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Nucléaire, H1N1, climat… bientôt l’apocalypse

Le scénario médiatique consécutif au tsunami japonais et aux incidents nucléaire ressemble de près à celui constaté lors des premiers éléments disponibles sur la grippe H1N1 au Mexique. Les ressorts sont les mêmes mais le timing différent. Le phénomène observé n’a pas encore de définition sociologique mais la notion de tsunami de la peur convient assez bien. A l’origine, un épicentre phénoménal. Un virus sitôt suspecté, sitôt identifié comme nouveau et la conjonction de la dispersion virale et médiatique d’informations elles aussi virale, susceptibles d’engendrer une fièvre psychologique sauf chez les individus pourvus d’une immunité rationnelle. Comme j’ai tenté de le montrer dans H1N1 la pandémie de la peur (Xenia), le phénomène de panique engendré par le virus grippal en 2009 est du même ressort que la chasses aux sorcières pratiquée entre la fin du 16ème et la fin du 17ème siècle. Le philosophe Malebranche étant alors l’inventeur de l’immunité rationnelle contre la folie des chasseurs de démons.

La diffusion du virus H1N1 a suscité une peur démesurée. Des pays comme la Grande-Bretagne ou la France se sont placées en état d’alerte maximale, les services de l’Etat étant promis à une menace sans précédent, les transports arrêtés, l’économie au bord du précipice, les gens calfeutrés chez eux, pris de fièvre et les services hospitaliers débordés par l’afflux de malade et de cadavres. On connaît la suite. En mars 2011, les écolos sont eux aussi paniqués, atteints d’une crainte face au nucléaire qui les obsède, demandant dans l’urgence la convocation d’un débat, d’un moratoire, d’un référendum, obligeant les autorités à avouer que le nucléaire est une menace, comme en d’autres temps les sorcières devaient s’expliquer devant l’inquisition sur leur fréquentation avec le malin. Vu d’ici, nous avons l’impression que l’accident nucléaire de Fukushima s’est produit en Europe et que quatre réacteurs français sont en fusion, rejetant des cendres radioactives dans l’atmosphère, de Gravelines à Tricastin. Les politiques sont en état d’urgence, le président Sarkozy met la question du nucléaire à l’ordre du jour pour le G-20 et le premier ministre s’est s’exprimé solennellement à l’Assemblée. On dirait presque que nous sommes en guerre, comme du reste cet été 2009 lorsque le virus attaquait nos chers bambins dans les centres de vacance. Qu’attend donc Roselyne Bachelot pour commander des millions de doses d’iode. Désolé pour cette ironique remarque qui sera considérée comme déplacée au vu du contexte tragique des événements au nord du Japon, mais qui illustre le contexte des peurs contemporaines auxquelles il ne semble plus possible d’échapper. Grippe, tempête, maladies nosocomiales, cendres volcaniques, centrale nucléaire, pollutions, économie en crise, fonte des glaciers, poisons chimiques, 21 avril, terrorisme, disparition des espèces, crise alimentaire, peur du franc parler, flux migratoires, pas un seul jour exempté d’anxiétés et pas plus tard que hier, l’Invs annonçant la présence de polluants dans le sang des Français.

Bien évidemment, en ignorant les médias, on peut contourner ces peurs, du moins celles qui ne concernent pas le quotidien et le proche environnement ou alors sont exagérées. Ou bien observer avec une distance rationnelle les images et autres déclarations. Tout en réfléchissant sur l’origine de la menace. Il est loin ce temps où les grecs craignaient les dieux, la foudre et les orages. Les peurs contemporaines ont pour origine l’homme. Elles sont en quelque sorte un dégât collatéral du progrès. Dès lors qu’il y a un savoir, des peurs sortent du « logiciel existentiel ». Peur du démon à l’époque des sorcières et de la théologie. Peurs diffuses et multiples à notre ère technoscientifique qui pourrait être porteuse d’espérance si elle n’était pas étouffée par toutes ces craintes dont quelques individus bien placés savent profiter. On peut se demander pourquoi le président de l’ASN communique si aisément en aggravant semble-t-il la situation, annonçant sans disposer des éléments tangibles un niveau 6 dans l’incident nucléaire, sans savoir si l’enceinte est endommagée ou percée. Bruxelles fait mieux, évoquant une apocalypse, quant à NKM, elle mérite le prix citron pour avoir envisagé l’arrivée du nuage à Saint-Pierre-et-Miquelon. Autant consulter l’avis éclairé de Paco Rabane pour décider de l’action à mener.

