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Peter & Co remasterisés

Le Principe de Peter, qui s’en souvient encore ? Où en est-il en temps de crise ?

20090824La rentrée.jpgVous vous rendez compte, le Principe de Peter a quarante ans d’âge. En 1969, Laurence J. Peter et Raymond Hull publiaient leur livre aux États-Unis sous le titre "Le Principe de Peter".

Si on rafraîchissait ce principe, voulu satirique et qui n’est d’ailleurs pas unique en son genre ?

Pour rappel, à la base, Peter affirmait « Tout employé tend à s’élever à son niveau d’incompétence » avec comme corollaire : « Avec le temps, tout poste sera occupé par un incompétent incapable d’en assumer la responsabilité. ».

S’il y a dix ans, le Principe de Peter n’avait pas perdu une ride suivant cet article qui le rappelait, en est-il de même aujourd’hui ou une évolution plus insidieuse encore a-t-elle pris le dessus ? Depuis lors, des crises se sont succédées l’une après l’autre. La dernière dépasse toutes les autres par son ampleur. Des précédentes, on en ressentait, déjà, quelques retombées désagréables. Mais, nos temps troublés, l’extrapolation du principe a rendu l’homme d’action que l’on aimerait garder toujours motivé, encore moins efficace et les dérapages sont de moins en moins contrôlés. Si chacun garde un potentiel en lui qu’il faut faire ressortir, il a ses limites implicites et ses points forts. Rien de plus normal.

Normal d’évaluer les compétences. Moins normal de ne pas pouvoir les utiliser quand elles existent et que la "machine humaine" a toutes les pièces nécessaires pour aboutir avec succès ? Est-ce volontaire ou obligatoire de ce manque d’empressements pour exercer celles-ci ? 20090822Entrée des classes.jpg

La hiérarchie, pour marquer son action recherche les meilleurs éléments, dans les règles de l’art traditionnelles, avec la finalité prescrite par la stratégie, mais elle se voit de plus en plus bridée dans son action.

Tous les HR, les "Human Resources", de la terre se doivent de référer devant une autorité supérieure de leurs propres performances. Les multinationales ne fonctionnent plus par hiérarchies internes mais comme satellites d’une maison mère qui peut être très éloignée. Les autorités ne sont plus sous le même toit et s’exercent souvent à distance. C’est à dire sans même en connaître ses membres physiquement. Ce qui donne déjà une appréciation déviée des réalités du terrain. Alors, les compétences n’apparaissent pas vraiment dans les priorités. Pas de budgets "voyages" pour aller constater de visu. Téléguidage avec les fils invisibles d’Internet.

Le fil de l’histoire de la montée sur les échelons de la gloire, de cette hiérarchie révèle encore plus de surprises que Peter n’avait peut-être pas envisagé quand la pénurie de moyens fait tache d’huile en période de crises.

Que fait-on pour récompenser l’employé méritant sans les espèces sonnantes et trébuchantes ?

20090715Chaise musicale.jpgSimple, on lui donne des galons. Par la promotion, on tente de garder son personnel sans plus pouvoir augmenter le salaire qui reste pourtant le nerf de la guerre. Il n’y a même plus ces "Sucettes à l’anis" que je décrivais avec humour.

Il était technicien ou vendeur au départ. Le voici, chef, d’un coup de baguette magique, manager d’une équipe. Comme cela doit se passer dans un bref délais qui suit souvent une restructuration ou un remplacement d’une tête par une autre, on saute l’étape qui pourrait être des cours de managements ou plus simplement, de psychologie et de l’apprentissage du comment fonctionne une équipe. Manager des hommes n’a rien à voir avec manager de l’outil même informatisé.

Le drame, il est là. L’élu devra faire semblant d’être content de sa promotion alors que financièrement, toutes taxes déduites, il n’aura rien de plus. Le jeu de la chaise musicale a commencé, il faut poursuivre dans l’allégresse. A la nouvelle position, il s’agira de motiver ses subalternes, quitte à s’éloigner de la technique pour soi-même, réservée, désormais, à l’étage inférieur.

Avoir des hommes et femmes sous ses ordres, il n’est plus permis d’avoir les mêmes instincts de reclus derrière un PC, cette machine en « stand alone » ou, de tenter d’assouplir la résistance d’un client à l’achat. En fonction d’une certaine volonté d’afficher son altruisme de bon aloi, le nouveau gradé se retrouve seul avec des décisions à prendre. Décisions qu’il remarquera très vite comme bridées.20090714Casting Tripartite.jpg

Le Département des Ressources Humaines est là pour initier ce travail de recherche de nouveaux collaborateurs dans un premier tri. Son rôle n’est pas de materner très longtemps ces candidats. Il est là pour sélectionner des potentiels, pas pour en assumer le choix effectif. Il en a les prérogatives et les moyens par les petites annonces, la publicité, les chasseurs de têtes et par les canevas de CV. Ce dernier se révèle, même, de plus en plus souvent, aseptisé. Internet et ses CV pré-formatés pour aider les candidats à l’embauche a fait beaucoup perdre à l’originalité.

Pour les décideurs du service du personnels, les diplômes sont là pour orienter ce choix, pas pour donner des garanties de succès avec la carrure de l’emploi que le leader devra reprendre à son actif. Pour lui, les diplômes sont une piste pour la technicité, pas pour l’intégration avec l’esprit d’équipe. Les critères de sélection sont parfois trop précis et oublie de prendre en compte la capacité de l’adaptation de l’être humain. Le résultat : des milliers de postes restent ouverts à l’écoute des sirènes qui viennent d’un ailleurs bien méconnu qu’il faudra mettre en balance.

Mais, ce n’est pas cela qui importe, ni inquiète la société très cadenassée. Le règlement, rien que le règlement caché derrière un programme de sélection pré-mâché et immuable, voilà le remède miracle pour minimiser les risques de part et d’autre.

