Mise au point suite à l’article de jeudi « Exégèse scientifique du Coran »
Afin d'éviter tout malentendu concernant mon commentaire du 17/02 à 12H17, je tiens à préciser que, même si je ne les suis pas dans un certain nombre de leurs orientations, je m'incline avec respect en constatant la somme de travail, la grande érudition et la passion pour la recherche de MM. Bruno Bonnet Eymard et Edouard-Marie Gallez. En ce qui concerne les quelques articles que j'ai publiés, je tiens à rappeller que mon approche du sujet n'est pas théologique mais spécifiquement militaire. Les premiers musulmans ont mené un combat. Dans la limite de mes compétences et dans le champ restreint de mes hypothèses, c'est ce combat que j'ai essayé de comprendre.
Nous vivons aujourd'hui dans un univers de connaissances tout autre. Le ciel, la terre, l'espace, la vie, tout cela a profondément changé par rapport à la vision qu'on pouvait en avoir, il y a 14 siècles. Une chose demeure : le sentiment qu'il faut parfois changer son système de pensée. C'est ce que certains penseurs essaient aujourd'hui d'expliquer pour que notre humanité puisse continuer sa route dans l'harmonie, j'oserais dire "divine".
Or, que nous révèlent les évangiles au début de notre ère sinon la recherche d'un système de pensée par un courant qui se considérait alors, dans l'empire romain, comme réformateur ou porteur de renouveau ? Saint Paul est très clair sur ce point quand il explique qu'il faut dépasser la Loi pour suivre "l'Homme".
Il semble qu'il se soit passé un peu la même chose dans les communautés d'Orient après le concile de Nicée de 325 qui avait forcément laissé des traces parmi les perdants. 245 ans, c'est un temps plus que suffisant pour qu'une opposition intellectuelle se structure et passe à l'acte, l'idée principale étant le retour au Dieu d'Abraham, la condamnation du culte des idoles et le refus que Dieu ait pu avoir un fils.
Mon hypothèse est que ce mouvement a porté le combat, ou l'a soutenu, sur le champ de bataille de l'Arabie.
Mahomet apparait dans le cours de l’histoire, à La Mecque, vers l’an 578. Neuf ans plus tard, son oncle, qui fait du commerce avec la Syrie, accepte de l’emmener avec lui. La caravane fait étape à Bosra, cité chargée d’histoire, plus précisément au monastère de Ba’hirâ. C’est là qu’un moine (des moines) découvre sur le corps de l’enfant le sceau de la prophétie.
Quel était le nom de ce monastère ? Je fais l’hypothèse logique que le monastère de Ba’hirâ portait le nom de Gabriel. Gabriel, c’est en effet le nom du grand archange préféré des Esséniens. C’est lui qui prophétise dans le livre de Daniel, au temps de l’exil. C’est lui qui fait l’annonce à Marie. Il est le héraut qui, la nuit, se fait voir dans sa constellation céleste, mais il est aussi, sur terre, dans l’esprit des communautés monastiques qui portent son nom. Sur les murs aujourd’hui écroulés du monastère de Ba’hirâ, se trouvait-il une fresque qui le représentait ? C’est probable.
Ma deuxième hypothèse serait que le Coran pourrait être l'archive unique et sans pareille laissée à la postérité par ceux qui ont mené ce combat.
Dans mon raisonnement, j'exclus l'idée d'une longue gestation, même si j'admets que le texte originel ait pu être mal compris ou modifié. Sachant, par ailleurs, qu'il existait un conseil musulman, le simple bon sens m'amène à penser qu'il se réunissait lorsqu'il s'agissait de prendre de graves décisions. On sait que c'est Omar qui avait la meilleure inspiration. Le simple bon sens m'amène ensuite à penser qu'il était demandé au scribe de consigner par écrit la décision prise après délibération, ou l'enseignement donné, et de l'archiver dans le Livre devenu désormais saint pour les générations futures.
J'en déduis que si l'ordre des sourates n'avait pas été modifié après la mort du Prophète, ce Livre aurait été pour nous un précieux historique. Ainsi auraient pu s'expliquer les versets concernant les Juifs de Médine, favorables au début, hostiles ensuite.
Ce n'est évidemment pas dans mon intention de me livrer à une éxégèse des textes coraniques ; je n'en ai ni les compétences, ni le désir. Je me limiterai seulement, pour appuyer mes dires, à la sourate "les conjurés".
Ồ vous, femmes du Prophète, vous n’êtes pas comme les autres femmes !
Cette phrase correspond au début du verset 32 de la sourate XXXIII de mon exemplaire du Coran. Mahomet y rappelle la situation des musulmans au moment de la guerre du fossé. Ses adversaires qui détenaient le pouvoir à la Mecque avaient mis sur pied une très importante coalition en ralliant à leur cause des chefs de tribus victimes du blocus que Médine exerçait sur les voies du commerce. En outre, une partie de la population médinoise, qui avait à se plaindre des avantages que le Prophète donnait aux musulmans immigrés, commençait à le lâcher plus ou moins "hypocritement". Certains semblaient même souhaiter la victoire des Mecquois qui les aurait délivré de Mahomet. Face à tous ces conjurés, Mahomet avait alors appelé l’ensemble des musulmans à l’union sacrée, ceux qui étaient venus à Médine et ceux qui se trouvaient encore à la Mecque. Car cette sourate est un véritable appel que Mahomet adresse à ses partisans, où qu’ils soient. Il leur demande de croire toujours en lui, d’agir mais tout en les mettant en garde contre les opérations "hypocrites" de l’adversaire. C’est une véritable guerre psychologique que Mahomet peut perdre ou gagner, une guerre où les combattants de l’ombre jouent un rôle important.... d’où l’évocation symbolique de voiles. Il s’agit, bien entendu, d'une hypothèse. Je comprends qu’on puisse ne pas être d’accord, mais alors, qu’on m’explique ce que viennent faire ces femmes du Prophète avec leurs voiles dans une sourate qui n’a pour objet que d’appeler des populations à soutenir des combattants défaillants face à des conjurés de toutes sortes qui menaçaient de les écraser ? Dans mon article http://www.agoravox.fr/actualites/religions/article/les-femmes-de-mahomet-et-leurs-50418, j'ai fait l'hypothèse que ces femmes pouvaient être, en réalité, des populations que Mahomet avaient épousées et auxquelles il demandait avec insistance - dans cette proclamation - de le soutenir dans la passe difficile qu'il traversait.
Mais comme je ne suis pas linguiste, je ne me risquerai pas à affirmer quoique ce soit. Je laisse à d'autres que moi la responsabilité de dire ce qu'il en est.
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