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Accueil du site > Tribune Libre > Pierre Bourdieu, créateur de stéréotypes

Pierre Bourdieu, créateur de stéréotypes

En regardant aux infos le compte-rendu de la marche des salopes à Genève, je me demandais quelle avait été la motivation de Pierre Bourdieu quand il a inventé le concept de domination masculine. Cette expression a été utilisée au micro de la manifestation pour désigner le viol, comme si ce crime était le résultat d’un comportement généralisé des hommes. Quand on constate le faible chiffre d’hommes violeurs, on peut s’étonner de cette affirmation. Le viol est un crime et rien d’autre. Il est le fait (majoritairement) de certains hommes qui ne sont plus d’aplomb dans leurs bottes et qui ont perdu la conscience du normal et du criminel.

En comparaison, l’infanticide (majoritairement féminin) n’est pas non plus le signe d’une spécificité culturelle ou biologique féminine. Il est le fait de certaines femmes qui ont passé la ligne entre la vie et la mort.

Je reprends et développe ici un commentaire posté sous mon précédent article. Le sociologue Pierre Bourdieu a contribué à créer un stéréotype. Ce stéréotype est utilisé largement aujourd’hui pour stigmatiser les hommes. Sa pensée est comme une autoroute : sans nuances, schématique. Tout est simplifié et réduit à l'état de squelette.

Le stéréotype est celui d’une supposée domination masculine. Celui de l’homme dominant comme un empereur et de la femme dominée comme une esclave. Il serait le résultat d’un conditionnement dû à l’Habitus (wiki : En latin, habitus est un mot masculin définissant une manière d'être, une allure générale, une tenue, une disposition d'esprit) et tout homme en seraient le porteur et l'incarnation. Evidemment, les hommes reproduisent la culture apprise et dont ils sont imprégnés. Mais en disant cela Bourdieu laisse entendre que cette culture et le conditionnement qui la véhicule seraient la source d’une inégalité entre les femmes et les hommes, ceux-ci réduisant celles-là en esclavage social. Ainsi je lisais que les contes de fées par exemple contribuaient au modèle d’homme : « fort, fier, combattant ». Le modèle de femme étant : « douce, aimante, maternelle, encline à éprouver de la sympathie ».

Affirmer que le conditionnement seul conduit à reproduire un comportement, sans se questionner sur le lien entre ce comportement et les spécificités corporelles auxquelles il est lié, c’est un peu court. Affirmer que ce comportement culturel n'est qu'un outil de domination tient de la méthode Coué. Répéter jusqu'à s'en convaincre est la stratégie à laquelle nous assistons. Si le concept d’égalité (et d’interchangeabilité) est aujourd’hui la référence, avant il était question non de domination mais de complémentarité. C’est d’ailleurs en vue de consolider l’interchangeabilité et le déni de territoires différents que le gender a été inventé.

Mais Bourdieu se raconte des histoires. Les comportements masculins ne sont pas aussi simplistes qu’ils l’affirme. Ils sont représentés sur un large éventail allant du chevalier bienveillant et maîtrisé, au violent dominateur, au lâche fuyant, au gentil convivial, au fragile soumis, au pourvoyeur solide, au dilapidateur irresponsable, aux esclaves bourdieu,féminisme,genre,gender,hommes,femme,masculin,féminin,domination,viol,crime,amour,sexe,stéréotype,esclave,habitus,transsexuelles,impuissants, aux rebelles désespérés, aux romantiques tranchants ou dégoulinants, aux taiseux, aux hédonistes amoraux, etc. Les hommes ne sont pas réductibles à une représentation un peu hâtive : « fort, fier, combattant ».

Les contes eux-mêmes sont peuplés de nombreux modèles différents, avec une proposition de modèle principal capable d'assurer la survie du groupe selon des principes. Mais on y trouve aussi des personnages sombres, comme Barbe-Bleue. La transmission par le supposé Habitus a pour le moins de sérieux bugs. Ou plutôt le modèle est multiple et les tentatives de réduire les hommes à un cliché n'ont visiblement jamais abouti. Elles n'aboutiront pas plus aujourd'hui avec le stéréotype de la domination masculine et l'interprétation simpliste qui en est faite.