Le marché a su récupérer les contestations après 68, l’esprit rebelle, des Stones à Galliano et maintenant, il fait du profit avec les craintes et les critiques menées contre le système. Les écolos sont, comme Besancenot, les idiots utiles du capitalisme. Aux Etats-Unis les populations sont logées à la même enseigne. Les Californiens ont dévalisé les tablettes d’iode en prévision du nuage nippon franchissant le pacifique.

L’apocalypse ne vient pas tant de la bête comme l’avait écrit Jean mais de la bêtise qui accompagne ces temps apocalyptiques où l’ignorance, les peurs et aussi les addictions consuméristes sont devenus un fardeau dont on ne se débarrassera pas de sitôt. Le progrès, dirait Desproges, a consisté à transformer l’ignorance en bêtise ; grâce à un savoir scientifique perverti par la propagande et l’opinion, ajouterait Ellul. Un fardeau qui s’ajoute aux problèmes sérieux à résoudre car il ne faut pas que la légèreté du traitement médiatique et politique des événements masque les véritables enjeux économiques et techniques qu’il faut solutionner pour continuer à profiter un minimum de ce progrès si utile pour enrichir nos existences de moyens afin d’inventer la vie et non pas la subir.


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20 réactions à cet article    


  • geo63 16 mars 2011 10:06

    « En 2006, on comptait 58 réacteurs nucléaires de puissance en activité dans 19 centrales en exploitation, un réacteur à neutrons rapides expérimental, 12 réacteurs nucléaires arrêtés, 2 centrales en cours de démantèlement et 3 centres de stockage de déchets radioactifs. »
    Bon, c’est du wikipedia, je ne sais pas quelle est la situation exacte actuellement, il aurait fallu poser la question à Bernard Bigot (administrateur du CEA et chimiste théoricien de formation), ce matin sur France inter. Mais il faut avouer qu’une telle densité de réacteurs à l’hectare (un record mondial ?) augmente terriblement la probabilité d’avoir « un problème ». Ce n’est pas du catastrophisme, mais une analyse rationnelle de la situation. Pourquoi toujours vouloir raccrocher chaque évènement à l’épisode H1N1, pour lequel je vous suis entièrement. Rien à voir et par ailleurs le point de vue des écolos m’indiffère totalement. Mais la politique du tout nucléaire à outrance nous a été imposé sans débat
    par un « brain trust » où siégeaient beaucoup de scientifiques des « grandes écoles », ne croyez-vous pas ?
    Bigot (normalien je crois) a dit ce matin que le nucléaire était « elligible » comme source d’énergie, d’accord vu sous cet angle, mais en fait il a été « élu » depuis des décennies et sans aucun débat. Circulez il n’y a rien à voir, vous êtes des ignares scientifiques...Il a dit aussi que les décisions prises sur le nucléaire engageait l’avenir pour un minimum de 100 ans et ben oui ! Nous sommes « engagés » voire « empêtrés » par les super intellos du nucléaire.


    • spartacus1 spartacus1 16 mars 2011 10:46

      Engagés pour 100 ans ?
      J’espère bien que non.

      Le nucléaire de fission est une véritable saloperie dont il faut se débarrasser au plus vite. Mais je rejoins B. Dugué lorsqu’il parle d’une peur irrationnelle.