De ce côté, aussi, il y a aussi les champions de la compétence ou qui se présentent comme tel. Des niveaux de certification CMMI Level 5 Ver 1.2 ne sont pas rares. Les versions n’ont pas de limites. Les évaluations biaisées, probablement, non plus. Ces champions viennent de bien loin. De plus, ils viennent avec des avantages indéniables du "moins chers" et donc, ils peuvent se multiplier pour un même prix, en cas de besoin. La compétence du travail outsourcé, avec l’appui de offshore et, en plus, préconisé par la direction.

Mais, être externe, c’est toujours rester en dehors de la stratégie interne bien ancrée depuis longtemps. Ce sera exécuter en pur et dur en refusant tout ce qui ne ferait pas partie du contrat de départ. Aucun intérêt d’aller plus loin sans supplément. Pour le contremaître désigné pour ce genre de travail, son amour et son perfectionnisme deviennent des défauts. Il entreprend le travail qui lui paraît intéressant, néglige le plus urgent. Rien ne sort de son expertise avant d’être parfaitement satisfait. Il se mêle de tout. Il est demandé partout. Les autres attendent qu’on leur dise ce qu’ils doivent faire. Le désordre s’installe. Le client, lui, devenu moins perfectionniste à l’usure, veut simplement que les livraisons ne soient pas en retard.

Caricatural ou bien dans la note de notre temps ? Le cas était décrit avec les mêmes mots pour un contremaître local dans le livre.

Le manager interne direct, lui, devra assumer son choix dans la durée avec les risques propres. Établir des critères plus précis, c’est à son niveau direct que tout passe ou tout casse.

Casting en plusieurs étapes, donc. En plusieurs désillusions, aussi.

Dans ce sens, j’écrivais, il y a déjà un temps, "La technicité n’est plus seule". La pyramide de la hiérarchie y était mise sur la sellette de mes interrogations. L’inflation des galons donnés permettait aussi de demander "Plus de rameurs SVP" pour parvenir à ses fins.

Qu’espère le nouvel engagé, plein d’enthousiasme, de l’entreprise ? Très probablement, de la motivation, du partage de responsabilités, de la satisfaction au travail en communauté. 20090724Foire Libramont.jpg

La patience, pour un jeune, ce n’est pas la panacée au niveau de la base des revendications. Dès le premier échelon de management, entre le marteau et l’enclume, la patience devient obligatoire. Quand on n’a pas la pêche dans ces moments troublés, le profil bas s’impose. La compétence s’étiole vite dans le temps de crise. Qu’on ne vient pas me dire que tous les jeunes ne sont pas volontaires. Je m’inscrirais en faux. Cela s’excite pendant la jeunesse et parfois, cela attend la fin chez les seniors. La démotivation fait exploser les relations dans leur confrontation.

Je me souviens d’une époque où un de mes coéquipiers que j’avais, en pensée, défini avec gentillesse et un peu d’humour, de pilote de chasse qui avait oublié de vérifier s’il y avait un siège éjectable dans le cockpit. Il voulait savoir ce qui lui arriverait dans un an, quel projet allait lui échoir dans deux ans, alors que j’étais personnellement incapable de connaître ce qui allait se passer pour l’équipe dans la quinzaine. Me renseigner pour le satisfaire. Bien sûr. Trouver la bonne porte, d’abord, et me rendre compte qu’à l’étage du dessus, le même problème se posait. Temporiser, faire comme si le renseignement allait venir, bientôt, devenait un art, bien plus difficile qu’il n’y parait.

Etre nommé à un poste supérieur, était-ce d’ailleurs une volonté de son élu ? N’était-ce pas pour suivre le vieil adage qui ne progresse pas, recule ? Dans notre société de progrès à l’emporte pièce, l’élu se doit, pour des raisons de prestige, de satisfaire la galerie et sa famille. Donc, pour lui, refuser la promotion reviendrait à se tirer une balle dans le pied. Pour le senior, le refus équivaudrait à du à mobbing une réponse de "non-recevoir".

Le manager « new middle style » est devenu une sorte de ministre sans portefeuille, sans illusions et sans une véritable vision de la stratégie à long terme. Des réunions de management vont faire semblant de répondre à ce manque sans y parvenir. Étapes presque inutiles et sans fondement, que cette maladie, la « meeting-ïte » aiguë ! Alors, on y vient pour entendre mais plus pour écouter.

La base, elle, sera contrainte de comprendre après coup les décisions sans participer au combat. Elle n’y est pas invitée. Parfois, un mensuel d’entreprise parait dans les grandes sociétés pour donner la température du "business". A y regarder de plus près, c’est plutôt pour citer les nouveaux arrivés et féliciter les heureux anniversaires de présence dans l’entreprise ou les naissances parentales du personnel. Ce n’est un problème que si ce n’est pas une exclusivité voulue pour suivre un faux paternalisme. La devise continue son chemin "diviser pour régner", mieux vous en savez, mieux vous vous portez. C’est même institutionnalisé.

Internet dans l’entreprise avec l’aide de l’eMail aurait pu augmenter les communications tout azimut et ouvrir les vannes aux compétences dans le partage des informations, de haut en bas et de bas en haut. Cela ne se réalise toujours pas dans la clarté. Les informations restent stagner au dernier étage ou dans une poubelle d’un étage intermédiaire jusqu’au nouveau tour de manivelle. Dans le fond, on s’y attend à ses tours de vis. Si vous n’avez pas encore remarqué, l’ambiance de crise est profonde et perdure depuis longtemps dans un climat de peur, voir de terreur de perdre son emploi.

20090611Abstentions.jpgToute tentative de sortir l’erreur du chapeau pour la rapporter est risquée comme je le disais dans "Rien que de bonnes nouvelles". La crise a sclérosé le « middle management » en période de crise. On se tait, quitte à se corrompre soi-même et à oublier ses beaux projets et espoirs d’amélioration du départ.

