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Accueil du site > Tribune Libre > On achève bien les bagnoles !

On achève bien les bagnoles !

A quoi ça sert de philosopher et d’être un fan de Diogène, et d’encenser l’art du dépouillement, si l’on commence à collectionner les tonneaux, et les nains de jardin ! Sans parler des vieilles séries noires cartonnées qui prennent la poussière sur les étagères.

Tant pis je vous confie cette petite histoire, cette petite tranche de vie, trop humaine, trop loufoque, pour en intéresser certains !

De la série noire à la série blanche, de chez Gallimard, il n’y a qu’un pas, qu’un doigt qui court sur les reliures de nos vies.

Qui est l’assassin, et qui est la victime ?

Les romans, c’est comme la vie, c’est comme nous, bourrés de non-sens, et de contradictions !

 

 Je me souviens encore du jour où je l’ai achetée. J’étais entré chez ce vieux bouquiniste du grand boulevard. C’est là que j’ai entendu parler d’elle pour la première fois.

 Ce que j’adore, ce sont les vieilles « séries noires » cartonnées, de la collection Gallimard, lancée par Marcel Duhamel. Dès que j’en repère un exemplaire, mes voyants virent au rouge. Le flash du collectionneur ! Je tends aussi sec la main avant que celle d’un autre ne se pose dessus, comme si c’était une pépite d’or. A peine si je regarde le titre… Il y a la patine de l’âge, la splendeur des vieilles jaquettes !

  J’ai un faible pour les vieux trucs d’une façon générale : Vieilles maisons, vieux objets….

 Le seul genre d’antiquités que je ne supportais plus, à l’époque, c’était les vieilles bagnoles. Des épaves que je ne parvenais jamais à garder plus de deux années. J’en avais ma claque d’être emmerdé à chaque déplacement, et d’améliorer mes connaissances mécaniques à chaque nouvelle tuile. D’ailleurs à quoi bon enfin savoir ce qu’était une tête de delco, quand les nouveaux modèles en étaient dépourvus.

 Il devenait de plus en plus urgent que je me trouve une nouvelle caisse. La veille, j’avais acheté « l’argus », un journal spécialisé, afin de mettre la main sur l’affaire du siècle. J’avais rapidement laissé tombé, découragé. Toutes ces annonces me paraissaient autant d’arnaques. Une nouvelle fois, j’étais sûr de me faire avoir. Vous savez, ce truc « impeccable », de première main, qu’à toujours couché au garage, ou appartenant au grand-père décédé, et qui l’entretenait soit disant « comme la prunelle de ses yeux ». On met à jour peu à peu le mensonge, avec son compteur trafiqué et son défaut de parallélisme, mais il est trop tard, et question yeux, on n’a plus que les siens pour pleurer !

     Je préférais retarder encore un peu plus l’échéance, et passer mon temps ailleurs que dans un garage, dès le lendemain de « l’affaire du siècle » .

 Au moins on ne se fait jamais berner quand on achète un bouquin d’occasion. Les bons livres se bonifient avec le temps. Le nombre de lecteurs ayant corné et marqué les pages sont autant d’encouragements à acheter. Tout le contraire d’une bagnole !

 Ca faisait un mois que je n’avais pas été chez le vieux. Je l’ai toujours appelé ainsi. C’est un ancien colonel qui a ouvert une bouquinerie pour passer le temps. Il m’a expliqué ça un jour où j’étais le seul client traînant dans son magasin, toujours ouvert, même à des heures impossibles.

     J’étais plongé dans un bouquin de Chandler, derrière un tourniquet. Un client entra, ruisselant de pluie, et commença de discuter avec le libraire. Ces deux là se connaissaient bien. et j’entendais la voix du vieux se confier : « Non, non, J’ai pas encore réussi à la liquider ! »

 Quand on lit un polar, voilà le genre de phrase qui vous fait sursauter.

 Une berline Peugeot était garée devant le trottoir. On aurait dit une voiture neuve. C’était elle « le contrat », qu’ils regardaient tous deux, benoîtement.

 « C’est pourtant une bonne affaire. Trente mille bornes au compteur, ce n’est rien du tout pour une voiture de quatre ans ! »

 « T’as fait de la publicité, au moins ? lui dit l’autre.

 « Bah…Pour le moment j’ai juste mis une annonce dans mon magasin. Y a quand même pas mal de gens qui passent ici ! »

 « T’es con ! Les gens qui passent ici, c’est des fauchés, des vieilles filles et des rêveurs. Y en a pas un qui te demandera de l’essayer ! Passe là dans les petites annonces de Ouest-France ! Je te garantis qu’elle partira vite fait. Moi si j’en avais pas une, je te la prendrais tout de suite. »

  Toute cette histoire de vente et de transaction avait l’air de faire suer considérablement le vieux. Il parlait de la brader, allant jusqu’à baisser encore le prix de dix pour cent, si le client marchandait. Il fallait qu’il s’en débarrasse au plus vite. La neuve attendait au garage.

 C’est ainsi que j’ai acheté cette bagnole, dix pour cent moins cher, en plus d’un roman noir, à jaquette cartonnée. Le vieux me l’avait offert gracieusement, en prime. Foutu bouquin : J’étais persuadé de l’avoir jeté sur le siège arrière, mais par la suite je fus incapable de remettre la main dessus, ni même de me rappeler le titre que j’avais eu entre les mains. Il semblait avoir été avalé par cette nouvelle voiture, à l’espace intérieur étonnant.

 C’était tout de même agaçant d’avoir paumé une série noire de la belle époque.. Toute cette histoire de vente avait du me troubler les sens.

 Peut-être après tout l’avais-je oublié sur le comptoir !

 Je me demandais si je n’avais pas rêvé, le lendemain quand je m’éveillais. Pas de roman noir sur ma table de chevet ! Mais un rapide coup d’œil par la fenêtre me rassura. La Peugeot était là, et il est vrai que pour moi c’était presque un rêve.

 C’était effectivement une bonne voiture. Bien sûr la peinture métallisée s’écailla au fil du temps. La carrosserie prit son lot habituelle de creux et de bosses. Mais le jour où je l’ai achetée, elle était vraiment impeccable.

 Son seul défaut était d’avoir le siège conducteur passablement enfoncé. Le vieux, c’est vrai, était obèse. Il devait peser au bas mot dans les cent cinquante kilos. Il fallait le voir se déplacer en dandinant, entre les piles monstrueuses de livres de poche, qu’il tachait de distribuer sur les étagères, au fur et à mesure des ventes.

 Il hésitait de plus en plus, quand il lui fallait monter sur son escabeau branlant. Je revois encore son regard anxieux, quand il mettait le pied sur la première marche : Le même qu’ont les alpinistes avant de se lancer dans la dernière arête menant au sommet.

