Parce que c’était leur projet
Tout était écrit...
On a beaucoup glosé – et on le fera encore - sur le désastre en cours.
Aurait-il pu être évité ?
Faut-il s’en accommoder, le temps de passer la tempête ?
Et l’union nationale, doit-elle se faire envers et contre tout ?
Le temps des comptes viendra-t-il ?
Ou bien la macronie nous prend-elle, une fois de plus, pour ce que nous ne sommes pas ?
Constat
Un champ de ruines.
Le pays est en train de brûler : non pas à cause de l’épidémie, mais plutôt bien malgré elle.
Un confinement d’un mois pour l’instant, mais sans doute plutôt de deux, d’après les informations dont nous disposons.
Ce qui veut dire une économie en miettes, avec à la clé, un taux de chômage entre 20 et 30 %, selon les projections des économistes. Les centaines de milliers de PME qui constituent 80% du tissu économique du pays sont en effet à l’arrêt : et la majorité iront au tapis. Elles vont s'arrêter, faire faillite, sous l’action conjuguée d’un effondrement de la demande, d’une trésorerie en berne, et d’un tissu économique complètement sinistré. Plus d’offre, plus de demande pendant des mois.
Sans doute que le pays ne s’en remettra pas : il faudra s’attendre à des turbulences majeures, quand bien même nous sortirions de l’épidémie par le haut, suite à un hypothétique vaccin qui n’est pas prêt d’arriver… ou même grâce au traitement bon marché proposé par le gaulois réfractaire de la médecine, réfractaire mais mondialement reconnu, j’ai nommé Didier Raoult.
Des millions de chômeurs supplémentaires, et rajoutez à cela une UE qui va imploser : quand chacun voudra reprendre ses billes, quand l’Italie, ou l’Espagne, ou les autres, va vouloir se débrouiller tout seul parce qu’avoir mis au pot commun, manifestement cela n’a servi à rien. Quand on voit l’attitude de l’Allemagne, envoyant balader les pays demandant désespérément de l’aide… quand on voit la « solidarité européenne » se manifester comme en République Tchèque, où des masques destinés à l’Italie ont été purement et simplement subtilisés par les autorités…quand on voit que la même chose s’est passée en France, à Lyon, où un stock de masques en transit pour la Suède à été « réquisitionné » par nos chères autorités…
Bas les masques
Comment a-t-on pu en arriver là ?
La France, grand pays industriel -ça, c’était avant-, a vu son économie mutée de force par la loi implacable du « TINA » le fameux « There Is No Alternative ».
La main invisible du dieu Marché devait tous nous soulever au-delà des simples turbulences de la mondialisation malheureuse, celle qui délocalise, celle qui mécanise, celle qui supprime des emplois par millions, et vous forçait à « sortir de votre zone de confort », à vous « moderniser », parce que « c’était pour votre bien ».
La disruption, le cerveau complexe du petit prodige devaient nous amener vers des lendemains auprès desquels la Révolution Culturelle Maoïste eut fait pâle figure… en une triste continuation de l'œuvre entamée sous Miterrand, avec le tournant de la rigueur en 83, puis Maastricht, puis Chirac et sa "fracture sociale" sitôt révélée sitôt oubliée... Pour en arriver aux trois médiocres : Sarkozy l'agité du bocal, Hollande la part de flan, et macron le petit chouchou de la finance. Quarante ans de dérégulations, de vente à la découpe, de promesses jamais tenues, pour arriver à cette descente aux enfers.
On voit le résultat de ces quarante piteuses aujourd'hui : en pleine tourmente sanitaire, là où même en Afrique, le gouvernement distribue masques FFP2 et matériel à ses soignants ainsi qu’à la population, en France, soi disant 6eme (ou 7eme, on ne sait plus trop, pour ce que ça vaut) économie mondiale, on voit fleurir les appels aux dons pour les hôpitaux sur les pages Facebook et les chaînes YouTube des particuliers.
Nous sommes à poil, face à un virus qui décime, littéralement, notre pays.
Des soignants applaudis aux balcons tous les soirs, parce qu’ils vont au casse-pipe à poil : pas de masque, pas de blouses, pas de gants, mais à la place, du bricolage. Des patrons de masques chirurgicaux en Do It Yourself, protégeant du virus autant que les sacs poubelle destinés à remplacer les surblouses et les combinaisons. Des sacs poubelles et des bouts de tissu en guise de tenue de protection… Autant aller rouler directement une pelle à un contaminé… à poil, vous dis-je.
