Ni coupables, ni responsables
Accusés, levez-vous !
Le procès perpétuel des Vieux, de ceux qui osent prétendre que c’était mieux avant. Insoutenable pour les plus aigris, constatant le désastre d’aujourd’hui. Leurs conclusions sont faciles, tout est de la faute des Vieux, de leurs héritages.
Mais était-ce vraiment mieux avant ?
C’est l’histoire du verre à moitié vide, ou à moitié plein. Si beaucoup de Vieux sont contents d’être heureux, certains frustrés ne le seront malheureusement jamais, par méconnaissance. Prenons l’exemple des enfants nés après-guerre 39/40, ces chanceux conscients avaient compris très tôt leur chance de vivre dans la paix. Quand tout est à reconstruire, la vie serait plus facile ? A la Libération, c’était travailler 40h semaine, heures sup majorées à 25% jusqu’à 48h et + 50% au-delà. Les mères au foyer tricotaient avec entrain les pulls, tout en confectionnant avec amour des pantalons courts, même en hiver. Une façon de voir une belle époque, où nous avions des habits faits maison. Le mot frime n’existait pas encore.
Plus tard, les gens pouvaient regarder la télé depuis le trottoir, avec un parapluie si le temps s’y prêtait. J’ai eu la chance de grandir à Paris à une époque où l’on pouvait jouer dans un square avec l’air encore un peu pur, de voir seulement quatre voitures stationnées dans ma rue. Enfant gâté avec la première télé, les vacances en train, la première voiture de Papa, les bouchons de la Nationale 7, mon service militaire avec mon premier vol pour le désert.
Les 30 glorieuses associées aux salons des Arts ménagers et de l’Auto.
L’argent n’était pas un problème, car le travail ne manquait pas. Nous avions l’immense chance d’avoir le plein emploi, et de pouvoir gagner plus pour dépenser plus.
Les 30 glorieuses se nourrissaient du travail, procurant un meilleur niveau de vie, concrétisé par une consommation effrénée des progrès proposés au quotidien. La vie plus facile avec les équipements ménagers révolutionnaires, et de l’auto symbolisant la liberté par l’évasion. L’argent gagné repartait aussitôt aux entreprises innovantes, donnant ainsi du travail aux … travailleurs assoiffés d’amélioration de leur vie. La boucle était bouclée.
Autres sources de plaisir de la consommation, les vacances. Nous avions le bonheur des congés payés de 3 semaines, sans soucis de poser ses dates, car tout était pratiquement fermé au mois d’Aout, d’où une surpopulation sur les routes, les lieux de villégiature, et une envolée des prix.
Une place pour chaque chose, chaque chose à sa place
Les relations au travail étaient simples avec le plein emploi. Si les partis ne s’entendaient pas, on se quittait sans passer par la case prud’homme.
La Télé publique se préoccupait encore des téléspectateurs, en remplissant ses missions, Informer-Divertir-Cultiver.
Les chanteurs chantaient essentiellement.
Les films permettaient de se changer les idées.
Si aujourd’hui les Vieux sont nostalgiques de leur jeunesse, ils ne s’en vantent pas, et rien ne justifie de se sentir coupables de quoi que ce soit, surtout pas du déni caractérisé des réalités simples à accepter de toujours.
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