De même les femmes ne sont pas réductibles à « douces, aimantes, maternelles, enclines à éprouver de la sympathie ». Le cliché est bien délimité, lisse, parfait, mais non représentatif. La palette féminine est aussi très large depuis la nuit des temps : reines tyranniques, esclaves sexuelles, dominantes froides, amies coopératives, taiseuses revanchardes, jouisseuses fun, amoureuses égalitaires, séductrices dominatrices, commerçantes avisées, maternelles bienveillantes, infanticides glaciales, parfois guerrières, meurtrières aussi, etc. Les femmes ne sont pas la caricature méprisante de victimes universelles qu’en a fait le féminisme en vue d’alimenter ses caisses.

J’écrivais sur le fait que les personnes transsexuelles invalidaient la théorie gender. Le fait pour une personne d'avoir besoin d'aligner sa morphologie sexuée avec son sentiment d'appartenance montre qu'il y a bien un lien entre les deux et que l'explication tout culturelle ne suffit pas à dire les différences hommes-femmes. Sans parler des différences hormonales, la manière de faire l'amour est en soi une différence fondamentale dont rien ne montre qu'elle n'aurait pas d'influence sur la formation des représentations culturelles. Rien ne dit d'ailleurs que la différenciation culturelle n'est pas utile comme prolongement et confirmation de la différence physique, mais en l'assouplissant et en élargissant l'éventail des possibles. Cela expliquerait le fait qu'il puisse se former certaines spécificités sexuées, et en même temps une perméabilité culturelle associée paradoxalement au renforcement de ces spécificités et à leur relativisation. Et puis même : si l'épigénétique pouvait démontrer que la culture influe sur la biologie autant que la biologie sur le culturel, cela n'enlèverait pas l'importance du corps sexué pour servir de support à cette interaction, et donc une certaine part de déterminisme (ne serait-il que de 1% !) mais sans la rigidité des stéréotypes.

bourdieu,féminisme,genre,gender,hommes,femme,masculin,féminin,domination,viol,crime,amour,sexe,stéréotype,esclave,habitus,transsexuellesLa différence n’est pas la subordination. Ce n’est pas non plus une barrière. C’est l’illustration d’une articulation. L'intérêt de notre époque est plus dans l'assouplissement de cette articulation que dans le déni des identités sexuées.

Nier l'importance du corps dans la constitution de la culture des genres est une tentative de miner le fond culturel, voire de détruire la culture. C'est une aberration intellectuelle. Le corps sert à la fois de source, de lieu d'expression et d'outil de perception de la culture. Evacuer le corps et ses spécificités c'est évacuer le moyen d'exister de la culture et la nécessaire différenciation qui permet la reproduction du vivant. Le gender est une bombe atomique sale. Et en l'état, des groupuscules féministes universitaires imposent à la société cette destruction de la culture, sans que les 99% des humains aient eu l'occasion de se prononcer sur cette théorie. Sans même qu'ils en connaissent grand chose d'ailleurs. C'est la dictature silencieuse d'une très petite minorité qui agit en utilisant des leviers comme la culpabilité des hommes et le communautarisme féminin, et la lâcheté des hommes politiques.



Non, le viol n’est pas l’expression d’une supposée domination masculine. Il est l’expression excessive, abusive, déraisonnable, d’un comportement masculin a priori normal. Le problème n’est pas ce comportement masculin normal, mais le fait de passer la limite qui différencie le jeu amoureux de la contrainte.

C’est cela qui fait le crime et rien d'autre.



Parfois c’est si simple. Mais : domination du mâle, soumission de la femelle, ou technique d’orgasme appropriée ? :


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20 réactions à cet article    


  • Maître Yoda Castel 8 octobre 2012 11:47

    Ces différences hommes-femmes que vous décrivez comme un cliché sont en fait des archétypes qui ne désignent pas un homme ou une femme en particulier ni même un groupe mais des caractéristique générale de l’homme ou de la femme dans l’inconscient collectif en se fondant sur leur « principe » sexuel.
    Par exemple, l’homme est l’émetteur et la femme le récepteur. Donc, le principe de l’homme est plutôt l’action alors que la femme serait plutôt celle qui reçoit et qui s’harmonise.