      Pour remettre l’église au milieu du village, il faut dire que l’essai d’une seule bombe atomique provoque infiniment plus de retombées que la suite d’accidents au Japon. Or la France (ne parlons pas des USA, GB, Chine) a fait 210 de ces essais, c’est-à-dire, a provoqué, sciemment, largement plus de 210 accidents de type Fukushima !
      A-t.-on entendu à ces occasions le chœur des pleureuses ?

      Attention je ne défend en rien le nucléaire de fission et les armes atomiques, au contraire, je suis un opposant de la première heure.

      Mais l’abandon du nucléaire de fission ne doit pas signifier un retour à la bougie.

      Le nucléaire de fusion semble être une solution valable à long terme aux problèmes énergétiques.
      Ne produit pratiquement aucun déchets radio-actifs (et les seuls qui sont produits ont des durées de vie faibles), la réaction ne peut pas s’emballer (bien au contraire, il faut l’entretenir, et c’est d’ailleurs là la pierre d’achoppement principale actuellement), peut être mis en et hors service rapidement (quelques heures, voire moins, en principe), tout pour plaire.

      Malheureusement la recherche sur le sujet est plus ou moins bloquée par les fabricants de centrales nucléaires qui cherchent à maximiser les profits dégagés par les centrales à fission.
      Gageons que si ces fabricants voient que la possibilité de futurs profits avec la fission s’estompe à cause d’une forte et résolue opposition populaire, la recherche sur la fusion va progresser très vite et que nous aurons des centrales à fusion à moyen terme !


    • janequin 16 mars 2011 12:01

      Attendez-là !

      Bernard Bigot est une personne extrêmement intelligente et compétente en chimie. Ce qu’il dit provient de la connaissance qu’il a de la radioactivité et de la fission nucléaire, connaissance bien plus développée que la vôtre. Je ne vois pas pourquoi on élirait quelqu’un à la tête du CEA.
      C’est comme si, pour diriger une chorale, on devait élire un des membres de la chorale sans tenir compte de ses compétences.

      Comme le dit Bernard Dugué, il s’agit de votre part de la peur irrationnelle du nucléaire civil qui hante beaucoup d’esprits écolos.

      Une autre peur irrationnelle apparaît aujourd’hui, celle du dioxyde de carbone, que d’aucun confondent d’ailleurs avec le monoxyde. Je me suis rendu compte lors d’une réunion à ce sujet que beaucoup de gens pensaient que CO2 était un poison. Le manque de connaissance de l’immense majorité des gens en chimie et biochimie est catastrophique et permet de la part de certains de nous manipuler, nous et ceux qui nous gouvernent.

      Mais Bernard Bigot n’est pas un manipulateur, il vous délivre simplement la connaissance actuelle à ce sujet.

      Par contre, vous feriez mieux d’avoir peur de ce qu’on vous prépare dans le domaine de la santé , de l’utilisation de la chimie par des personnes qui n’y comprennent rien et qui n’en voient pas le danger.
      Par exemple, la généralisation des antibiotiques en « xime », ce qui signe la présence dans leur structure de groupements oxime ou éther d’oxime, avec une liaison NO, capable de perturber la concentration de monoxyde d’azote, dont la découverte de l’importance métabolique croît de jour en jour.

      http://physrev.physiology.org/content/87/1/315.full


    • geo63 16 mars 2011 13:55

      @Janequin.
      Je crois que nous nous sommes mal compris, je n’attaque pas B. Bigot que j’ai d’ailleurs rencontré plusieurs fois dans ses fonctions antérieures, je connais ses capacités intellectuelles.
      Quant aux peurs irrationnelles...c’est vraiment du cliché.
      D’accord sur les dangers qui nous menacent notamment dans le domaine de la chimie, il y avait d’ailleurs une longue émission hier soir sur ARTE consacrée à ce thème, assez démoralisante et je connais trés bien scientifiquement un bon nombre des exemples qui ont été traités, mais cela n’enlève rien au problème du nucléaire, hélas !


