Monsieur le Président, la République déboulonne bien des statues !
Oui, M. Macron, en République comme dans d’autres régimes, les statues ne sont pas éternelles.
Le dimanche 14 juin 2020, vous avez pris la parole, pour la quatrième fois, depuis le début de la pandémie du COVID-19, pour sonner la fin du confinement mais aussi rompre le lourd silence qui vous a entouré pendant que le monde était entré en protestation suite au meurtre raciste, en direct, de George Floyd aux USA. Trois longues semaines de manifestations plus ou moins violentes et aucune parole de votre part. C’en a étonné plus d’un, M. le Président. Pourquoi ce silence assourdissant ?
En effet, vous avez été élu, en 2017, comme un président novateur, un président pas comme les autres, un président iconoclaste. Certains de vos amis vous ont présenté comme le Marc Aurèle français, comme si vous accomplissiez, en France, le vieux rêve platonicien de voir ce jour où la bonne gouvernance arrive enfin, parce que soit les rois seront devenus philosophes, soit parce que les derniers seront devenus rois. Vous seriez donc un philosophe roi, possédant un esprit ouvert et la réflexion chevillée aux corps. Et ne voilà-t-il pas que nous vous découvrons conservateur, péremptoire et aspirant au divin.
Il faut dire qu’en terme de cohérence, vous avez plutôt mal commencé votre règne, sans doute pour avoir voulu illustrer, maladroitement, votre fameux « en même temps ». En effet, c’est vous qui, pendant votre campagne électorale, aviez courageusement reconnu et proclamé que la colonisation a été un crime contre l’humanité ; ce qui ne vous a empêché, une fois élu, d’envisager un hommage présidentiel au Maréchal Pétain, sous le prétexte qu’il a été un grand soldat de la Première Guerre Mondiale. C’était pourtant un criminel contre l’humanité. Cela vous a valu, à juste titre, un concert de protestations. Entre autres critiques, je citerai celle du journal Slate qui vous répondit à l’époque, en ces termes : « N’en déplaise à notre président, le ‘héros” de Verdun a poussé si loin l'ignominie que d'aucune manière, il ne peut prétendre figurer dans une commémoration nationale, quelle que soit sa nature ». Par ailleurs, je ne résiste pas à l’envie de citer la raillerie bien sentie de Guilhem Serieys, conseiller régional d'Occitanie du groupe des Insoumis à votre égard, sur sa page Facebook, à l’époque : « Et pourquoi pas un hommage à Hitler, "un grand peintre" (...) Demain, un hommage à Maurice Papon, grand préfet de police puis à Émile Louis, grand chauffeur de bus ».
Heureusement, dans votre autre discours du 13 avril dernier, sur la pandémie, vous aviez crié sur tous les toits vouloir vous réinventer, tout en nous exhortant de réinventer notre société, notre vision de l’économie et de la société, notre République, nos priorités pour l’avenir, afin que rien ne soit plus comme avant et pour asseoir les bases d’un nouveau monde que vous appeliez déjà de vos vœux avant et au lendemain de votre élection. Naïfs, sans doute, d’aucuns se sont mis à rêver : « chouette, et si le président était en train de dire adieu à ses tares du début de mandat. Exit votre aspiration à devenir Dieu, exit le grand commandeur solitaire du jour de votre investiture face à la pyramide du Louvre, exit votre prétention d’incarner une pensée tellement complexe que mêmes les journalistes seraient incapables de saisir, à plus forte raison le commun des mortels de votre peuple. Le pays se souviendra malheureusement encore un moment des petites paroles blessantes qui ont émaillé vos premières années de mandat.
