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Accueil du site > Tribune Libre > Petit procès de l’insignifiance

Petit procès de l’insignifiance

Feuilleton en cinq actes

1 : Faits et gestes

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En général, le droit des autres est respecté, même s'il est gênant ; si un bel arbre dans votre jardin bruisse de musiques, de chants et de vent, ravissant la peine des marcheurs solitaires, du voisin qui, grâce à lui ne voit pas votre affreuse bicoque , sans parler du bonheur des oiseaux, des insectes butineurs, vous avez, grâce au « je fais ce que je veux chez moi », le droit de l'abattre en vertu de votre droit au soleil ou à la vue ; ou simplement parce que vous n'aimez pas les arbres. Tous ceux qui se sentent spoliés serrent les dents, rêvent de vous étrangler, mais personne ne le fait : vous êtes dans votre droit.

Il arrive que ce droit soit discutable, qu'il faille un géomètre, un expert, un procès à l'amiable ou à la haine : quelqu'un qui représente le droit des citoyens, tranche. Le perdant pleure, crie à l'injustice, peut remettre le plat, ou bien déprime et se rend malade ; le gagnant jubile ou trouve cela tout à fait normal.

C'est la vie ensemble : tu as le droit de rehausser ta maison d'un étage et m'ôter mon soleil, mais tu n'es pas Hannibal et je ne suis pas un grand sage.

À côté du droit, et autrement fondamental, il y a le caractère et le psychisme des gens ; il y a ceux qui se font toujours avoir, ceux qui s'imposent, et ceux qui tirent leçon.

En général, pour les rupins, ça va tout seul, les obséquieux se vautrent et le quidam ordinaire, à force qu'on ait rentré dans ses neurones qu'un nanti ça se respecte, c'est passé dans les gènes et la manière est naturelle de faire libre le passage !

Pour les petites gens, petites dans leur portefeuille et dans leur tête, devenir propriétaire, c'est pas rien. Cela leur confère un pouvoir. Rarement de partager ou de donner, plus souvent de s'imposer et de contrarier, si ce n'est pire.

Le droit, c'est à peu près aussi chiant que ce que je vais raconter : le défi est grand de parler de procès sans endormir le lecteur ! Le langage ésotérique du Droit donne, pardonnez la vulgarité, envie d'éructer ou faire des bruits de corps pour rompre ce charme maléfique, petits attributs du pouvoir et ramener ces gens-là à la vie, celle de ceux qu'ils jugent.

Or donc il advint qu'un jour, moi aussi, j'eus à faire valoir mes droits !

Tout petits, ces droits, cinq mètres carrés à tout casser, que je réussis à faire valoir par un PV de bornage aimable avec mon voisin de l'époque. Un peu plus de 200 euros de frais, ça me paraissait déjà cher pour des mètres que j'avais censément déjà payés.

Cette clôture qui, plutôt qu'aller droit , selon une médiane, s'avançait inexorablement vers le mur de mon atelier, vue de ma fenêtre, m'agaçait, parfois jusqu'à l'obsession.

Une fois l'acte acquis, l'été était bien avancé et il était hors de question d'écraser ou blesser mes plantes pour réimplanter la clôture ; du reste, le fait reconnu, transcrit en langage de droit, avait suffi ; j'avais maintenant le temps !

L'automne fut abominablement pluvieux, l'hiver glacé dans cette cour sans soleil, ce fut donc au printemps suivant que je programmai ces travaux. Entre temps mon voisin avait vendu sa maison.

Je ne l'ai pas vu arriver, je n'ai pas vu son déménagement ; un soir, elle a frappé à ma porte et s'est présentée comme « ma nouvelle voisine ». Elle était toute petite brunette, impossible de croiser son regard et elle ne m'a guère laissé le temps de dire, ne serait-ce que « bienvenue ». Elle était déjà partie. On se fait une idée des gens la première fois qu'on les voit, de ma vie cette impression n'a jamais été démentie. Elle m'avait paru malheureuse -plus tard j'ai vu qu'elle était seule avec son fils de cinq ans et j'ai pensé à un mauvais divorce, car son malheur n'était pas fait d'abattement-, pas très sympathique et j'ai su qu'on ne se fréquenterait jamais. Pendant que la maison était en vente, j'avais eu des appréhensions, je ne peux pas dire prémonition, mais j'avais vraiment eu peur d'avoir affaire à des sales voisins !