 Comme il devait se sentir rassuré, dans ce siège baquet qui avait fini par épouser ses formes ! La chose qu’il regretterait en elle, m’avait-il dit en me remettant les clés de contact, et bien c’était son volant. « Pas trop grand, et bourré de mousse . Il a une consistance impeccable quand on l’a dans les mains ! »

 Il agitait ses doigts potelés en me disant cela, d’une façon plutôt jouissive et exaltée. Tout à coup il m’avait paru obscène. Je ne sus pourquoi je l’imaginais, derrière l’étalage de littérature érotique, à l’heure où le magasin était fermé, tournant avidement les pages, le souffle court et la face congestionnée.

 Voilà donc pourquoi il demandait si souvent aux jeunes filles de monter à l’escabeau à sa place, pour décrocher un bouquin inaccessible. Son poids et son arthrose avaient bon dos…

 Dès que je pris possession de l’engin, je nettoyais le volant avec une chiffon imbibé d’alcool. Néanmoins, pendant bien longtemps encore, il m’apparut passablement spongieux, et collant. La mousse qui l’entourait n’en finissait pas d’exhumer d’étranges humeurs. Je crois que le fantôme du vieux continuait à l’habiter. 

 Une voiture est un peu comme une chaussure. Il faut la faire, qu’elle se fasse à votre pensée et à votre corps. Petit à petit, au fur et à mesure que l’odeur de tabac brun du vieux disparaissait, elle devint complètement mienne.

 J’ai parcouru avec elle bien plus de cent cinquante mille bornes. Un sacré paquet d’heures, à rouler et à rêver, à jouer des freins et de l’accélérateur.

 D’abord assez méprisante à mon égard, elle a appris à me connaître, moi et mes histoires de fous, quand elle me ramenait de mes journées passées à l’hôpital psychiatrique. Je lui reconnaissais son bon sens, et sa circonspection, devant mes doutes et mes hésitations. Elle ne bronchait jamais en écoutant ces histoires de vies cruelles.

  Peut-être après tout s’était-elle instruite, avec tous ces livres qu’elle avait trimballés, dans sa vie antérieure. Qui connaît tous les chemins de la connaissance ?

 On a bien tort de dire que la voiture est le dernier espace où l’homme peut se retrouver seul. C’est oublier un peu vite la voiture elle-même, et la communication qu’elle entretient avec vous.

 Je ne devrais peut-être pas parler ainsi de ce tas de ferraille. Je sais pourtant bien que rationnellement une voiture n’est qu’une addition d’organes mécaniques obéissant à des lois physiques. Je sais aussi que le regard des gens commence à changer quand vous commencez à exposer de genre d’idées. Ils ne seront pas étonnés quand ils apprendront que vous travaillez chez les cinglés, comme ils disent. Jusqu’au jour où eux-mêmes ont un problème et perdent leur belle certitude. 

 Après tout on admet bien que les maisons anciennes sont remplies de fantômes. Pourquoi n’y en auraient-il pas dans les vieilles caisses ?

 Une voiture, c’est comme un animal, on s’attache. Mon gamin m’avait accroché une peluche au rétro intérieur. C’était ma médaille de saint-Cristophe, mon porte-bonheur. 

 Au bout de sept ou huit ans, forcément, je la considérais comme faisant partie de la famille. Je me souviens que je regardais les épisodes de l’inspecteur Colombo d’une autre façon. Pour moi, il était de plus en plus clair, que la star, dans cette série américaine, c’était bien sûr la 403 !

 D’accord, ma Peugeot à moi n’était pas décapotable, mais elle avait la même intelligence et le même sale caractère que la sienne.

 Les années de jeunesse était passées depuis longtemps.

 Sans doute que j’aurais du au moins changer les amortisseurs.

 Il fallait savoir la prendre, jouer de l’accélérateur et de la clé de contact avec beaucoup de diplomatie. Une technique qui devait plus au feeling qu’à l’explication rationnelle.. Quand au carburateur, ce n’était plus qu’un robinet haute pression qui rejetait des hectolitres d’essence dans l’atmosphère, sous forme de fumée noire et malodorante. Un vrai gouffre pour mon porte-monnaie et une catastrophe pour l’environnement ! Je sentais bien que mes discours écologiques ne tenaient plus la marée, avec cette friteuse polluant tout le quartier et mettant à mal l’anticyclone des Acores.

 Elle avait malgré tout gardé de beaux restes. Un silence intérieur digne d’une cathédrale gothique, une bonne qualité de confort, et des accélérations que je jugeais foudroyante, moi qui n’avait possédé avant elle que de petites voitures braves et têtues, mais lentes à la gâchette.

 Quelques défauts bien sur apparurent, mais jamais la moindre vraie panne. Jamais elle ne nous laissa en plan, s’emmurant dans ce silence têtu qui ne veut plus rien savoir de vous, exigeant un dépanneur ou un avocat, comme une femme incomprise.

 Comment pouvait-elle se débrouiller pour tenir le temps ? Ca, c’était un mystère. Peut-être possédait-elle des organes d’autorégulation. Si je lisais de la science-fiction plutôt que de la littérature policière, je serais peut-être capable d’avancer d’autres d’hypothèses. Le fait est que je manque d’imagination pour expliquer sa formidable endurance.

 Son abnégation, devrais-je dire.

 J’ai pourtant été un mauvais maître. Voilà une bagnole qu’a toujours couché dehors, ne connaissant jamais la sécurité et le confort d’un garage, même au cœur de l’hiver, quand l’humidité traverse les tôles et corrompt les caoutchoucs.

 Avec ça, on peut pas dire que j’ai été un maniaque du livret d’entretien. Ma philosophie a toujours été de considérer qu’on ne touche à rien tant qu’on n’a pas d’ennuis. J’ai jamais changé la moindre courroie ni aucune durite. Juste une fois les bougies, pour savoir si j’avais encore le coup de main.

 Mais on peut pas dire qu’elle m’a coûté.

 Avec le recul je me demande si je n’ai pas recherché inconsciemment ses limites, à la faire craquer, motivant ainsi un acte de rupture définitif avec elle. Mais rien ! C’était comme si mes accès de fureur et mes claques la renforçaient dans sa détermination stoïque.

 Seule la lecture de Marc Aurèle, me permettaient de la comprendre !

 C’était une voiture qu’avait le sens du devoir.

 Elle ressemblait finalement à une de ces vieilles domestiques d’autrefois, comme on n’en fait plus, ayant élevé sans se plaindre les enfants de ses patrons, ne pensant même pas, l’âge aidant, faire valoir ses droits à la retraite, tant elle est sûre de faire partie de la maison. 

      Il fallait pourtant bien que j’envisage une remplaçante.

