ^^


      • Sirius paparazzo 5 janvier 2023 10:20

        @bouffon(s) du roi

        ... et le « nazisme » (point Godwin ?) : 

        lien


      • bouffon(s) du roi bouffon(s) du roi 5 janvier 2023 10:32

        @paparazzo
         
        oui aussi ..et pourquoi point godwin ? ça n’empêche pas de parler des « dessous de table mondiaux (et les magouilles afférentes) » qui ont eu lieu et qui continuent encore (exemple flagrant : russie/ukraine) ^^


      • Étirév 5 janvier 2023 11:07

        « Selon lui, toute augmentation du niveau des salaires se traduirait par une hausse du prix moyen des marchandises et par conséquent le pouvoir d’achat des travailleurs resterait le même. » : C’est mêmepire que cela ! Explication :
        Rappelons qu’à côté du rôle des partis politiques totalement soumis aux puissance d’argent, nous trouvons celui, non négligeable, des syndicats, capables de créer une situation conflictuelle permanente pour une grande majorité de la population, proie facile de tout conditionnement et aventure, en les affaiblissant et en les appauvrissant moralement et physiquement, dans un mécanisme pervers de la gestion des contraires, qui fragilise également les TPE/PME, ces énormes réservoirs d’emplois qui subissent, elles aussi, et déjà, les affres de la « crise » pour le plus grand bonheur (et profit) des multinationales.
        En effet, les masses, encadrées dans des organisations guidées par les mêmes mains qui contrôlent les mouvements des capitaux, sont poussées à la grève pour obtenir des augmentations de salaires temporaires, tandis qu’en réalité elles restent victimes de la spirale de l’inflation qui ne leur laisse pas reprendre leur souffle : les avantages des augmentations étant compensés automatiquement par un accroissement des prix, aggravant chaque fois un peu plus leur misère.
        Le Marxisme paraît défendre les travailleurs parce qu’il semble vouloir tout remettre au pouvoir de l’État afin d’assurer une meilleure répartition des biens et des fortunes, alors qu’en réalité son but est, en conquérant les masses ouvrières par la ruse, de tout accumuler entre les mains des « puissances d’argent », dissimulées et camouflées derrière des partis politiques qu’elles contrôlent, qu’ils soient socialistes ou communistes.
        La doctrine du Marxisme rejette le principe aristocratique observé par la nature, et le remplace par la domination du nombre. Autrement dit : Le Règne de la Quantité... et les Signes des Temps.
        NB : Croire que telle ou telle réforme dans le gouvernement des nations peut changer la vie morale de l’homme serait une étrange illusion ; on peut lui donner des progrès matériels, des réformes économiques avantageuses aux masses, on n’atteindra pas les profondeurs de sa vie psychique.
        Or, ce sont les souffrances morales qui rendent l’existence amère.


        • Gilbert Gosseyn Gilbert Gosseyn 6 janvier 2023 15:02

          @Étirév

          Avez-vous jamais lu Marx pour écrire de pareilles idioties ?

          "Le Marxisme paraît défendre les travailleurs parce qu’il semble vouloir tout remettre au pouvoir de l’État afin d’assurer une meilleure répartition des biens et des fortunes, alors qu’en réalité son but est, en conquérant les masses ouvrières par la ruse, de tout accumuler entre les mains des « puissances d’argent », dissimulées et camouflées derrière des partis politiques qu’elles contrôlent, qu’ils soient socialistes ou communistes.
          La doctrine du Marxisme rejette le principe aristocratique observé par la nature, et le remplace par la domination du nombre. Autrement dit : Le Règne de la Quantité... et les Signes des Temps."