Pour les déjà "in", à la gestion de personnel, la stratégie, c’est travailler au bras de fer, à l’endurance, mais, avec des plans de carrières de courtes durées. Ce manque de vision à long terme va parfois entraîner des investissements en pure perte. Les cours qui ne font pas partie des salaires, sont accordés pour les remplacer, sans sécurité de leur utilisation. Cette spécialisation du savoir à outrance, qui manque souvent d’application, tombe par l’"overhead" dans les pertes et profits.

Le monde académique prend une part de responsabilités dans ce phénomène. Plaire à l’entreprise se présente comme un tremplin vers de nouveaux contrats dans la recherche. Les élites du savoir sont ainsi renouvelés jusqu’à plus soif. Le SWAT System demande bien plus d’intelligence pour être mis en œuvre avec le concours et le bénéfice de tous.

Le Principe de Peter reste valable donc quand on pense que l’incompétent reste à son poste, mais il a parfois de bonnes raisons de vivre caché sans chercher à changer.

La Principe de Dilbert, en provenance d’une bande dessinée américaine, est on ne peut plus perspicace en touchant tous les échelons dans leur espoirs de grandeurs. Ce n’est pas une question de faire des dégâts à un poste de responsabilité faible, c’est devenu une protection contre l’adversité et pour suivre l’esprit de "pour vivre heureux vivons caché". On n’ose plus se plaindre quand on a une nombreuse famille à nourrir, des dettes qui se sont accumulées. On attend que l’orage passe.

Quand les places sont chères, on observe aussi une surévaluation des besoins et une dévalorisation des diplômes. Véritable inflation des compétences qui ne seront jamais utilisées dans la pratique. Suite à des études poussées, se retrouver avec un logiciel pour suivre l’évolution des projets peut ne pas plaire dans la durée au meilleur des managers. La défoliation hiérarchique, décrite dans le livre, se confirme. Être trop compétent par rapport au supérieur finira par l’éviction rapide du challenger trop qualifié. La compétition avec le chef direct deviendrait insoutenable.

Les multinationales américaines avec ses filiales ont depuis longtemps implanté un système d’évaluations par midpoint déterminé par fonction. En dessous du minimum ou au dessus du maximum, le travailleur n’a plus sa place dans le groupe qui l’occupe. Cela voudrait donc dire « the rigth man in the rigth place » (l’homme à la bonne place). Très théorique, cette vision. Très mystérieux, le moyen de l’établir. La pratique ne fonctionnera qu’à condition que son praticien ne s’épuise pas sans challenge et une certaine motivation naturelle. Mettre le QI, ce Quotient Intellectuel bien immature, en adéquation avec le besoin pour ne pas atteindre le QP, le Quotient de Promotion Zéro.

Alors, la question naturelle vient à l’esprit : le Principe de Peter n’est-il pas remonté au sommet de la hiérarchie pour arriver à l’incompétence voulue globalement pour ne pas gêner l’ensemble de l’édifice ? Affabulation avec espoirs déçus devant une perfection inadaptée et inaccessible qui se termine comme un château de cartes à l’échelle de l’entreprise dans son entièreté ?20090713Olivier durable.jpg

Une inadéquation est souvent mise en avant par les entreprises entre les désirs de compétences qu’elles espèrent trouver chez leurs candidats à l’emploi et ce que les écoles leur présentent. Y a-t-il, encore vraiment, un lien étroit entre l’œuf et la poule ? Les entreprises s’intéressent-elles et investissent-elles pour obtenir ce qu’elles veulent ou ne s’intéressent-elles, en fin de compte, qu’au produit fini au moindre coût ? L’école n’est pas exempte, non plus, de tares et de boulets d’un autre temps trop liée à un programme trop figé.

Analyses bien plus fines qu’il n’y paraît.

Sauter ces étapes explique beaucoup de faillites de notre système.

Alors, il y a ce que Peter appelait du doux nom de "sublimation percutante" comme remède. On laisse croire à l’intéressé qu’il monte les échelons de la gloire, tout en le laissant croupir dans un patinage sur place ou sur glace. On devient membre honorifique d’une organisation. On se positionne dans des postes vides de personnels subalternes, avec un titre encore plus ronflant.

Une publicité récente parlait, avec humour et en anglais, des intérimaires. Pour donner plus d’allant à un poste de prestige, ronflant à souhait et qui finissait par « temporary » ou « acting ». Si, cela ne valait pas une belle histoire amusante, qu’elle est celle qui le pourrait ?

Autre secteur que la crise a touché en premier, ce sont les intérimaires. Ceux-ci ont été virés en premiers quand l’emploi venait à manquer. Aux dernières nouvelles, il paraîtrait que la remontée est en cours. Premiers sortis, premiers rentrés. Signe d’une reprise ?

20090626Chomeurs en 2011.jpgLa "spéciation dans le détail" qui n’est qu’une diversion ou l’"aberration totale" par le refus de continuer, est un autre remède proposé par Peter pour s’échapper de la contrainte de l’étau, une fois, installé entre ses deux pinces du côté de l’employé lui-même. Pour éliminer une gêne, le mobbing par le niveau supérieur sur le subalterne n’est pas rare. Méthode de l’absurde par excellence pour le bon employé qui n’était pas là que pour s’éclater et pas faire semblant. Pour le moins bon, ce sera une manière humoristique de ne pas sombrer dans la déprime. La pré-pension ou la retraite anticipée, ce qui revient au même, vient à l’esprit quand l’âge s’y prête.

L’incompétence créatrice, la Parade de Peter, est la manière de faire comprendre sa non-adhérence à la stratégie de l’entreprise même si elle se veut plus intelligente et à la recherche du bonheur. Elle cherche, parfois, une porte de sortie avec tous les honneurs de la guerre. Nous sommes dans une stratégie intimiste, de la démocratie inversée qui cherche son palliatif dans le "cause toujours, tu m’intéresses". Le vers est-il dans la pomme ? Vers luisant de plus en plus utilisée pourtant par les jeunes qui ont pu se départager entre le bien de la société et le sien propre.