    • Gabriel Gabriel 16 mars 2011 10:26

      Tous responsables, dites vous ? Pas d’accord ! Responsables oui lorsque le système démocratique fonctionne ce qui n’est pas le cas chez nous. Au cas ou vous ne l’auriez pas remarqué, Monsieur Dugué, nous sommes dans un système monarchique ou nous élisons une personne sur un programme composé d’une série de mesures qu’il est sensé tenir. Hors, une fois élu, le Monsieur s’entoure de ces petits copains et ne il tient plus les promesses constituant le programme sur lequel les Français l’ont élu. A partir de là, il fait ce qu’il veut s’en rendre de compte durant toute la durée de son mandat. Alors nous ne pouvons êtres tenus pour responsables. Par contre, là ou nous sommes responsables, c’est de laisser des gens comme cela au gouvernement, de ne pas renverser cette soi-disant république afin de mettre en place une république des citoyens, pour le citoyen et contrôler en permanence par les citoyens et là, Monsieur Dugué, nous serons seul responsable de notre avenir.


      • zelectron zelectron 16 mars 2011 10:37

        @Gabriel
        C’est hélas comme ça, indépendamment de votes-citoyen abscons et effectivement du non-contrôle permanent des gouvernementaux (y compris à l’échelle des élus d’un village) Tant qu’une loi permettant aux citoyens de « virer » un maire, conseiller général, sénateur, député ou même président rien absolument rien ne pourra bouger (les instances actuelles et prochaines se garderont bien d’établir ce genre de loi afin de ne pas en être eux-mêmes affectés).
        Et je vous suis, B.Dugué est un peu trop souvent imprécateur sans présenter une solution même modeste à quelques avanies que ce soit.


      • Alain-Goethe 16 mars 2011 10:43

        Démocratie en France : en effet pas terrible

        Il faudrait notamment possibilité pour X citoyens d’ initier une «  CLASS ACTION » ..

        ( proposition de SR et de FB début 2007)
        Ces Class actions ( Action de groupe) existent aux USA

        A+


        • Kalki Kalki 16 mars 2011 11:01

          1) il est inutile de se préocupper de tout ca ? Oui et non

          2) douter vous que nicholas sarkozy soit président, que la crise économique ( comme tant d’autre choses ) ne soit pas fait par l’homme ?

          3) il est alors inutile de vivre dans le dénni : comme il est si commun de faire c’est plus facile de s’aliénner

          le problème au final c’est que ca ne vous sauve, et ne vous sauvera pas

          Vous savez qu’est ce qu’ils disaient pendant l’invasion et la guerre éclaire allemande de la deuxieme guerre mondiale

          les troupes française avance en allemagne

          Le global ne vous sauvera pas,

          ne pas tenir compte de chose qui dépasse l’environement immédiat c’est être un con

          en tenir compte et délirer c’est uêtre un fou

          en tenir compte avec esprit scientifique c’est le minimum


          • Kalki Kalki 16 mars 2011 11:05

            Oh les gens n’aiment pas les mauvaise nouvelles

            le monde tel que vous le voyez est une invention

            et ce n’est pas la votre

            Dugue : vous savez combien de population maximal est possible ? Et combien est envisagé par ces cyniques ?

            BIen en dessous de ce qu’il y a aujourd’hui

            Divisé par deux,

            et encore par deux

            Le monde est une vaste blague

            Les solutions existent , les solutions nous les connaissont depuis des décennis

            qu’attendez vous ?

            UNE VASTE BLAGUE


          • Kalki Kalki 16 mars 2011 12:33

            La Stratégie du choc, la montée d’un capitalisme du désastre (The Shock Doctrine : The Rise of Disaster Capitalism) est un essai socio-politique altermondialiste publié en 2007 par la journaliste canadienne Naomi Klein, également auteure de No Logo.

            http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Strat%C3%A9gie_du_choc

            Après une préface où elle expose les différents points de son argumentation, le premier chapitre porte sur la torture et plus particulièrement sur les expériences de lavage de cerveau effectuées par Donald Ewen Cameron, financées par la CIA. Ces recherches avaient pour objectif de détruire la personnalité du sujet, en lui administrant des chocs divers (substances chimiques, électrochocs), dans le but d’obtenir une « page blanche » sur laquelle on pourrait écrire une nouvelle personnalité.