  Bref, il fallait que je la vire.

 Onze années d’exploitation de cette malheureuse m’avait amené à faire quelques bonnes économies. Le bas de laine était plein et l’avenir automobile s’annonçait dorénavant radieux.

 Il était tout à fait maintenant envisageable d’acheter une voiture neuve, une de ces caisses dernier cri vantées par les publicités, et dont l’acquisition m’avait si longtemps paru illusoire.

 Je médite, je temporise pendant des jours, et souvent je prends mes décisions en cinq minutes. J’avais déjà repéré la succursale, toute en baie vitrée haute de dix mètres, avec les drapeaux immenses flottant au sommet. Un de ces endroits ressemblant à une ambassade, fait pour vous convaincre de votre appartenance au monde des puissants et des riches, dès que vous y mettez les pieds. On vous reçoit dans de grands fauteuils, et l’on vous propose même un café.

 Le vendeur n’a pas eu beaucoup de mal à se donner. Dix minutes que j’étais entré pour me documenter, et déjà je prenais option sur un modèle.

 En prenant le volant pour l’essayer sur la voie express, je réalisais combien la voiture que j’avais cru si longtemps sophistiquée était devenue ringarde, dépassée, larguée…Tous ces mots dont les ados usent à propos de leurs parents.

 Est-ce que je ne faisais pas un transfert sur cette vieille caisse ? Evidemment oui. J’étais vraiment malheureux pour elle, et le plaisir de conduire cette voiture trop parfaite n’y changeait rien.

 Mieux valait ne pas parler de ses sentiments stupides à personne !

 Je pensais à Rimbaud. Il avait assis la beauté sur ses genoux, et l’avait trouvé laide. Comme je le comprenais.

 Il me restait une semaine à attendre avant de prendre livraison. Le contrat stipulait que la marque me reprenait l’ancien modèle à un prix dérisoire, le prix de la casse.

 Je n’avais donc plus qu’à garder ma guimbarde en attendant.

 Elle m’attendait sur le parking, tranquille. J’avais une boule à l’estomac quand je m’assis dans le vieux fauteuil défoncé. Elle dut le sentir, mais ne me dit pas un mot.

 Pendant toute cette longue semaine, Il y eut ainsi entre nous un silence, des appréhensions, des non-dits, que le vide du radiocassette enlevé, sans explication, ne parvenait pas à combler.

 Je pensais à tous ces kilomètres que nous avions parcourus ensemble sur les routes de France, d’Espagne, et même du Portugal. Cela n’était pas rien, et comptait certainement parmi les jours les plus heureux de mon existence.

 Ma jeunesse était maintenant derrière moi. Même si j’avais plein d’astuce pour l’avenir, et une philosophie ou deux de rechange en guise de roue de secours, j’accusais quand même un bon coup de blues.

 Plein de nostalgie, nous allâmes tous deux une dernière fois à la mer. Les vagues s’écrasant sur le rivage avaient le même gris métallisé que sa carrosserie métallisée, maintenant un peu passée. Et comme nous revenions vers elle, luttant contre le vent, je la voyais au loin, nous attendant sur le parking, toujours fidèle.

 Je repensais à toi plus jeune assise à mes côtés, les enfants encore petits allongés sur la banquette arrière, leur pouce dans la bouche, et le déroulement sans embûche des kilomètres sur l’autoroute, éclairé par deux phares puissants. Le moteur tournait comme une horloge et les cadrans lumineux me renvoyaient des gages de sécurité.

 Mais bien sûr les années avaient passés, pour elle, comme pour nous. Au fil du temps, certains témoins ne s’allumaient plus sur le tableau de bord, ou donnaient des informations fantaisistes. Rien de grave ! Je pensais au début avoir affaire à des réactions caractérielles .

 Tout cela n’était peut-être qu’un mécanisme de défense. Certains vieillards préfèrent retourner en enfance, plutôt que d’affronter la réalité d’une déchéance incontestable. J’hésitais à la prendre pour faire de longues distances. Néanmoins, nos relations gagnèrent encore en profondeur. Nous étions garants tous deux de la même route accomplie. Et comme dans les vieux couples qui vieillissent bien, l’humour permettait de palier à bien des inconvénients mécaniques.

 Pendant la semaine où nous roulâmes encore ensemble, elle oublia tous ces défauts. C’était comme un retour de jeunesse. Elle me ménageait, faisait l’amoureuse, jouait des hanches dans les virages et se redressait superbe. Je la soupçonnais d’avoir mis du khôl autour de ses phares et de prendre des cours de danse orientale en douce. Elle tournait de nouveau comme une horloge.

 C’était à ne rien y comprendre !

 Voilà qu’elle s’était remise à démarrer du premier coup, avec un enthousiasme d’adolescente. Je ne sais pas quelle révolution endocrinienne s’était passée sous le capot, mais de multiples autorégulations l’avait amené à diviser sa consommation d’essence par deux. Un coup d’œil dans le rétroviseur me persuada qu’elle ne rejetait maintenant qu’une mince vapeur d’eau, semblable au jet d’une cocote minute. Au jour fatidique où je l’amenais au cimetière, il restait à mon grand désespoir encore un demi-plein dans le réservoir.

 Enfin, ce fameux jour, « le jour de la culpabilité », je l’ai garé sur le parking du concessionnaire. Je suis descendu en sifflant, claquant la porte comme à mon habitude, sans me retourner, l’air de rien, comme si je partais chercher du pain.

 Je crois pourtant qu’elle devinait quelque chose. Les animaux eux aussi ont cette forme d’instinct quand, trop vieux pour se traîner, on les envoie chez le véto se faire piquer.

 J’ai remis les clés au type avec qui j’avais conclu l’affaire, un jeune cadre dynamique aux allures de maquignon, qui se régalait d’avance de sa commission. C’était tout à fait inutile de lui parler de mes états d’âme. Il a barré la carte grise de la vieille Peugeot, d’une longue balafre en travers qui m’a fait mal, puis il a donné un coup de tampon énergique sur le papier.

 Pour finir il m’a remis un certificat de destruction, que j’ai du parapher à mon tour.

 La messe était dite !

 Je n’avais plus qu’à partir au volant de mon nouveau engin. Le plus vite était le mieux. Mais il a fallu qu’il me montre encore toutes les manettes, les boutons, les voyants électroniques, des gadgets intérieurs dont je n’avais pas idée, et encore moins ma pauvre vieille voiture.

  Le moteur était d’une propreté époustouflante, plus nickel que mon salon, vraiment, et c’était une chose sidérante à constater, moi qui n’avait connu que des moteurs ruisselant d’huile, ressemblant à des barbecues de jardin.

 Elle était haute sur pattes, plus prêt des nuages que de la route. 