          Sur l’état, Engels, Lettre à August Bebel, 1875 :

          « Il conviendrait d’abandonner tout ce bavardage sur l’État, surtout après la Commune, qui n’était plus un État, au sens propre. Les anarchistes nous ont assez jeté à la tête l’État populaire, bien que déjà le livre de Marx contre Proudhon, et puis le Manifeste communiste, disent explicitement qu’avec l’instauration du régime social socialiste, l’État se dissout de lui-même et disparaît. L’État n’étant qu’une institution temporaire dont on est obligé de se servir dans la lutte, dans la révolution, pour réprimer par la force ses adversaires, il est parfaitement absurde de parler d’un État populaire libre : tant que le prolétariat a encore besoin de l’État, ce n’est point pour la liberté, mais pour réprimer ses adversaires. Et le jour où il devient possible de parler de liberté, l’État cesse d’exister comme tel. »

          Sur la nature par Marx lui-même dans Les Manuscrits de 44 :

          « Le communisme, abolition positive de la propriété privée (elle-même aliénation humaine de soi) et par conséquent appropriation réelle de l’essence humaine par l’homme et pour l’homme ; donc retour total de l’homme pour soi en tant qu’homme social, c’est-à-dire humain, retour conscient et qui s’est opéré en conservant toute la richesse du développement antérieur. Ce communisme en tant que naturalisme achevé = humanisme, en tant qu’humanisme achevé = naturalisme ; il est la vraie solution de l’antagonisme entre l’homme et la nature, entre l’homme et l’homme, la vraie solution de la lutte entre existence et essence, entre objectivation et affirmation de soi, entre liberté et nécessité, entre individu et genre. Il est l’énigme résolue de l’histoire et il se connaît comme cette solution… L’essence humaine de la nature n’est là que pour l’homme social ; car c’est seulement dans la société que la nature est pour lui comme lien avec l’homme, comme existence de lui-même pour l’autre et de l’autre pour lui, ainsi que comme élément vital de la réalité humaine ; ce n’est que là qu’elle est pour lui le fondement de sa propre existence humaine. Ce West que là que son existence naturelle est pour lui son existence humaine et que la nature est devenue pour lui l’homme. Donc, la société est l’achèvement de l’unité essentielle de l’homme avec la nature, la vraie résurrection de la nature, le naturalisme accompli de l’homme et l’humanisme accompli de la nature. »


        • chapoutier 5 janvier 2023 11:33

          info aux modérateurs et aux lecteurs d’agoravox

          voilà le parfait exemple du faux article d’un soi-disant nouveau venu dont le seul objectif est d’avoir 5 articles pour pouvoir accéder à la modération et faire ainsi passer ou refuser des articles.

          Adam EJZENBERG vous etes inscrit depuis le 4 janviers, vous avez deux commentaires à votre actif et vous avez 4 autres faux articles en modé tous à l’image de celui-ci , un assemblage de copiés-collés de différents articles.

          qui se cache derriere adam ejzenberg ?

          https://www.agoravox.fr/culture-loisirs/voyages/article/un-week-end-a-prague-que-faire-et-245814


          • chapoutier 5 janvier 2023 13:08

            @Mozart
            alors cher ami tu te sens visé par la fraude


          • jefresi 5 janvier 2023 12:51

            En cet hiver des salaires, un retour aux sources de l’esclavage salarié n’est pas inutile, surtout quand y est évoqué « la valeur donnée » au travail.

            Au fait, c’est quoi le travail ?

            C’est quoi la valeur ?

            C’est quoi la « valeur » du travail.... quand il est « donné » ?


            • I.A. 5 janvier 2023 13:46

              « Une hausse générale des salaires entraîne une hausse générale des prix. »

              Cet axiome démontre que ce sont en partie les mêmes qui décident de l’augmentation des salaires et de celle des prix, puisqu’ils sont en même temps employeurs et producteurs ou distributeurs de biens.

              Marx voulait donc sortir du salariat comme on s’extrait d’un cercle vicieux, non pas intellectuel ou idéologique, mais bien matériel.

              Dans une société plus équilibrée et moins concurrentiellle, une hausse générale des salaires n’entraîne une hausse générale des prix que si cela se sait, se proclame et se diffuse.

              Or tout plein de « petites choses » ne devraient jamais se diffuser, y compris dans les progrès, qu’ils soient scientifiques ou pas...
              Et seule la suppression de certaines « relations de dépendance » permet une telle « discrétion ».