Aux jeux que j'entendais le samedi matin - le reste de la semaine elle partait avant sept heures et demi et rentrait à la même heure du soir- je comprenais que ce gamin sans père - jamais un homme ne venait le chercher, jamais elle ne s'en séparait -, subissait une mère tout-puissante qui défoulait avec lui sa hargne mêlée de désir ; mes invités qui entendaient cela, aux cris du gamin pensaient au pire ; je les rassurais, non, c'était juste une femme frustrée, blessée, qui se servait de son gosse mais ne dépassait, j'en étais sûre, aucune borne même d'inconvenance.

J'ai dû la croiser deux fois avant le fameux soir ; elle était devenue blonde.

Une fois, dans sa cour, elle avait une bronchite carabinée et je lui avais proposé de ramasser les feuilles de mon figuier qui jonchaient le sol ; « ce n'est pas à vous de faire ça » me dit-elle, elle semblait tellement malade que je l'ai quand même fait, en deux minutes ! Elle me parlait pendant ce temps, de ses déplacements, de son boulot : elle travaillait au Tribunal. Elle ne pouvait être que greffière, juge ou proc elle n'aurait pas atterri là.

Je suis assez perméable aux choses, aux gens, aux atmosphères et quand je l'ai interpellée, en ce mois d'avril, je me doutais que je ne serais pas bien reçue. Je lui ai dit simplement que je prévoyais de faire les travaux dans le courant de la semaine, sans pouvoir lui préciser le jour vu que je demandais de l'aide et qu'on ne m'avait pas encore donné de réponse.

J'étais rentrée dans sa cour et, à peine avais-je fini ma phrase, qu'en se penchant comme pour ramasser quelque chose, elle me répondit : « Non, ce n'est pas possible, mon père rentre à l'hôpital demain ». On ne s'attend pas à ces choses-là ; je suis restée sans voix. Alors c'est elle qui a continué, avec une voix monocorde et une difficulté à articuler qui me fit penser plus tard qu'elle prenait peut-être des cachets. Le souvenir exact je ne peux l'avoir car son charabia qui se voulait érudit de droit me saoulait, sauf un leitmotiv, répété sans lassitude toutes ces années, inscrit dans le marbre des archives judiciaires : l'agent ( immobilier) m'a dit qu'il ne s'agissait que de quelques centimètres au fond de la cour. Et cela durait durait ; elle me parlait comme si j'étais débile ou comme si le français n'était pas ma langue à tel point que, gênée pour elle, alors que ce n'était pas dans mes habitudes, je lui soufflai : « Mais vous savez, j'ai été prof de fac ! ».

Ce qui s'ensuivit m'a obligée à m'asseoir sur le rebord du mur ; je l'écoutais en me glaçant de l'intérieur ; pourtant j'en étais encore à être dans une relation normale, enfin je veux dire entre gens normaux ; elle me dit « Quand on voit ce que vous êtes devenue » ; c'est drôle mais je me suis dit « qu'est-ce que je suis devenue ? » ; elle continua sur sa lancée, en parlant un peu plus fort : « Je vais faire venir les sanitaires ! Vous vivez avec trois bêtes dans cinquante mètres carrés » ( cinquante mètres carrés ?), « Et puis votre atelier a été construit sans permis ! » ; « Oh ! Il y a plus de soixante ans ! Il doit y avoir prescription ! » ; je riais un peu, trouvant au fond tout ceci assez loufoque ; « tch tch » fit-elle sur un ton qui toise un inférieur que l'on méprise autant qu'on peut. J'ai eu droit à ma cheminée, que je ne ramonais pas – je la ramone tous les mois !- à ma porte que je ne ferme pas à clé – qu'est-ce que ça peut lui faire-... je sentais mes jambes se dérober sous moi. J'avais tellement envie de pleurer que je me suis levée soudain et suis rentrée chez moi sans la regarder.