    • Traroth Traroth 8 octobre 2012 14:21

      En un mot comme en cent : ça vient de nos pulsions animales les plus profondes.


      Si la civilisation est l’élan qui vise à sortir l’être humain de sa condition d’animal, ce qui est bien mon avis, la lutte pour l’égalité des sexes va donc bien dans le bon sens.

    • Maître Yoda Castel 8 octobre 2012 16:59

      Si la civilisation est l’élan qui vise à sortir l’être humain de sa condition d’animal, ce qui est bien mon avis, la lutte pour l’égalité des sexes va donc bien dans le bon sens.

      la civilisation et les lois ne changeront rien à l’état de créature qu’est l’homme.
      Par contre, faire en sorte qu’il se pose des questions existentielles et qu’il arrête de rechercher à être meilleur que les autres (hommes ou femmes) peut aider.


    • Traroth Traroth 8 octobre 2012 17:56

      Ah bon, chercher à être meilleur est une tare ?


    • hommelibre hommelibre 9 octobre 2012 01:14

      La culture aide à nuancer l’animal, dans cet angle de vue.

      Mais le corps ne disparaît pas. Si le corps disparaissait nous disparaîtrions et ne pourrions plus faire l’expérience de la culture. La civilisation n’est pas la domination du corps mais l’aménagement du corps dans le monde. La pulsion sexuelle se culture afin de la rendre plus jouissive. Le crime de viol n’est pas le produit de la culture dont vous dites avec raison qu’elle doit nous civiliser, mais dans l’absence de culture chez certains êtres.

      Je conteste en effet le stéréotype de domination masculine. On confond domination et répartition des rôles. Les hommes dans les conseils d’administrations gagnent de l’argent pour leur famille, pour permettre à leur femme d’être bien dans sa vie, pour séduire aussi. Les conseils d’administration ne servent pas à dominer la vie des femmes mais à travailler pour tous. Ce n’est pas de la domination masculine. Le système de répartition et de complémentarité donnait des devoirs à chacun. Système auquel on reviendra en partie un jour parce qu’il est plus économique en relation humaine quand chacun sait ce qu’îl fait et qu’il n’y a pas de compétition.

      Sur le viol, je prépare un autre article dont je donne ici l’idée. Le viol en temps de guerre est aujourd’hui considéré comme une arme de guerre contre les femmes. C’est aussi un thème des féministes. Or le viol en temps de guerre connaît de plus en plus d’hommes victimes. Les soldats violent des hommes en RDC avec des bâtons ou tout objet. Ce faisant ils humilient les hommes qui ne seront plus rien dans leur communauté. Le viol contre les femmes n’est pas simplement orienté contre les femmes, ce n’est pas une finalité. En violant les femmes les soldats, souvent poussés à le faire par leurs chefs, visent à détruire la culture familiale de l’ennemi. La femme violée est en plus humiliée. L’homme dont la femme a été violé est lui aussi humilié socialement, et aussi par son impuissance à la défendre. Les enfants qui naissent, des bâtard, n’ont plus de place. Le viol est la destruction de la culture par le corps. Les femmes violées en temps de guerre vivent un cauchemar, mais elle ne sont pas la finalité : elles sont utilisées comme vecteurs de la destruction de la société des vaincus.

      Ce n’est donc pas simplement la domination masculine. C’est la domination de rapport de force et l’anéantissement de l’autre. Limiter le viol de guerre aux seules femmes comme victimes c’est ne pas prendre la mesure de l’ampleur du drame.


    • Traroth Traroth 9 octobre 2012 17:07

      Il faut justement faire en sorte que l’esprit contrôle le corps. La pulsion primale de chaque individu si quelqu’un le bouscule un peu en le croisant dans le rue est de le tuer à coups de dents. On comprend aisément l’intérêt qu’il y a à contrôler ses pulsions, dans cet exemple...


    • La mouche du coche La mouche du coche 8 octobre 2012 11:49

      Article salutaire dans un contexte de pensée ultra-féministe émise par un groupe de lesbo-féministes déchainées qui fait plier et trembler tous les députés. Chacune de leurs lois fémino-fascistes est votée par eux à l’unanimité comme sous le bon père Staline. Elles les tiennent par la gorge et ailleurs.