Des places en réanimation cinq fois inférieures à l’Allemagne (5 000 contre 25 000), et on apprend que la différence s’est jouée sous le quinquennat hollande/macron (lorsqu’il était ministre de la part de flan), aussi bien que sous le sien propre… 24 000 lits supprimés en 5 ans, de 2015 à 2020. L'hôpital est lui, à l'os.
Une usine de masques à la pointe de la technologie, l’usine Honeywell de Plaintel, avec une capacité de production de 220 millions d’unités FFP2 par an(au rythme de 4 millions par semaine...), qui livrait le monde entier –et principalement les gouvernements antérieurs-, qui employait 300 personnes, et qui avait signé un protocole d’accord avec le gouvernement français en 2005, protocole exclusif… permettant de fournir en priorité l’état français, et sécurisant donc cette entreprise… une entreprise financée avec de l’argent public donc. Rachetée en 2010, sous l’œil bienveillant du gouvernement d’alors. Après de multiples suppressions d’emplois, en 2018 les syndicats alertent un certain Macron Emmanuel et Lemaire Bruno, respectivement président de la République et ministre de l’Économie : les américains voulaient fermer et délocaliser l’usine en Tunisie.
Que firent ces deux responsables, selon vous ?
Rien. L’usine fut fermée, les personnels restants remerciés, les machines détruites et on délocalisa en Tunisie.
Le roi et sa cour sont nus.
Un établissement spécialisé dans la prévention des risques biologiques et pandémiques, l’Eprus, cofinancé par l’état et l’Assurance-maladie, dont on apprend qu’il fut complètement désossé en quelques années, pour finir par être supprimé en 2016. Cette structure gouvernementale employait 17 personnes à plein temps, et possédait un stock quasi complet de tout ce qui nous manque désormais : plus d’un milliard de masques chirurgicaux, 285 millions de masques FFP2, 2100 respirateurs et bouteilles d’oxygène, 20 équipements de laboratoires d’analyse ARN/ADN, 11 000tenues de protection NRBC, 70 millions de doses de vaccin antivariolique et tout le matériel associé, 81,5 millions de traitements antibiotiques en cas d’attaque bioterroriste, 12 millions de traitements antiviraux et 11,5 tonnes de substance active (Oseltamivir) en cas de pandémie grippale, mais aussi une réserve sanitaire de réponse rapide de plus de 2000 professionnels, prêts à être déployés instantanément sur tout le territoire.
Qu’est devenu tout ce stock ? Mystère… nous sommes les mains vides, encore.
Rajoutons à cela une molecule qui, malgré les divisions de la « communauté scientifique » (composée en grande partie de médecins consultants, à double casquette, souvent très bien rémunérés par les grands laboratoires pharmaceutiques), semble faire ses preuves : sur plus de 2000 personnes contaminées, le traitement par association Chloroquine+Azytromicine du Professeur Raoult et de son équipe de l’IHU, on observe une diminution moyenne de la charge virale de 86% en 6 jours… 2000 personnes traitées, et un seul mort. Ce qui fait donc un taux de létalité de 0,01%. Je sais, je sais, cette règle de trois basique n’a rien d’une étude scientifique en double aveugle, mais la maison ne brûle-t-elle pas ? Et ça n’est pas comme si la chloroquine –la molécule en question- était une nouveauté, non ? Cela fait plus de 70 ans qu’elle est distribuée en traitement préventif contre le paludisme, et vous savez quoi ? Il n’y a pas grand chose à en dire, à part que pour les insuffisants cardiaques, c’est déconseillé. C’est sans doute pour cela que la ministre de la Santé de l’époque, quelques jours avant de démissionner de ses fonctions (mais aussi quelques semaines avant la pandémie) classa cette molécule éprouvée, en vente libre depuis des décennies, sur la liste des substances vénéneuses ?
Et il y aurait encore tellement, tellement à en dire.
Pour résumer = nous sommes à poil, par la faute même de ceux qui prétendaient nous vêtir confortablement à chaque élection.
Tellement, tellement à rajouter.
