Mélenchon a squeezé Le Pen
Rions un peu, même si la vie politique française est un foutoir innommable.
Oui, Mélenchon a eu la peau de Le Pen.
Il s’y est repris à trois fois. Deux fois il a été dégommé et elle a ricané de ses dents blanches.
Mais la troisième, il l’a chopée et rétamée.
Et elle a eu beau dire : « Recomptons, recomptons les moutons ! », il a tonné de sa voix de stentor, de commandeur éventré deux fois mais qui revient sur les lieux du crime avec cet entêtement qui signe le mec qui en a :« Ton compte est bon ! »
Oh ! De peu !
Il faut dire qu’il était mal, le pauvre, mordu et bouffé de tous les côtés hué, ridiculisé par ces medias qui, quelques mois auparavant, tremblaient quand il faisait les gros yeux.
Mais là, deux défaites.
"Vae victis", comme on disait dans les chaumières de l’empire Romain.
L’humain aime la victoire. Même une victoire dans « Secret story ». On préfère quelqu’un qui réussit en faisant des andouillettes à un Van Gogh qui fait des chefs-d’oeuvre en étant un raté.
C’est la vie. C’est comme ça.
La Lepinette, par exemple, qui fait des études de droit comme Jeannot le fils Sarko,( on lui souhaite qu’elle les finisse plus vite !), on va en parler croyez-le ! Pour dire que c’est absurde de l’avoir élue ! (Mais sa photo va nous changer de Morano et si elle n’y connait rien ce n’est pas grave parce que, quand même, député, ce « métier », on sait ce que c’est. On t’explique sur quel bouton tu dois dire « oui » et c’est tout. C’est ce qu’on appelle « la discipline du groupe . » Donc l’intelligence politique là-dedans, il ne fait pas trop en avoir. Au contraire. Je dirai même que ceux qui réfléchissent sont mal quand on leur dit : « Hé chouchou, ce soir on vote pour les banques ! Tu fais pas chier, tu dis, oui, hein ? » C’est ça le job. Et bien payé. On comprend qu’ils se déchiquètent pour y arriver. Et nous on va voter…
Mais revenons à nos moutons et à notre brave chien de berger Mélenchon, celui qui sauve le troupeau des loups, ses anciens potes.
Oui, ses anciens potes. Il avait vécu avec eux des lunes et des lunes, mais lui, c’était un loup bidon qui aimait les moutons. Pour lui, sa joie c’était d’aider les moutons à franchir les précipices en se faisant caresser par les pauvres bergers immigrés. Parce qu’il croyait au mélange des espèces. Alors que les loups, hou !hou !, ils veulent bouffer de la côtelette. Point barre. Alors il s’était fait mal voir, mordre et tout et tout, et un beau jour il était passé chez les bergers.
Là, on l’appelait Etoile. Etoile du berger. Le bon chien Etoile aux yeux brillants qui avait une voix plus profonde que celle des loups, une voix de miel qui dorait la nuit sombre quand il chantait : « Venez avec moi vers les pâturages qui vous reviennent ! »
Mais ses copains les loups, cette histoire à deux balles du loup qui aime les moutons, ça les faisait bien rigoler jusqu’au jour où ils s’étaient pris un moulon de moutons sur la tête. Là, ils avaient commencé, quand même, à gamberger.
Hé oui ! Les loups sont à nos portes, les amis, et ils veulent nous faire croire qu’ils nous veulent du bien quand ils ne veulent que nos biens ! Leur ADN est made in jungle. Et ce n’est pas parce qu’ils chantent du Gilbert Montagné, les soirs de pleine lune, « on va s’aimer ! », qu’ils ont perdu leurs dents. Surtout qu’ils fréquentent des loups allemands qui ne rigolent pas. Avec des loups US, Israelis et Qataris qui n’ont de ris que dans leur nom ! Avant, les ennemis c’était un pays, maintenant c’est un no man’s land de crapules de haut vol. (Au sens propre.) C’est ça le progrès de la mondialisation. Tout le monde a chopé le virus de l’estomac plus gros que l’épicerie et plus petit qu’une aiguille dans une botte d’étoiles ! Tout le monde devient fourbe et méchant !
Mais pas Etoile !
Il y en a qui disent que Mélenchon est un traître. Non. On en est sûr maintenant. On n’a jamais vu un traître aussi trahi qu’il l’a été. Les traîtres, on les traite mieux que lui ! Ou ils ne trahiraient pas ! Ce serait trop dur !
Comme il s’est fait ratatiner par les vilains loups !
Ils lui ont sauté dessus un soir de pas de lune et ils l’ont à moitié égorgé, le pauvre !
Mais aussi, Etoile chéri, tu n’as compris que tes potes, les loups, sont méchants ? Qu’ils iront même jusqu’à te mettre de l’arsenic, un beau matin, dans ton décaféiné ? Tu n’as pas compris qu’ils ne respectent rien ? Tu veux qu’ils deviennent des chiens de berger qui servent les hommes mais eux, tintin, ils veulent bouffer de la bête. Gratis ! Toutes les bêtes tant qu’il y en aura ! Tous les bergers ! Tous les chiens de berger ! Et quand il n’en restera plus, ils se boufferont entre eux et quand ce sera fini, ce sera une putain de nuit calme sous les étoiles !