              Au delà d’un socle de confort commun, tout le monde n’a pas besoin des mêmes choses aux mêmes moments.



              • Hervé Hum Hervé Hum 5 janvier 2023 14:21

                Marx s’est totalement fourvoyé sur la notion du salariat, car elle n’est absolument pas liée à celle du capitaliste, mais à celle de l’échange de travail où le capitaliste tire un profit indu et use de la propriété de l’outil de production pour l’exploiter.

                Mais en aucune manière le salariat est lié au capitaliste, c’est une faute de raisonnement qui sert avant tout les intérêts des capitalistes contre ceux de la classe ouvrière. Tout simplement parce qu’il s’agit là d’une injonction contradictoire paralysant tout raisonnement logique.

                En réalité, le salariat est lié à toute société fondée sur la division du travail, que ce soit une société capitaliste ou communiste, ces derniers ne statuant que sur les modalités de redistribution de la richesse produite. Car même sans propriété capitaliste, donc, sur la base de la communauté de l’outil de production il est impératif d’avoir une monnaie d’échange qui n’est autre que la mesure de la valeur du temps de vie dédié à autrui et donc du temps de vie détenu sur autrui.

                L’abolition du salariat dans une société fondée sur la division du travail est dès lors impossible, sauf à précisément abolir l’échange de biens et de service. Après, on peut changer le terme de salariat et de salaire, mais on ne peut pas abolir son principe tant que l’on reste avec une économie fondée sur la division du travail, c’est strictement impossible dans la réalité physique, seulement dans l’imaginaire.

                Bref, le drame pour la classe ouvrière est que ceux qui se prétendent leur élite intellectuelle pour défendre leurs intérêts, basent leur logique sur les fautes de raisonnement de ses pères fondateurs, au grand bonheur des capitalistes.


                • André 6 janvier 2023 10:25

                  @Hervé Hum
                  Marx peut bien s’être trompé mais il est possible que vous n’ayez pas tout compris à sa théorie. 
                  La vraie question est à qui appartient le plus-value produite par les travailleurs. En capitalisme l’ensemble de la plus-value, produit de tous les salariés, est partagé par tous les capitalistes au prorata du capital qu’ils ont investi. Le temps de travail contenu dans les produits de consommation achetés par les salaires est inférieur au temps de travail contenu dans les produits du travail salarié. Tout de suite se pose donc le problème de la réalisation de la plus-value et par conséquent la nécessité impérieuse de l’extension des marchés (guerre commerciale, guerre tout court). Il faut des capitaux gigantesques pour s’emparer d’un marché. Pour cela les capacités de production son développées au delà des capacité d’absorption des marchés (surproduction). Toute production n’est entreprise que si elle peut générer une plus-value au taux de profit moyen. L’automatisation qui tend à raréfier les sources de plus-value contribue à faire baisser le taux de profit moyen mais cette baisse est continuellement contrecarrer en exploitant par exemple les immenses sources de plus-value des pays contre-développés en développant les services etc...


                • Hervé Hum Hervé Hum 6 janvier 2023 13:37

                  @André

                  Le problème, c’est que vous raisonnez sur la base de la logique capitaliste, tout comme Marx et de ce fait, vous êtes incapable de raisonner autrement, faisant que vous ne pouvez pas sortir du modèle capitaliste, seulement en dénoncer les biais, mais sans pouvoir les corriger car toutes les solutions que vous trouverez s’appuieront sur le modèle capitaliste. C’est l’impasse de Marx et cie.

                  En réalité, il faut distinguer les moyens ou outils et l’usage qui en est fait pour atteindre le but recherché.

                  Ainsi, dans une société dont l’économie productive reposant sur la division du travail,, vous n’avez aucun moyen d’abolir le principe du salariat en dehors de l’esclavage et encore, pour la partie manutentionnaire, pour la partie intellectuelle cela ne fonctionne pas ou à la marge. 