Vous, ce président de solide formation philosophique comme nous l’assénèrent certains de vos admirateurs et courtisans, qui aviez un avis surtout, pendant les trois premières années de votre mandat, nous vous avons vu désarmé, sourd et aveugle, durant trois longues semaines, alors même que le meurtre barbare de George Floyd a mis des centaines de milliers de manifestants dans les rues, de par le monde, y compris en France, où les violences policières et racistes font échos, à travers l’Affaire Adama Traoré et les nombreux mutilés parmi les gilets jaunes, l’année dernière. Sur tous les continents, la condamnation est unanime. Les chefs d’Etat et de gouvernements des pays qui comptent, dans le concert des nations, condamnent sans réserve l’intolérable : à l’instar de Justin Trudeau, au Canada, qui met un genou à terre en guise de ralliement à la cause des Noirs, de Merkel qui condamne la barbarie raciste, de Boris Johnson qui fait la leçon au grand-frère américain… Et en France, personne ne réagit ni dans le gouvernement ni de votre côté à l’Elysée. En somme, ce que nous avons compris, « c’est courage fuyions » à tous les étages du pouvoir.
Comme ce crime raciste plonge ses racines dans le passé esclavagiste et ségrégationnistes des USA, des voient s’élèvent, alors, ici et là, pour demander un regard critique sur la place de certains « héros » nationaux encombrants, dont les statues trônent à la fois majestueuses et injurieuses sur certaines places publiques des anciennes métropoles esclavagistes et colonialistes. Certaines sont mêmes déboulonnées, dans la foulée, aux USA, en Angleterre, ou profanée en Belgique.
Comme la France n’est pas une ile, ni un pays hors du monde, des voix aussi s’élèvent, ici, pour interroger le fait que certaines statues de « héros » et criminels notoires ornent des places et des rues de notre pays ; en métropole, comme en outre-mer : par exemple, la statue de Colbert devant l’Assemblée Nationale, celle du Général Faidherbe, Place Richebé, à Lille ; celles du Maréchal Gallieni sur la dizaine de places à travers la France dont la plus emblématique est, sans doute, dans le VIIe arrondissement de Paris, dont la maire n’est autre que Rachida Dati ; ironie de l’histoire, n’est-ce pas ? Cette dernière statue est on ne peut plus diseuse sur le pedigree du criminel contre l’humanité qu’était « le grand gouverneur colonial » Gallieni. En effet, les quatre statues-piliers porteurs du monument représentent les peuples qu’il a colonisés. C’est le comble de l’indécence et du cynisme.
Or, il n’y a pas que ces seuls cas emblématiques. Il y a malheureusement d’autres hommages et célébrations problématiques ou honteux dans notre pays.
Depuis que ces voix discordantes se sont manifestées pour demander un regard critique sur notre statuaire nationale, et on peut espérer que ce n’est que le début d’une prise de conscience générale salutaire, nous avons vu « les chiens de garde » de la francité et de la grandeur éternelle de la France enfourcher leurs chevaux de bataille à la télé, dans la presse, les réseaux sociaux, pour crier au sacrilège et au crime lèse-majesté contre la République. Or certaines de ces voix, plutôt modérées, demandaient que ces statues indignes puissent être au moins démontées et intégrer des musées ou bien que des inscriptions mentionnent au moins leurs actions criminelles devant l’histoire, qu’on souligne en quelque sorte leur côté clair-obscur. C’est dans cet esprit que l’ancien premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a courageusement appelé, le 14 juin dernier, le président de l’Assemblée Nationale et le ministre de l’économie à trouver d’autres noms en remplacement respectivement de la salle Colbert au palais Bourbon et du bâtiment Colbert à Bercy.
Au lieu de faire œuvre de pédagogie et d’empathie à l’égard de tous ceux de vos concitoyens victimes de discriminations, d’humiliations incessantes et blessés par la célébration de ces héros controversés, vous vous contentez juste de leur opposer une fin de non-recevoir. Ils exigent que la statuaire monumentale nationale soit expurgée de ces criminels notoires, qu’un débat soit au moins ouvert là-dessus, d’un ton martial vous fermez le ban, vous transformant en gardien du temple et du musée des horreurs. Je vous cite : « Je vous le dis très clairement ce soir, mes chers compatriotes : la république n'effacera aucune trace, ni aucun nom de son histoire. Elle n'oubliera aucune de ses œuvres, elle ne déboulonnera pas de statues ».