Mais là, je suis défaitiste. Mais pas Etoile ! Etoile, même sans pattes il court encore !
Il était à moitié crevé et il est revenu. Il est revenu se traîner du côté des bergeries et il a dit : « Il faut voter Kemel ,ce loup qui est un loup, pour battre une hyène ! Battez la hyène qui se fait bourrer par les loups ! Ils vont vous faire des loups-hyènes ! Et nous on sera conquérants, étant les adversaires, mais pas les ennemis ! » Et il pissait le sang et on ne comprenait rien à ce qu’il disait.
Pauvre Etoile. Qu’est-ce qu’il racontait ? Il était fini. Il n’avait plus de forces. Il n’avait plus assez de langue pour lécher ses plaies, notre beau chien qui courait sur les pentes dangereuses !
D’autant plus qu’il n’y avait pas que les loups PS pour lui faire la peau, la hyène FN et les vautours UMP. Il y avait aussi les chacals PC. Des fourbes. Qui avaient fait semblant de suivre Etoile mais qui, dans l’attaque de la nuit sans lune, eux aussi, lui avaient visé les jugulaires ! Pourtant, comme il les avait aidés les chacals ! Mais chez les chacals il y a aussi des chacaux. Des gens sans foi ni loi qui ne respectent pas l’orthographe des contrats. Et Etoile il avait tout ça sur le dos : les loups, la hyène, les vautours, les chacals et les chacaux !
Tout ça pour défendre des moutons qui couraient dans tous les sens et ne savaient plus où aller.
Etoile !
Pauvre Etoile, notre sublime chien de berger qui s’était fait ratatiner deux fois : aux présidentielles et aux législatives.
Les présidentielles et les législatives, on pourrait comparer ça à des films d’horreur interdits aux moins de cent ans. Parce qu’aucun humain ne devrait regarder ça avant d’être atteint d’Alzheimer !
Les présidentielles, c’est quand on élit quelqu’un qui va représenter la Nation. On devrait tous voter Mère Térésa. Mais non. C’est un tel panier de crabes, que c’est un crabe que l’on élit. Les candidats devraient se serrer dans les bras les uns des autres en disant : « Comme la situation est tragique, on ne va pas en rajouter. On va être honnêtes. » Mais non ! C’est un festival de vacheries et de coups fourrés. Et c’est celui qui est le plus menteur, celui qui dit qu’il est ce qu’il n’est pas, le plus acheté par tous les lobbies intéressés, le plus nourri de votes par des crétins ignares qui croient encore aux anciennes étiquettes, qui gagne. Aucun film d’horreur américain n’accepterait un tel scénario. On dirait : c’est trop. Le public ne va pas y croire.
Mais ce n’est rien à côté des législatives.
C’est là qu’on s’aperçoit que dans la vie il y a toujours pire !
Les législatives, cela fait penser à l’arène du Colisée avec des centaines de gladiateurs dedans au coude à coude, se poignardant dans le dos, se crevant les yeux, s’arrachant la langue… Pas un geste d’honneur, pas une parole sincère, un véritable merdier de traîtres. Avant, on disait : « tous pourris » mais il va falloir trouver une autre formule parce que là « tous pourris », c’est trop gentil.
Mélenchon, notre Etoile, était revenu dans l’arène pour attaquer la hyène et la saigner. Mais il avait dégusté un max. Il avait eu contre lui, tous les Brutus, tous les loups, tous les Machiavel et ils avaient fait un moulon pour l’abattre et on l’avait sorti comme ces grands beaux taureaux qui, quel que soit leur courage, on le sait, sont toujours condamnés.
Et ses ennemis se disaient : « Il a compris, là ! On lui en assez mis ! II va nous foutre la paix, à nous les loups, les hyènes, les vautours et les chacals-chacaux ! Tu as compris Etoile que le ciel n’est pas pour toi ! Ni le paradis qui n’est que fiscal ! Qu’il n’y a pas d’avenir pour les moutons si ce n’est dans nos casseroles ! »
Et ils lui crachaient dessus comme le Christ autrefois (Ah ! Si, je veux encore le comparer au Christ ! Si ! Encore une fois ! Merde ! Liberté de l’auteur !)
Mais non, il n’avait pas compris. C’est un mec qui n’a pas que de la voix. Il sait mettre l’honneur au-dessus du déshonneur.
Et cela s’est passé un soir. Du côté du marché d’Hénin-Beaumont. Il tenait à peine debout, le pauvre Etoile. Plus percé de flèches que Saint Sébastien ! Il s’est caché derrière une boutique de frites et quand la hyène est passée, il lui a sauté dessus, comme jamais personne n’avait osé le faire. Il l’a attrapée par les mollets et elle a couiné et elle a couru mais il l’a rattrapée encore, il lui a bourré la gueule avec ses faux tracts, il l’a rattrapée devant le marchand de merguez et puis, d’un coup de dents, il a coupé sa tête de chef !