            S’appuyant sur d’importantes recherches documentaires[1], Naomi Klein soutient que de la même manière, des désastres (catastrophes naturelles, changements de régimes), qui conduisent à des chocs psychologiques, permettent aux chantres du capitalisme d’appliquer la doctrine de l’école de Chicago dont Milton Friedman est l’un des représentants les plus connus. Ils imposeraient à l’occasion des désastres des réformes économiques que Naomi Klein qualifie d’ultra-libérales telles que la privatisation de l’énergie ou de la sécurité sociale. De telles réformes n’étant pas possibles sans crise.

            Naomi Klein utilise comme exemples de sa thèse les dictatures de Pinochet au Chili, de Soeharto en Indonésie et d’autres dictatures d’Amérique du Sud en général avec le lot de tortures qui les accompagnent. Le cas de la Bolivie, où les réformes ont été conduites en déportant temporairement les responsables de gauche, est aussi décrit. L’auteur évoque aussi les libéralisations qui ont suivi la chute du bloc de l’Est en Pologne et en Russie au début des années 1990, le gouvernement de Margaret Thatcher au Royaume-Uni, la fin de l’apartheid en Afrique du Sud. Les politiques qui ont été pratiquées aux États-Unis depuis 1990, mais plus particulièrement sous l’administration Bush, sont particulièrement visées, notamment la privatisation progressive de la sécurité aux États-Unis. Cela la conduit à s’intéresser à la gestion de la guerre en Irak[2]. Pour elle, on assiste depuis 2001 à l’émergence d’une industrie de la sécurité intérieure, les attentats du 11 septembre ayant été utilisés comme un choc « utile ».

            L’auteur cite en particulier à l’appui de sa thèse les réformes suivantes :

            Elle estime que dans différents endroits du monde, l’application des théories de Milton Friedman conduit à la division des villes en deux zones, comme à Bagdad, La Nouvelle-Orléans ou Beyrouth[3] :

            Naomi Klein soutient également deux contradictions importantes dans les théories de l’école de Chicago, telles qu’elles furent appliquées dans ces pays :

            • selon ses promoteurs, le néo-libéralisme garantit une plus grande richesse d’une économie et, par percolation, un accroissement de la prospérité individuelle. Selon elle, et dans les exemples étudiés, ce n’est jamais le cas tant qu’une politique de redistribution, contraire à la théorie de Friedman, n’est pas menée ;
            • toujours selon certains de ses promoteurs, démocratie et néo-libéralisme se soutiennent l’un l’autre[4]. Or, selon Naomi Klein, l’imposition de politiques néo-libérales ne s’est jamais produite sans coup d’État, élimination temporaire ou définitive (exécutions) de l’opposition, ou l’imposition d’un état d’urgence, ou de politique vaudou (application par une nouvelle majorité d’une politique strictement contraire aux promesses de campagne).

            Naomi Klein préfère parler de « corporatisme » pour désigner la nouvelle forme de capitalisme qu’elle décrit. Les politiques dites « néo-libérales » ne sont pas si libérales que cela, puisqu’elles nécessitent une intervention étatique importante afin d’assurer « la concurrence libre et non faussée » contre la tendance des entreprises à former des oligopoles et le respect de la propriété privée des grandes entreprises malgré leur impopularité. À la page 26 de l’édition française, N. Klein écrit : « Le mot qui convient le mieux pour désigner un système qui gomme les frontières entre le Gouvernement avec un G majuscule et l’Entreprise avec un E majuscule n’est ni « libéral », ni « conservateur », ni « capitaliste ». Ce serait plutôt « corporatiste ». »


