Non, cet homme n’est pas ce que vous pensez
Scénario catastrophe en ce dernier jour de 2009 : un juge, le juge Ricardo M. Urbina, apprend-t-on, vient de renvoyer toutes les charges pesant contre les accusés des événements du square de Nisoor, où 17 civils irakiens avaient été massacrés, dont des enfants, notamment le petit Ali Kinani, 9 ans, décédé, dont l’image hante encore tous les esprits. Ou celle d’Ahmed Haythem, 20 ans, étudiant en médecine, qui adorait tant le foot aussi, au volant de sa Kia Sedan, conduisant sa mère Mohassin, tous les deux mitraillés sans sommation. La voiture, après avoir été criblée de balles, avait été incendiée à la grenade (une pratique courante chez Blackwater pour effacer les traces lors des enquêtes). Ma première réaction fut, bien entendu, ce fustiger ce juge et son long renvoi qui tient sur pas moins de 90 pages. En Irak, pareil étonnement. Ce juge demande dans son lourd pavé le renvoi des actes d’accusation pour une erreur de procédure manifeste, mais pas que cela. A l’analyse, en effet, on ne peut constater qu’une chose : il a, hélas, entièrement raison, juridiquement. On ne peut en l’état envoyer en prison les auteurs de ce massacre ! Et ceci pour une raison simple : dans leur contrat, il était nommément question d’une protection leur accordant une totale immunité, signée par le gouvernement irakien : or les faits se sont passés sur le territoire irakien. Ils ne peuvent juridiquement être accusés d’avoir massacré : on leur avait accordé le droit de le faire !
A la limite, le jugement de renvoi d’Urbina est encore plus terrible qu’on ne pense au départ. Il démontre un pacte avec le diable, un serment faustien entre deux entités aussi méprisables l’une que l’autre, à savoir d’un côté un gouvernement irakien parmi les plus corrompus au monde (il n’y a que celui de Karzaï qui pourrait lui être comparé) et de l’autre, une armada de mercenaires ayant négocié des droits exhorbitants avec ceux qui les envoyaient ou les recommandaient, grâce à des liens avec les personnes les plus haut placées au gouvernement américain, qui se retrouve montré comme tout aussi corrompu. La procédure est à refaire entièrement... mais elle pourrait remonter plus haut désormais (si elle a lieu !) : ce qui peut paraître de prime abord comme une catastrophe n’en est donc pas une, même si pendant les fêtes les principaux accusés ont accueilli l’annonce avec la joie que l’on suppose. C’est un peu prématuré pour eux, car ils ne sont pas totalement sortis de l’auberge pour autant...
Car notre fameux juge est bien du type intègre, et non un juge partisan : en insistant sur le pacte Faustien signé (chargé de "semer la terreur") , il démontre encore davantage le degré d’implication des deux gouvernements en cause dans des actions hors-la-loi, et leur connivence pour se protéger eux-mêmes juridiquement des pires exactions que leurs sbires pourraient commettre. Il est clair aujourd’hui que les troupes de Xe (Blackwater) ont bénéficié d’un blanc-seing (*1) qui ne pouvait provenir que de décisions gouvernementales en plus haut lieu. En avouant eux-mêmes avoir utilisé leurs propres armes, mais sans que le juge dépêché n’ait pu le prouver, seul cet aveu permettait leur inculpation : or, protégés par leur immunité, il ne pouvait être retenu comme charge contre eux !
Le juge que l’on va considérer plutôt comme plutôt adroit, et non le pire des hommes, donc, démontre en fait dans son document une chose désormais évidente : le gouvernement américain avait besoin de tueurs, et il s’en est offert, et s’est même donné les moyens juridiques de les protéger. Comme il ne pouvait pas le faire sur son propre sol, il l’a fait sur un autre, tout dévolu à suivre ses recommandations. Le gouvernement croupion de Maliki lui a déroulé le tapis rouge... un tapis qui a aujourd’hui la couleur du sang des gamins de Nisoor, et celui du petit Kinani. Les vestiges fumants du massacre de Nisoor et le nombre de douilles par terre se jour là qui témoignent de la violence des tirs, alors qu’il n’y avait aucune menace, réclament toujours justice.
