• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > Merci, maman...

Merci, maman...

Je t’écris cette lettre, bien que tu ne sois plus là : un besoin, sans doute, de vaincre l’absence, le manque, le vide que tu as laissé…, un besoin de te parler, de t’adresser ce message car souvent les mots ne sont pas dits au bon moment…

Oui, il t’est arrivé le pire, l’irrémédiable, l’irréversible… un jour de juin, le pire s’est produit. Un coup de fil inhabituel, un matin, et tout a basculé. Au bout du fil, une nouvelle angoissante : « Maman a fait un malaise, elle est à l’hôpital. » C’est ainsi que mon frère m’apprend que maman a été transportée dans un service d’urgences… Les questions se bousculent « Pourquoi ? Que s’est-il passé ? Comment est-ce possible ? Que faut-il faire ? »

Au bout de la route, à cent kilomètres, l’hôpital… l’inquiétude…l‘angoisse …

 Pourtant, me voilà presque rassurée quand j’entends maman sur son lit d’hôpital me raconter en détail d‘un ton ferme ce qui lui est arrivé : le matin de ce jour de juin, elle éprouve mille difficultés pour se lever, à quatre pattes, elle rampe, parvient à descendre lentement l’escalier, rejoint le téléphone et réussit comme par miracle à appeler le médecin de famille…

Je pense alors que maman a fait un simple malaise dû à la fatigue et au souci (mon père était alors lui-même souffrant et venait d’être hospitalisé).

Le récit qu’elle fait des événements est très précis, dense, plein d’intensité : le médecin appelé l’examine, ne comprend pas trop ce qui s’est passé … Maman le rassure, dit qu’elle va mieux : sa fille( ma sœur) doit venir la voir dans l’après midi, inutile de s’inquiéter et le médecin s’en va…

Dès lors, le destin était comme fixé, et l’enchaînement inéluctable se mettait en place. Dans l’après midi : ma sœur voyant la fatigue persistante de maman, décide d’appeler le SAMU : direction, l’hôpital le plus proche mais l’incroyable, l’impensable, l’inadmissible se produit ! l’accès lui est refusé en raison d’un manque de places, on la transporte dans un autre service d’urgences.. Et voilà donc ce que deviennent les urgences des hôpitaux, des lieux d’attente, de transfert, de douleur indicible.. d’angoisse pour les familles… voilà qu’un hôpital, lieu d’accueil, de soin devient un lieu de transit !

Là, après des temps d’attente interminables, les examens se déroulent selon la procédure habituelle : radios, scanners en tout genre. On soupçonne un AVC, accident vasculaire cérébral, mais ce n’est pas certain, hésitation, tergiversation : une radio révèle une tache sur le poumon : on diagnostique alors un cancer,erreur fatale : ce diagnostic interdit de donner à maman tout traitement contre un AVC,on attend, l’interne de service vient des pays de l’est et parle un français approximatif, difficile de communiquer, de toute façon, il est trop tard : un AVC doit être traité immédiatement… il n’est plus temps. Le lendemain, je retrouve maman méconnaissable : la voix, les gestes, la bouche qui se tord, tout a basculé…

Dès lors,on essaie de se révolter, d’avoir des explications sur les atermoiements, les erreurs de l’équipe médicale…C’est peine perdue…

De toute façon, il ne reste plus grand-chose à faire. Que dire ? On nous apprend la terrible, l’indicible nouvelle : maman ne pourra plus marcher, seul un déambulateur pourra l’aider à faire quelques pas…

Alors le monde s'écroule, l'avenir s'assombrit, on appréhende, on côtoie le fauteuil, le handicap, l’hémiplégie, la dépendance, les infirmières, la maison de rééducation pour essayer de retrouver quelques fonctions élémentaires, la maison de retraite assurée pour quelque temps, car de toute façon la maison familiale n’est pas encore aménagée et accessible pour un fauteuil.