Sur les policiers et gendarmes qui contrôlent la France entière, et à qui on demande d’enlever leurs masques pour ce faire (plus de 10 000 pandores officiellement contaminés à ce jour). Sur les employés du privé : caissières de supermarchés, routiers, femmes de ménage, assistantes maternelles, techniciens de maintenance des réseaux téléphoniques et informatiques, et toutes ces petites mains invisibles la plupart du temps, qui font que nous ne crevons pas de faim, ni de peur ni d’ennui dans nos appartements confinés. Mais aussi sur les agents des Services Publics, méprisés depuis des années, déconsidérés et avec des salaires gelés depuis dix ans, et qui aujourd’hui comme hier, soutiennent ce pays à bout de bras : postiers, électriciens, gaziers, agents territoriaux, agents portuaires, éboueurs, égoutiers, agents de sécurité sociale… qui tous continuent d’aller au boulot sans protection autre que leur conscience professionnelle, et qui pour certains et certaines sont déjà contaminés, eux et leur famille, et ont peur de mourir ? J’en connais déjà plein…
Les injonctions paradoxales de ce gouvernement ont contribué à les contaminer et à menacer leur avenir : confinez-vous, mais allez bosser (et sans équipement de protection, surtout !). C’est une épidémie, mais les masques ne servent à rien (ça tombe bien, on en a pas !). Le virus est contagieux, mais il s’arrête aux portes des bureaux de vote, comme à celles des entreprises non indispensables…
Et surtout, surtout ! Que celles et ceux qui osent critiquer se rendent compte de leur infamie : nous avons besoin d’unité nationale, pas de « facteurs de division » ni de personnes désireuses de « fracturer le pays » !
Dois-je continuer ?
J’ai l’impression de devenir fou : j’assiste, impuissant comme des millions de mes compatriotes, à la liquidation de mon pays par des individus sans foi ni loi.
Individus qui continuent de jouer une comédie macabre : pendant que les Ehpad se remplissent de cadavres, que dans les hôpitaux on trie les malades pour décider de leur survie ou de leur mort, et que mon pays s’enfonce dans l’abysse sans fond d’une crise économique majeure, not’bon mait’ fait le malin à la télévision, au milieu de soignants équipés d’un simple masque chirurgical, alors que lui a un FFP2 flambant neuf… en interdisant aux lucides que nous sommes devenus, de simplement ne serait-ce que constater ce naufrage.
L’union nationale suppose-t-elle l’adhésion, la mort de toute pensée critique ?
On aurait pu le penser, si d’aventure il s’était avéré que tout ceci n’était qu’un simple accident, un simple « pas de chance ».
Mais nous, Français, contaminés ou non, soignants ou non, obligés d’aller au travail ou confinés d’office, tous, pratiquement sommes dans le même bateau : il nous faut subir les décisions conscientes et absolument réfléchies d’ « élites » qui reproduisent, inexorablement, ce que nos aïeux connurent il y a quelques décennies.
Et je repense à la débâcle de 40... et je repense aux réfractaires des tranchées de 14, fusillés pour l’exemple.
Je me souviens...
L’Histoire repasse les plats
En 1914 une conflagration mondiale secoue la planète. Un peu comme aujourd’hui, les soldats français sont envoyés au front avec un équipement obsolète : tenues trop voyantes (rouge et bleues) qui les font repérer et abattre comme un rien par les allemands, fusils peu précis, matériel insuffisant et obsolète… mais surtout ordres contradictoires de leur hiérarchie, certains généraux étant capables d’envoyer à la mort plusieurs milliers d’hommes par heure pour reprendre une simple colline, qui sera reperdue le lendemain. En pure perte donc.
Le parallèle est frappant : « nous sommes en guerre » disait alors Clémenceau, et l’union sacrée qu’il appelait de ses vœux ne devait souffrir d’aucune critique. Tous unis derrière les chefs, il ne fallait contester aucun ordre, fut-il le plus stupide (comme par exemple monter à l’assaut d’une ligne de mitrailleuses pour regagner 50 mètres de colline boueuse complètement inutiles). Conséquence : dès 1915, plusieurs dizaines de mutineries ont lieu : les hommes sont fusillés pour avoir refusé de participer à une attaque, car ils jugent pertinemment que celle-ci sera un échec et qu’ils seront envoyés à l’abattoir sans aucun résultat tangible autre que la gloriole de leur supérieur.