Peter & Co remasterisé_dilbert.jpgLe principe de Dilbert avec ses promotions d’incompétents n’y voit pas trop d’inconvénients et voyait, même , le temps du Principe de Peter comme une époque plutôt bleue et révolue.20090616Crise relance.jpg

La Loi de Parkinson, plus ancienne encore, affirmait que « le travail s’étale de façon à occuper le temps disponible pour son achèvement », mais c’est plutôt au niveau du fonctionnaire qu’elle s’adapte le mieux. Là, nous remontons 50 ans en arrière avec cette Loi. Se créer du travail quand il n’y en a pas, diviser celui-ci pour avoir une chance de mieux le contrôler dans la suite et donc de régner, sont des techniques d’un autre temps. Il s’agit ici d’automatisme professionnel.

La Loi de Murphy est, dit Wikipedia, un principe empirique énonçant que si quelque chose peut mal tourner, alors cette chose finira infailliblement par mal tourner. Cela ne ferait-il pas peur ?

Une question m’a été soufflée : le Principe de Peter s’appliquerait-il à Albert Einstein qui fut un piètre étudiant et un excellent chercheur ?

Appliquant la même règle selon laquelle « l’incompétence n’a pas de frontières, ni dans le temps ni dans l’espace », que dire de Winston Churchill qui fut, contre son gré, un ministre de la marine bien impuissant et un puissant premier ministre ?

A y réfléchir de plus près, la première réponse serait que, cette fois, avec la vie qui s’allonge, nous avons droit à plusieurs existences, plusieurs chances ou malchances de se retrouver à une bonne ou mauvaise place sur les pas de nos vies. L’expérience ne sera plus réservée à une seule compétence. Les fameux «  skills  » (talents) qui multipliaient le travailleur avec lui-même comme des doubles du plus bel effet pourraient se révéler, un jour, à l’avantage de l’entité "homme" en séquences plutôt que de celle de l’employé en parallèles.

20090607Di Rupo Daaerden.jpgVa-t-on les rencontrer ses différentes vies ou les sauter sans les avoir vues ? La vie active est un sport d’athlètes et un jeu d’échec en maturation. Chercher le niveau optimal en motivations, en satisfactions ou par le prestige de la position n’est que rarement compatible. Cette vision en oublie la solidarité et l’esprit d’équipe, c’est son pire ennemi.

Le phénomène démocratique demanderait de pouvoir se positionner soi-même en fonction de ses aptitudes du moment en adéquation avec son niveau de compétence réel et accepté. Le challenge, c’est bien quand il y a une chance de réussite. Les décentralisations irresponsables, les redistributions des tâches à grande échelle, étrangère à la volonté intime de l’individu trouvent un écho par l’alternance des postes, dans une réforme permanente. Cela donne, en finale, l’illusion de la démocratie, alors, que celle-ci ne devrait être là que pour limiter les excès de pouvoir et de sa durée qui pourrit son mandataire dans ses habitudes.

Je ne pouvais terminer ce billet sans donner de l’espoir. Car, certains ont compris la manœuvre.

Dans le Vif L’Express, il y avait un entretien avec Nicolas G.Hayek, le fondateur de Swatch et l’inventeur du concept de la mini-voiture Smart. Il disait qu’on avait perdu l’esprit d’entreprise, qu’il fallait revendiquer le droit à l’échec, changer les mentalités et que renvoyer son personnel pour arrondir des fins de mois difficiles, c’était la méthode la plus facile. Dans son entreprise de 25.000 personnes, il n’aurait pas encore renvoyé un "collaborateur" (le mot vaut la peine d’être pointé) à cause de la crise. D’après lui, chacun représentait une force de frappe formidable. Alors, il pense en profiter pour augmenter la formation pour rester dans le coup ou, à la rigueur, diminuer la charge par du chômage partiel pour attendre que cela se passe. Il veut montrer l’exemple à ses troupes malgré son âge avancé.

Était-ce un autre moyen d’aborder le principe de Laurence Peter ?

L’incompétence et la compétence à l’ancienne n’ont désormais plus totalement cours de la même manière. Pour des raisons écologiques et pour enrayer le déclin des pays occidentaux, il faudra désormais des principes qui jouent de concert avec la pédale d’accélérateur et de frein.

La moralité corollaire de l’histoire serait, alors, que si la compétence efface parfois tout, l’incompétence, elle, n’efface jamais la récidive de la bêtise.

Si Paris valait bien une messe, vivre et travailler en société valaient bien quelques principes et lois pour fonctionner.

20090623Michel est de retour.jpgBonne rentrée dans le monde du réel.

A bas, la déprime appelée "syndrome post-vacances".

 

L’Enfoiré, 

 

Citations :

 

  • « Si vous ne savez pas où vous allez, vous finirez probablement quelque part ailleurs. » et

  • « Un économiste est un expert qui saura demain pourquoi ce qu’il avait prédit hier ne s’est pas produit aujourd’hui. » et

  • « On trouve dans la Bible beaucoup de situations du monde moderne. Par exemple, Noé, cherchant pendant quarante jours une place pour se garer. », Laurence Peter

 



 


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37 réactions à cet article    


  • iris 2 septembre 2009 10:35

    dépassé le principe de peter-PAR LA CRISE-et le nombre de chomeurs-
    d’ailleurs tous les livres sur les entreprises et management des 30 glorieuses ne sont t ils pas dépassés ??



    • L'enfoiré L’enfoiré 2 septembre 2009 10:42

      Iris,
       C’était le but de l’article. Figurez-vous.
       Il faut seulement en trouver les raisons plus intimes.
       A la crise, elle-même aussi.