Mais ton parcours de courage ne s’arrête pas là, non, c’est un parcours d’exception et de douleur sans fin, sans fond qui s‘ouvre. D’abord juste après la rééducation, une chute et une fracture du col du fémur… viennent briser tes efforts, hospitalisation, puis à nouveau rééducation … Plus tard, cette fois, une fracture du tibia et du péroné te fait endurer mille tourments, et de nouveau les mêmes étapes. Plus tard encore, un tassement de vertèbres,des problèmes cardiaques t'obligent à une nouvelle hospitalisation. Entre temps dans les intervalles, maman, tu as pu réintégrer ta maison aménagée ,ton lieu de vie, tes fleurs, la terrasse, ton jardin, ton petit espace, un peu de bonheur volé au milieu des douleurs des souffrances et des doutes…

 Quel courage a été le tien ! Quel courage pendant ces huit années, clouée sur un fauteuil. Aucune larme, aucune plainte, une volonté acharnée dans les premiers temps de marcher avec le déambulateur ! Quelle leçon merveilleuse et douloureuse de courage, tu nous as donnée ! Je ne sais pas vraiment si nous étions capables de la recevoir, car nos soucis nous empêchaient, sans doute de voir l’essentiel : ton courage éternel et magnifique, ce refus de geindre, de te plaindre,cette envie de nous voir heureux jusqu’au bout… jusqu’à la fin… L’amour des tiens t’a soutenue, t’a portée mais c’est toi qui nous a surtout assistés, qui nous a aidés à supporter l’insupportable, c’est toi qui as fait en sorte de nous épargner toute plainte, toute jérémiade .

Merveilleuse maman, nous te remercions de tout cet amour que tu nous as donné… nous te remercions de tes sourires qui perçaient souvent sous la tristesse, nous te remercions de ta grandeur d’âme, merci pour tout… merci... Merci pour cette leçon de vie et d’espoir que tu as su nous transmettre…


Moyenne des avis sur cet article :  4.07/5   (30 votes)




Réagissez à l'article

52 réactions à cet article    


  • cevennevive cevennevive 17 mai 2012 11:37

    Merci Rosemar,

    J’ai essuyé une larme... Pour mon père, pour ma mère, j’ai eu les mêmes angoisses, les mêmes regrets, la même immense peine...

    Maintenant, à 67 ans, me penchant sur ma jeunesse, je regrette encore parfois les réticences, les révoltes (si minimes pourtant) que j’ai pu avoir envers eux.

    Mais je les ai aimés profondément. Et je suis sûre qu’ils en étaient persuadés.

    Maintenant, pour leur faire honneur, je vis dans leur maison, et de préférence comme ils y ont vécu.

    Cordialement.


    • rosemar rosemar 17 mai 2012 11:43

      Merci cevenvive

      pour ce témoignage :je crois que l’on a du mal à vivre la dépendance des êtres qui nous sont chers...et d’autant plus de mal qu’on éprouve soi même des difficultés ,des soucis dans le travail etc
      La dépendance ,c’est bien un problème de nos sociétés et avec l’allongement de la durée de vie ,ce problème se posera de plus en plus
      Bonne journée

    • rosemar rosemar 17 mai 2012 12:15

      Comment peut on voter contre cet article ??C’est un témoignage sur les défaillances de l’hôpital ,sur le problème de la dépendance...

      Tout le monde peut être concerné un jour par ces difficultés...

      • francesca2 francesca2 17 mai 2012 12:36

        Bonjour Rosemar

        ne prenez pas tellement à coeur les plussages et les moinssages...ça n’a aucun intérêt , strictement aucun, Rosemar .
        Votre article est une belle lettre d’amour à votre maman, le reste n’a pas d’importance.          

      • rosemar rosemar 17 mai 2012 12:43

        Merci francesca 

        pour ce message de soutien ..
        Si certains votent contre cet article,ils devraient au moins justifier leur vote:ils n’osent pas le faire apparemment..
        Très bonne journée

      • lulupipistrelle 17 mai 2012 23:08

        Bonsoir Rosemar,

        Je salue votre initiative et je vous remercie de votre témoignage.

        Merci d’exposer si posément, mais non sans sensibilité, ce drame que nous sommes nombreux à partager.

        Mon père est mort il y a 5 ans, après 11 ans de combat... A chaque étape, il a été victime soit d’une erreur de diagnostic, soit d’une erreur de traitement...et pourtant son gendre et sa belle-fille étaient des médecins spécialistes, ce qui aident quand il faut avoir des RV avec des huiles...

        Oui, les défaillances de notre Service de Santé sont une réalité... On nous commande la résignation... merci de rompre cette loi du silence.

        Avec toute ma sympathie.