On appela ces mutins des « fusillés pour l’exemple », et, lors de la 1ère guerre mondiale, on estime leur nombre à plus de 2400 condamnés. 612 furent effectivement passés par les armes, les autres virent leur peine commuée en travaux forcés à vie. Et je ne parle pas des exécutions sommaires sur le front, qui furent bien plus nombreuses, et facilitée par les « élites » de l’époque… un certain Raymond Poincaré, président de la république d’alors, ayant signé un décret demandant aux officiers et sous-officiers de « forcer l’obéissance des réfractaires, si besoin »…
Ces soldats étaient-ils indignes ? Etaient-ils des traîtres à leur patrie ?
Il faut croire que non : près d’un siècle plus tard, voire parfois moins, ils furent pratiquement tous réhabilités par les autorités, sous des prétextes divers (devoir de « mémoire collective nationale »avec le discours de Craonne, de Lionel Jospin 1er ministre en 1998, mais aussi projet de réhabilitation de Jean Marie Bockel ministre sous Sarkozy en 2008, ou plus récemment la proposition de loi de réhabilitation générale des sénateurs communistes sous Hollande en 2012).
Et les discours furent assez lyriques à leur sujet : « Ils refusèrent d’être des sacrifiés. Victimes d’une discipline dont la rigueur n’avait d’égale que la dureté des combats, il faut qu’ils réintègrent aujourd’hui pleinement, notre mémoire collective nationale ». Jospin, discours de Craonne, 1998.
Ca n’est donc pas la première fois que, Covid-19 ou tranchées, l’état envoie le petit peuple à l’abattoir consciemment et volontairement, tout en noyant les réfractaires sous l’opprobre, pour ensuite les réhabiliter, une fois la tempête passée, et les responsables du désastre, les vrais, les laver de leurs péchés grâce à l’œuvre du temps…
Clémenceau, comme Poincaré et les autres responsables du carnage injuste, tous moururent tranquillement dans leur petit lit bourgeois. Et aujourd’hui, des rues, des avenues, des écoles portent leur nom. Certains sont même au Panthéon, et parfois leur patronyme est inscrit sur l’Arc de Triomphe.
Au-dessous duquel brûle la flamme, et repose le corps, du soldat inconnu.
Ré écrire l’Histoire
Trois éléments nous permettent ainsi, à cette heure, d’affirmer que ceux qui nous gouvernent sont des criminels doublés de psychopathes, et qu’il est urgent, extrêmement urgent, de s’organiser en vue de la sortie du confinement, pour les stopper définitivement.
Premièrement, les preuves renouvelées de leur stratégie mortifère.
Dans son excellent dernier ouvrage, « Libres d’obéir », l’historien spécialiste du nazisme Johan Chapoutot, explique en termes plus qu’éloquents l’invention du management moderne.
Sous le IIIème Reich l’état, contrairement à une idée répandue, était vu comme une entrave à l’expansion de la race des seigneurs. Il fallait « décloisonner », « libérer les énergies », « détruire l’état sclérosant » et « s’affranchir des bureaucrates tatillons ». Ceci peut paraitre incroyable, mais c’est vrai : les nazis souhaitaient la disparition de l’état, qui devait être réduit à son plus strict minimum. En échange, de nombreuses agences devaient se répartir les tâches, et fonctionner en « mode projet ». Un objectif = un projet + des moyens, tous limités dans le temps. Aux acteurs de faire preuve d’inventivité, d’ingéniosité, « d’initiative » pour « atteindre les objectifs » par tous les moyens nécessaires. Une fois l’objectif atteint, et le projet conclu, l’agence était dissoute.
Le parallèle est encore une fois extrêmement frappant : de macron qui rétorque en 2018, à une infirmière venue l’interpeller lors d’une de ses visites médiatiques, sur le manque de moyens dramatiques dont les hôpitaux étaient victimes depuis des années « l’état ne peut pas tout, il n’y a pas d’argent magique », en passant par les hurlements hystériques du petit banquier lors de son mythique meeting de campagne « parce que c’est notre proooojeeeet », à chaque heure que ce pays a passé sous le joug des défenseurs de l’oligarchie, à chaque coup de canif dans le contrat social qui liait les citoyens de cette République Sociale qu’est (qu’était ?) la France, à chaque réduction de budget, à chaque privatisation, à chaque asphyxie méthodique, mais aussi à chaque coup de matraque, à chaque jet de lacrymo ou à chaque tir de LBD des « forces de l’ordre » contre des soignants venus manifester leur détresse, tout, absolument tout nous rappelle la proximité idéologique ahurissante du macronisme, et plus largement du libéralisme, avec les pires psychopathes dont notre Histoire ait accouché.