Il m'a fallu bien dix minutes et deux cigarettes pour me remettre un tant soit peu ; j'ai appelé le géomètre, mais il était déjà parti. Je bouillonnais, j'ai décidé de tirer le cordeau, ce qui était épique par dessus mes clôtures, pour lui montrer qu'elle se montait la tête pour pas grand chose ! J'avais besoin d'agir.

Mais avant, j'avais demandé conseil à Confucius, et... je ne l'ai pas compris. Il me conseillait « La retraite » ; j'ai interprété que je ne lui parlerais plus !

Je n'avais pas mis mes lunettes, elles étaient lourdes, elles me tombaient sur le nez et j'y voyais assez pour ce que j'avais à faire. J'étais en train d'attacher la cordelette au niveau de la borne en bas de ma cour, quand je l'ai vue sortir de sa cuisine et descendre ses trois marches, un objet dans la main droite et un autre dans sa main gauche levée. Elle s'est avancée de trois pas et a coupé la corde d'un geste où toute sa violence et sa haine étaient contenues. J'ai défait le nœud qui me laisserait du mou, j'ai remonté ma cour, suis rentrée dans la sienne et j'ai renoué la corde là où elle l'avait coupée. Elle s'était un peu éloignée et pendant que je faisais la boucle, elle coupait, là puis là puis là ; j'ai baissé les bras ne sachant que faire, cinq secondes qu'elle a mises à profit pour se reculer et, brandissant l'objet qu'elle avait dans sa main gauche, elle me prit en photo en déclarant : « Je vais porter plainte contre vous pour violation de domicile ».

Parfaitement cinglée ! Mais tout à fait horripilante ! Je me suis approchée d'elle, je la dominais de toute ma hauteur, je l'ai traitée de connasse et l'ai prévenue, après qu'elle m'avait dit avoir appelé les flics , qu'elle pouvait bien faire venir le pape si elle voulait, je ferais ce que je voulais chez moi ! Drôle de phrase dans ma bouche mais sortie d'un jet, spontanée ! Et la poussant un peu fort de la main à l'épaule, je suis partie.

J'étais tremblante de colère, de dépit, de honte sans pour autant comprendre sur le coup que j'avais réagi à sa provocation. Et que sa provocation était programmée.

J'étais reposée, calmée le lendemain et forte de ce nouveau jour qui s'annonçait ensoleillé, je lui ai écrit un petit mot lui disant que je regrettais de m'être emportée, et toute à ma découverte d'avoir été piégée, ressentant cela comme inexcusable, je l'écrivis : je me suis emportée, c'est inexcusable ! Concluant néanmoins que les limites étaient sans ambiguïté ! J'ai glissé le mot sans enveloppe dans sa boîte à lettre qui n'était qu'une fente dans sa porte d'entrée.

Quand j'y repense aujourd'hui, je me dis que quand on est con on mérite son sort et parce que je sais quel usage et quel impact a eu cette lettre, je me dis que l'envie de calmer le jeu, de revenir aux choses ordinaires avec cette personne avec laquelle je partagerais peut-être cet espace exigu jusqu'à la fin de mes jours, était naïve. Il y a des moments dans la vie où un pas entraîne des années de galères. Et je n'avais pas compris Confucius cependant que cela remontait bien en amont quand je m'énervais de voir cette limite de guingois et que je rêvais de pouvoir passer avec des bûches dans les bras sans avoir à me mettre de profil ou bien d'installer un réservoir de récupération d'eau !