      • foufouille foufouille 17 mai 2012 12:40

        « ce refus de geindre, de te plaindre,cette envie de nous voir heureux jusqu’au bout… jusqu’à la fin… »
        si tu te plaint pas, tu auras du mal a avoir des antidouleurs par ton medecin
        nier la maladie est pas une bonne chose


        • rosemar rosemar 17 mai 2012 15:50

          foufouille 

          ma mère a pris beaucoup d’anti douleurs mais elle refusait de se plaindre de son état devant nous pour éviter de nous faire de la peine ,bien sûr...

          Bonne journée

        • lulupipistrelle 17 mai 2012 23:10

          @ Rosemar : c’est la preuve de l’Amour qu’elle vous portait... Ma fille, 5 ans, sous anti-douleur, en réa, avait la même retenue.


        • foufouille foufouille 17 mai 2012 12:43

          pour les hopitaux, faut se renseigner avant
          certains sont a eviter si on veut pas finir au cimetierre


          • rosemar rosemar 17 mai 2012 12:50

            à foufouille 

            Dans l’urgence ,le Samu conduit le malade vers l’hôpital le plus proche...

          • foufouille foufouille 17 mai 2012 13:10

            mais tu peut etre transfere ailleurs, si ca va pas
            vu l’hopital, faut insister
            si tu arrives dans un petit hopital pas equipe pour ton cas et que le medecin est serieux, il le fera
            ex qui dates : un gars s’etait fait ecraser la main, on lui dit qu’on peut rien faire, il a ete dans un centre specialise et s’est fait soigner

            j’en ai connu un autre, il a trop attendu, son appareillage frottait contre sa jambe, gangrene et pied coupe


          • rosemar rosemar 17 mai 2012 16:29

            à foufouille , 

            Pour un AVC ,il faut réagir très vite ,sinon les conséquences sont irréversibles...
            Bonne journée et merci pour tous les commentaires ,foufouille

          • foufouille foufouille 17 mai 2012 13:16

            j’ai un ami qui est mort il y a peu de temps pour les memes raisons
            il avait des problemes mais voyait des mauvais medecins
            donc urgence vers l’hopital le plus mauvais, « cancer » puis cimetierre


            • Pie 3,14 17 mai 2012 14:00

              Le problème est que mauvais ou bon hôpital, cela ne veut pas dire grand chose car on peut très bien soigné ou très mal dans le même hôpital.

              Une amie infirmière m’expliquait qu’en moyenne un malade sur quatre était mal pris en charge. Cela n’a pas toujours des conséquences dramatiques mais parfois si.

              Les raisons sont multiples, il y a certes la qualité des soignants, l’organisation plus ou moins efficace des services mais surtout, il y a le manque de moyens qui impose des cadences délirantes et l’impossibilité de consacrer du temps aux patients.

              J’ai vu un proche faire un infarctus dans sa chambre d’hôpital, devant sa famille qui ne comprenait pas. Il y avait deux infirmières pour tout un service qui galopaient dans les couloirs sans avoir une minute à elles. Il a fallu six heures et les plaintes insistantes de la famille pour que l’une des infirmières se rende compte que quelque chose n’allait pas. C’était un jour férié, il n’y avait pas de médecin dans le service, le malade est mort trois semaines plus tard des suites de son infarctus.


            • foufouille foufouille 17 mai 2012 14:02

              ouais des fois, ca depend des services
              mais si on te dit que c’est dans la tete, faut aller ailleurs


            • Pie 3,14 17 mai 2012 14:06

              « On peut être très bien soigné ou très mal », pardon pour la coquille.


            • rosemar rosemar 17 mai 2012 15:55

              Bonjour Pie 3,14


              L’hôpital manque de moyens de:personnels et de matériel:c’est effrayant :ma mère a été hospitalisée pendant 3 semaines sur un lit qui n’était pas adapté pour une personne handicapée.....résultat:des nécroses :son séjour à l’hôpital lui a valu de nouveaux ennuis..

            • foufouille foufouille 17 mai 2012 17:18

              un matelas a air coutes rien car pris en charge par la secu a 100%
              la, ils le font expres


            • Pie 3,14 17 mai 2012 17:28

              Une collègue dont la mère âgée vient d’être hospitalisée dans un établissement de la région parisienne racontait que les malades devaient venir avec leur couverture car l’hôpital n’en fournissait plus.
              Au CHU de Caen, les infirmiers d’un service sont allés acheter eux mêmes des couverts avec leur argent, exaspérés d’en attendre depuis des mois sans rien voir venir.