 En montant dedans, j’ai eu l’impression d’être un pilote d’avion partant pour une destination froide et inconnue. J’ai décrit un grand arc de cercle dans la cour du garage avant de sortir.

 Alors pour la dernière fois je l’ai vu, derrière les vitres teintées, et j’ai blêmi.

 La pauvre vieille était assoupie, exténuée par tous les efforts qu’elle avait accomplie toute la semaine, pour tenter de se maintenir au niveau des jeunes.

 Se doutait-elle que je venais de signer son arrêt de mort ?

 Tout le passé m’est revenu, et je me suis rappelé en frissonnant du bouquin d’Horace Mac Coy, que j’avais laissé ouvert sur l’étagère du bouquiniste, il y a onze ans de ça, et cent cinquante mille bornes en arrière.

 C’était : « On achève bien les chevaux ! » 


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45 réactions à cet article    


  • Robert GIL ROBERT GIL 27 août 2013 10:29

    « Les Français mettent dans leur voiture autant d’amour-propre que d’essence » 
    Pierre DANINOS

    Voir ces quelques rimes sur ce phenomene de société qu’est la voiture :

    http://2ccr.unblog.fr/2010/10/19/putain-de-bagnole/


    • juluch juluch 27 août 2013 10:33

      Une bien belle histoire......


      On s’attache aux autos surtout si elles sont resté longtemps avec nous.

      Etant amateur de voitures anciennes et autres youngtimers je vous comprends parfaitement.

      Toutes ces « vieilles » sont recherchées de nos jours....autant en profiter !  smiley

      • bakerstreet bakerstreet 27 août 2013 15:55

        juluch


        C’est à l’armée que j’ai appris à conduire, dans un centre mobilisateur, sur les GMC américains que l’on stockait en attendant la guerre.

        Puis que l’on déstockait donc, en les faisant rouler
        50 litres d’essence au cent ! ....Le gigleur était un robinet autre pression !

        Des dizaines et des dizaines de GMC, mille kilomètres au compteur à tout casser, graissés, elévés sur leurs chandelles.
        Et puis autant de jeep, de Mormon....
        Que sont devenus tous ces engins ?

        Des journées entières à bailler, allongées dans les baches des remorques, déjà à lire des polars !

        En attendant la guerre !.....

        on le sait bien, on se dit c’est le destin !

        .......Et toujours en été !....

      • juluch juluch 27 août 2013 19:55

        Se que sont devenus ces engins : ferraille, cibles, revendus et beaucoup ont été abandonnés sur les sites. 


          smiley

      • juluch juluch 27 août 2013 19:59

        Certains de ces engins se négocient très cher entre collectionneurs.


        Et les authentiques Jeeps, pas les Hotchkiss, sont pratiquement introuvables.....

      • Piere CHALORY Piere Chalory 27 août 2013 10:39

        Bravo pour votre manière d’écrire, et de rendre émouvant l’attachement qu’on peut avoir pour ces tas de ferraille, qui recèlent allez savoir, peut être bien une âme eux aussi.


        • Pale Rider Pale Rider 27 août 2013 10:43

          En dépit de quelques fautes de français, c’est un bel article.

          Je ne roule moi-même que dans de vieilles bagnoles, actuellement une R 25 TX de 22 ans qui a 270 000 bornes et qui tire toujours vaillamment la caravane. Je n’ai pas remis d’huile entre les 2 vidanges distantes d’un an.

          Dans le passé, j’ai fait comme Columbo (dont je suis en train de regarder trois coffrets de DVD) : j’ai roulé en 403 pendant 7 ans et 150 000 km. Plus tard, j’ai eu deux 504 qui m’ont fait un nombre de km impressionnant. Ensuite (mais je ne parle que des principales) une 505 V6 achetée 2500 francs qui était une pure merveille et qui me sortait 170 CV pour moins d’essence que les 504.

          Concernant la voiture du grand-père décédé, nous avons depuis 9 ans une 106 acquise à petit prix dans ce cas de figure. Comme quoi il n’y a pas forcément d’arnaque ! Elle n’avait que 11 000 km, état neuf, et à part une connexion à ressouder et un roulement que j’ai récemment changé, elle fonctionne en ne demandant rien que de l’essence et les vidanges.

          Je ne veux pas de voitures neuves : trop chères, trop d’électronique, nid à pannes. L’autre jour, j’ai peut-être remplacé pour la dernière fois des vis platinées (que j’ai peiné à trouver) sur l’Opel Kadett de mon fils, modèle Luxus 1982, que mes parents avaient achetée en 1988. C’est rustique, mais ça marche, et pas un atome de rouille sous la caisse !

          Je considère comme un acte de résistance au gouvernement et à la société de consommation de rouler dans de vieilles bagnoles. Elles ne consomment d’ailleurs pas tant que ça, et il faudrait se demander combien d’énergie, depuis l’extraction du minerais jusqu’à la sortie d’usine, il faut pour produire une bagnole neuve.

          Faisons comme les Cubains : roulons vintage !


          • juluch juluch 27 août 2013 10:56

            +1 Pale rider !!!


          • bakerstreet bakerstreet 27 août 2013 12:59

            Pale rider


            Bonjour, et merci

            Pour les fautes, je reconnais quelques défaillances. 
            Manque de révision de l’orthographe et mauvais entretien du français. 
            Le disque de débrayage est resté collé sur certaines phrases
            Espère juste que vous n’avez pas trop pris de gaz d’échappement

          • Pale Rider Pale Rider 27 août 2013 14:04

            Non, ça va, côté orthographe, il y a pire sur AgoraVox. Mais je vous signale le Bescherelle, ou le Bled, alias la RTO, Revue Technique Orthographique. 

            Côté souvenirs d’enfance, je ne me suis jamais remis d’avoir vu partir, en 1967, la 203 noire de mes parents. En 83, j’en ai acheté une grise que j’ai hélas dû revendre un an plus tard. Magnifique bagnole, pur objet d’art. J’ai eu la chance de conduire la même il y a deux ou trois ans. C’est loin d’être un tacot, très agréable à conduire, boîte de vitesses très douce. J’espère que le gars me la revendra un jour.
            Encore un mot de la 404, conduite chez le même collectionneur (je lui ai fait un réglage moteur à l’oreille, carbu réglé au tournevis, et calage d’avance). Là, c’est d’un confort prodigieux, y compris le ronronnement feutré du moteur. Rien à voir avec les brouettes tape-cul qu’on nous vend actuellement, haut de gamme compris. Mais quand on roule en R 25, on devient très difficile sur le confort. Amitiés !