Les nazis inventèrent le « mode projet », le « management par objectifs » et « la technocratie efficace », et les libéraux poussèrent cette logique à son paroxysme. Adolf Hitler voyait dans ses rêves les plus fous une « Union Européenne » nettoyée de ses « parasites », qui pouvait désormais s’étendre de l’Atlantique à l’Oural, en un véritable espace vital, pour une race des soldats-paysans aryens, débarrassés de leurs chaînes, qu'elles soient étatiques, bureaucratiques ou raciales …
Les libéraux, de la trempe de macron et Thatcher, avaient la même vision économique, l’eugénisme et le racisme en moins, mais avec
Le darwinisme social pour socle idéologique commun.
Car désormais –et c’est le second parallèle- nous avons les preuves de cette vision sociale. Mort aux faibles. Seuls les plus forts survivront.
Car là où la Corée du Sud, première touchée par la vague épidémique, a rapidement choisi de :
1/ tester en masse sa population (recommandation de l’OMS)
2/confiner et traiter tous les malades détectés, et uniquement ceux-ci
3/ fabriquer et distribuer en masse des gants et des équipements, de manière à protéger tout le monde en limitant les contaminations ; désinfections massives des métros, bus et équipements collectifs, prévention efficace par diffusion massive des masques et de leur mode d’emploi, applications dédiées, etc.
Résultat ? 131 morts pour la Corée, et une économie en état de marche. Aucun confinement massif.
Même stratégie, et même résultat pour nos voisins outre-Rhin : seulement 200 morts en Allemagne, et une économie sauvegardée.
En France, nous avons :
-un gouvernement qui savait, depuis au moins cinq semaines avant le confinement généralisé, et qui n’a rien fait.
-Un gouvernement qui a choisi la stratégie de l’immunisation collective, c’est-à-dire de délibérément laisser la contamination toucher de 50 à 70% des citoyens, de manière lente grâce au confinement, jusqu’à ce que l’épidémie s’arrête d’elle-même, et que les hôpitaux en mauvais état puissent « absorber la charge de travail »… au prix de dizaines de milliers de morts qui auraient pu -et auraient dû- être évitées.
-Un choix opéré en totale transparence d’ailleurs : instructions écrites sont aujourd'hui données aux directeurs d'Ehpad de ne pas envoyer les résidents malades de plus de 75 ans aux urgences, de manière à « ne pas encombrer inutilement les services de réanimation ».
De même, dans les hôpitaux Alsaciens et dans certaines structures parisiennes déjà, on sélectionne les grands gagnants de la loterie en réanimation : respirateur, ou pas ? Il va falloir prioriser, et bien sûr le comité d’éthique hospitalière va s’en charger ! Mais dites-moi, qu’y a-t-il d’éthique a envoyer volontairement à la mort des dizaines de milliers de personnes, et qu’y a-t-il d’éthique à opérer une sélection selon l’âge, parmi un groupe de personnes en train de crever, d’une infection qu’on eût pu éviter ?
La méprisante et méprisable porte-parole de cette bande de criminels a même été jusqu’à affirmer que « les masques ne servaient à rien », et pouvaient même « se révéler contreproductifs » si on ne savait pas les mettre. Avant de faire machine arrière, quelques jours plus tard… Tout ceci pour camoufler le fait que les stocks de FFP2 avaient mystérieusement disparu…
L’essence du macronisme : la destruction du langage, qui précède celle de la pensée. Paralyser l’adversaire, en le privant de ses moyens cognitifs. Un peu comme la fameuse inversion accusatoire employée du temps du IIIème Reich : il fallait « exterminer les juifs avant qu’ils ne nous exterminent ». L’intention n’est pas identique certes, mais le procédé est le même : surtout ne pas dire la vérité, travestir les choses à tout prix.