              Plus que tout, c’est le manque de personnel et donc de temps à consacrer aux malades que déplorent les professionnels.


            • lulupipistrelle 18 mai 2012 01:04

              Foufouille a raison. Et ces matelats anti-escarres peuvent se louer à n’importe quel moment : le commercial de la boîte s’est déplacé un jour de Noël pour ma fille.


            • rosemar rosemar 17 mai 2012 16:00

              Bonjour juluch

              Merci pour ce témoignage...Je connais aussi les maisons de retraite :j’en ai visité plusieurs :un monde à part ,un univers de détresse où beaucoup de gens souffrent ...C’est terrifiant ...et même les maisons de retraite les plus huppées m’ont donné l’impression de ghettos ...
              C’est pourquoi ,j’étais soulagée quand maman a pu retrouver sa maison...

            • La râleuse La râleuse 17 mai 2012 13:52

              Bonjour Rosemar,

              J’ai perdu ma mère il y a 33 ans et chaque jour je sens sa présence près de moi.
              C’était ma maman, mon amie, ma confidente. C’était l’irremplaçable qui a fait de moi la femme que je suis ; pas exempte de défaut (tant s’en faut) mais bien dans sa peau.
              Et maman, moi-même, maintenant d’un fils adulte je l’admire d’autant plus que je n’ai pas su donner à ce fils la moitié de ce que ma mère m’a apporté.
              Elle est morte à l’hôpital d’une maladie rénale après avoir été soignée pendant trop longtemps par un médecin incompétent qui s’entêtait à diagnostiquer des problèmes cardiaques. 
              Ceci pour vous dire combien je compatis à votre douleur, Chère Rosemar.

              Mais je ne saurais critiquer le corps médical (j’ai été patiente de médecins dont je n’ai eu qu’à me louer pour leur accompagnement tant sur le plan médical que sur le plan psychologique) pas plus que je ne saurais critiquer les hôpitaux et les services des urgences. Ils ne sont pas responsables des manquements et le personnel soignant (français et étranger) est admirable.

              Le grand fautif, le coupable, il faut le chercher chez les politiciens qui votent les budgets alloués aux centres de soins.

              Cordialement,


              • foufouille foufouille 17 mai 2012 14:00

                je connais des hopitaux sans probleme de budget
                on te forces juste a rester plus longtemps
                mais le nombres d’erreurs, vaut mieux eviter


              • rosemar rosemar 17 mai 2012 16:07

                Bonjour La râleuse

                J’ai cette même impression de présence même si je ne suis pas vraiment croyante..
                Pour moi aussi maman était une confidente irremplaçable...

                Quant aux hôpitaux ,je pense qu’ils souffrent d’un manque criant de moyens:ils sont débordés...saturés ,le matériel fait défaut parfois ...Souvent le personnel n’est pas en cause mais il faut aller vite et forcément les malades en supportent les conséquences...
                MERCI pour ce témoignage

              • rosemar rosemar 17 mai 2012 16:09

                MERCI ursulin,

                pour ce message d’amour ,oui les mères sont exceptionnelles et nous leur devons beaucoup ...

              • Massaliote 17 mai 2012 16:57

                ROSEMAR, j’ai été très émue par votre article. Je comprends votre douleur. Mais comme toutes les mères elle vous a tant donné que sa présence même invisible avec les yeux ne peut être effacée.

                En ce qui concerne les hôpitaux publics, j’ai constaté depuis 8 ans (ma mère étant atteinte d’une très grave maladie) la dégradation des services, due au manque criant de moyens. Le but avéré étant de privilégier les « hôpitaux » privés.

                Mais j’ai découvert aussi de la part de certains soignants, minoritaires heureusement, une sorte de mépris pour les personnes âgées. Forcément gâteuses, ou incontinentes, ou tout simplement considérées d’emblée comme des « emmerdeuses ». On ne soigne pas une personne âgée comme un autre malade pour certains. Sans parler d’acharnement thérapeutique, on ne donne pas toujours au patient âgé tous les soins nécessaires.On ne lui accorde pas autant d’attention. S’adresser à la personne accompagnante pour demander les symptômes ou le détail du traitement suivi,comme si le patient était un chien tenu en laisse, est une grande constante.