      • morice morice 2 septembre 2009 10:44

        dans le genre ronflant, rien de tel que la fameuse « certification Microsoft » : en fait, 1500 cases à cocher à apprendre par cœur pour 100 questions au final. Même un mec qui n’a jamais vu un ordinateur de sa vie pourrait l’avoir !!! un sommet que ce « diplôme » !! un sommet !!


        http://download.microsoft.com/documents/France/formation/2009/Deroulement_E xamen.pdf

        et ça marche
        717211 gogos revendiqués ici

        le sommet c’est ici : le lange djeune chez Microsoft 

        admirons la prose :

        « Tout au long de l’été, nous vous proposons une série de dossiers thématiques à consulter pour voir ou revoir ce que vous aviez pu rater durant l’année. Il est certes difficile de passer à côté de Windows 7 et Windows Server 2008 R2, mais êtes-vous incollable si je vous parle de sécurité ou de recherche fédérée ? Si pour vous Bitlocker est une marque de chaussures et BranchCache un nouveau jeu d’acrobaties en forêt, cette session de l’été est faite pour vous !! »

        ouarf !!! c’est à MOURIR de RIRE !!!

        comment ne pas aboutir au principe avec cette méthode ? Impossible, la certif Microsoft EST un principe de Peter sur papier ! Apprendre bêtement par cœur, reconnu comme source d’intelligence... on comprend mieux pourquoi ça reste en panne, souvent...

        OUARF.... bitblockons, bitblockons, branchcachons, branchcachons, hurlent les décideurs de cette planète .... et si le roi Peter s’appelait BILL ????

        • L'enfoiré L’enfoiré 2 septembre 2009 10:51

          Morice,
           Si vous avez lu ma Gaufre, vous avez dû comprendre mon état d’esprit sur le sujet purement informatique.
           « Mourir de rire », je l’ai fait plus qu’à mon tour.
           Les certifications, je les connais. Je pourrais en faire un livre.
           Passons donc à MS :
           Le chapitre 13 de cette même gaufre en parle en long et en large.
           Je ne donne pas cher après le départ de Bill de MS.
           Il va rejoindre les anciennes gloires de l’informatique comme ce fut le cas d’IBM, qui a connu des moments bien plus glorieux qu’aujourd’hui.


        • L'enfoiré L’enfoiré 2 septembre 2009 13:52

          Morice,
           J’ai été voir vos liens. Ils sont très représentatifs, en effet.
           MS certifie mais ne donne pas d’emploi, même si il espère qu’après, vous puissiez vendre la bonne parole du bien fondé de ses cours.
           Ecole privée parallèle donc à celui de l’Etat trop souvent sclérosé aussi avec des théories et des modèles obsolètes.
           En fait, il y a une grosse erreur aux examens, c’est qu’ils sont toujours du quitte ou double ou pire, impair et passe.
           Juger sur pièce un candidat demande bien plus qu’un examen d’une heure.
           Quand je dis une heure, c’est parfois bien plus expéditif.
           Nous sommes à l’heure des remises en questions, cartes sur table. 
           Les Principes de Peter pourraient être un départ à la réflexion sur ce qu’on veut de la société.
           


        • L'enfoiré L’enfoiré 2 septembre 2009 14:01

          Shawford,

           Qui ?
          Simple, l’homme qui a vu l’ours, évidemment.


        • Paul Villach Paul Villach 2 septembre 2009 10:50

          @ Cher L’Enfoiré, Bonjour !

          Mon expérience en matière d’incompétence est un peu différente, car elle s’est faite au sein de l’Éducation nationale française.
          Dans un contexte de privatisation à terme (Cf le rapport de l’OCDE de 1996 : « La faisabilité politique de l’ajustement » - sous entendu du public au privé), pour rendre le service public répulsif, il semble qu’ont été recrutés des chefs d’établissement sur la base de leur parfaite inculture et de la reconnaissance illimitée qu’ils éprouvent envers leur hiérarchie pour avoir été élus sans en avoir les qualités, et qui en fait des femmes ou des hommes-liges. Cela donne forcément dans un établissement un mélange détonnant qui peut mener aux affrontements les plus violents.
          Je l’ai raconté dans plusieurs ouvrages, « Cher Collègue », « Les infortunes du Savoir sous la cravache du Pouvoir » et plus récemment « Un blâme académique flatteur ». Très cordialement, Paul Villach


          • L'enfoiré L’enfoiré 2 septembre 2009 11:00

            Salut Paul,
             Très content d’être tombé dans votre champ d’investigation pour ne pas dire de prospection.
             Dire que les principes de Peter sont obsolètes, serait idiot. Ils sont toujours bien présents.
             Ils ont été seulement dépassé par leur droite.
             Mon expérience et les références à un ancien sont bien réelles. Comme il reçois mes news, il devrait se reconnaitre.
             Je n’ai pas écrit d’ouvrages sur le sujet, je n’ai fait que noter les points qui passaient pour les rassembler à un moment opportun.
             Plusieurs articles, dont je reprends les principaux à l’intérieur de cet article, ébauchait déjà celui-ci.
             Je serais d’ailleurs intéressé par vos écrits dont les titres me paraissent très attirants.
             J’aime lire.
            Tout à fait cordialement
            Guy alias l’Enfoiré


          • morice morice 2 septembre 2009 13:00

            j’en ai eu un comme ça : il avait tapissé son bureau de diplômes : parmi ceux ci, celui du Chevalier du Taste Vin, celui de la Chambre des Rôtisseurs, Celui du Houblon, et un autre en espagnol... un jour, il demande à la nouvelle prof d’espagnol enfin nommée dans le bahut de lui traduire : c’était marqué qu’il avait été fort gentil à attendre au col du Portillon, et qu’il avait donc été nommé « touriste d’honneur ». C’est ça qui nous dirigeait... imaginez le topo.... il n’y avait aucun diplôme scolaire sur son mur... Même pas le certif !