Car, voyez-vous, les masses sont par nature stupides, et incapables d’autre chose que de panique et de désorganisation. Il faut les discipliner en permanence, si possible en leur mentant en permanence. Et en leur tapant constamment dessus, ça aide aussi.
Les masses sont donc stupides, aveugles et –ce sera notre troisième et dernier point- sacrifiables par essence. Mais, pour qu’elles acceptent de se faire sacrifier sans rechigner, il faudra faire plus que leur mentir. Il faudra travestir le réel de bout en bout, aussi bien au présent, qu’au passé. Ré écrire complètement l’Histoire.
Pour que les gueux acceptent de monter au front en 14, malgré la faim, le froid, la vermine et la boue, en attendant la rafale de mitrailleuse ou le coup de baïonnette salvatrice, il a fallu les convaincre qu’ils le faisaient pour une bonne cause.
Et pour que ce sacrifice puisse se reproduire encore et encore, la République, ce monstre dévoreur d’humains, a une recette infaillible : il faut un récit national. Quitte à tordre les faits historiques.
Et pourtant, les preuves s’accumulent en macronie, et chaque ligne sera comme autant de planches montées sur l’échafaud du libéralisme tout entier :
-Tout d’abord la première infâmie, celle du 29 février, alors que Buzyn avait alerté le président et le premier ministre depuis le 10 janvier, et que trois mois de grève et de manifestations inédites sous la Vème République avaient démontré, avec le soutien massif des trois quarts des français, que la réforme des retraites n’était pas voulue. Un « conseil des ministres spécial COVID-19 » qui se transforme au final en 49-3.
-les instructions volontairement vagues, « confinez-vous mais allez bosser », les menaces de Pénicaud envers le BTP qui refuse de reprendre le travail dans des conditions de sécurité lamentables, les morts dans la grande distribution…
-mais aussi le refus des députés macronistes d’augmenter la contribution des grosses fortunes, à partir de 250 000 euro annuels, de 3 à 5%... à mettre en rapport avec la première mesure adoptée par ordonnances, dès que les pleins pouvoirs leur furent confiés : sabotage du Code du Travail, plutôt que commandes de masques et d’équipements de protection. « Suggestion » aux entreprises du CAC40 de « ne pas verser de dividendes » en période de confinement, versus obligation à tous les petits, les sans-grade, les rien, de travailler jusqu’à 60 heures par semaine dans des conditions indignes. Et j’en passe et des meilleures.
Mais le pire reste bien cette volonté de ré écrire ce qui restera sans doute une période historique : de la même manière que les nazis essayèrent de systématiquement effacer les traces de leurs crimes (en allant jusqu’à déterrer les cadavres des fosses communes en Europe de l’Est, des années plus tard, pour les brûler, ou en faisant sauter les chambres à gaz devant l’avance des alliés), la macronie ose aujourd’hui avancer ses arguments : il nous serait « interdit d’affirmer que le moindre retard ait été pris dans la gestion de cette crise » !
Et Sibeth d’enchaîner : « le gouvernement a plutôt bien anticipé cette crise ! »Verbatim.
En juin 40, la première chose que fit Pétain, une fois les pleins pouvoirs accordés par une assemblée de députés en pleine panique, fut… non pas de voter des mesures destinées à protéger ou aider la population…mais de publier en première urgence, un décret demandant de lister tous les juifs, les communistes et les francs-maçons dans les administrations. En première mesure, de toute urgence. Comme le 49-3 hier, et comme les 25 ordonnances détruisant le code du travail aujourd’hui. Ce gouvernement a clairement démontré ses priorités, comme à l’époque Pétain démontra les siennes.
Dégueulasserie politico-racialiste d’un côté, versus dégueulasserie libérale de l’autre.
Dans tous les cas, ce fut, et ça reste, de la Haute Trahison.
Tenir à tout prix
Macron, de son côté, semble avoir choisi sa stratégie ultime : « il nous faut tenir, et nous tiendrons, nous tiendrons ! » a-t-il lancé d’une voix tendue, presque éteinte, lors de son dernier discours à Mulhouse. Il semblait bien pâle. A bout de disruption, dans un rôle et des habits bien trop grands pour lui.
Mais de quoi parlait-il réellement ?
