Parlons gros sous (IV et fin)
Le pouvoir (enfin) au peuple !
Non je ne me suis pas converti ni au communisme ni au totalitarisme (ces mouvements qui sont nés d’idées généreuses et qui sont morts de leur application, ayant négligé dans leurs principes l’aspect humain sans lequel rien n’est viable), ni adhéré à un des ces mouvements revendicatifs qui pullulent dans le paysage politique.
Je suis beaucoup plus terre à terre : le pouvoir appartient sans aucun doute à l’Argent avec un A majuscule et demain cet Argent sera dans les mains du peuple.
Bien sûr il y aura toujours plusieurs dizaines de milliers de particuliers pluri-millionnaires ou milliardaires mais je ne trouve pas que cela soit immoral, ils ne me gênent nullement. Tout au plus je regrette de ne pas faire partie du club.
Quand je parle de demain cela veut dire « dans un certain temps ».
Car, en réalité, et en paraphrasant Aznavour « je vous parle d’un temps que les plus de 3 ans ne pourront (peut être) pas connaître ».
Trêve de balivernes.
Je veux parler des fonds de pensions.
Ces établissements, soit corporatifs (notaires, avocats etc.), soit paraétatiques (fonctionnaires, policiers, militaires …) soit privés (grandes entreprises) ont été créé dans le but de servir une retraite à leur membres, non pas par répartition mais sur la base d’un capital personnel de chaque membre constitué par ses cotisations, les cotisations patronales sur sa tête, et un intérêt contractuel servi sur le capital ainsi immobilisé. En principe cette retraite ce monte à 70% du dernier salaire, déduction faite, s’il y a lieu, de la retraite de répartition servie par l’Etat. Le tout assorti d’une rente de réversion, et d’une rente pour les enfants à charge. Plus bien entendu un capital décès si l’assuré venait à mourir avant l’âge terme.
Ces fonds de pensions fonctionnent et suivent strictement les mêmes règles des compagnies d’assurances.
Les cotisations sont calculées comme les primes de ces dernières sur la base de données statistiques (espérance de vie, mortalité précoce) corrigées officiellement pour que, selon la loi des grands nombres, en définitive elles ne soient pas en défaut. Un peu comme le zéro de la roulette qui augmente les chances de la banque de 2.5%.
Les assurances étant des compagnies privées distribuent chaque année des dividendes.
Les fonds de pensions en revanche thésaurisent leur gain et ainsi leurs réserves ne cessent d’augmenter.
Bien sûr une partie de ces fonds libres sont utilisés pour des aides ponctuelles aux familles des adhérents en difficulté, ou plus généralement pour proposer des opportunités pour des vacances, cures thermales ou autre.
Une partie de ces réserves servent à financer le rachat des cotisations antérieures de ses membres lors, par exemple, d’une promotion à un poste supérieur (en fonction justement du 70% du dernier salaire, salaire qui vient ainsi de prendre l’ascenseur).
Malgré cela l’argent libre des fonds de pensions ne cesse et jamais ne cessera de gonfler. Et il est investi dans l’économie. A terme le plus clair des entreprises commerciales appartiendront inexorablement aux fonds de pensions (on le voit déjà aujourd’hui).
Et comme les fonds de pensions appartiennent à ses adhérents qui ont la voix au chapitre, tels les actionnaires d’une entreprise, on peut conclure que le pouvoir revient (reviendra) au peuple. CQFD.
Car le système des retraites par répartition a des tonnes de plomb dans l’aile.
Partout où il est pratiqué (et pas seulement en France qui n’est pas loin d’en détenir le pompon).
Car son principe n’est pas viable, se basant sur une théorie de progression dont les limites naturelles et prévisibles commencent à pointer le bout de leur nez.
Le faux principe retenu : la population a une tendance naturelle à augmenter donc il y aura de plus en plus de jeunes qui par leurs cotisations sociales paieront la retraite des aînés.
C’est de l’utopie (pour ne pas dire de la bêtise congénitale) !
Cela s’apparente aux « chaînes de St-Antoine » de notre enfance (sans but lucratif), puis aux « ventes pyramidales » qui les ont suivies (interdites par la loi, tiens donc), ou plus récemment au « jeu de l’avion ».
Car dans tous les cas il y aura à un moment donné impossibilité de progression, la saturation étant fatalement atteinte.
Mais, même avant cette limite, il y a d’autres raisons de défaillance :
- malgré les efforts de l’Etat français pour booster la natalité (allocation familiale à zéro pour un seul enfant, retraite largement anticipée pour les femmes fonctionnaires dès lors qu’elles en ont 3), celle-ci est en berne.
- Première prise d’emploi toujours plus tardive ;
- Espérance de vie des retraités s’allongeant constamment ;
Bref, si on en reste uniquement à ce principe, l’âge de la retraite ne s’arrêtera de progresser jusqu’à la suppression pratique de la retraite (travailler jusqu’à sa mort comme nos ancêtres).
Donc on sera bien obligé de trouver autre chose avant, et si possible, pleine de bons sens.
Vœux déposé au pied de l’arbre de Noël (c’est de saison) tout en sachant que ce n’est pas gagné.
Car le vaccin contre l’idiotie n’est pas parait-il en développement pour le moment.
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