Soit ! Mais je me permets de vous interroger : confondez-vous la République d’Emmanuel Macron et la République française ? Sinon, pourquoi fermez-vous ainsi toutes velléités de débat dans un pays dont c’est la spécialité et même l’honneur ? Comme l’a dit l’économiste, Thomas Piketty, le 15 juin, dans la matinale de France Inter, refuser le débat sur la place des statues de ces héros et criminels, comme vous le faites, est très problématique et à plusieurs titres. En agissant ainsi, vous semblez ne faire confiance ni en la Raison ni en la délibération démocratique. Cela est regrettable et triste à la fois, car c’est une attitude tout à fait contraire à l’esprit français et aux origines philosophiques et intellectuels de la République comme célébration à la fois de la droite Raison et de la souveraineté sacrée du peuple. Et cette souveraineté, vous le savez bien, ne peut et ne doit être déléguée, à plus forte raison, confisquée ou aliénée[1]. Un peuple roi, jaloux de sa souveraineté acquise de hautes luttes, ne saurait accepter qu’on lui refuse de débattre sur les questions qui lui importent. Et cela quelle que soit la puissance d’esprit, réelle ou supposée, de son représentant ponctuel.
Sachez-le aussi, M. le Président, la République, c’est historiquement démontré, a déjà déboulonné des statues et des monuments. Et pas des moindres. En 1790, elle a fait disparaître à peu près tout ce qui pouvait rappeler la féodalité ; en 1792 ce sont les statues des rois de France qui ont été saccagées et en 1793, après avoir décapité le roi, les révolutionnaires sont allés jusqu’à sortir les dépouilles des tombeaux royaux pour ensuite les profaner ; quant aux Communards, en 1871, ils ont tout simplement détruit la Colonne Vendôme, monument érigé par Napoléon pour commémorer la bataille d'Austerlitz. Elle a dû être reconstruite complètement.
Monsieur le Président, comme vous pouvez le voir, l’iconoclasme est à la fois révolutionnaire, républicain et dans l’esprit français. Bref, le peuple français était en droit d’attendre de vous, son représentant au plus haut niveau, que vous, « le roi philosophe », veniez mettre un peu d’ordre dans la cacophonie, que vous veniez mettre du sens et de la réflexion dans ces querelles passionnées et passionnelles, mais nécessaires. On pouvait aussi attendre de vous des paroles mesurées, apaisantes, une condamnation de principe au moins des meurtres racistes et des violences policières étasuniens, au nom de notre nation, dont le nom même est lié, dans l’imaginaire de maints peuples du monde, à la lutte pour la liberté et les droits de l’homme. Votre esprit d’analyse sur les événements, qui secouaient alors les USA et le monde, depuis la barbarie de Minneapolis, était attendu. On aurait compris, certes, que vous ayez un laïus pour nuancer ce qui se passe aux USA par rapport à nos propres problèmes de racisme et de violences policières internes, mais surtout que vous entamiez la réflexion sur certains symboles et statues qui, loin d’inviter à l’unité de la nation, portent en eux les germes mêmes de sa division.
Monsieur le Président, revenons à nos trois personnages ci-dessus évoqués dont la présence de leurs statues dans le paysage républicain est pour le moins problématique et, pour dire vrai, antinomiques avec l’idée d’égale dignité de tous les enfants de la République, si divers aujourd’hui que ni Colbert, ni Faidherbe et ni Gallieni n’auraient même imaginé dans leurs pires cauchemars.
Qui est Colbert ? Un grand ministre de Louis XIV, certes, mais aussi beaucoup plus un artisan de l’esclavagisme français, à travers la codification et la justification qu’il en a fait à travers son fameux Code noir. Code que l’universitaire Louis Sala-Molins définit comme « le texte le plus monstrueux de l’histoire moderne »[2]. En plus de déshumaniser les esclaves, de faire de l’homme noir un bien-meuble, un objet utilisable et mal-traitable, ce précis de l’ignominie, de 60 articles, préconise et légalise la torture et le massacre des êtres humains, en son article 38, en ces termes : « L'esclave fugitif qui aura été en fuite pendant un mois à compter du jour que son maître l'aura dénoncé en justice, aura les oreilles coupées et sera marqué d'une fleur de lys sur une épaule ; s'il récidive un autre mois à compter pareillement du jour de la dénonciation, il aura le jarret coupé, et il sera marqué d'une fleur de lys sur l'autre épaule ; et, la troisième fois, il sera puni de mort ». Sans commentaire, n’est-ce pas M. le Président ? Personne n’envisagerait un tel traitement sur un animal. Même à l’époque.