De l’abnégation des soignants, qui se sont sacrifiés, et qui le feront encore malgré les risques, pour essayer de limiter la casse au maximum ? De la patience des Français, qui respectent majoritairement et plutôt de bonne grâce les consignes, malgré les amendes distribuées massivement, bien plus nombreuses que les masques ? Du courage renouvelé de toutes ces petites mains, qui continuent à faire tourner la boutique en silence, pendant que les bourgeois tiennent, mortifiés par le traumatisme, leur journal de confinement depuis leur résidence secondaire de l'île de Ré où d'ailleurs ?
Ou plutôt de lui, et de son gouvernement ?
Tenir à tout prix, profiter de ce répit inespéré qu’apporte le confinement généralisé, l’interdiction inédite de sortir imposée à toute la population. Tenir alors que partout, la lumière envahit les recoins sombres de sa politique, le coup de projecteur met sur le devant de la scène ses choix homicides…
Car il sait qu’il est sur un siège plus qu’inconfortable : sa stratégie a été éventée, sa duplicité dévoilée, l’incapacité de son idéologie démontrée. La colère monte dans le pays. L’union nationale pour applaudir tous les jours aux balcons ça va bien deux minutes, mais quand on sait que ces applaudissements, c’est un peu comme les encouragements des civils bien planqués à l’arrière en 14, envers les poilus qui allaient crever au front…
Un peu partout fleurissent désormais, mêlés aux applaudissements quotidiens, les gilets jaunes ressortis des placards, les concerts de casseroles, et les slogans demandant pêle-mêle justice, démission du monarque, et du fric pour l’hôpital public… sans parler des collectifs pour porter plainte contre l'état et ses ministres, plaintes qui commencent à s'accumuler, faisant tâche dans le beau récit ficelé par ses conseillers.
Macron croit-il pouvoir s’en tirer ? Ce qui est sûr, c’est que comme beaucoup de ses contemporains, il croit pouvoir revenir à l’état antérieur. Rien dans ses propos, dans ses attitudes, dans sa politique, rien absolument rien ne traduit le moindre regret, la moindre prise de conscience, le plus petit début de commencement d’une inflexion salutaire.
Après avoir annoncé « un plan d’investissement massif pour l’hôpital », et « le retour de l’état providence » lors de son discours du 18 mars, certains avaient voulu croire en une possible rédemption de l’enfant chéri de la finance. Mais il n’en est hélas rien, bien au contraire : macron a bien évoqué des « biens et services qui doivent être placés en dehors des lois du marché », et une « politique de rupture » une fois que la crise serait passée.
Mais qu’entendait-il par là exactement ? En fait, on ne le sait que trop : cet individu a bien pris garde de rester vague, de ne faire aucune promesse qu’il sait qu’il ne pourra tenir. Dans son esprit, et comme le démontre assez brillamment le sociologue en Santé Publique Pierre-André Juvien dans son dernier ouvrage « Le casse du siècle. A propos des réformes de l’hôpital Public », il ne s’agit pas d’investir massivement directement dans les hôpitaux, ou encore mieux de conduire un grand Plan de Santé Publique, mais bien d’insister auprès des grands groupes privés pour qu’ils investissent eux-mêmes, dans la structure hospitalière et la Santé, de fait ravagées par des années de politiques austéritaires. En résumé, de continuer à livrer pieds et poings liés au secteurpprivé des pans entiers de Services Publics rendus exsangues par le tsunami qui s'abat sur eux.
En témoigne la gestion de la crise actuelle en partenariat avec les grands groupes privés, tel LVMH qui s’apprête à fabriquer du gel hydroalcoolique, pour suppléer un état rendu défaillant, ou plus récemment la commande auprès de cette startup brestoise NG Biotech, d’un test « révolutionnaire et ultra rapide », pour deux millions d’unités, à 15 euro le test… en passant par la commande de respirateurs à cette entreprise privée nommée Diabeloop.