          • ZEN ZEN 27 août 2013 10:47

            Trés attachant, Bakerstreet
            Personnellement, j’ai eu du mal de me séparer de ma 2cv 4, qui nous avait amené vaillamment de Paris à Athènes avec remontée par les ex-pays de l’est, puis nous avait fait déccouvrir l’Espagne encore franquiste et Lisbonne à l’époque des colonels
            Pas une défaillance. Réparations faciles à faire soi-même.
            Nostalgie !


            • bakerstreet bakerstreet 27 août 2013 12:54

              Zen


              La deudeuche bien sûr !
              J’en ai acheté une dans les années 80 !
              Je me souviens qu’en 59 mon père avait eu sa première.
              « Peut être en aura t’il une lui aussi plus tard, » avait il dit à ma mère, en me regardant !
              "Il aura plus de chance d’avoir une soucoupe volante, au train où vont les choses !

              Et le temps s’est écoulé sans que je réalise
              Qu’il était ma jeunesse.
              Et qu’après bien des années si je l’idéalise
              Est-c’un peu par faiblesse ?
              Sait-on de quoi sont faits nos souvenirs
              Sur les chemins de la vie ?
              Sait-on pourquoi on s’invente à plaisir
              Chacun sa Polynésie ? ...  ( Charles trenet- cinq ans de marine)

              Quelqu’un qui a eu un 2ch, ne peut être tout à fait mauvais....Je pense à Bernard Tapie en pensant ça. 
              Ce type a réussi même à s’intéresser au tour de france.

              Jusqu’à lors, je pensais aussi qu’un type qui aimait le vélo ne pouvait être tout à fait mauvais !


            • ZEN ZEN 27 août 2013 13:35

              Pas tout à fait mauvais ?...
              Voilà qui me rassure ! smiley
              Quant à Tapie, La Vie Claire, c’était surtout du pognon !
              A partir de lui, le Tour de France a commencé à sérieusement dérailler


            • L'enfoiré L’enfoiré 27 août 2013 12:34

              @Bakerstreet,


               Bien aimé aussi.
               Bien que je n’ai pas votre attachement vis-à-vis des vieux trucs.
               Plutôt tout l’inverse. Toujours à la recherche de la nouveautés, de gadgets utiles.
               Oui, il y en a. La climatisation, le lave glace auto, les lumières qui s’allument auto, le limitateur de vitesse de croisière... et tellement d’autres choses.
               J’ai dans mon entourage des collectionneurs. Donc j’en connais un peu plus sur la question des bagnoles d’un autre temps.
               Mais, je vous demande qu’est-ce qui vous attire dans la vieille bagnole ?
               Pas le double débrayage tout de même, pas la manivelle pour lancer le moteur... smiley


              • Pale Rider Pale Rider 27 août 2013 12:39

                @L’enfoiré : Ah si ! la manivelle, génial. Entre la 4 CV qui faisait de méchants retours, puis qui démarrait avec une vivacité surprenante, et la 403, très lourde à tourner, mais qui partait (stricto sensu) au quart de tour, c’est absolument génial. Aujourd’hui, ce plaisir a disparu. Il avait l’immense avantage de permettre de démarrer avec une batterie à peine suffisante pour faire vaguement luire le témoin d’huile (expérience vécue).


              • bakerstreet bakerstreet 27 août 2013 12:42

                L’enfoiré


                « La vie c’est comme une dent, d’abord elle vous fait mal, et puis enfin on vous l’arrache ! » Nous disait Boris Vian, un fan de tacots, de jazz, de série noire aussi. 
                Boris Vian est mort trop tôt, presque pas de kilomètres au compteur.
                Bon, je ne sais même pas pourquoi je me lance dans ces métaphores pour vous répondre.

                A vrai dire rien ne m’attire dans les vieilles bagnoles, mais ici comme ailleurs, beaucoup de choses me retiennent.....je ne sais pas à quoi se jouent, la constance, la fidélité, quand ils virent au gatisme.
                Des collections, il faut savoir rester le maitre, si l’on ne veut pas y laisser sa peau, comme dans toutes les addictions.
                Et parfois tout vider, de la cave au grenier !

              • L'enfoiré L’enfoiré 27 août 2013 12:56

                Merci pour vos visions rétros que j’apprécie.

                Je suis bien d’accord, pour dire, que la mécanique s’use et que tout ce qui est électronique lâche sans prévenir.
                Deux conceptions différentes qui se chatouillent et qui peuvent se défendre : la modernité avec la complexité contre l’ancien avec la simplicité.
                 

              • paco 27 août 2013 13:26

                 Un régal de vous lire, @Bakerstreet ! Et la citation de Vian en bonus, on est gatés.
                 Quand à savoir jeter, pour un collectionneur, c’est l’amputation sans anesthésie, ni gnole, ni bout de bois en travers du dentier.
                 Un jour je faisais du ménage dans l’immense grange bondée d’un petit baron local, pour des clopinettes. Il avait de tout, du char à voile à la CX ambulance rallongée, en passant par le fourgon de pompiers Saviem, l’Aronde plateau nickel, et des bateaux en veux-tu en voilà.... Je trouve un vieux moteur en sale état. J’allais le béner quand l’autre s’est pointé : « Mais ça va pas ! » «  il est foutu,non ? » «  oui, mais c’est celui de ma première Coccinelle, il reste là » et il l’a remis à sa place avec tendresse.
                 C’est là ou je me suis promis de collectioner un jour...à mon tour, mais des timbres.


              • bakerstreet bakerstreet 27 août 2013 14:19

                Paco


                Bonjour

                Collé au timbrre, il y a la carte postale, et de nouveaux timbrés !

                Ma collec de cartes anciennes est la plus légère. 
                Des gens collectionnnent exclusivement certaines séries : Les ponts, les calvaires, les vieux métiers, etc....Beaucoup se désintéressent du texte écrit derrière, et qui parfois vous laissent la bouche ouverte d’étonnement.
                Pour moi, la moitié au moins de l’intéret
                Une sorte d’agoravox au delà du temps
                Car c’est un autre voyage que ces vieilles cartes postales : Mémoires livrées des familles et d’une france qui n’avait que l’écrit pour communiquer.
                Parfois lyriques, parfois abscons, et aussi mystérieux que du marguerite Duras, nous disant ses impressions sur l’affaire du petit Gregory.
                Mais c’est une autre histoire
                Tant qui se contiennent les unes les autres, comme autant de poupées gigognes

              • bakerstreet bakerstreet 27 août 2013 14:27

                Paco


                J’oubliais de vous dire que vous me faites penser à un copain.
                Un type qui s’intéresse au maquetisme, et donc aux trains, et donc à l’histoire, connait les difféntiels d’écartement des rails entre les pays, vous sort un bouquin poussiéreux sur une étagère pour vous apprendre combien vous auriez payé en deuxième classe, sur le trajet paris brest le 20 mai 1936. 
                En vient à s’intéresser à l’uniforme des agents, et forcément à la couture. S’achète donc une petite singer et prend des cours. 
                Voilà pourquoi il a un vieux rafiot dans son hangar, deux vieilles motos d’avant guerre, un tandem, et tant et tant qu’une vie de passion vous file entre les mains sans que vous n’ayez eu le temps d’apprendre la moitié de ce que vous voulez sur l’espèce humaine, et les différentes prothèses qu’elle utilise !

