Pendant ce temps, un médecin meurt massacré dans son cabinet à Nogent le Rotrou (28)
Les ignobles faits divers passés sous silence par les télévisions sont révélateurs du triste état de notre société. Les exploits des Fillon, Hamon et autres démagogues de service comptant plus que le quotidien du petit peuple, un médecin généraliste de plus ou de moins, ce n'est pas le problème pour les princes qui nous gouvernent.
Le docteur Patrick Rousseau, 64 ans, a été retrouvé massacré de quarante coups de couteaux dans son cabinet du quartier populaire de la Gauchetière, à Nogent le Rotrou (Eure-et-Loir). Un brave praticien, apprécié de ses patients, qui aurait pu décrocher plus tôt mais qui a préféré rester au service des autres, dans un contexte de pénurie de médecins dans le secteur du Perche. Loin des débats bidons sur le remboursement des médicaments et les éternelles réformes de l'assurance maladie, un homme est tombé victime d'une barbarie conséquente de politiques menées ces dernières années.
Son agresseur, aux motifs annoncés crapuleux, a été arrêté non pas dans un village des environs, mais dans la charmante commune des Mureaux (78), au pied d'une tour HLM... Il s'agit sans doute d'une victime des "discriminations", irresponsable de ses actes, qui a pété un cable et dont l'identité n'a pas été dévoilée (pour préserver son anonymat, ou pour ne pas accroitre certains préjugés, au choix).
Certains sophistes de service (pour rester poli) tenteront d'expliquer que cet article aurait plus sa place au sein du nouveau détective que sur un site de débats. Non, car ce meurtre a aussi son côté idéologique. Le docteur Rousseau, de par sa position sociale, était considéré comme aisé. Bien qu'il officiait dans un quartier "difficile", aucune considération ne lui fut accordée par son lâche bourreau, qui fut peut-être un de ses ex-patients. Les pouvoirs publics cherchent à remplacer les médecins partant à la retraite, avec difficulté ; ce n'est pas ce meurtre qui arrangera les choses et qui attirera les jeunes praticiens vers les barres grises des Gauchetières.
Plus grave, donc, l'absence à ma connaissance de diffusion de ce crime sur les chaines infos. Seul l'écho républicain s'est ému de la tuerie, et a relaté le ras-le-bol des autres médecins du département qui ont cessé le travail ce jeudi 2 février pour appeler à une manifestation devant la préfecture de Chartres. Pourquoi ce massacre a-t-il été édulcoré par nos journalistes ? Pour ne pas montrer l'immunité de certains délinquants multirécidivistes ? Pour ne pas mousser Marine Le Pen ? Pour ne pas effrayer une population d'autistes qui préfère dîner le soir devant les exploits de nos handballeurs que devant les conséquences de l'abandon de nos quartiers populaires ?
Triste fin pour un homme qui aura travaillé toute sa vie au service des autres, et à qui les éternels imbéciles reprocheront d'avoir gagné son pain quotidien par ses soins et ses compétences. En France, il n'est jamais bien vu de gagner correctement sa vie, même au service des autres, contre-valeurs obligent.
Le barbare aura sans doute droit à des soins psychiatriques agrémentés d'une chambre single en prison pour quelques années, le tout payé par le contribuable, alors que Patrick Rousseau n'aura que des souvenirs à laisser derrière lui. Celui des anonymes morts pour le bien commun, à l'image de tant d'autres... Triste pays, triste époque, vivement le printemps !
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