          • Kalki Kalki 16 mars 2011 12:35

            http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Strat%C3%A9gie_du_choc

            Naomi Klein utilise comme exemples de sa thèse les dictatures de Pinochet au Chili, de Soeharto en Indonésie et d’autres dictatures d’Amérique du Sud en général avec le lot de tortures qui les accompagnent. Le cas de la Bolivie, où les réformes ont été conduites en déportant temporairement les responsables de gauche, est aussi décrit. L’auteur évoque aussi les libéralisations qui ont suivi la chute du bloc de l’Est en Pologne et en Russie au début des années 1990, le gouvernement de Margaret Thatcher au Royaume-Uni, la fin de l’apartheid en Afrique du Sud. Les politiques qui ont été pratiquées aux États-Unis depuis 1990, mais plus particulièrement sous l’administration Bush, sont particulièrement visées, notamment la privatisation progressive de la sécurité aux États-Unis. Cela la conduit à s’intéresser à la gestion de la guerre en Irak[2]. Pour elle, on assiste depuis 2001 à l’émergence d’une industrie de la sécurité intérieure, les attentats du 11 septembre ayant été utilisés comme un choc « utile ».

            L’auteur cite en particulier à l’appui de sa thèse les réformes suivantes :

             * celles qui ont suivi la crise asiatique de 1997, volontairement aggravée par le FMI : ce cas illustre sa thèse, puisque le choc subi par la société a provoqué un doublement du taux de suicides, taux qui est resté à un niveau élevé depuis ;
             * les mesures prises après l’ouragan Katrina ;
             * et celles après le tsunami de 2004.


          • minusabens 16 mars 2011 13:11

            Et moi qui croyais qu’apocalypse signifiait découverte ou révélation. Quelle erreur ! A moins, bien entendu, que la connaissance engendre la peur qui rythme et scande vos paragraphes.

            Merci Monsieur Dugué d’agiter le fanion de l’irradiation qui éclaire l’avenir de l’homme comme le récit de Jean dans le Nouveau Testament. Récit où le Christ en personne se proclame « l’étoile du matin » que vénéraient les zélateurs de Mithra, du temps d’Auguste, en célébrant la communion.

            Combien vous avez raison de souligner l’ignoble comportement mercantile des profiteurs de maux (mots ?) qui constituent l’industrie pharmaceutique et les savants.

            A toute chose malheur est bon  ! C’est humain. C’est pourquoi, au lieu d’être japonisé, il est préférable de iodiser sa thyroide.

             Vous le voyez, de pieu en pieu, l’homme abandonné de Dieu modèle son destin. Entre la religion et la science, triomphe le commerce qui cultive l’apologie de la peur. Ainsi l’individu se précipite à l’église, au temple, à la mosquée ou sur des conseils savants se jette éperdu sur la boîte à pharmacie, tire-lire du mécréant jeteur de sort. à moins que ce ne soit dans les bras d’un Sarkozy miséricordieux.Le Moyen age n’est pas si loin.


            • Loatse Loatse 16 mars 2011 13:53

              @L’auteur,

              Il est vrai que lorsque se produit une série de catastrophes, la plupart liées à des changements de cycles de notre planète, l’épouvantail de l’apocalypse est de sortie..

              Or, d’après certains exégètes (les moines de maredsous), la révélation de saint jean (improprement appelée apocalypse) est ni plus ni moins qu’une métaphore pour décrire la chute de l’empire romain...

              Il est toutefois des peurs légitimes.. L’homme n’a plus guère confiance en ses semblables, surtout lorsque l’intérêt financier de ceux ci prévaut..

              Lors de la catastrophe de Tchernobil, l’allemagne prit les devants au niveau de la prévention malgré les paroles rassurantes des uns et des autres. c’est ainsi qu’à la frontière entre l’allemagne et la france, l’on vit d’un coté les agriculteurs jeter salades et lait tandis qu’a quelques pas, les marchés francais regorgeaient de produits issus de la terre..