          • L'enfoiré L’enfoiré 2 septembre 2009 13:35

            Morice,

            Je ne sais si vous vous rendez compte de ce qui se passe ici : un nouveau conflit de générations.

            Regardez qui donne un commentaire à cet article.

            Un conflit d’évaluation d’un problème par l’analyse de sa source et non pas par le bout de lorgnette.

            Ce ne sont pas les moins de 40 ans, évidemment.

            Peter, qui c’est ? Ah oui, le petit copain de ma frangine.

            Il me semblait tout à fait intéressant de reprendre le fil là où Peter l’avait laissé.

            En comparer les situations de l’époque avec celle d’aujourd’hui.

            Les diplômes sont souvent les peaux d’âne, sur lesquels se basent nos civilisations.

            On ne parle plus d’eux ensuite. On est certifié.

            Mais certifié à quoi faire ? Çà c’est peut-être la question à un euro pour parler en monnaie d’aujourd’hui.

            On aime les honneurs et ça remplace les progrès du côté de son pouvoir d’achat.

            Cela marche toujours et on le sait très bien en haut de l’échelle. Là, où au contraire on connait le potentiel de ce qu’on ne donne plus.

            Une stratégie par l’expérience des hommes, en fait.


          • french_car 2 septembre 2009 16:16

            Cré vingt dieux ! Villach a flairé l’intériconicité ou le leurre d’appel textuel rien qu’au titre.
            Parce-que pour le faire commenter une autre prose que la sienne il faut se lever de bonne heure. Merci à l’auteur de lui avoir tendu un spaghetti dont ils s’est saisi comme d’une perche pour en revenir à ses vieilles lunes et se faire un coup de pub - s’il reste des exemplaires de ses oeuvres qui ne soient pas passées au pilon.


          • L'enfoiré L’enfoiré 2 septembre 2009 16:54

            French-car,
             Là, c’est un peu du parti pris...
             Il est clair que l’on aime toujours mieux ce qu’on connaît bien. Règle très standard.
             Etre écclectique comme l’annonçait l’« A propos » de Krokodilo, j’ai dû lui prouver que c’était loin d’être le cas sur un de ses articles. Il n’a d’ailleurs même pas compris l’allusion.


          • Future Custer Girl Future Custer Girl 2 septembre 2009 16:59

            L’Enfoiré,

            Gary Coupeur a la main très lourde (ce que je comprends aisèment et ne me plains d’aucune sorte) cet aprem’ sous l’article de Morice.

            Peut être rapport à ce dont nous causions ensemble tout à l’heure.

            Ils ont déjà vu l’ours apparemment (ou plutôt son futur ex ancêtre).


          • L'enfoiré L’enfoiré 2 septembre 2009 17:10

            Future Custer Girl,

            Hugh à toi, grand chef. Je n’ai pas eu l’honneur de visiter l’article de Morice.
            Son futur ex-ancêtre doit être à la hauteur de son Future successeur.

            L’intericonicité sous cet angle m’amuse très fort
            Je sens que je vais me délecter. 


          • Future Custer Girl Future Custer Girl 2 septembre 2009 17:16

            Arrête tu vas faire rougir Villach d’utiliser à si bon escient son si cher concept.

            Ce n’est d’ailleurs que justice, comme pour tous ceux et celles qui ne viennent pas enterrer un peu plus ce média citoyen à chaque fois qu’ils y laissent leurs crottes.

            Le temps des braves (pas de féminin sorry pour rajouter un e qui convient) est revenu.

            Hallelujah (ça c’est la dédicace special tonton).


          • L'enfoiré L’enfoiré 2 septembre 2009 17:25

            Future Custer Girl,

            Vous m’excuserez mais j’ai été écouté la dédicace.

            Ma réaction de départ à été assez « Allez Lu Ja ».

            Si vous connaissez un peu notre humour de par ici, vous aurez compris.

            Le média citoyen restera toujours ce que les citoyens y feront. Y a pas photo là-dessus.

            Mais chacun sont truc à poils ou à plumes, évidemment. Vous devez très savoir de quoi je parle cher Grand Chef.


          • Future Custer Girl Future Custer Girl 2 septembre 2009 17:34

            Tu parles Charles

            Pas de grand chef entre nous please.

            100% d’accord bien sûr sur le fond.

            Ce qu’il s’avererait intéressant de discuter, une bonne fois pour toutes, c’est :

            - comment pourvoir à rétablir l’ordre républicain sur cet espace de discussion,
            OU
            - comment faire en sorte que la communication par pseudo et en s’affranchissant des régles légales actuelles (dans l’impossibilité de se conformer à l’alternative précédente, ou l’inutilité après concertation, c’est selon) puisse être efficace, furtive tout autant qu’agréable.


          • L'enfoiré L’enfoiré 2 septembre 2009 17:48

            Custer,

            Ok. Pas de future, pas de girl. Entre nous, quoi...

            Les questions, elles sont bien plus difficiles à répondre qu’il n’y parrait.

            1. L’ordre républicain ? Qu’est-ce ? Je vis dans une royauté, je rappelle. Rien à voir avec une République. Alors, j’ai cherché sur Google. Qu’ai-je trouvé, sinon la négation., du communisme

              Il faudra donc orienter ma réponse.

            2. La communication par pseudo. Un pseudo s’il n’est pas représentatif de ce qu’on veut dire dans un forum n’a d’après moi aucun sens. Le mien est clairement annoncé. Pas d’entourloupe. Bien plus précis que le nom lui-même qui ne dirait rien à personne. Être efficace ? Là, c’est selon les commentaires qui manipule souvent un article à loisir et parfois pour le détourner de son but. Je ne sais si je vous ai appris quelque chose avec cet article. Je ne connais pas votre âge, donc si vous n’avez pas quelques piges derrières vous, cela pourrait bien rester dans les anales de votre ignorance ou bien vous rappeler des souvenirs bien plus vivaces. Je ne fais pas défaut de présenter la couleur dans mon A propos que j’ai bien dû mettre à jour, hier précisément. Et oui, le temps passe.