                  En modèle communiste, il n’y a de capital que la somme des moyens humains et matériel disponible et exploitable. Cela vaut aussi pour le modèle capitaliste actuel, sauf que ce sont seulement ceux qui disposent de la réserve monétaire et de la propriété immobilière donc de l’outil de production, qui décident de l’usage du capital.

                  En modèle capitaliste, le but de la plus-value et du profit consiste uniquement à permettre l’exploitation du mérite d’autrui à son profit indépendamment de son propre mérite personnel.

                  En modèle communiste il ne s’agit pas de donner à chacun la même chose (l’égalité absolue entraine une inégalité relative), mais selon son mérite personnel à servir l’intérêt général définit par la somme des besoins de chacun dans les limites des contraintes jugés supérieures que sont les droits des générations futures et du respect des autres formes de vies.

                  Le but du capitalisme étant donc de permettre à la minorité la plus vindicative et prédatrice (à la différence des autres animaiu, l’humain ne tue pas sa proie, mais trouve infiniment plus profitable de la faire travailler pour lui, mais le lieu commun est toujours de s’emparer du temps de vie de sa proie, soit en totalité d’un seul coup, soit en partie sur le long terme).

                  Bref, toute plus-value donnant un profit tiré de la propriété privé est une prédation sur autrui, dès lors où elle n’est pas justifié par le mérite personnel où ce dernier est toujours calculé sur la base de la plus-value apporté par la personne mais toujours en relation avec tous les autres.

                  L’intérêt général étant la somme des utilités particulières à l’accomplissement de la volonté générale. Dire que l’intérêt général est la somme des intérêts particuliers revenant à dire qu’il n’existe pas d’intérêt général mais seulement des intérêts particuliers soit convergent, soit divergent ou enfin, indifférent. 


                • Zaouder Touré 7 janvier 2023 10:08

                  @Hervé Hum Il faut lire l’idéologie allemande, Marx y définit le communisme comme l’abolition de la division du travail(plus précisément la subordination à la division dutravail). D’autre part , de façon concrète, le progrès technique détruit la division du travail : chômage, précarité,etc.

                  La suppression de la division du travail, sous nos yeux, est douloureuse parce qu’elle n’est pas reconnu comme loi économique par la société capitaliste-salariale. Cela nécessite une révolution....communiste.


                • Hervé Hum Hervé Hum 9 janvier 2023 14:16

                  @Zaouder Touré

                  le problème n’est pas la division du travail, mais la propriété privé de l’outil de production et de son financement. 

                  Votre commentaire ne répond pas au mien, car selon mon analyse, la révolution communiste n’implique pas la suppression de la division du travail, mais seulement celle de la propriété privé qui n’a de sens en tant que telle que pour permettre l’exploitation du travail d’autrui à son profit exclusif, que ce soit un travail manuel ou intellectuel. Sans ce profit, la propriété privé sur l’outil de production n’a plus aucun sens, tout comme sans la possibilité de tirer un avantage économique et social de son épargne et de ses intérêts, ce dernier perd tout intérêt. Voilà bien pourquoi l’idée de restreindre ou limiter la consommation d’énergie (par exemple) des plus riches ne tient pas, sauf à changer de modèle économique.

                  Mainjtenant, je ne vois pas où dans la société actuelle il y a suppression de la division du travail ? 

                  Tant que l’essentiel de la population continuera à confondre l’outil et la main qui le tient, rien ne pourra changer fondamentalement. Par exemple, une multinationale n’est pas un être, ce n’est qu’un outil qui est une « personne juridique » que dans l’imaginaire des humains mais pas dans la réalité, dans cette dernière, ce sont toujours des êtres humains qui sont les personnes juridique et elles seules, mais faire croire le contraire permet de manipuler d’autant plus facilement les populations. Idem pour l’Etat qui n’existe pas en tant que personne, mais seulement en tant qu’outil aux mains des humains qui ont le contrôle des moyens de coercitions.

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Mohamed Belaali


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