Je buvais mon café quand ils sont arrivés ; son père, un grand bonhomme d'à peu près mon âge au faciès de boxeur aviné et elle. Sa nuit, à elle, l'avait remontée, la présence de son père la confortait. Je me suis retrouvée sans savoir bien comment, dans le haut de la cour avec eux, et son père, me toisant de toute sa hauteur me dit : « Vous avez quasi claqué ma fille ! Si j'avais été là je vous aurais massacrée ! ». Je n'ai pas eu besoin de penser à Confucius pour la boucler ; j'entendais à nouveau que j'étais bête, que je n'avais rien compris, que ces clôtures-ci étaient bien placées, elle me parlait de numéros de parcelles, lui, prenant une mesure au hasard me disait : « vous voyez ? » ; oui, je voyais, d'un côté un mètre soixante, de l'autre un mètre quinze ; « je vous interdis de passer par là » dit-elle en me montrant la porte de son côté, qui était l'entrée d'usage depuis toujours, la mienne étant bloquée. Elle avait le PV en main, comme preuve de mes torts.

Un quart d'heure d'avalanche de mélange de faux arguments, d'agressivité, de dédain !

J'ai appelé le géomètre, lui ai raconté en trois mots de quoi il retournait et il me dit : « Vous avez affaire à une emmerdeuse, laissez dire et faites vos clôtures ».

Rassurée, j'ai pu ce jour-là faire ce que j'avais à faire.

Le lendemain, Laurent devait arriver vers treize heures ; cela me laissait le temps, le matin, de démonter l'ancienne clôture, en fait détacher un vieux grillage à poules tout rouillé, le retirer avec moult précautions et écorchures, l'écrabouiller pour en réduire le volume, virer des gravats en les évacuant dans des seaux puisque je respectais l'interdit de sortir par le portail où j'aurais pu utiliser une brouette. En revanche, impossible d'arracher les piquets, je comptais sur les gros bras de mon aide ! J'avais à peine fini quand Laurent est arrivé ; j'étais en nage, le stress plus que la chaleur me faisait transpirer.

Nous avons bien ri à nous contorsionner pour ne pas mettre un orteil de l'autre côté du cordeau, évitant un lilas, se couchant sous une branche du figuier, mettant les pieds sur un tracé virtuel dessiné en l'air à la hâte pour ne pas écraser les futures pousses de mes vivaces, mais pour tirer celui-ci, il nous avait quand même fallu arracher quelques mauvaises herbes et, pousser un caillou, qui dans l'alignement de quelques autres faisait un ovale autour d'un trou de terre, cette pierre calcaire qu'on trouve partout sur les Causses, était à cheval sur les limites et bien ancrée de mon côté ; et parce qu'elle était lourde, j'ai dû enfreindre notre code d'honneur et mettre deux pieds sur « la propriété » ( comme elle s'est plu à le dire cent fois par la suite) de ma voisine. Là où nous devions arrêter la clôture, des planchettes de bois obstruaient un passage laissé libre entre le grillage et le montant d'un portillon gondé sur le mur de sa maison. Le bois était si vermoulu qu'il était impossible de les scier, si bien que j'en ôtai les clous un à un, éviter que quelqu'un ne s'y blesse ; dans l'espace réduit qui restait, j'ai maintenu une planche verticale ; le résultat n'était pas laid et mine de rien, les trente centimètres gagnés donnaient de l'aise. Vers quatre heures et demi, nous avions terminé.

Le nouveau grillage à poule n'était pas habillé, pour faire écran si bien que je ne suis pas restée dans ma cour en fin d'après-midi pour ne pas risquer de la voir. Mais vers huit heures il m'a fallu aller chercher des croquettes pour les chiennes dans la réserve ; elle était en haut de ses marches et dès qu'elle m'a aperçue, elle a attaqué. Le ton avait changé, elle criait, vulgaire, elle me tutoyait, elle m'injuriait et répétait comme un mantra « Prépare ton porte-monnaie, je vais te traîner au tribunal et tu me le paieras, tu me le paieras mon portail ». Était-elle fascinante ? Étais-je fascinée, je suis restée pendant tout ce temps comme une idiote, mon sac en main, sans dire un mot. Tu m'le paieras tu m'le paieras... j'entends sa voix...