Il l’avait eue.
Elle n’entrerait pas à l’Assemblée, radieuse, avec mille photos, mille editos qui la trouveraient merveilleuse ! Elle ne dirait pas sous les ors de la république :« Notre problème, c’est l’immigration ! »
Elle était dans la poussière. En morceaux comme lui.
Car il n’y a pas de victoire sans défaite.
Mais ce n’était pas fini.
Au milieu d’un grand silence, les derniers échos de l’arène devenant peu à peu imperceptibles, dernières chansons de joie, dernières larmes, derniers hurlements, derniers déshonneurs, derniers triomphes qui n’avaient aucune raison d’être car dans le ciel les ptérosaures de la plus grande histoire revenaient, Etoile se dressa et hurla de toute la puissance de sa voix retrouvée :
« A vous les loups ! A vous maintenant ! A vous les chacals ! Je vous ai servi, comme vous m’aviez servi mais cette plaisanterie est finie ! Cette mascarade est terminée ! Si vous êtes les ennemis du peuple, vous serez mes ennemis ! Je vous aurai comme je l’ai eu, elle ! Je reviendrai autant de fois qu’il sera nécessaire ! Méfiez-vous de moi. Car j’ai des millions de dents dans ma bouche et ces dents ont faim de combat légitime, de victoire honorable, de parole sincère ! Si vous trahissez vos engagements, je n’aurai de cesse que vous soyez à terre, comme elle ! Je vous poursuivrai inlassablement, comme elle ! Vous ne nous avez pas voulu dans votre assemblée, orgueilleux et fous qui nous laissez dans la rue avec tous les peuples de la terre ! Combien de temps croyez-vous que cela va durer ? Et surtout ne dites pas merci car sans nous, vous seriez aujourd’hui la France de le Pen et de Sarkozy ! »
Certes les temps étaient durs.
Venaient de grands orages, de grands cyclones, l’effroyable tragédie d’un monde qui mourait dans une nuit d’été, qui ne savait même pas s’il y aurait un aube de plus, une aube qui ne soit pas dorée .
C’est alors qu’un berger s’approcha d’Etoile et lui dit ;
« Ecoute Etoile, tu as fait un bon boulot. J’ai composé un poème pour toi. »
Parce qu’Etoile aimait la poésie. En particulier celle de Victor Hugo.
Alors, Etoile se coucha au pied de ses moutons chéris et se reposant de cette épopée qu’il avait menée jusqu’à l’Olympe de leurs petites vies, il gémit, car il avait encore mal partout.
« Merci, berger, vas-y je t’écoute. »
Lorsque avec ses faux tracts, sortis de têtes bêtes,
Echevelée, livide au milieu des tempêtes,
le Pen eut triomphé sans croire à Jéhovah,
Comme le soir tombait, Mélenchon arriva
Au bas d'une grand marché, dans une grande peine.
Et quand elle le vit, la femme ricana,
Car il était bien loin des Noces de Cana !
Sa couronne d’épines était déjà en place
Et la honte fouettait les hommes de sa race.
« Mélenchon, lui dit-elle avec sa voix de hyène,
Tu es mort par ma main, victime de ma haine,
Et jamais, plus jamais, tu ne seras vainqueur ! »
Mélenchon se taisait et gardait dans son cœur
Ces quelques forces éparses, ces dernières lueurs
Qui font que le courage, non jamais ne se meurt,
Se prépare à l’assaut, non jamais ne s’oublie
Même aux pires malheurs, même aux pires ennuis.
« Ta conscience, dit-il, de ces tracts à jamais
Te fera le reproche. Tu n’auras point de paix.
La justice n’est rien, qui te condamnera,
A côté de ces nuits où toujours tu sauras
Que mentir est l’enfer qui nous ronge en nous-mêmes. »
Et comme elle riait, postillonnant sa haine,
Il lui dit, la quittant : « Conscience est souveraine. »
Et il partit vainqueur car il avait gagné,
N’ayant jamais fraudé pour pouvoir l’emporter.
La conscience, en effet, dont on dit la faiblesse,
Met au fond de nos nuits une grande détresse.
Car le Bien et le Mal sont nos axes de vie.
Personne, qui qu’il soit, jamais ne les oublie.
Sans cesse, la Le Pen fut réveillée dans l’ombre
Par un œil qui cherchait le poison de ses ombres.
Sans cesse, chaque nuit, elle en fut réveillée,
Elle qui se croyait des remords libérée,
Et comme elle fuyait cette honte si sombre
Un jour, dans un tombeau, s’étant caché du nombre,
Et enfin solitaire et enfin libérée
De l’opprobre éternel qui partout la suivait,
Croyant enfin, un jour, échapper à sa peine :
L’œil était dans la tombe et regardait le Pen !
Bien sûr qu’il y a une morale et du courage en politique.
La preuve !
Victoire Go !!!
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