                Pour les moinssages, il faut tenir compte des imbéciles. smiley


              • rosemar rosemar 17 mai 2012 17:06

                Merci Massaliote 

                pour ce témoignage sur les hôpitaux ...je pense aussi que l’on assiste parfois à un rejet des personnages âgées ,c’est là aussi peut être une maladie de nos sociétés:on cache les personnes âgées ,on les met dans des maisons de retraite ,à part..(parfois ,c’est vrai ,on ne peut pas faire autrement)
                Tout mon soutien et ma sympathie pour votre maman malade...

              • BOBW BOBW 17 mai 2012 21:12

                Des imbéciles : pire, quels que soient nos avis ou nous positions politiques, moinsser un tel article , c’est monstrueux ce manque d’humanisme. smiley


              • Pierre-Marie Baty 17 mai 2012 16:12

                Bonjour Rosemar,

                Je vous présente toute ma sympathie.

                N’ayez pas peur de penser que votre maman a reçu votre lettre. J’en suis sûr.


                • rosemar rosemar 17 mai 2012 16:20

                  Merci Pierre-Marie pour ce message de sympathie... plein de réconfort ...




                • Constant danslayreur 17 mai 2012 17:46

                  C’est très séduisant comme idée, mais non, la mère de Rosemar ne recevra pas son message, par contre Rosemar peut donner aux pauvres au nom de sa maman sans qu’aucun autre bipède le sache. Et alors là oui, sa maman devrait en être … avisée.

                  Une histoire vraie,

                  Durant la décennie noire du terrorisme en Algérie, un officier algérien était en voiture avec sa femme (qui était à l’arrière) et son jeune homme de fils qui conduisait.

                  Arrivés à une embuscade, ils ont essuyé des rafales d’armes automatiques de toutes parts.

                  L’officier et sa femme sont morts, le fils au volant s’en est sorti sans une égratignure... normal… alors que toute autre créature humaine ou pas, aurait d’abord eu un réflexe de survie, elle s’était littéralement jetée sur lui pour lui servir de gilet pare-balles.


                • rosemar rosemar 17 mai 2012 18:25

                  Bonjour Contant

                  Je ne comprends pas bien votre raisonnement de début...
                  Merci en tout cas pour la petite histoire qui en dit long sur le dévouement des mères...

                • gordon71 gordon71 17 mai 2012 16:31

                  rosemar salut 


                  on n’en a qu’une, d’elle et des premiers instants dépend les sens de notre vie 
                  ce sont elles qui nous apprennent à nous aimer et donc à aimer 
                   merci de rendre hommage à ces héroïnes modernes

                  pas facile d’être mère, pas plus hier qu’aujourd’hui 

                  l’hommage du regretté Freddy à sa « maman »


                  • rosemar rosemar 17 mai 2012 16:39

                    Merci gordon

                    pour cette superbe chanson de Freddy:j’adore la mélodie ...merci pour ce cadeau
                     Bonne journée 

                  • gordon71 gordon71 17 mai 2012 22:03

                    rosemar 


                    c’est autre chose mais pas tant que çà 

                    à la mort de mon père en faisant retour sur le bout de chemin que j’avais fait avec cet être silencieux et que je ne connaissais pas finalement, j’ai pris conscience que je portai une petite parcelle de lui même, ben oui la petite cellule c’est bien un morceau de lui qui vit en moi

                    cela m’ a réjoui, et je me dis souvent que je n’ai jamais autant communiqué avec lui, que depuis ce jour où il s’est endormi dans mes bras.

                  • Richard Schneider Richard Schneider 17 mai 2012 16:56

                    Très beau témoignage. 

                    Il me force à un retour en arrière de plus de quinze ans ...

                    • rosemar rosemar 17 mai 2012 17:42

                      Bonjour Richard

                      Tous ceux qui ont perdu des proches ressentent souvent les mêmes angoisses ,les mêmes douleurs...parfois les mêmes regrets ...

                    • brieli67 17 mai 2012 20:06

                      Espérons que dans un avenir proche il sera possible par des structures publiques ou privées comme l’ HAD

                      de s’occuper de ses parents à son:leur domicile. moyens conséquents et années sabbatiques

                      mais faut pas rêver ! les intérêts $$$$$ en jeu sont énormes.

                      un exemple parmi d’autres. 