          • L'enfoiré L’enfoiré 2 septembre 2009 17:52

            Custer,

            (sorry, mon commentaire déraille de ces bornes, je retransmet)

            Ok. Pas de future, pas de girl. Entre nous, quoi...

            Les questions, elles sont bien plus difficiles à répondre qu’il n’y parrait.

            L’ordre républicain ? Qu’est-ce ? Je vis dans une royauté, je rappelle. Rien à voir avec une République. Alors, j’ai cherché sur Google. Qu’ai-je trouvé, sinon la négation., du communisme

            Il faudra donc orienter ma réponse.

            - La communication par pseudo. Un pseudo s’il n’est pas représentatif de ce qu’on veut dire dans un forum n’a d’après moi aucun sens. Le mien est clairement annoncé. Pas d’entourloupe. Bien plus précis que le nom lui-même qui ne dirait rien à personne.
            - Être efficace ? Là, c’est selon les commentaires qui manipule souvent un article à loisir et parfois pour le détourner de son but. Je ne sais si je vous ai appris quelque chose avec cet article. Je ne connais pas votre âge, donc si vous n’avez pas quelques piges derrières vous, cela pourrait bien rester dans les anales de votre ignorance ou bien vous rappeler des souvenirs bien plus vivaces. Je ne fais pas défaut de présenter la couleur dans mon A propos que j’ai bien dû mettre à jour, hier précisément. Et oui, le temps passe.


          • L'enfoiré L’enfoiré 2 septembre 2009 17:59

            Custer,

             Juste une précision. D’avoir 200 commentaires ne m’intéresse pas.
             Quelques commentaires bien pensés, je préfère de loin.
             J’espère que cela, vous l’avez compris.


          • finael finael 2 septembre 2009 13:27

            Salut Guy !

            Merci pour ce billet d’humeur fort plaisant.

            Je suis très content que tu aie cité Dilbert dans ton article. J’en recommande la lectureà tous. Personnellement c’est ses BD que je préfère (ce sont elles qui ont rendu Scott Adams célèbre ... et riche !).

            L’humour américain tel que je l’aime, cynique voire cruel dans ses descriptions de la vie d’entreprise et de bureau.


            • L'enfoiré L’enfoiré 2 septembre 2009 13:39

              Salut Finael,
               « Billet d’humeur fort plaisant. »
              Il y a beaucoup plus derrière ces lignes.
              Dilbert, j’en ai un bouquin complet. C’est à se foutre à rire toutes les 5 secondes.
              Mais c’est rire aussi de nous-même.
              Ah, l’Amérique, cette détestée et pourtant extrêmement pragmatique et cynique sur elle-même.
              Je me rappelle d’un pauvre français expatrié qui sur cette antenne, à oser dire « Moi, j’aime l’Amérique ».
              Haîr, c’est idiot. En capter, avec la critique, les processus de vie pour espérer en tirer quelque chose de positif, c’est un autre sport.
               


            • L'enfoiré L’enfoiré 2 septembre 2009 14:06

              Finael,
               Oscar Wilde disait :

              « Je choisis mes amis pour leur bonne présentation, mes connaissances pour leur bon caractère et mes ennemis pour leur bonne intelligence. Un homme ne peut être trop soigneux dans le choix de ses ennemis. »

               Je trouve que c’est riche d’enseignement.


            • Annie 2 septembre 2009 18:18

              Très bon article, mais vous avez oublié une catégorie de managers dont l’os qu’on leur a donner à ronger est leur titre puisqu’il s’agit des managers qui ne « managent » personne.


              • L'enfoiré L’enfoiré 2 septembre 2009 18:24

                Annie,
                 J’en ai parlé dans l’article que je le pointe dans mon article.
                 En fait, ce n’est pas la première. Rappel : « Plus de rameurs SVP » était parfaitement clair sur ce manquement actuel.


              • Candide Candide 2 septembre 2009 18:57

                Bonjour Guy,


                Bel article fouillé pour dénoncer une calamité du monde de l’entreprise « moderne » : l’érection de l’incompétence au sommet. Autrement dit, celui qui gêne le moins le Prince aura droit à son sucre d’orge. L’autre, celui qui verrait une manière plus intelligente de faire avancer le schmilblick, mais une manière qui n’aurait pas été entre-aperçue par le chef, sera viré sans état d’ame. Moralité, dans les entreprises comme en politique, on ne trouve plus de leaders charismatiques, de responsables prenant leurs responsabilités et de décideurs sachant décider. Et tout fout le camp, les compétences, l’esprit d’équipe, la connaissance interne, l’histoire etc.
                Bien à toi, Guy et cordialement.

                • L'enfoiré L’enfoiré 2 septembre 2009 19:09

                   

                  Candide,
                   Exact. Ce n’est pas d’hier. Comme tu as pu le remarquer, je n’aime pas terminer un article sur une note négative. Ce Monsieur, le fondateur de Swatch, m’en a donné une occasion.
                   Il faut savoir aussi et cela je l’ai remarqué qu’une fois sur les marches de la « gloire », les participants se respectent, se freinent et se confondent en filtres surannés.
                  - Non, mais tu te rends compte, tu ne vas pas parler au patron ?
                   Nous sommes à une époque où il faut bien au contraire casser toutes ces barrières.
                   Les idées sont partout et pas dans les têtes au sommet. 
                   Cela, on va peut-être s’en rendre compte, mais peut-être trop tard, car l’Asie est en marche à cadence accélérée.