              • paco 27 août 2013 16:55

                 Ne m’en parlez pas, @ Bakerstreet ! Je pensais aux timbres pour la place et le poids, mais dans une autre vie je fute archiviste dans un sous sol fabuleux, des centaines de mètres emplis d’écrits, de cartes postales, de journaux, de dossiers à détruire à telle date sans surtout pas les ouvrir ( t’as raison !) remontant au début XX°. Une orgie de papier.


              • kitamissa kitamissa 27 août 2013 14:28

                Heureux de rencontrer des amateurs de vieilles caisses ...j’ai conservé ma Safrane 2.2 SI 140 cv de 1992, elle n’a que 175000 bornes d’origine, malgré une multitude d’autres voitures plus récentes que j’ai possédé parallèlement !


                J’ai fait la connerie d’acheter une Jaguar XJ 4.2l V8 ....un vrai piège à points, et moins confortable que la Safrane sur de longs trajets !

                Pour la Safrane, confort incroyable,increvable, tenue de route imperturbable et silence total à l’intérieur en roulant !

                je ne souviens de ma première voiture en 1963, une Ford Vedette qui a fini sa vie coincée entre deux arbres en forêt de Sénart , une Chevrolet Impala gardée 6 mois tellement ça bouffait !! 

                des Panhard 24 CT achetées neuves, très recherchées en collection 9000 € actuellement pour une belle en parfait état, ça valait 10000 Frs au début des années 60 ! 

                une Triumph TR4 , une Austin Healey 3000 MK3 ....hors de prix en collection actuellement ! 

                des Deudeuches pour aller bosser sur les chantiers, ça vaut une fortune maintenant en collection, 15000 € pour une belle en état concours...
                 l
                des Fiat, Opel ...les Must de l’époque 70...la Diplomat 2.8 E , et deux Commodore GSE/2.8


                une Citroen CX GTI , la meilleure tenue de route jamais égalée !!! 
                 
                une R20 TS emmenée à plus de 300000 bornes ..

                des R21 dont les TXI et la 2 litres Turbo une bombe routière encore capable de ridiculiser bien des pseudos sportives actuelles !

                et celles que j’oublie, vu que suite à un accident, j’avais cédé ma petite entreprise de BTP, et repris une boite d’assistance, dépannages sous contrat avec deux sociétés de location automobile ...alors les bagnoles !!!!!!!! smiley




                • bakerstreet bakerstreet 27 août 2013 15:45

                  Bon, je ne parle pas des deux roues.

                  En dehors des vélos, que j’ai en sept ou huit exemplaires, un tandem.
                  Le tandem centrifuge les regards, dédouble vos possibilités, et les risques de chutes

                  Pendant longtemps j’ai eu un vespa 125. 
                  Et puis une MZ, une solide machine faite en allemagne de l’est, indestructible, bornée, et lente. 
                  Le manuel d’emploi vous remerciait d’abord d’avoir fait confiance aux pays socialistes, puis vous recommendait de faire attention aux projections d’huile, sur les bas de votre passagère !

                  D’un certain coté ils n’avaient pas tort.
                  Ces machines fabiquées par l’état ingnoraient tout de l’obsolescence programmée.
                  Leur naïveté vous tenait lieu de programme.

                  Je lorgne mainteant sur une royal Endfield 500
                  Belle machine faite aux indes, et à peu près identique à son modèle anglais datant des années 50.
                  Une machine fait pour se prendre pour Lawrence d’Arabie, le vent du désert dans les cheveux en moins. 

                • kitamissa kitamissa 27 août 2013 19:49

                  Ah bon..les vélos également ? les anciens qui me connaissent ici savent que je suis un mordu de vélos de course vintage bien entendu, j’en ai eu jusqu’à 18 !!! 


                  j’ai déménagé depuis 2009, j’en ai revendu la moitié , j’ai conservé les plus rares dont un Pinarello tout chromé en Columbus SL , fabriqué à quelques exemplaires...il y avait une série plaquée OR ( là c’est introuvable !! celui qui a ça ne s’en séparera jamais !) 

                  la seule moto que j’ai eu, c’est une Motobécane 125 Latérale de la fin des années 40 ! partie à la ferraille à cause du bris de vilebrequin !

                  pour info, les motos de Lawrence étaient des Broughs Supérior 1000CC , il est mort au guidon d’une de ses machines dont il faisait collection !

                  pour les Royal Enfield, il y a un petit mécano à Ponthiérry en Seine et Marne qui les reconstruisait, ou en importait également, je ne sais pas si il est toujours en activité !

                • Rincevent Rincevent 27 août 2013 14:36

                  On peut apprécier les innovations des nouvelles voitures et rouler en + ou - anciennes, c’est mon cas.

                  Ayant eu, un temps, besoin d’un 2 ème véhicule et pas beaucoup de sous à y consacrer, j’avais replongé carrément dans le « vintage ». D’abord une Fiat 500 (mes collègues m’attendaient à la relève pour avoir le plaisir de me voir m’en extirper…) puis une Fiat 850 (où sont les freins ? je n’ai qu’un ralentisseur quand j’appuie ! Molo dans les virages, ce train arrière n’attend qu’une occasion pour passer devant). Je me suis bien amusé mais je dois ma survie au fait d’avoir travaillé dans l’automobile quelques années avant, ça aide…

                  Cette période passée je revins à du plus contemporain avec, par exemple, la découverte extasiée de la clim en plein cagnard et là, difficile de revenir en arrière au quotidien. Aujourd’hui c’est encore une collector, 406 coupé, pas très écolo mais bon, je roule peu mais dans un confort royal et une tenue de route d’enfer.

                  Si l’achat d’une voiture était un acte purement objectif, ça se saurait et surtout ça se verrait : on roulerait presque tous en Dacia...


                  • bakerstreet bakerstreet 27 août 2013 15:33

                    Morvandiau


                    Pendant longtemps l’afrique fut la deuxième chance des Peugeot, promises à la casse !
                    « On ne meurt que deux fois ! » Auraient-elles pu dire
                     
                    ON NE MEURT QUE DEUX FOIS !
                    Un bon polar de Robin Cook., de l’inénarable et éternelle série noire

                    Les bons polars sont comme les bons moteurs quatre temps.
                    -Admission : Distribution des rôles, dévellopement de l’intrigue

                    - Compression : Ca se complique avec la blonde ! Qu’est ce c’est que ce cadavre, dans le coffre de la limousine ?