Car notre juge du genre intègre avait déjà sévi, et dans un tout autre sens. Vous vous souvenez de mon article sur Bush qui avait été sanctionné par la Cour Suprême, qui avait déclaré renvoyer les cas de détenus de Guantanamo devant une cour civile... c’est ici. "C’est la troisième fois juridiquement que l’on s’attaquait à son statut particulier, et c’est la bonne. Dans un arrêt, "la Cour a décidé que les prisonniers ne pouvaient pas être privés de leur droit à contester leur captivité devant un juge civil. " nous indique le Monde. C’est le retour à l’Habeas Corpus, ignoré par deux décisions du Congrès américain en 2005 et 2006, et une claque magistrale infligée au fondement même de la fameuse "guerre antiterroriste" , qui avait pour principe avant tout d’outrepasser les droits individuels ordinaire au prétexte d’une excuse supérieure" avais-je alors écrit. En effet. Déjà, à l’époque (en juin 2008 !) j’avais soulevé le problème essentiel, qui est bien celui du droit : "Déjà, en 2004, un juge avait tracé le chemin : l"ennemi combattant" jugé, devait l’être en respect des Conventions de Genêve, dit la justice offcielle US. Et bien au final se sera non : l’équivalent US du ministre de la justice, Michael Mukasey, proche de W.Bush sinon sa marionnette véritable a déjà annoncé qu’il s’asseyait sur la décision du juge. Le pays fonctionne donc bien de façon hors-la-loi depuis le 12 juin dernier. Et continuera dans les semaines à venir ses procès truqués". Là, c’était un autre juge, James Robertson à propos du chauffeur de Ben Laden, Salim Ahmed Hamdan, libéré depuis, qui avait déjà soulevé le problème celui de la définition oiseuse et bien floue de "l’ennemi combattant", via le décrié Patriot Act (*2), qui permettait d’emprisonner des personnes sans raisons valables ni preuves à montrer, pour une durée indéterminée. Roberson avait servi dans la Navy avec le grade de lieutenant de 1959 à 1964, il savait ce qu’étaient les Conventions de Genève et leur non respect par l’administration de W.Bush. C’était la première flèche envoyée par la juridiction judiciaire à un système qui s’était moqué de lui avec la nomination de Gonzalez, partisan ouvert de la torture sur les prisonniers. Et coupable de tas de compromissions voire de malversations... lors notamment de l’éviction de juges, considérés comme défavorables par G.W.Bush, ce que les juges actuels ne sont toujours pas prêts à lui pardonner, je pense.
Le pouvoir judiciaire a empêché de faire des Etats-Unis une dictature de fait, il faudra bien que l’on s’en rende compte un jour. Là encore, j’avais évoqué comment et pourquoi ici-même. De même que j’avais rappelé la petite phrase de Barack Obama sur la justice façon Bush, et son Patriot Act , surtout. Les juges de la cour suprême avaient décidé, le 12 juin 2008 par la juridiction intitulée Boumediene v. Bush que tous les prisonnniers de Guantanamo avaient le droit de bénéficier de l’habeas corpus. Ironie du sort, Lakhdar Boumediene, numéro 10 005, libéré, est atterri en France le 15 mai dernier. Cet ancien du Croissant Rouge a été détenu 7 ans là-bas. Sans aucune preuve ni charge contre lui autre que d’avoir été arrêté en...Bosnie en 2002 (il a également confirmé la mort de trois prisonniers en détention, à Guantanamo).
Car c’est aussi au nom de cet habeas corpus que notre juge Urbina avait ordonné la libération des Ouighours incarcérés. Fort récemment encore, le 16 septembre dernier, c’est grâce à lui encore que le dénommé Said Muhammed Salih Hatim, un yéménite, avait été relâché de Guantanamo. Il portait le N°255. Après six années de détention et des charges plutôt légères pesant sur lui : on lui reprochait d’avoir traîné dans le camp d’Al Farouq, près de Kandahar, en Afghanistan où il "aurait" rencontré Ben Laden (aucune preuve tangible de l’événement), bien avant le 11 septembre, et qu’il était devenu un taliban arrêté au Pakistan par la police pakistanaise : en fait il habitait dans une maison près de la base, devenue "maison de talibans" par la seule grâce de l’armée américaine. En 2004, on avait ajouté comme charge supplémentaire qu’il avait "apporté de la nourriture" à ceux qui combattaient l’Alliance du Nord : des faits qui remontent à loin, et qui semblent des charges encore une fois sans poids véritable. Bref, des accusations bien légères pour six années d’emprisonnement...