Un moyen comme un autre d’arroser encore et toujours le secteur privé, alors que l’on a consciencieusement saboté la recherche et la prévention publiques, avec une baisse continue des budgets et des salaires dans les CNRS, la suppression de l’Eprus citée plus haut, sans parler de la chloroquine, dont les stocks stratégiques de la pharmacie centrale, ont mystérieusement disparu avant la crise… ce qui fait le bonheur de tous ces grands laboratoires pharmaceutiques qui entretiennent d’étroits liens avec la macronie, Sanofi en tête. Le Vaccin ne saurait être que privé, et coûtera certainement bien plus de deux euros la boîte…
Au final, nous avons toujours la même idéologie à l’œuvre, celle qui considère que l’état n’est pas nécessaire, à part pour taper sur ses concitoyens, et les envoyer éventuellement en prison. Le reste doit être livré au marché. Et si l’Etat peut aider, et subventionner le privé, c’est ce qui doit être fait ! Via les impôts bien sûr, la troisième et ultime prérogative de l’état régalien.
Cet individu n’a pas changé : quand nous sortirons de crise, il nous y reprécipitera derechef, en mettant en œuvre la seule recette qu’il connaît. Comme le dit si bien Jancovici : "on demandera à ceux à l’origine des problèmes de trouver des solutions. Et ils proposeront les mêmes solutions, c’est à dire celles qui ont mené aux problèmes de départ. Et elles échoueront."
Le battement d’une particule de virus à Wuhan
Nous étions nombreux à nous douter, tout autour de la planète, que cette ère d’abondance que l’on nous promettait n’était qu’un leurre. Qu’elle prendrait fin. Que jamais nous n’atteindrions les étoiles, comme dans le délire de l’oligarque hors-sol Elon Musk, qui croyait dur comme fer que nous coloniserions Mars dès les années 2030. Il est aujourd’hui en pleine dépression nerveuse, le pauvre. Aurait-il (enfin) heurté le mur du réel ? Si c'est le cas, c'est sans doute à bord d'une de ses magnifiques Tesla électriques, les mêmes qui sont vendues aux branchouilles ecolo ultrariches de la côte ouest, avec la promesse d'un véhicule non polluant, parce que ne crachant pas de gaz d'échappement à l'arrière. Un paquet de leurres, une chimère. Et ils firent tous semblant d'y croire, malgré les évidences, là, sous leur nez !
Les psychanalystes du futur -s'il en existera encore dans cinquante ans- se pencheront sans doute avec ravissement sur ce que nous étions, et ce que nous sommes devenus : des aveugles, guidés par des borgnes, eux-mêmes dirigés par des êtres à courte-vue. Le pognon, encore et toujours, telle était notre obsession collective. La croissance, l'illusion de tout un peuple, de toute une planète. La mondialisation, le délire collectif de toute une civilisation.
Il faut le dire désormais : ceux qui refusaient de voir la réalité, qui pensaient que tout était plié d’avance, que le moteur de l’Histoire s’était arrêté en 1989, à la chute du mur et de l’URSS, tous ceux-ci avaient non seulement tort, mais font aujourd’hui partie des victimes de ce nouveau monde. Un monde épuisé, où les espèces s’éteignent chaque jour par dizaines, où l’écosystème, pudiquement rebaptisé « biodiversité », est en train de s’effondrer. Un monde où certains font des régimes amaigrissants, alors qu’un enfant meurt de faim toutes les cinq secondes.
Tous ceux-là traitaient, et traitent encore, les réalistes que nous sommes, au choix, de « collapsologues », de « cassandre ou d’idéalistes. Mais les vrais effondrés, ce sont eux. Les vrais fous, ce sont eux.
Les oubliés de l'Histoire, ce sera eux.
Un monde avec de telles contradictions ne pouvait que s’écrouler : il fallait être réaliste, et c’est ce que nous sommes. Des pragmatiques, dont le plus beau cadeau dans tout cela, fut un cadeau de Dame Nature.
Une riposte toute petite, si simple et si radicale. Une petite, si petite chose (quelques dizaines de nanomètres seulement) envoyé spécial d’une planète à bout, dévastée, démantelée, violée sous les assauts incessants d’une folie collective nommée capitalisme. Une si microscopique particule, à l’origine du plus gigantesque effondrement de l’histoire de l’Humanité, et qui va s’amplifier encore et encore. Jusqu’à ce que le carburant de tout ceci s’éteigne : la folie spéculative et la soif de profits démentielle, l’état psychopathologique avancé de ceux qui nous gouvernent, tout ceci va finir par s’épuiser sur le mur de la réalité. Ne resteront que les ruines.
Et, sur celles-ci, la Nature et la terre, meurtries, nous offriront peut-être une seconde chance.
A ceux encore debout, s'il en reste.
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