Pendant deux jours je ne l'ai même pas aperçue ; il faut dire que connaissant ses horaires, je boudais ma cour. Mais le samedi, après qu'on avait fait monter les chevaux dans le char pour les ramener dans un autre parc, Laurent, plutôt que de suivre la grande route, a fait le crochet par le village ; je voulais qu'il regarde comment je pouvais libérer ma porte et avoir cet accès indispensable directement sur la rue ; je l'ai laissé là , parce que j'avais à faire ailleurs. Il m'a raconté qu'elle l'avait appelé par son nom, s'était plainte ( elle ne l'avait jamais vu et ne savait pas que c'était lui qui avait posé le nouveau grillage) ; il dit pourquoi il était là, ce à quoi elle répondu : « Mais elle n'a pas le droit ! ».

Quand j'étais môme dit-il, les deux portes s'ouvraient, c'était un oncle à moi qui habitait de son côté ; il faut bien qu'elle puisse sortir de toutes façons !

Mais c'est le lendemain que tout a vraiment commencé...


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32 réactions à cet article    


  • cevennevive cevennevive 24 juillet 2013 11:36

    Bonjour Alinea,


    J’attends la suite...

    Quand j’étais enfant, dans le village, point de clôtures, de piquets, de portails (ou bien seulement pour préserver un jardin du ravage des poules). Nous traversions prés et jardins des voisins pour aller dans les nôtres, et tout était bien.

    Puis sont arrivés les nouveaux habitants. Soit les descendants des villageois, soit les nouveaux propriétaires. Et là, les clôtures ont fleuri. Les chemins ont disparu. Les droits de passage ne sont plus valables, car non inscrits dans les actes notariés.

    Et voilà comment certains d’entre nous ne peuvent plus aller dans leurs terres. (Tiens, cela me fait penser aux Palestiniens empêchés d’aller dans leurs oliviers par ce fameux mur, là-bas, au Moyen Orient !)

    La dernière « saloperie » en date, la voici, elle date de ce week-end : nous avons au village un canal (un béal), qui date de 1540, pour arroser jardins et prés. Les droits d’usage permettaient de longer ce canal dans n’importe qu’elle propriété pour le nettoyer, pour se promener, pour entendre sauter les grenouilles, etc.

    Et bien voilà qu’un nouveau propriétaire ayant édifié une villa moderne et déparant le paysage, a construit de véritables barrières de chaque côté de ses limites entre lesquelles passe ce canal. 

    Ah, Alinea, je pense en définitive que ces gens sont malheureux. Ils construisent des murs autour d’eux, puis viennent pleurer qu’ils sont emprisonnés. Ils pensent que tout le monde leur en veut, que les villageois ne sont pas accueillants, etc.

    Mais les villageois, eux, sont mortifiés par ces barrières. Ils pensent qu’on les prend pour des voleurs, et ils jettent de sales regards vers ces forteresses avec piscines, plantations faramineuses, alarmes sophistiquées et grilles en fer forgé aux fenêtres...

    Bonne journée torride et à demain !

    • alinea Alinea 24 juillet 2013 11:45

      bonjour cevennevive :
      Même pas quand vous étiez enfant ; il n’y a pas si longtemps, je passais partout à cheval ( cela demande un peu plus d’espaces qu’à pied) ; aujourd’hui, les fabricants de ces grandes barrières vertes et raides ont fait fortune ! Autour des petites villas de jolis murs en parpaings, fortune de Bouygues, c’est ça ? Quant à la mentalité des nouveaux arrivants, vu qu’ils ne vivent pas « avec » le pays mais n’en prennent que le décor, ou en ce qui concerne mon village un prix plus modique au mètre carré, ils s’en foutent et ont gardé leurs habitudes citadines ; ne disent pas bonjour et compagnie...
      Il fait déjà chaud !!
      Bonne journée à vous


    • gaijin gaijin 25 juillet 2013 10:14

      " je pense en définitive que ces gens sont malheureux. Ils construisent des murs autour d’eux, puis viennent pleurer qu’ils sont emprisonnés."

      pas mieux c’est juste pour la mettre en relief


    • Radix Radix 24 juillet 2013 12:23

      Bonjour Alinea

      Cela me rappelle l’histoire d’un ami dont le voisin construisit un garage en empiétant sur son jardin de 50 cm sur toute la longueur du bâtiment.
      La jardin n’étant pas très grand, les 10 m2 l’amputaient sérieusement.
      Comme ce voisin était une vieille connaissance de vacances du temps où ils étaient ados, il alla le voir au début des travaux, seule la tranchée des fondations était faite.
      Il fut reçu par un homme devenu très arrogant qui le prit de haut, son diplôme d’architecte parisien lui donnant la certitude qu’un bouseux du coin ne pouvait pas avoir raison.