Mais revenons-en justement à l’origine des accusations comme celle de Said Muhammed Salih Hatim, notamment les passages de certains détenus dans les camps d’entraînement d’Al-Quaida. Avant 1996, on le sait, Ben Laden était agent de la CIA au service des américains. Lui, où un de ses proches, tel que Ali Abdul Saoud Mohamed, (Ali Abdelsoud Mohammed) plus connu sous le nom d’Ali Mohammed, appelé aussi parfois "al-Amriki, the American "un agent double "certifié" par Larry Johnson en personne (*3) (l’homme de "No Quarter" et convaincu lui aussi qu’Obama joue avec le feu avec la CIA)... Ali Mohammed, ancien major dans l’armée égyptienne, dans les services de renseignement, membre du djihad islamique égyptien d’Ayman Zawahiri. et... employé notoire de la CIA ! Recruté en 1984.. au Caire et envoyé aussitôt...en Allemagne (on songe à la filière Atta !), tout en étant en même temps nommé "drill sergeant" (un instructeur) à Fort Bragg (archi-connu ici depuis ma saga sur la CIA).
On a rarement vu pareil phénomène, capable d’être un jour instructeur à Fort Bragg et le lendemain en pleine discussion avec l’adjoint direct de Ben Laden (*4), ou le surlendemain en train de discuter avec l’assassin du Rabbin Meir Kahane. En ce sens, "Al-Amriki, the American" est l’homme-clé de tout un système élaboré il y a bien longtemps, bien avant G.W.Bush. Arrêté il y a plus de dix ans maintenant, en 1998... on a perdu sa trace depuis : il aurait été condamné et envoyé en prison, mais on n’a aucune idée aujourd’hui de où il a pu être incarcéré. Pour beaucoup... on l’a clairement laissé filer... sur ordre express de Bush et d’Alberto Gonzales (*5) ! Si on le retrouve un jour, c’est lui qui donnera la clé de ce qu’était Ben Laden et pour qui il travaillait : pensez bien qu’on peut toujours chercher : en voilà un qui ne doit plus avoir le même visage depuis longtemps maintenant ! Le jour où on le retrouvera... car celui-là n’est pas près d’arriver !
Le fameux camp d’Al Farouq a été construit avec l’aide des américains... et bombardé par ces mêmes américains le 20 août 1998 à coup de missiles Cruise (66 engins !), à la suite des explosions des ambassades américaines, imputées à Ben Laden (et à Ali Mohammed !). Selon certaines sources, c’est une des plus grandes erreurs sratégiques de Clinton : plusieurs missiles Cruise, crashés mais non explosés.... auraient été récupérés et revendus 10 millons de dollars à la Chine par Ben Laden ! Joli transfert inopiné de technologie ! Le tir qui visait aussi une usine au Soudan, à Al Shifa, censée être une usine chimique d’armes de guerre alors qu’elle fabriquait des médicaments, n’était en fait, rappelons-le, qu’un leurre médiatique pour distraire l’opinion américaine des ennuis du président Clinton, empêtré dans une histoire de fesse qui avait failli lui faire avoir une destitution pour mensonges.
Voilà ce que sont un bon nombre de détenus de Guantanamo : des gens qu’on a arrêté un jour au premier prétexte venu, parfois très jeunes et arrêtés sous de beaux mensonges, comme celui consistant à enfermer un gamin de 15 ans après un "tir ami" meurtrier. Omar Khadr en sait quelque chose. Par son jugement exemplaire du 7 octobre 2008, Urbina avait fait jusqu’ici déjà libérer 32 détenus de Guantanamo d’un seul coup (Bush avait fait appel !). Un autre yéménite, Musa’ab al Madhwani faisait partie du lot : il avait été arrêté lui aussi au Pakistan le 11 septembre 2002. Dans le jugement rendu, on avait fait largement allusion à leur enferment dans une "Dark Prison" (*6) en Afghanistan, avant leur transfert à Guantanamo. Tous avaient évoqué des sévices et des tortures. La prison de Kaboul était ainsi surnommée (*7) car on y laissait ses prisonniers dans le noir pendant des semaines. Selon un rapport d’Human Watch de 2005, les gestionnaires de la prison ne portaient aucun uniforme, laissant entendre que sa direction était celle de mercenaires de Blackwater, eux-mêmes sous la direction de la CIA : un Abou Ghraib bis (on songe aussi à notre incroyable Jack Idema !). On y pratiquait la torture décrite déjà ici moult fois dans mes épisodes sur la CIA. Une fois connue et repérée, la prison a été depuis détruite et les détenus déplacés à celle de Bagram, ce Guantanamo bis, toujours pas fermé. Là encore on y a enfermé sans discernement. On trouve en effet de tout, dans la prison de Kaboul...