                    - Explosion : Purée, baissez vous ! Ca flingue de tous cotés

                    - Echappement : Ouah !.....Se tirer enfin avec le magot, sur des iles aux parfums qui ennivrent, et où les filles ont de colliers de fleurs autour du cou !

                  • Pale Rider Pale Rider 27 août 2013 15:33

                    @ morvandiau : Oui, les 504, c’est costaud et, comme le disait un site, c’est une des rares voitures qui pardonne les erreurs de conduite, je m’en suis aperçu une ou deux fois.

                    J’ai d’abord eu une TI de 1977, puis on m’a donné une GL à boîte auto, de 1971. ça m’a donné le temps de refaire le moteur de la TI qui commençait à cliqueter à 300 000. Du coup, je me suis retrouvé avec deux 504 (= une 1008) en parfait état de marche, et je choisissais l’une ou l’autre comme je voulais. Le comble du luxe ! Ce qui est curieux, c’est qu’on n’en voit presque plus sous nos latitudes. Soit il en reste dans les granges qui doivent vieillir encore un peu, soit elles ont été tellement usées jusqu’à la corde (en Algérie, peut-être) qu’elles ont fini à la casse. Mais ce sont des voitures de légendes, et remarquablement racées.

                  • In Bruges In Bruges 27 août 2013 16:24

                    @Morvandiau
                    « ma copine s’en souvient encore »...
                    Du piston, ou de l’huile après les coups de piston ?


                  • paco 27 août 2013 19:15

                    Rrrhhhaaa...@ Morvandiau...
                     Nostalgie. La 404 familiale, quand mon père l’a mise à la casse, mon chialeur de p’tit frère en a fait une crise. A fallu y retourner la lui prendre en photo, au teigneux, le convaincre qu’elle retournait dans son désert natal et pas écrabouillée.
                     Alors la 504 qui suivit, quel régal ! Mes premiers changements de vitesse, et une si vaste banquette avant... Ma mère revait d’une CX et son avant fuselé de requin. Mon père refusait de rouler dans une voiture de ministre. Alors la suivante fut une 504 break. A mon tour de mouiller des yeux...


                  • laurentvalinont 27 août 2013 14:54

                    Moi je trouve cela agréable de conduire des vielles voitures, sans parler de bouts de ferrailles qui avances péniblement dans un vacarme infernal. Et puis même si niveau consommation d’essence il faut avouer que c’est moins rentable qu’un véhicule neuf, le prix d’achat d’une voiture d’occasion est moindre. J’habite sur Saint Denis dans le 93 et passe mes temps libres à retaper d’ancienne voitures achetées d’occasion sur http://www.monpremiervehicule.com où la plupart du temps je trouve mon bonheur. J’achète, je retape, je conduis et puis je revends quelques temps après pour faute de place. Mais jamais de véhicules neufs que des voitures d’occasion et anciennes.


                    • bakerstreet bakerstreet 27 août 2013 16:11

                      « Y a pas quelque chose qui t’as surpris dans les réactions ? » Me dit ma femme ( je n’aime pas dire ma femme, disons plutot donc Michèle)

                      - « Non, je vois pas ! »
                      - « Bha c’est que des réactions de mec ! Pas étonnant un sujet pareil, ça bloque tout de suite les femmes ! »
                      - « Ouaih ! C’est vrai ! je lui dis....Mais elles ont tort. Je ne parle pas que de bagnole. je parle de l’attachement, c’est pas la même chose. Un attachement un peu cinglé, mais un attachement quand même. »*
                      Je le dis toujours. C’est l’émotion qui vous sauve ! L’empathie....La petite étincelle qui allume la bougie.
                      Qu’importe où elle se trouve....Enfin, je parle pas de l’addiction du tueur , bien sûr, de celui qui ne peut jouir qu’en faisant du mal....Mon boulot voyez vous, m’a pas mal sensibilisé à ces choses, c’est à dire avant tout au devoir de sensibiltié. 
                      Mais allez savoir pourquoi le mal est il un si bon ingrédient de roman !

                      Vous n’avez pas lu « PAS DORCHIDEES POUR MISS BLANDISH ! d’Hadley chase ?
                      Ou encore » LA BLONDE EN BETON ! de Connely, pour être un peu plus moderne ?
                      Bon, il n’est pas encore trop tard.....

                      Quoique, avec des références pareilles, je sens que je vais encore déplaire aux femmes.


                      • cevennevive cevennevive 27 août 2013 16:31

                        Bonjour à Barkerstreet, et à tous,


                        Taratata, bien des femmes ont aussi adoré leurs véhicules...

                        Ma première 2 cv m’a abandonnée sur une route de campagne entre Tours et le Mans. Je n’avais pas d’argent pour la faire réparer et j’ai dû la laisser au premier garagiste venu qui a payé mon taxi pour rentrer chez moi à Alençon, (en pleurant ce vieux tas de ferraille serviable au possible !)

                        La seconde fut une Dyane bleue ciel sur laquelle j’avais collé des fleurs... je l’aimais.

                        La troisième fut une Renault 5. Je l’ai adoré.

                        La quatrième fut une alpha Roméo. La bombe.

                        Dois-je continuer ?

                        Maintenant, j’ai une Honda Civic sport de 1993 que j’aime (elle est si belle !) Mais je la trouve un peu trop basse lorsque je dois en sortir... Ce n’est plus de mon âge. Alors, j’ai une petite Corsa (1993 aussi) qui me sert comme une véritable mère.

                        J’ajoute que je n’ai jamais pu me débarrasser d’une de ces voitures. Elles sont toutes allées vers mes filles, mes gendres, et la Honda est promise à l’une de mes petites filles qui passe son permis bientôt.

                        Voilà pour les voitures. Mais je dois dire que je n’arrive pas à me débarrasser de quoi que ce soit, les livres débordent de mes bibliothèques, les « vieilleries » encombrent mes greniers. Mes ancêtres étaient ainsi puisque je vis dans leur maison qui, d’après les textes notariés, apparaît en 1307 !

                        Je vous salue tous.



                        • bakerstreet bakerstreet 27 août 2013 17:56

                          Dommage Cevennevive que vos ancètres n’aient pas laissé leurs vieilles gimbardes dans la grange !

                          Merci pour la visite !

                        • paco 27 août 2013 19:33

                           Bonsoir Cevennevive !
                           Beau clouage de clapet et capot aux machos des pédales.
                           Vous avez une Civic sport 93 !!! M’étonnerez toujours. Votre prix sera mon mien  smiley
                           N’étais-ce pas la série avec les roues arrière légèrement directionnelles ?
                           Bonne soirée.