                • Candide Candide 2 septembre 2009 19:23

                  Sans doute, Guy, mais qui aura le courage de changer les choses dans nos sociétés sclérosées. Qui risquera l’impopularité, la défaite, dans un monde où le « politiquement correct » bloque toute initiative, institue le tabou comme règle intangible ? Depuis De Gaulle il n’y a pas eu un homme politique digne de ce nom en France, un homme qui faisait passer l’intérêt général avant le sien propre.

                  Autre problème de ce pays, le mode de formation de nos élites « auto-proclamées » et assises par le Prince aux commandes. Les compétences réelles ont peu d’importance dans les nominations « Enarchiques » à la tête des grands groupes français.
                  Mr Hayek est un cas trop rare. Et il est Suisse.

                  • L'enfoiré L’enfoiré 2 septembre 2009 19:38

                    Candide,
                     Je suis d’accord, il faut avoir des c... au cul.
                     Je t’enverrai un peu de feedback à ce sujet.
                     De Gaulle était, peut-être, un homme grand et grand homme, mais le niveau politique pourrait très bien se retrouver au niveau bien plus bas. Pas besoin d’avoir un étendard pour être soi.
                     Il y a les « élites auto-proclamées » comme il y a les « hiérarchies auto-censurées ». Et cela on aime.
                     Un bon GM est celui qui descend dans l’usine et va écouter ses collaborateurs. Il n’y a que ce genre de patron qui survivra avec sa société qui fonctionne, grace aux contacts dans les deux sens. Fini les tours d’ivoire.


                  • Annie 2 septembre 2009 19:27

                    Ce dont je suis pratiquement convaincue est que ce gaspillage de compétences est « factorisé » dans le calcul de rentabilité d’une entreprise, qui est plus intéressée dans les prévisions à long terme, et préfère dépendre d’employés médiocres mais prévisibles que d’être tributaire du talent de quelques individus.


                    • L'enfoiré L’enfoiré 2 septembre 2009 19:45

                      Annie,
                       « factorisé »
                      Absolument. 

                       « prévision à court terme » bien au contraire.
                      La révision des chiffres se fait trimestriellement, je rappelle.
                      Ce n’est qu’en Europe que l’on doit le faire annuellement.
                      Le but est d’être bien vu par Wall Street.

                      « dépendre d’employés médiocres mais prévisibles »
                      Là, je disrais qu’il ne faut pas être médiocre pour être prévisible. Pour diriger, il faut avoir un certain charisme. La médiocrité n’est pas de mise passée un certain niveau. N’oubliez pas que c’est de votre avenir qui est en jeu.

                       


                    • Annie 2 septembre 2009 20:44

                      Oui à condition de vraiment diriger. L’entreprise à laquelle je pense et avec laquelle je travaille a 700 employés au RU et environ 4000 dans le monde entier. La stratégie est décidée sur la base de 5 ans. Je ne conteste pas la fréquence de la révision des chiffres car il s’agit d’un cas particulier. Mais les managers qui sont embauchés le sont entre autre pour leur qualité de leadership dont la marge de manoeuvre est très limitée, mais beaucoup plus pour les qualités de « followship », qui les transforment en courroies de transmission qui se bornent à faire appliquer les décisions venues d’en haut et à relayer les informations. C’est en cela que je les décris comme prévisibles, car ils ne seront jamais le petit grain de sable qui pourrait enrayer la machine, et la direction sait qu’elle peut compter sur eux à cet égard. Je persiste et signe en disant que leurs performances sont médiocres. La gestion par les objectifs est une limitation, mais représente une zone de confort pour beaucoup de managers.


                      • L'enfoiré L’enfoiré 2 septembre 2009 22:42

                        Annie,
                         Cette vision est assez semblable à celle d’outre atlantique. Normal, elle est anglosaxone comme fondements. L’entreprise qui m’employait comptait 36.000 dans le monde. 
                        En UK, cela dépasse probablement le chiffre que vous citez.
                         Qualité de leadership, on l’espère. Entre « followship » ou « leadership », il semble y avoir un dilemme, un choix de société, quand il ne devrait pas y en avoir.
                         Faire appliquer les décisions d’en haut est justement quelque chose qui devrait évoluer si les étapes du leadership se sentaient plus responsables de vouloir faire respecter une volonté du progrès de la société qui les emploient. N’oublions pas qu’ils sont dans le même bateau. Je comprends votre vision de la prévisibilité des réactions avec un tel scénario et donc la médiocrité par manque de pluralisme d’idées qui en ressort.
                         La gestion par objectifs, je connais parfaitement. Une fois atteint le quota fixé, pourquoi aller plus loin ? 
                         Quand je parlais de la crainte à avoir de l’Orient, c’est que là, il n’ya pas d’objectifs. En fait, ils sont infinis et tournés vers le bénéfice du pays dont ils sont fiers.
                         Je viens de voir sur FR3, un « Faut pas rêver » sur la Chine. 
                         C’est clair et net où est l’objectif.
                         Et en plus on est prêt à se sactifier pour l’atteindre.
                         Chez eux, c’est pour leurs enfants qu’ils espèrent donner un avenir meilleur.
                         Pour eux, ils n’y pensent même plus.
                         Une différence énorme pour le rendement global. 

                         


                      • Future Custer Girl Future Custer Girl 3 septembre 2009 00:54

                        L’Enfoiré ça a été vite torché c’te fois ci

                        je crois que la scène va maintenant être enfin libre des bruits de couloir insignifiants.

                        « make me glorious... »


                        • finael finael 3 septembre 2009 08:28

                          Dans notre société « post-moderne », l’entreprise se met à ressembler à l’armée mexicaine : il y a plus de généraux que de soldats.


                          • L'enfoiré L’enfoiré 3 septembre 2009 08:43

                            Finael,
                             Exact. Pyramide et démocratie inversées.


                          • L'enfoiré L’enfoiré 3 septembre 2009 12:34

                            Je profite de l’occasion pour ajouter le lien vers tes expériences.

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