      Le problème avec « les bouseux du coin » c’est qu’ils sont susceptibles et patients.

      Il attendit donc que le garage fut entièrement terminé et fit venir un géomètre qui constatât qu’effectivement le garage avait été construit en partie sur son terrain !

      Bornage en main il mit l’architecte devant le choix suivant : ou bien il démolissait son garage, ou il achetait le terrain au prix que mon ami lui proposait !

      La facture a été salée !

      Radix


      • alinea Alinea 24 juillet 2013 12:38

        Les tribunaux sont remplis d’histoires comme ça ! c’est fou ; j’essaie de raconter la mienne, très en détails comme vous le voyez mais sachez néanmoins que je vous en épargne beaucoup ! smiley


      • Radix Radix 24 juillet 2013 12:45

        Moi de même, Alinea, il y a eut d’autres péripéties dans l’histoire dont celle du puits communal qui gênait ce monsieur dans ses travaux et qu’il avait commencé à démolir !

        Il a du le réparer.

        Radix


      • alinea Alinea 24 juillet 2013 13:27

        Des histoires communes, banales qui révèlent des tas de choses fort intéressantes sur la mentalité, le psychisme de tous ; quand je pense que certains y échappent ! smiley


      • Hermes Hermes 24 juillet 2013 12:50

        J’espère qu’il y aura une issue sympa pour vous (on prend forcément partie quand on ne connait qu’une seule des versions).... Le suspens est intenable !  smiley


        • alinea Alinea 24 juillet 2013 13:25

          Vil flatteur !  smiley


        • gaijin gaijin 24 juillet 2013 13:13

           smiley smiley smiley
          nos campagnes sont pleines de ces histoires absurdes : proccés durant des décennies pour un droit de passage ou autrefois règlements « a l’amiable » au coin d’un bois avec une branche de châtaigner bien vert .......
          je vous épargnerait les miennes mais j’en connais qui durent depuis 3 générations .....

          s’il fallait estimer la valeur du terrain en journées de haine ça ferait cher du mêtre carré .....


          • alinea Alinea 24 juillet 2013 13:24

            Exorbitant le prix du mètre carré ! Mais mon piège a été d’une autre nature ! quoique... c’est un combat très primitif, du fort contre le faible, avec tous les raffinements de la perversion humaine ! Si la justice ne s’en mêlait pas, ce serait beaucoup plus digeste à beaucoup !!


          • Graffias Graffias 24 juillet 2013 13:33

            Des nouveaux propriétaires qui refont la cloture en commencant par planter des arbres puis un mur de parpaing 50cm en amont des arbres alors que leur parcelle se trouve au niveau des arbres... 

            Combien de personnes ont du détruire leur mur ? beaucoup

            Il est dommage que vous ayez attendu pour refaire cette cloture, il manque un homme à la maison on dirait. Néanmoins le bornage du géomètre lui reste visible. Suffit de dire « regardez la borne, l’ancien propriétaire etait en infraction ».

            point.

            c’est incroyable comment les choses se sont envenimées, il faut appeler les gendarmes pour médiation aussitot. J’ai peur que cette situation tourne au drame.


            • alinea Alinea 24 juillet 2013 13:41

              Si vous lisez la suite, vous verrez... qu’elle a tourné au drame ! mais pas pour tout le monde !!
              Il manque un homme à la maison, c’est sûr car, quel qu’il fut, l’attitude de la voisine n’aurait pas été la même ! J’étais une belle proie !! smiley


            • Graffias Graffias 24 juillet 2013 14:07

              eh oui je regrette que beaucoup de femmes se séparent de leur homme en emportant leur(s) enfant(s), personne ne peut ni ne veut finir sa vie seul(e), les enfants font leur vie ou aimeraient bien la commencer une fois adulte. On ne pense qu’après ce qui pourrait arriver plus tard étant seul(e). C’est très important d’avoir un homme à la maison.