Et Louis Faidherbe, alors ? Né le 3 juin 1818 à Lille et mort le 28 septembre 1889 à Paris, Louis Léon César Faidherbe est le grand gouverneur colonial et massacreur de populations partout où il a servi : en Algérie (de 1842 à 1847 puis de 1849 à 1852), en Guadeloupe (de 1848 à 1849) et surtout au Sénégal où il est affecté en 1852 et dont il sera gouverneur de 1854 à 1861 et de 1863 à 1865. On dit souvent que c’est le « pacificateur » et « civilisateur » du Sénégal, mais on oublie de d’évoquer les atrocités qu’il y a commises. La méthode de soumission des populations du Général Faidherbe est bien connue par tous ceux qui s’intéressent à l’histoire coloniale. Sa devise était en effet, « un seul résiste, tous payent ». Autrement dit, si un seul habitant d’un village se rebellait, Faidherbe ordonnait la destruction du village et le massacre de ses habitants. Voici ce que lui-même disait, à sa mère, dans une lettre envoyée au mois de juin 1851, d’Algérie, à propos de sa méthode, pays où il l’a expérimentée pour ensuite l’utiliser pour l’Afrique noire : « J'ai détruit de fond en comble un charmant village de deux cents maisons et tous les jardins. Cela a terrifié la tribu qui est venue se rendre aujourd'hui »[3].
M. le Président, là aussi, point besoin de gloser pour cerner le personnage cruel qu’était ce fameux Faidherbe. En plus de cette cruauté militaire sur le terrain, il faut ajouter qu’idéologiquement il adhérait aux thèses de l’infériorité intellectuelle des Noirs, qui est la justification théorique de la colonisation. Il n’hésitait pas à écrire en 1879 que « l'infériorité des Noirs provient sans doute du volume relativement faible de leurs cerveaux »[4]. C’est le même argument qui était utilisé contre les femmes.
Enfin, le sieur Gallieni : Français d’origine italienne, il est né en 1849 et mort en 1916. Sa carrière coloniale commence à la Réunion (1873-1876), il mènera des expéditions militaires ensuite en Afrique noire de 1876 à 1882, deviendra commandant supérieur du Soudan français de 1886 à 1888, conduira des missions en Indochine de 1892 à 1896 et, pour finir, sera nommé gouverneur général de Madagascar de 1896 à 1905. Pour donner juste un aperçu, à Madagascar la résistance à la férule coloniale, sous le joug de Gallieni, fera cinq cent mille morts au moins. Je suis au regret donc de dire que le Maréchal Gallieni, grand soldat comme le Maréchal Pétain, que vous avez voulu honorer, en 2017, n’est pas ce que j’appellerai un héros français incontestable.
Monsieur le Président, à lire les états de services et « les bas faits » de ces trois sinistres personnages, aucun humaniste, aucun esprit saint, objectif tout au moins, ne peut sincèrement défendre leur prétendue grandeur. Il est vrai que comme dirait Jean Rostand : « On tue un homme, on est un assassin. On tue des millions d'hommes, on est un conquérant. On les tue tous, on est un dieu ».Mais tout de même ! Si l’esclavage, la Traite négrière plus précisément, est un crime contre l’humanité, comme le dit la loi française depuis le 21 mai 2001, Colbert, qui a codifié, légalisé et justifié cette abomination de l’histoire, ne saurait être célébré en tant que grandeur française, si l’on ne souligne pas, de l’autre côté, l’horreur des actes qu’ils a posés devant l’Histoire. Quant à Faidherbe et Gallieni, ils répondent eux aussi, malgré leurs hauts faits militaires, au statut peu enviable de criminels contre l’humanité, si on en croit vos propres déclarations publiques lors de la campagne présidentielle de 2017. Même si vous semblez vous dédire aujourd’hui par votre refus de tout débat sur de tels personnages troubles de l’histoire de France. Des pseudos héros mais de vrais criminels. Comme je vous le disais, plus haut, rien ne me semble plus républicain que de déboulonner des statues, de briser des icônes si leurs auteurs sont indignes de l’honneur qui leur est rendu, si leurs actions sont aux antipodes des idéaux républicains.