              Ce que l’on su plus tard démontra que ce principe de précaution n’était pas vain.. d’autant plus que 10 ans après cette catastrophe, les japonais nous retournèrent notre thym ; celui ci présentait des taux de radioactivité bien supérieures aux normes...

              Quand au climat, si l’homme est capable de minimiser les effets de ses activités sur celui ci (ce qu’il ne fait pas), son pouvoir de prévision à ses limites..

              Malgré toute notre technologie il y a des choses que nous ne maitrisons pas et avoir conscience que nous vivons dans une sécurité toute relative n’est jamais très agréable...


              • Taverne Taverne 16 mars 2011 16:07

                Où es-tu nuage d’Areva ?
                Plein d’atomes qui à Tokyo creva.
                Vers les îles est-ce que tu t’en vas
                Là-bas

                Où es-tu responsable d’Areva ?
                Porté disparu responsable d’Areva
                Des jours et des jours tu dis que ça va
                Mais jamais personne tu ne sauvas
                Là-bas

                As-tu abordé les côtes de Jamaïca
                Oh ! funeste nuage d’Areva
                Es-tu sur les récifs de Santiago de Cuba
                Où es-tu nuage d’Areva ?
                Dans les glaces de l’Alaska
                A la dérive nuage d’Areva
                Là-bas

                As-tu aperçu les lumières de Nouméa
                Oh ! funeste nuage d’Areva
                Aurais-tu sombré au large de Bora Bora
                Où es-tu nuage d’Areva ?
                Dans les glaces de l’Alaska

                Où es-tu nuage d’Areva ?
                Portée disparu nuage d’Areva
                Des jours et des jours tu dérivas
                Mais on ne sait pas où tu t’en vas
                Là-bas

                Nuage d’Areva pourquoi ?

                Alain Chantefort



                • galien 16 mars 2011 17:01

                  Très bon article, un peu à contre courant des réflexes pavloviens et psychotiques de notre démocratie d’opinions.
                  Concernant les idiots utiles, après super phénix, nous voilà bien partis sur le marché du green bizness avec nos citoyens du monde.
                  A titre d’information il serait utile de comparer les victimes de MONSANTO à celles du nucléaire, avoir un certain sens des priorités en somme.
                  http://www.romandie.com/infos/news2/110316100132.kspzj8kw.asp

                  Une autre chose à noter, c’est la contradiction fondamentale entre l’écologie malthusienne et les cris d’orfraie à l’évocation du vieillissement de la population de ces mêmes personnes.


                  • cathy30 cathy30 17 mars 2011 08:33

                    Apocalypse veut dire révélation.
                    Nous assistons en direct à la fin d’un empire, et il va nous entrainer dans sa chute. A part ça tout va bien M. Dugué.

                    http://theeconomiccollapseblog.com/archives/14-reasons-why-the-economic-collapse-of-japan-has-begun


                    • cathy30 cathy30 17 mars 2011 08:37

                      Ah oui j’oubliais, tout comme vous je me suis demandée, pourquoi Bachelot n’avait pas encore commandé des pilules d’iode, pour se faire un maximum de profit. Mais l’affaire n’est pas finie, elle va s’en doute y penser très bientôt.


                      • Francis, agnotologue JL 17 mars 2011 08:40

                        Cathy30,

                        vous devez savoir que les mêmes - l’OMS - qui ont affolé la population mondiale avec le H1N1 improbable minimisent aujourd’hui les dangers de cette catastrophe en cours.


                      • le journal de personne le journal de personne 18 mars 2011 02:50

                        Apocalyps o
                        Suis-je bête ?
                        Le monde marche ! Pourquoi ne tournerait-il pas ?
                        C’est la vision des nombres. Nous allons à l’Esprit.
                        C’est très-certain, c’est oracle, ce que je dis.
                        Je comprends, et ne sachant m’expliquer sans paroles païennes, je voudrais me taire.

                        http://www.lejournaldepersonne.com/2011/03/apocalypso/

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