                        • In Bruges In Bruges 27 août 2013 16:36

                          « On ne meurt que deux fois », yesss. Un régal.
                          Sérault en vieux flic usé et Charlotte Rampling au mieux de son vice.
                          Deux monstres sacrés.Le dernier film dialogué par Audiard avant son clap de fin.

                          PS : je ne partage pas vos émotions nostalgiques pour les vieilles caissesdes années 60/70.
                          Ca remplissait morgues et salles de réa des CHU.

                           Ca freinait mal, toutes roues bloquées (pour ceux qui ne savaient pas freiner d’urgence sans bloquer les roues, c’est à dire 80% des gens avant l’invention de l’ABS...), ca tenait sur des pneus de mobylette, les phares éclairaient à 6 mètres, les essuie-glaces essuyaient couic et au crash test... c’était la mort à 40 dans le béton.
                          Pas d’Air Bag, pas de pré-tensionneurs de ceintures à limiteur d’effort (choc à 60 km/h céinturé= 6 cotes cassées...).
                          Pas de pédalier rétractable= chevilles cassées ( 6 mois d’hosto/ réducation) à 40 km/h.

                          Bref, pas pour rien que le record de France des morts sur la route c’était en 1972 ( 16.800 morts, contre 3800 aujourdh’hui avec 4 fois plus de voiture et 6 fois plus de kilomètres parcourus...)
                          Non, en matière de voitures ( sans doute parce que c’est mon métier), « non, rien de rien, je ne regrette rien... ».


                          • bakerstreet bakerstreet 27 août 2013 17:59

                            In bruges !


                            Bien sûr vous avez raison, mais ce billet vous l’avez remarqué n’est pas estampillé du sceau de la raison !

                            « Je savais bien que je faisait fausse route, mais dés que son premier regard, j’ai su qu’il était déjà trop tard ! »........Hadley Chase apocryphe.

                          • In Bruges In Bruges 27 août 2013 18:12


                            Cher Bakerstreet,
                            Je vous taquinais, je crois avoir compris de quoi vous vouliez parler dans cet article.
                            Un truc du genre de ceci, qui m’est proposé par mon navigateur dans la rubrique « à lire sur le même thème » ;

                            http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/buick-ta-mere-98347#forum3003474

                            Bon, je vous laisse, j’ai un crash test à réaliser qu’est prét sur le pas de tir....


                          • bakerstreet bakerstreet 27 août 2013 22:17

                            in bruges


                            Merci pour ce p’tit tour en Buick ta mère !
                            Très beau texte, qui a de l’énergie et de la reprise !

                          • Gabriel Gabriel 27 août 2013 16:51

                            Bakerstreet, vous êtes le mécanicien de nos souvenirs, vous avez fait renaitre toute une époque mécanique aux odeurs d’huile, de graisse, de cuir et de super à 1,85 Fr le litre. C’était dans une autre vie où couché sous la voiture on faisait soi même sa vidange après avoir frotté ses bougies à la brosse métallique. Je vous en veux un peu de ce come back qui humidifie nos yeux. Continuez à nous écrire encore de pareilles lignes assis sur le toit de votre niche, protégé des intempéries par votre casque d’aviateur et surtout, surveillez le parking. Cordialement.


                            • bakerstreet bakerstreet 27 août 2013 18:02

                              Bonjour Gabriel.


                              je vous parle d’un temps, où l’on trouvait des stations essence
                              Dans n’importe quel hameau de france !

                              « Le facteur ne sonne que deux fois ! »
                              Voilà le trait d’union entre station essence
                              Station des sens et polar !

                            • Pale Rider Pale Rider 28 août 2013 11:04

                              @ Gabriel : Vidanges et brosse métallique sur les bougies (et calage des électrodes à 8/1oe), je le fais encore. Mes bougies ont dans les 80 000 km, et la R 25 pète au quart de tour.


                            • alinea Alinea 28 août 2013 00:03

                              Je suis affreusement déçue : je n’avais jamais imaginé que vous puissiez être aussi cruel !
                              Deux fois, j’ai envisagé de changer de voiture, comme un divorce de raison, pour « mieux » alors que j’aimais, qu’elle soit Toyota Karina ou C15 citroën ! Et bien, vous me croirez si vous voulez, toutes les deux, elles se sont suicidées : la main du destin les a volées et brûlées !


                              • bakerstreet bakerstreet 28 août 2013 01:41

                                Condoléances, et amitiés, Alinea.


                                Cruel ?
                                Il est vrai qu’un volant et un levier de vitesses met bien des hommes, et des femmes, 
                                dans cette position atavique de puissance, 
                                qui n’attend plus qu’un accélérateur pour se déchainer.


                                Cruel ?
                                La casse après tout est peut êter moins cruel que nous
                                Elle transforme ce que l’on répudie
                                Ah si l’on pouvait faire le même chemin
                                Dans quelle voiture renaitrons nous demain ?

                                Tout est question d’équilibre et de dosage
                                En passant de l’autre coté du pare brise et des apparences, 
                                Un bon vieux biclou et la sueur au front vous remettent les idées en place
                                Et de la modération, bien mieux que les panneaux de limitation

                                La sagesse vient des limites et des chevaux de votre moteur
                                Et un bon âne parfois fait très bien l’affaire
                                Pour celui qui veut mener loin sa route

                                Les anciens nous avaient prévenu. 
                                Phaeton sur son char sort tous les soirs de la boite de nuit. 
                                Se prenant au volant pour Dean Morialty !

                                Restez bien sur le trottoir, on est jamais assez prudent !



                              • Agafia Agafia 28 août 2013 11:27

                                Joli texte Bakerstreet...
                                Je me reconnais bien là à tisser un lien étrange entre moi et mes vieilles bagnoles. Ford Capri, Ford Taunus coupée, 2 CV, Golf II, Toyota BJ 42, et j’en oublie, et puis mon actuel vieux Niva increvable et roi de l’auto-guérison, grimpeur dans l’âme et qui m’emmène absolument partout... 
                                Toute une personnalité et de vraies mécaniques que je me fais un plaisir de bichonner moi-même autant que je peux.
                                Un vrai plaisir.



                                • ArnaudB ArnaudB 19 février 2014 18:01

                                  Hello Bekerstreet ,

                                  Super ton texte ! J’aime beaucoup ton style d’écriture. Une phrase qui m’a bien faire rire « Une voiture est un peu comme une chaussure. Il faut la faire » , mais c’est tellement vrai , le temps d’adaptation sur une voiture est important , surtout si elle est neuve.

                                  Et dernière citation d’une phrase que j’aime beaucoup « Il a barré la carte grise de la vieille Peugeot, d’une longue balafre en travers » balafre c’est assez expressif du sentiment.

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