Le jugement peu donc paraître surprenant et favorable à Blackwater ou à ceux qui employaient ses mercenaires. Il ne l’est pas vraiment : les 90 pages contiennent assez pour reformuler les choses, et attaquer sur un point spécifique. Celui du contrat passé entre les autorités américaines, Blackwater et le gouvernement irakien. Ses clauses de protection et d’immunité engagent le gouvernement américain, en qualité de protecteur de citoyens du pays. Or de cet engagement à pouvoir rapatrier des concitoyens engagés dans une armée privée ayant commis des crimes à l’étranger, le Congrès ou le Sénat n’ont jamais été mis au courant. De même qu’il n’ont jamais été mis au courant du rôle exact au sein de la CIA de ces mêmes mercenaires, notamment dans l’installation de bombes et de missiles sous les ailes des Predators (avec sa division Blackwater Select), ou de leur engagement dans des opérations spéciales de contre-terrorisme à la frontière ou sur le sol pakistanais.... ou même en Irak et en Afghanistan. Une petite annonce discrète de 2007 retrouvée par un bloggeur curieux énonçait pourtant déjà les attributions des futurs recrutés... Il fallait avoir fait huit années minimum dans l’armée et être capable de travailler dans le plus grand secret ("able to obtain/maintain a Top Secret Clearance...)" selon le journaliste spécialisé Jeremy Scahill (*8), les compétences de Blackwater dans le domaine avait été étendues au domaine des "blacks operations" directement liées au pouvoir et à un cercle fort restreint de ce pouvoir, à savoir à... Dick Cheney, directement.
Or ce contrat avec Blackwater, qui armait donc les drones au nom de la CIA a été dénoncé par Léon Panetta le 12 décembre dernier : les attaques ont continué depuis et sont donc le fait de l’armée américaine seule, désormais, qui tire donc des missiles sur un pays avec lequel est n’est pas en guerre : voilà un autre sujet juridique intéressant, semble-t-il...même pas : c’est de l’ordre du militaire seul, vont vous répondre certains, en ignorant les règles du droit de la souveraineté nationale. Cette année, 50 missions ont été menées qui ont tué 415 personnes, parmi lesquelles des femmes et des enfants. En 2008, 32 missions seulement ont été effectuées, avec 240 décès. Pour un prix Nobel de la paix, le bilan semble lourd, peut-on dire. Le juge Urbina a peut-être réussi un coup assez extraordinaire : en remettant un avis sur la requalification de l’enquête sur le rond-point de Nisoor, il n’a donc pas clôt totalement le débat. Au contraire, il vient de le placer à un endroit où on ne souhaitait pas le voir apparaître : celui des accords véritables passés entre un pouvoir mafieux, placé sous les ordres directs de Dick Cheney et des sbires engagés pour les basses œuvres en dehors de tout contrôle du Congrès ou du Sénat, qui risquent fort dans les semaines à venir de s’emparer du problème.
L’opinion publique que vient de révolter notre juge va désormais également faire pression, autant en Irak qu’aux Etats-Unis, pour que soient éclaircies les relations entre le pouvoir sous G.W. Bush et une société de mercenaires qui auraient donc eu directement accès aux plus hauts secrets d’Etat. Les irakiens vont demander de leur côté la tenue d’un autre procès sur leur sol, ce qui risque d’embarrasser l’administration américaine, confrontée aux rumeurs sur les derniers attentats, comme il risque d’indisposer fortement le Congrès ou le Sénat, qui vont automatiquement demander eux aussi des éclaircissements sur le degré d’ingérence d’une société privée au plus haut du centre décisionnaire de l’Etat. On peut compter je pense sur un sénateur Kerry en grande forme (malgré les mauvaises nouvelles sur la santé de sa femme) pour s’activer dans ce sens. Je serais d’Eric Prince, je saurais ce qui me reste à faire : quitter le pays et me faire le plus petit possible. L’histoire de Blackwater/Xe prend un tournant très inquiétant pour tous les protagonistes ayant été en contact, de près ou de loin, avec avec cette société. Au bout du fil à détricoter, on tombe inévitablement sur Dick Cheney.
Le juge Urbina vient effectivement de lancer une bombe juridique. Pas sûr qu’elle ne fasse des dégâts là où on aurait pu l’attendre. Les morts de Nisoor ne sont pas encore totalement oubliés, et vont peut-être devenir le déclic qui va enclencher une tourmente sans nom au sein de l’ancien pouvoir et de ses incroyables compromissions. Le sourire désarmant du petit Ali risque de hanter les nuits de certains pendant de longues années encore. Espérons qu’un jour, ils auront au moins des remords.