                      Médecin dans une annexe « urgences des petits vieux » d’un hôpital psychiatrique. deux vacations par semaine. Parmi les arrivants, je pouvais sélectionner le/la malade pour une prise en charge plus complète avec retour au domicile dans les 4 semaines. Un peu de joies dans ce monde de M....

                      En cinq ans , à trois reprises, même coup : 

                      z’avez pas compris qu’on a déposé notre p/mère chez vous pour ses derniers jours ? D’ailleurs , nous ne pouvons la/le reprendre chez nous : plus de lit plus d’armoire.... sa chambre est squattée par sa petite fille et son copain...

                      comptes en banques ? Notaire ?? Assurance -vie ? tout est superflu !


                      • foufouille foufouille 17 mai 2012 20:10

                        ce sont des futurs candidats a l’euthanasie
                        tu as aussi la maison de retraite mouroir ?


                      • brieli67 17 mai 2012 21:46

                        pardon ? 

                        fidèle au poste pour larguer ses pétards mouillés ! Môssieu Froufoufou


                      • foufouille foufouille 17 mai 2012 22:57

                        je vis pas en belgique
                        alors je pose la question


                      • rosemar rosemar 18 mai 2012 00:26

                        Bonsoir brieli

                        oui ,le domicile vaut mieux que toutes les maisons de retraite...

                      • Annie 17 mai 2012 21:50

                        Bonsoir Rosemar,
                        Je ne veux pas particulièrement aller à contre-courant, mais il est vrai que la colère devant la souffrance ou la mort d’un être cher trouve son exutoire dans la recherche de coupables. La médecine est un art imparfait et quand bien même il est important de réagir rapidement face à un AVC, il n’y a absolument aucune garantie que cette rapidité d’intervention aurait fait une différence.
                        Mon père a eu un AVC à l’âge de 63 ans et est resté paralysé pendant 12 ans. Il aurait pu bénéficier d’une kinésithérapie intensive après cela, mais les places étaient rares et la priorité a été donné à un jeune de 25 ans. C’est injuste, mais j’imagine que j’aurai fait le même choix si cela n’avait pas été mon père. Il est déjà difficile de perdre ses parents sans avoir à se débattre avec des problèmes moraux et de rationalisation des soins. La seule chose que l’on puisse faire au bout du compte est de faire ce que vous avez fait, rendre hommage à votre mère, et lui dire combien vous l’aimiez. Le reste malheureusement ne dépend pas de vous. Ne vous laissez pas empoisonner la vie par des « si » et des regrets.


                        • rosemar rosemar 17 mai 2012 22:00

                          Bonsoir Annie 

                          Merci pour ce témoignage ....chaque cas est différent et il est difficile parfois d’admettre certains manques de l’hôpital:manque de personnel,de matériel...On se sent souvent impuissant quand on rentre à l’hôpital...et quand un proche est concerné ,on a de toute façon du mal à accepter les erreurs ,les oublis ...C’est comme cela que je le ressens...
                          Mais je n’ai pas de regrets ...simplement parfois un peu d’impatience de ma part...

                          Très bonne soirée

                        • Annie 17 mai 2012 22:08

                          Rosemar,
                          Je me dois de vous répondre parce qu’il m’a fallu plus de 10 ans avant d’arriver à une certaine sagesse. Mais votre dernier commentaire m’a rappelé la colère et le sentiment d’impuissance que j’ai pu ressentir face à la déshumanisation du milieu hospitalier, et les batailles quotidiennes pour obtenir des soins minimum pour mon père, parfois par manque de personnel et parfois par manque d’humanité.


                        • njama njama 17 mai 2012 23:54

                          C’est très touchant Rosemar.
                          Je suis ému ...

                          et ça m’a a fait penser à cette chanson

                          « Avant qu’elle parte »
                          [...]
                          Et même quand tout le monde est contre toi
                          Elle reste ta meilleure amie
                          T’aimerais lui dire ce qu’elle représente pour toi
                          Avant qu’elle ne perde la vie
                          Mais tu n’oses pas, tu n’oses pas, tu n’oses pas lui dire
                          Mais tu n’oses pas, tu n’oses pas, tu n’oses pas lui dire
                          ...
                          Quand ta mère t’appelle tu veux vite raccrocher
                          Devant tes potes tu lui tiens tête tu veux lui donner des leçons
                          Mais t’oublies que cette tête elle l’a tenue quand elle te donnait le sein
                          Crois-moi sur paroles on peut remplacer des poumons mais surement pas une daronne
                          T’as habité en elle, t’as habité sous son toit
                          C’est la seule personne qui prie pour quitter ce monde avant toi
                          ...