            • paco 24 juillet 2013 13:41

               Emouvant post, Alinéa. J’attends la suite, la fin, s’il y en a une à ce jour, et que j’espère positive.
               Courage.
               J’ai un peu vécu cela. Je comprends ta fureur.
               Un abrazo... 


              • alinea Alinea 24 juillet 2013 13:43

                Salut Paco ; avant, on ne sait pas, après, on s’aperçoit qu’il y a des tas de gens qui ont vécu des choses du genre !! Pendant, cela ne console pas !


              • paco 24 juillet 2013 14:24

                 mais meme si ça console pas, il faut serrer les dents, sur de son bon droit, et c’est tres bien que tu prennes ton clavier pour dire. Ca soulage.
                 un conseil, enregistre tout échange avec tes voisins, et invite un de tes amis maousse costaud à venir dormir chez toi, en tout bien tout honneur. Un petit maigre fera l’affaire, s’il est vif. smiley
                 Allez, souris....


                • alinea Alinea 24 juillet 2013 14:39

                  paco : si tu lis la suite, tu verras : c’est trop tard !
                  Si j’ai pu écrire cela, c’est que je me reprends à sourire !! Merci Paquito !


                • paco 24 juillet 2013 15:23

                   Eclat de rire !!!!!

                   En bon laic je dirais : « Joder en dios ! Hace ya tiempo que nadie me ha llamado Paquito ! »

                   Non, sérieusement, dans ces cas là, il faut s’entourer. Pour une simple destruction de cloture m’appartenant et taille sauvage de mes haies, j’ai eu à faire à des gens arrogants. Un vieil avocat payant pas de mine les a calmés. Toujours avoir un avocat de la vieille école sous le coude, ou un gendre gendarme abstinent, ou mieux, un ami géomètre......


                • alinea Alinea 24 juillet 2013 15:31

                  Je m’en doutais Paco !! smiley
                  Oui, il vaut mieux être entouré ; je n’ai pas été si solitaire que cela au fond, mais la partie adverse est très forte et... très entourée ! Pas d’affection, mais on se serre les coudes, enfin vous verrez !
                  Bonne journée cher Paco


                • alberto alberto 24 juillet 2013 16:45

                  Salut Alinea :

                  Classique histoire de voisinage, où l’on constate que la convivialité ne figure malheureusement pas dans les programmes éducatifs...

                  Moi, j’ai une petite histoire que je te fais courte : suite à ’un dégât des eaux dans mon sous-sol sont venus chez moi deux assureurs, un expert et un huissier. Leurs constatations terminées, ils ressortent côté jardin du sous-sol (il y a deux accès, un côté rue et un côté jardin) et constatent (avec une certaine inquiétude) que je n’ai pas de clôture séparative ni à droite, ni à gauche avec mes deux voisins : les terrains sont bornés avec des piquets en métal prêts à être gréer avec du grillage au cas où...Mais pour l’instant point de grillage, une impression d’espace pour tous, surtout pour les enfants, d’abord les miens, puis après leur départ, ceux de mes voisins de gauche et enfin, aujourd’hui ceux de mes voisins de droite dont je vois les ballons, ou divers objets volants traverser mon terrain et atterrir à ma gauche.

                  Mes visiteurs costumés et cravatés étaient tellement surpris qu’il existait des gens capable de vivre de cette manière qu’ils en étaient sur le cul et aujourd’hui encore je n’en reviens pas de leur surprise ! 

                  Mais la lecture des feuilles de choux locales m’ont appris que bien des gens s’éviteraient de la sueur des larmes voire su sang s’ils pouvaient se parler calmement et supporter les uns les autres leurs petits travers : apprendre la convivialité.

                  Salut, j’attends ta suite avec intérêt. Bien à toi.