(1) "The case against the five men fell apart because, after the shooting, the State Department ordered the guards to explain what happened. In exchange for those statements, the State Department promised the statements would not be used in a criminal case. Such limited immunity deals are common in police departments so officers involved in shootings cannot hold up internal investigations by refusing to cooperate. The five guards told investigators they fired their weapons, an admission that was crucial because forensic evidence could not determine who had fired. Because of the immunity deal, prosecutors had to build their case without those statements, a high legal hurdle that Urbina said the Justice Department failed to clear. Prosecutors read those statements, reviewed them in the investigation and used them to question witnesses and get search warrants, Urbina said. Key witnesses also reviewed the statements and the grand jury heard evidence that had been tainted by those statements, the judge said".
(2) Au-delà du Patriot Act et de son application, la mesure la plus spectaculaire est certainement le décret présidentiel du 13 novembre 2001 qui prévoit l’institution de tribunaux militaires habilités à juger l’ensemble des ressortissants étrangers accusés de « terrorisme », ainsi que les membres présumés d’Al-Quaida capturés hors du territoire américain. Ces tribunaux sont susceptibles d’être convoqués à la discrétion du chef de l’État, sans que la décision d’y recourir fasse l’objet d’un contrôle juridictionnel. Siégeant à huis clos et soumis à des règles de fonctionnement moins rigides que celles en vigueur dans le reste de l’appareil judiciaire, ils rendraient alors un verdict que seul le président – ou, par délégation, le ministre de la Défense – serait en mesure de réviser. Certes, cette initiative est juridiquement problématique, dans la mesure où la Cour suprême, dans un arrêt de 1886 (Ex Parte Milligan), semblait bien avoir établi que, à l’exception des membres du personnel militaire, tout accusé relèverait exclusivement des juridictions civiles (pourvu que le fonctionnement de celles-ci ne soit pas lui-même interrompu).
(3) "In the annals of espionage, few men have moved in an out of the deep black world between the hunters and the hunted with as much audacity as Ali Mohamed—known to his al Qaeda brothers as Ali Amiriki, or “Ali the American.” A deep-penetration al Qaeda sleeper, he succeeded as a triple agent, gaining access to the most sensitive intelligence in the U.S. counter-terrorism arsenal".
(4) "He disappeared from Fort Bragg on weekends, traveled to the New York area and offered military training to several militants associated with a refugee center in Brooklyn. He often stayed with El Sayyid A. Nosair, the Egyptian immigrant convicted of killing Rabbi Meir Kahane, the founder of the Jewish Defense League, in 1990".
(5) "Patrick Briley, an American op-ed journalist writing for NewsWithViews.com, has reported that Ali Mohamed was given an early release from prison by direct order from the Bush Administration’s DOJ, specifically USAG Alberto Gonzales"
(6) "On November 18, ABC News reported that several CIA officials told ABC that the CIA had operated a secret facility in Kabul, and voiced concerns about interrogations there. The CIA officials, who requested anonymity from ABC, said that CIA officials authorized six techniques for use against detainees with “high-level” intelligence value, including long-term sleep deprivation, exposure to cold for more than 40 hours, and “waterboarding,” in which interrogators poured water over the detainee’s face until he believed he would suffocate or drown. The officials told ABC that the CIA had authorized these techniques in March 2002 and that they were used at the Kabul facility and elsewhere."
(7) "The accounts given by the Guantánamo detainees about the Kabul facility are also consistent with stories told by four detainees, who in July escaped from U.S. military custody at Bagram, on a videotape obtained by ABC News and Al-Arabiya. On the videotape, the detainees said they were held at “the dark prison” before being sent to Bagram, and describe being subjected to loud music and total darkness, as well as physical abuse".
(8) "One of the concerns raised by the military intelligence source is that some Blackwater personnel are being given rolling security clearances above their approved clearances. Using Alternative Compartmentalized Control Measures (ACCMs), he said, the Blackwater personnel are granted clearance to a Special Access Program, the bureaucratic term used to describe highly classified “black” operations. “With an ACCM, the security manager can grant access to you to be exposed to and operate within compartmentalized programs far above ’secret’–even though you have no business doing so,” said the source. It allows Blackwater personnel that “do not have the requisite security clearance or do not hold a security clearance whatsoever to participate in classified operations by virtue of trust,” he added. “Think of it as an ultra-exclusive level above top secret. That’s exactly what it is : a circle of love.” Blackwater, therefore, has access to “all source” reports that are culled in part from JSOC units in the field. “That’s how a lot of things over the years have been conducted with contractors,” said the source. “We have contractors that regularly see things that top policy-makers don’t unless they ask.”
PS : pour mieux suivre les détails des événements, on recommande chaudement cette adresse :
http://www.expose-the-war-profiteers.org/  ;
et son chapitre :
http://www.expose-the-war-profiteers.org/DOD/iraq_II/blackwater.htm
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