                          Simplement te serrer dans mes bras
                          Te serrer très fort te dire je t’aime une dernière fois
                          Repose en paix
                          Pour nous t’as donné corps et âme
                          Si j’ai plus d’encre tant pis je continuerai avec mes larmes
                          Aujourd’hui Maman n’est plus là
                          Je suis tombé de haut mais je pourrai pas tomber plus bas
                          Poto fais pas l’enfant de la DASS
                          Si t’en a une fais lui plaisir dis-lui que tu l’aimes avant qu’elle parte

                          À tous ceux qui ont encore une mère
                          Même si la mort n’arrête pas l’amour
                          Dîtes-leur que vous les aimez
                          Avant qu’elles partent

                          http://www.youtube.com/watch?v=qQYGKRe_f_c&feature=related


                          • rosemar rosemar 18 mai 2012 00:22

                            bonsoir njama 

                            La chanson est superbe dans ses paroles :le rap est plein de surprises et de poésie..

                            Merci pour ce cadeau

                          • njama njama 18 mai 2012 02:07

                            Des chansons sur les mamans j’adore. Dans quelle langue ne sont-elles pas chantées ?

                            Allez une autre, qui parle aussi de séparation, que j’aime beaucoup, rien n’est trop beau quand on les évoque.
                            J’espère qu’elle te plaira aussi.
                            Elle est tirée d’un poème de Mahmoud Darwich, Oummi « A ma mère », interprétée par Marcel Khalifé, qui est non seulement un des plus grands joueur de oud, mais aussi un grand troubadour dont le chant est très vibrant ...
                            je mets la traduc, parce qu’avec l’arabe ...
                            Le texte est d’une extrême tendresse, évoquant avec très profonde nostalgie l’image de la mère (... un peu associée métaphoriquement à celle de la patrie « Mère-Terre », ... nostalgie commune à ceux dont le pays est occupé et qui sont condamnés à l’exil et à l’errance. Mahmoud Darwich a passé trente ans de vie en exil)

                            A ma mère
                            J’ai la nostalgie du pain de ma mère,
                            Du café de ma mère,
                            Des caresses de ma mère...
                            Et l’enfance grandit en moi,
                            Jour après jour,
                            Et je chéris ma vie, car
                            Si je mourais,
                            J’aurais honte des larmes de ma mère !

                            Fais de moi, si je rentre un jour,
                            Une ombrelle pour tes paupières.
                            Recouvre mes os de cette herbe
                            Baptisée sous tes talons innocents.
                            Attache-moi
                            Avec une mèche de tes cheveux,
                            Un fil qui pend à l’ourlet de ta robe...
                            Et je serai, peut-être, un dieu,
                            Peut-être un dieu,
                            Si j’effleurais ton cœur !
                            Si je rentre, enfouis-moi,
                            Bûche, dans ton âtre.
                            Et suspends-moi,
                            Corde à linge, sur le toit de ta maison.
                            Je ne tiens pas debout
                            Sans ta prière du jour.
                            J’ai vieilli. Ramène les étoiles de l’enfance
                            Et je partagerai avec les petits des oiseaux,
                            Le chemin du retour ...
                            Au nid de ton attente !

                            http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=D84aayk1dpU


                          • rosemar rosemar 18 mai 2012 08:28

                            Magnifique poème que je découvre ,njama, une mélodie pleine de douceur...

                            Très bonne journée

                          • BOBW BOBW 18 mai 2012 09:27

                            Un joli poème de Maurice CAREME que mes élèves,antan aimaient beaucoup :

                             Tu es belle, ma mère

                             Tu es belle, ma mère,

                            Comme un pain de froment

                            Et dans tes yeux d’enfant,

                            Le monde tient à l’aise

                             

                            Ta chanson est pareille

                            Au bouleau argenté

                            Que le matin couronne

                            D’un murmure d’abeilles.

                             

                            Tu sens bon la lavande,

                            La cannelle et le lait ;

                            Ton coeur candide et frais

                            Parfume la maison

                             

                            Et l’automne est si doux

                            Autour de tes cheveux

                            Que les derniers coucous

                            Viennent te dire adieu.

                             

                             Maurice Carème

                             (« Mère »)


Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON







Palmarès