Nos difficultés économiques et sociales sont bel et bien franco-françaises
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Les Français ont beau accuser les autres, la mondialisation, l'Euro ou l'Europe de les entraîner dans la non activité et le chômage il faut bien se demander si nos difficultés actuelles ne sont pas d'abord le résultats de 40 années d'incohérences, de démagogie sociale et de destruction de l'activité et des entreprises privées.
Tout pourrait avoir débuté avec une vision biaisée du travail et de l'entreprise dans les années post 68
En mai 1968 de jeunes exaltés jouèrent à la révolution au au maoïsme pour tous (d'opérette, la révolution culturelle sans les famines ni les morts de la Chine) Ils remirent en question le travail avec un slogan qui fit florès
" ne pas perdre sa vie à la gagner" . Nombre de Française ont interprêté cela comme :
"ne pas perdre de temps à travailler car il y a mieux à faire que cela dans la vie"
le travail est resté une douleur et un traumatisme pour certains
Le travail est pour la gauche française tout à la fois une douleur (tripalium), une exploitation et une aliénation (travailler dur pour gagner sa vie étant considéré comme une libération ailleurs qu'en France.
Notre pays présente donc le paradoxe d'être à la fois l'un de ceux où l'on travaille le moins (démarrage de la vie active aux alentours de 25 ans pour un arrêt vers 55 ans), où l'on travaille peu de jours dans l'année (les RTT mais aussi les ponts, les grèves et jours fériés innombrables) tout en étant celui où de plus l'ambiance au travail est la plus mauvaise (en fait plus on chôme moins on peut travailler).
Le cas d'école des "petits boulots" en Allemagne ou en Angleterre
Plutôt que d'accepter le principe de travaux à faible valeur ajoutée mais qui remettent le pied à l'étrier à des personnes en voie de désocialisation (plus de travail, plus d'espoir, l'isolement social et les allocations pour tout viatique), la gauche française préfère de bonnes allocations et l'installation dans l'assistante à vie (après le chômage le RSA et les diverses aides).
Le farniente s'enseigne et s'apprend en France dès le plus jeune âge
Si ne rien faire est tout un art (il y a même eu un éphémère ministère du temps libre en 1981) il faut pour cela s'y appliquer et s'y entraîner dès l'école.
L'école publique est donc devenue une très bonne adresse pour apprendre à compter.... ses jours chômés, ses congés, ses ponts et ses vacances. Elle est devenue un gigantesque espace convivial où l'éducation et la culture deviennent des options rares.
Le farniente se cultive également tout au long d'une courte vie "active"
- soit au chômage avec près d' 1/3 des actifs sans travail ou réel emploi (si évidemment certains en sont victimes d'autres sont assez consentants)
- soit via un code du travail qui pose comme principe que le salarié serait une petite chose faible et influençable, malmenée par son patron (qui le subordonne) et qu'il faut donc rendre le travail aussi complexe, conflictuel, rare et cher que possible.
Le moins de travail et l'assistance généralisée sont devenus des valeurs refuges en France
- même si dans les TPE ou parmi les indépendants les semaines de travail font plutôt 60 heures par semaine (car il faut bien que des courageux fassent tourner le pays)
- dans nombre d'administrations comme de grandes entreprises (pas toutes évidemment) le travail ressemble ouvent à une occupation à temps très partiel (grâce aux merveilles du Net on peut faire ses courses ou vaquer à ses petites affaires tout en étant présent au bureau).
Le mauvais travail explique notre compétitivité en berne (si Alstom s'en va c'est parce que ses locomotives sont moins compétitives que les allemandes).
Nous travaillons désormais tellement peu (et mal) que (malgré les dénégations ridicules de certains) cela commence à se voir partout et à être bien entendu par tous nos partenaires économiques (qui nous considérent surtout comme de bons consommateurs mais rarement comme des producteurs)
- nos produits se vendent de moins en moins bien (et on connaît la réponse préfabriquée de la Gauche : "c'est la faute aux patrons qui seraient incapables ou qui se gaveraient de dividendes")
- nos services sont de qualité moindre que ceux des pays comparables (normal nous ne parlons pas anglais et sommes globalement moins qualifiés....du fait d'une école qui fait largement semblant d'enseigner)
- notre compétitivité est en berne depuis les années 2000 (merci les 35 heures) et nous n'arriverons plus à retrouver un solde positif du commerce extérieur avant longtemps (à moins que le FN nous coupe du reste monde dans quelques années)
- notre Etat est à la fois obèse (2 fois plus de fonctionnaires qu'en Allemagne), désorganisé et terriblement inefficace. La dépense publique n'est pas contrôlée mais sert largement à entretenir une fonction publique surnuméraire (qui vote à Gauche ce qui est bien utile tous les 5 ans).
La France ressemble à une petite URSS, celle du temps de Brejnev
Si certains ont des doutes sur notre travail et son efficacité qu'ils consultent soi un médecin soit encore quelques personnes vivant à l'étranger.
Le social plombe notre pays à l'intérieur mais aussi notre réputation extérieure
Le risque dans les prochaines années pour de nombreux Français ne sera pas d'être "exploités" mais bien de n'être plus exploitables, de ne plus servir à rien d'autre que de gardiens du musée symbolique des arts et traditions populaires des siècles passés. Ce pays qui abborhe le risque économique est en train de se momifier et de se glacer derrière ses livrets d'épargne et son immobilier.
Année après année, comme l'Union Soviétique du temps de Brejnev nous nous transformons en un château de cartes qui effraie ses voisins par les effets collatéraux que pourrait provoquer notre effondrement.
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