l-auteur
plutot que de chercher des escuses dans un pretendu complot mediatique a l’encontre du modem , vous feriez mieux de lire et de tenter de comprendre les commentaires desabusés de nombre de militant du modem
Je vous mets celui ci parmi des centaine d’autre , simplement parce que la mesure et la retenu de ton de son auteur en disent ainsi paradoxalement très long sur l’etendue des degats .
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Meditez sur :
dimanche, 24 janvier 2010
Plusieurs réactions à la lecture de ce billet et des commentaires qui l’accompagnent.( cela fait suite a un sujet de l’heretique )
1) « Aliens » dit l’un, « vermine » ajoute l’autre (luciolebrune), « il fallait les éliminer » tombent-ils l’un et l’autre d’accord en conclusion... Bravo ! voilà une rhétorique digne et respectueuse qui fait honneur à l’esprit démocrate. Et qui qualifie tout à fait ses auteurs pour donner des leçons d’ouverture d’esprit......
2) « Faire de la politique autrement » recouvrait pour moi deux dimensions. La première : développer davantage d’écoute de la base quant aux problèmes du pays et à leurs possibles solutions (et non quant aux décisions internes). La seconde : sortir d’une opposition gauche/droite stérile pour entrer dans une prise en compte constructive des propositions d’où qu’elles viennent. Il s’agissait d’une part de mettre fin à la dramatique coupure entre partis politiques et citoyens lambda, d’autre part de s’atteler à une véritable reconstruction du pays dans un esprit débarrassé de tout dogmatisme. Force est aujourd’hui de constater que le MoDem est en train d’échouer sur les deux tableaux. Pour la première, le MoDem n’a pas réussi à convaincre (mais a-t-il seulement essayé ?) de son réel souci des inquiétudes des Français ; et le travail des commissions a été jeté au panier pour être remplacé par un « programme » rédigé en quelques jours par une petite équipe nommée par Bayrou. Pour la seconde, la posture du MoDem telle qu’incarnée par François et Marielle se résume à un anti-sarkozysme obsessionnel mâtiné de « signaux » opportunistes et contradictoires adressés aux diverses composantes de la gauche modérée.
3) Le MoDem, en tant que structure, ne se soucie pas de ses militants et n’en voie guère l’utilité. Les projets inscrits dans les textes fondateurs (formation, consultation, etc.) sont restés lettre morte ou se sont résumés à quelques faux-semblants de démocratie interne. Le vice-président chargé de l’organisation (si, si, il y en a un dans l’organigramme) n’a jamais rien organisé et n’a jamais mis les pieds dans une réunion de section, sauf peut-être chez lui, et encore... Les fédérations et moins encore les sections ne disposent d’aucun moyen financier. Il n’existe ni consigne, ni mot d’ordre adressé aux militants, que ce soit par une newsletter régulière (la pauvre feuille de chou éditée par le siège ne remplit évidemment pas ce rôle) ou par l’intermédiaire des fédérations et des sections. Plus grave : les initiatives spontanées se sont peu à peu éteintes faute d’avoir reçu des instances concernées le moindre encouragement ou même le plus petit signe d’intérêt. La vérité est que le MoDem, en tant que structure, est encombré par ses militants et n’a aucune idée de la façon de les gérer. La seule culture d’entreprise consiste à éradiquer la contestation (fût-elle positive et constructive) et à couper les têtes qui dépassent un peu trop.
4) Il existe dans l’opinion publique un découplage très net entre l’image de Bayrou (13 à 15% d’intentions de vote) et celle du MoDem (6 à 8% d’intentions de vote). L’une des raisons de ce phénomène est, à mon avis, que le MoDem en tant que tel ne s’exprime pas et ne prend pas position. Marielle s’exprime, Corinne s’exprime, François s’exprime, mais si vous écoutez leurs interviews vous constaterez qu’ils font très peu, les uns et les autres, référence au MoDem. Ils disent « Je », pas « Nous ». Ils ne disent pas « Au MoDem, nous pensons que... ». Lorsque par extraordinaire Marielle dit « Nous », c’est pour évoquer son groupe à l’assemblée européenne. Et comme, malgré les promesses de François en août dernier, il n’y a toujours pas de portes-parole officiel du parti, le MoDem est muet. Et donc inconnu. Et donc en train de disparaître des esprits des électeurs.
5) Les processus de désignation interne ont trompé les attentes et les espoirs d’un très grand nombre de militants, pour deux raisons. La première : ils ont trahis les exigences de démocratie interne qui étaient présentes, à tort ou à raison, chez beaucoup d’adhérents peu au fait du fonctionnement réel d’un parti (là, je rejoins l’Hérétique). Mais encore aurait-il fallu ne pas exacerber cette déception par des simulacres de consultation, et qui plus est des simulacres grossiers. La seconde : ces désignations se sont faites à l’issue de petites tractations de couloirs entre apparatchiks, pour placer des copains ou des affidés, au mépris le plus complet de l’intérêt collectif du parti. On voit nommés ici et là, à des places déterminantes, des personnes sans compétence et sans valeur ajoutée électorale, dont le seul mérite et d’avoir rendu et de rendre encore des services de basses oeuvres à tel ou tel membre du premier cercle de Bayrou. Une telle instrumentalisation d’une échéance électorale clé pour la survie du parti traduit bien la mentalité de ce premier cercle : aucun intérêt pour le parti en tant que structure, utilisation forcenée des avantages qu’il pourrait apporter pour conforter une position personnelle. C’est sans doute plus ou moins le cas partout ; mais compte tenu de la gravité de la situation (le MoDem est à peu près menacé de disparition politique), c’est simplement inacceptable. Aussi de très nombreux adhérents, estimant la lutte inutile, ont préféré quitter le mouvement.
6) Il y a chez certains adhérents une sorte d’aveuglement qui leur fait dire à chaque nouveau départ : « Bon débarras, celui-là n’était pas digne d’être avec nous ». Incapable de la moindre interrogation comme de la moindre remise en cause, ceux-là regardent la banquise fondre et les effectifs passer de 50 000 à moins de 10 000 en se réjouissant à chaque démission de voir le parti se purifier. Je laisse à penser vers quoi conduit une telle attitude. Mais au fond elle est cohérente : puisque le MoDem est encombré par des militants dont il ne sait que faire, il y a lieu de se réjouir en voyant leur nombre diminuer. De toute façon, chacun est maintenant persuadé que les campagnes de l’an 2000 se feront par Internet et par i-Phone, et que le militant est une espèce sans intérêt ni avenir. A cet égard, j’attends avec intérêt les résultats de la campagne « NTIC compatible » promise par ce spécialiste qu’est Alain Dolium. Ce sera instructif.
Ecrit par : Ch. Romain (Nanterre) | dimanche, 24 janvier 2010