People from Ibiza
Plus rien ne surprend les français d'aujourd'hui. Moribonds après deux années de crise sanitaire, limités dans leurs déplacements, fatigués par ce contexte déprimant et souvent appauvris suite à la perte de leur emploi ou la liquidation de leur commerce, nos compatriotes sont blasés.
Leurs dirigeants devraient montrer l'exemple, être présents à leurs côtés. Hélas, comme le premier ministre britannique qui festoyait durant les confinements, notre ministre de l'éducation nationale nous a donné une bien étrange leçon d'éducation civique et morale en rentrant de congés le 3 janvier dernier.
Pas de démagogie, M.Blanquer a le droit de prendre des vacances, surtout pendant les fêtes de fin d'année. Mais partir dans une station balnéaire comme Ibiza quand on demande au peuple d'éviter de se déplacer et de se regrouper, cela fait déjà désordre. Afficher son luxe (car on image que le ministre n'est pas descendu dans une chambre d'hôtes mais dans un établissement quatre étoiles avec piscine et salle de gym) est une autre faute. Vous avez réduit votre train de vie à cause du covid ? Blanquer vous répond et vous console à sa façon : par un pied de nez !
Certes, Ibiza a plus de charme que la Meuse pour passer un week-end en hiver. Mais le devoir de nos princes n'est-il pas de mettre en valeur nos régions, notre patrimoine, surtout en période de crise hôtelière. Combien d'hôtels et de restaurants, sans parler des boites de nuit, ont fermé depuis deux ans ?
Voilà pour la partie loisir. Pour le côté scolaire, comment ce ministre peut-il être encore en poste à cette heure ? Alors que toute la communauté éducative attendait le nouveau protocole sanitaire la veille de la rentrée, que directeurs et inspecteurs se retrouvaient dans l'impasse, que les nouveaux masques ne sont toujours pas arrivés dans les établissements, le haut commandement était encore en "télétravail" sur une plage des Baléares ! Les parents inquiets pour la sécurité sanitaire de leurs enfants et les protocoles contradictoires apprécieront autant que les profs.
En janvier 2022 comme en avril 1940, le petit peuple paie pour la légéreté de ses donneurs d'ordres. Partout ailleurs, le ministre aurait été remplacé après une provocation pareille. Faire la fête à l'étranger quand le pays et ses écoles sont en crise, c'est le contraire des préconisations en matière d'éducation morale et civique. Extrait du B.O :
"La culture de la règle et du droit unit le respect des règles de la vie commune et la compréhension du sens de ces règles. Elle conduit progressivement à une culture juridique et suppose la connaissance de la loi..."
Notre ministre méditera sur le sens de la règle et du droit commun. Ainsi que celui de la loi commune : des pass vaccinaux/sanitaires pour le peuple quand il voyage, des avions privés sans règle d'accès autre qu'un badge de ministre pour les autres, à priori aux frais du premier nommé. A quand le retour des gilets jaunes ?
A l'image de ces élus qui ont abandonné leurs administrés durant le premier confinement, Blanquer a négligé ses troupes et a menti, en s'affichant costume-cravate dans son bureau le jour de la rentrée, un montage pour montrer sa supposée proximité et son ardeur au travail. Un veritable foutage de gueule qui discrédite davantage le régime républicain à quelques mois de l'élection présidentielle.
Quand on annonce qu'un tiers des profs seront absents d'ici février, que l'on met en danger la vie des autres tout en s'amusant au soleil, on ne peut être pris au sérieux. A priori, il faudra se farcir les facéties de Jean-Michel Blanquer jusqu'en mai prochain, date à laquelle les français, s'ils ont encore un peu d'amour-propre et de morale commune, auront viré par les urnes ces people qui se paient leur tête, restreignent leurs libertés, les appauvrissent tout en festoyant comme de vulgaires aristocrates dépravés qui se croient tout permis. Rendez-vous aux élections, ou dans la rue si les gilets jaunes ou autres ont la bonne idée de sortir de chez eux (avec ou sans pass) pour exiger des dirigeants qui les respectent.
51 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON