Moins de foot pour une taxe
La taxe à 75% sur les très hauts salaires est peut-être "démagogique", diront certains. Mais quand les dirigeants des clubs professionnels de football contestent cette mesure fiscale, il semble bien peu évident de les soutenir...
Les présidents des clubs de football professionnels annoncent que les équipes de Ligue 1 et Ligue 2 pourraient ne pas jouer à la fin du mois de novembre 2013.
Le chômage technique décidé par les patrons, c'est signe de crise. En l'occurrence, le foot pro conteste une fiscalité de crise qui s'appliquerait, aussi, à son business.
L'Union des clubs professionnels (UCPF), syndicat des patrons du ballon rond, presse le gouvernement d'abandonner l'idée de taxer à 75% les rémunérations de plus d'un million d'euros par an. Le projet est déjà voté en première lecture par les parlementaires.
De la part des dirigeants du foot, cette réclamation fiscale fait figure de pleurnicherie de la part d'un clan privilégié.
Combien de joueurs, ou entraîneurs, touchent plus d'un million d'euros annuel aujourd'hui dans le football français ? Très peu. Les résultats, de manière collective, sont-ils en rapport avec ces rémunérations ? Ne pourrait-on pas réduire les rémunérations des stars ? Voire celles des joueurs, en général ?
Le joueur le mieux payé de France - le Suédois Zlatan Ibrahimovic, au Paris-SG - toucherait 14 millions d'euros par an. Estimation. La majorité des joueurs pro perçoivent un salaire ne dépassant pas quelques milliers d'euros. C'est déjà pas mal. Un joueur de Ligue 2, même s'il ne joue jamais un match officiel, gagne autour de 10.000 euros.
La popularité d'un mouvement de grève des patrons de footballeurs risque de s'attirer les sifflets du public...
Le monde professionnel du football "pleure" les difficultés des PME que sont les clubs. Le déficit cumulé dans les rangs des équipes de L1 et L2 serait de plus de 100 millions d'euros, selon l'UCPF.
Détail important : la taxe à 75% sur la part des revenus annuels supérieure à un million d’euros des joueurs et entraîneurs sera plafonnée à 5% du chiffre d'affaires.
François Hollande - grand ami du président de la Fédération française de football, Noël Le Graët (ancien maire PS de Guingamp) - a même décidé d'expliquer le projet aux professionnels, la semaine prochaine. Cette proximité apaisera peut-être les discussions entre l'Etat et le football.
Mais pas forcément l'opinion publique.
Je n'ai peut-être pas compris le détail de l'émotion footballistique. Mais il me semble que revoir la gestion des clubs serait peut-être plus utile que de menacer de faire la grève des pelouses et de jouer sur le terrain politique à côté des stades.
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