Le grand philosophe Alain a, sur ce plan, mille fois raison contre vous, M. le Président. Dans une conférence fameuse, prononcée en 1901 et qui s’intitule : Le culte de la raison comme fondement de la République, il professait qu’exiger la confiance aveugle au peuple est contraire à l’esprit républicain. Je le cite : « Tout gouvernement qui n’est pas la République est exactement représenté par l’image du pasteur et du troupeau. (…). Comme la confiance est la santé des monarchies, ainsi la défiance est la santé des républiques ». Qu’à cela ne tienne donc, M. le Président, les citoyens qui manifestent actuellement ne sont pas des ennemis de la République mais ses filles et fils dignes qui la défendent plus qu’ils ne la combattent. Quand les règles établies sont injustes et inacceptables, quand les héros mis en avant sont indignes, comme c’est le cas, ici, la révolte devient, plus qu’un droit, un devoir. Les statues que vous défendez, sans nuance, aujourd'hui, seront un jour ou l’autre déboulonnées, peut-être même plus tôt que vous ne pensez. Il en va de l’honneur non seulement de la République mais aussi de la dignité de ses citoyens et de la pérennité de la fraternité entre ses enfants, de souches comme de branches. Les Anglais, les Américains, les Belges…, à ce que je sache, ne sont pas plus idiots que les Français, quand cela se fait chez eux. Mieux, on sait que ce qui part delà finit toujours par arriver ici : l’abolition de l’esclavage en est un exemple patent.
C’est pourquoi, sur cette histoire des héros controversés de la République, je vais me permettre de vous recommander une solution que vous avez initiée relativement à d’autres problèmes cruciaux de la société. Je veux parler de la convention citoyenne sur la conversion écologique. Pourquoi ne pas adopter la même démarche dans le problème crucial qui nous intéresse ici ? En effet, sur une question aussi technique que celle de l’écologie, vous avez commandité une réflexion, durant plusieurs mois, auprès de 150 citoyens lambdas, tirés au sort, et qui, au départ, ne connaissaient rien aux questions écologiques, avec un objectif clair de faire, au bout des débats entre eux, des propositions claires à vous-même et au peuple français, avec pour objectifs que ces propositions se transforment en lois salutaires au pays. Et cela est tout à votre honneur. C’est la raison pour laquelle, on ne peut manquer d’être perplexe devant la façon dont vous avez voulu péremptoirement faire taire toutes les voies qui se sont autorisées à s’interroger sur ces personnages qui, s’ils représentent, par certains côtés, la grandeur de notre pays, illustrent, a contrario, les pages les plus sombres de son histoire.
La jeunesse de notre pays a tout à fait le droit à un débat serein et lucide sur ces questions qui touchent notre passé esclavagiste et colonialiste, questions qui ont un impact direct, en plus, sur notre vivre-ensemble aujourd’hui mais aussi dans le futur.
M. le Président, vous ferez honneur au pays, à sa jeunesse, aux historiens et intellectuels de la nation, et vous ferez œuvre utile pour l’avenir de la nation, si vous permettez ce débat salutaire, à travers une convention citoyenne ou par un autre biais que vous choisirez. Il en va de notre vivre-ensemble et du pacte républicain qui font de la multitude des enfants de France, si divers et différents, une Nation Une et Indivisible.
[1] Jean-Jacques Rousseau, Du contrat social, 1761.
[2] ) Louis Sala-Molins Professeur émérite de philosophie politique (Paris 1, Toulouse 2) et auteur de l’ouvrage « Le Code Noir ou le calvaire de Canaan » PUF
[3] ) Cité par KHADIM NDIAYE, in article, LA PRÉSENCE DÉRANGEANTE DE LA STATUE DE FAIDHERBE À SAINT-LOUIS, publié sur SENEPLUS, le 13 juin 2020.
[4] ) KHADIM NDIAYE, op.cit.
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