                  • alinea Alinea 24 juillet 2013 17:23

                    Salut Alberto !
                    Moi non plus je n’ai jamais mis de barrière, quand j’habitais en campagne ; ici, dans le village, j’ai trouvé les choses comme ça ; il faut dire que c’est très exigu et c’est vrai que si on veut être tranquille dans son hamac pendant que l’autre se bronze, un cannisse, c’est pas mal.. mais ça n’arrête pas les bruits !!
                    Laisser sa porte ouverte, ça laisse les gens pantois aussi ! La réaction de tes pingouins ne m’étonne pas !! Ceci dit, il faut s’entendre avec ses voisins, enfin être sur la même longueur d’onde.. et c’est bien quand cela arrive car soudain les choses sont plus faciles.


                  • volpa volpa 25 juillet 2013 08:59

                    Donc, ce n’est pas une mal baisée, c’est une pas baisée du tout.


                    • alinea Alinea 25 juillet 2013 10:04

                      Ça y a peut-être fait, oui ! je n’avais pas pensé à ça ! smiley


                    • 6ber 6ber 25 juillet 2013 10:07

                      J’ai moi aussi ma petite histoire qui se passait dans le Lot, où je croyais avoir trouvé le paradis...
                      Mais ce serait un peu long.
                      Je veux juste dire que cela a été très, très dur ; J’étais « l’estranger » et pour cela je devais céder.
                      J’ai cédé, je suis parti après 5 ans de brimades diverses et je ne m’en remets pas.
                      Néanmoins je compatis et j’attends la suite avec impatience sachant par expérience qu’après un conflit de ce genre, le voisinage devient vite un cauchemar.
                      Il n’y a pas que des anges au paradis...


                      • alinea Alinea 25 juillet 2013 10:28

                        Le raconter permet peut-être de s’en guérir.. ; enfin, j’espère !
                        Si vous ne voulez pas faire un article, faites un long commentaire ; c’est aussi pour ce partage que j’ai écrit ceci
                        À bientôt 6ber


                      • 6ber 6ber 25 juillet 2013 10:37

                        Merci Alinea, vos encouragement me vont droit au cœur.
                        J’avoue ne pas avoir une vocation épistolaire et je préfère laisser ça à d’autres qui le font mieux que moi.
                        Mais vous avez raison, le fait de se raconter me ferait, sans doute, le plus grand bien.
                        Pourquoi pas ?
                        Et comme il me reste un peu de cirage, j’en profite pour vous dire que c’est toujours avec plaisir que je vous lis.


                      • 6ber 6ber 25 juillet 2013 10:39

                        Encouragement S, bien sur et de ME raconter.


                      • alinea Alinea 25 juillet 2013 10:59

                         smiley
                        Vous savez l’écriture est belle quand elle est sincère ; j’ai toujours envie que ceux qui ont à dire écrivent ! il y a tant de gens qui écrivent et qui n’ont rien à dire !!
                        Il y a encore trois chapitres de mon histoire à publier ! ça vous laisse le week-end pour coucher une synthèse sur le papier, enfin, sur l’écran ; quoique il m’arrive d’écrire avant, sur une feuille, dans endroit confortable, dehors... si vous n’avez pas le courage d’un article !!
                        méfiez-vous, ça remue de tout remuer !


                      • 6ber 6ber 25 juillet 2013 15:20

                        Banco ! vous l’aurez voulu. Merci.


                        • Folacha Folacha 26 juillet 2013 19:15

                          Chez moi en Bretagne mon petit terrain n’est pas clos , il y a quatre ou cinq maisons, quelques haies et petits murets, ça ne gene personne pour l’instant...


                          • alinea Alinea 26 juillet 2013 20:28

                            Oui, je sais cela existe ! smiley
                            Mais il faut dire qu’il ne s’agit pas d’un terrain mais d’une cour, entourée de murs ( des autres propriétés), très exiguë, dans un village. Ne rêvons pas d’horizons !! smiley
                            Mais jusqu’à présent et avec les autres voisins, tout se passait « à l’amiable » ( même le PV de bornage !!)

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