      • Traroth Traroth 8 octobre 2012 14:19

        C’est rigolo, hein, de coller « -fasciste » à n’importe quoi pour le décrédibiliser : écolo-fasciste, anarcho-fasciste, droitdelhomo-fasciste, égalitaro-fasciste...


        En plus, ça permet peu à peu de vider le mot « fasciste » de tout sens, et j’ai remarqué que ça plaisait souvent aux gens qui utilisaient ce procédé.

      • La mouche du coche La mouche du coche 8 octobre 2012 14:25

        Vous pouvez parler vous. Vous traitez de nazis et d’infréquentables toutes les personnes qui ne pensent pas comme vous, alors vous êtes bien la dernière personne à pouvoir reprocher aux autres de le faire aussi. smiley


      • La mouche du coche La mouche du coche 8 octobre 2012 14:38

        C’est vrai qu’à partir du moment où le terme « fasciste » sera totalement décrédibilisé, vous ne pourrez plus nous traiter de ce nom et serez obligé de commencer à réfléchir et argumenter. Cela ne vous fera pas de mal. smiley


      • Traroth Traroth 8 octobre 2012 14:48

        Je ne vois pas de raison d’argumenter avec quelqu’un qui cherche des boucs émissaires parce qu’il est trop lâche pour s’attaquer aux vrais responsables des problèmes, qui sont puissants et peuvent lui mener la vie dure s’il s’y risquait. Mieux vaut donc s’attaquer à plus misérable que soi, même s’il n’y peut que pouic...


      • pierregr 27 octobre 2012 21:28

        Tremblez, misérables masculinistes, la cohorte de féministes et ses partis politques puissants, ces femmes patronnes au CAC40, ses lobbies complotistes vont vous anéantir.

        Sans déc, la mouche du coche, ce que vous fumez, ils le vendent ?

         


      • ZEN ZEN 8 octobre 2012 14:00

        hommelibre, créateur de préjugés...
        Avez-vous lu Bourdieu ?


        • Traroth Traroth 8 octobre 2012 14:06

          J’aimerais comprendre : l’auteur dit-il que la domination masculine n’existe pas ou dit-il qu’elle n’a pas de rapport avec le viol ?


          Parce que, exprimées ainsi, les deux idées me paraissent idiotes. L’existence de la domination masculine me parait difficilement discutable, d’ailleurs l’auteur évite soigneusement de parler des constats sociaux qui permettent de s’en persuader, comme la composition des conseils d’administration des multinationales, la composition du corps politique ou les différences de revenus, et une fois ce constat posé, dire que cette domination n’a aucun rapport avec le viol me parait encore plus idiot.

          • Maître Yoda Castel 8 octobre 2012 16:40

            Vous avez raison de dire que l’article n’est pas particulièrement clair.

            @ l’auteur :

            " Le problème n’est pas ce comportement masculin normal, mais le fait de passer la limite qui différencie le jeu amoureux de la contrainte."

            Par contre, le moins que l’on puisse dire, c’est que l’homme possède ce potentiel dominateur en lui. Pour la femme, c’est moins évident, ou la domination s’exerce différemment : besoin de sécurité, d’argent, d’attirer l’attention sur elle etc etc...
            La femme peut aussi créer des contraintes psychologiques à l’homme (notamment quand il est amoureux) et le manipuler. Certains cas de viol ont pour base la faiblesses psychologiques de certains hommes. A mon avis, prouver la manipulation mentale est probablement beaucoup plus difficile que de prouver qu’il y a eu viol.


          • kemilein 9 octobre 2012 00:46

            la domination masculine est culturelle, il existe de part le monde de nombreuse (encore aujourd’hui mais limité) société « matriarcale » ou on peut considérer l’homme comme étant le jouet de la femme, et c’est pas plus bête pour autant.

            la domination est physique, la première chose a l’état primitif c’est de compter sur son physique, le loup on de l’endurance et du flair, les guépard cour très vite, les hérisson se roule en boule, et ces « évolutions » (en réalité adaptation) son le résultat concret (nous y voila) d’une adaptation d’un organisme a son environnement.

            ensuite les animaux, TOUS les animaux, vient en société, ils sont a ce point en société qu’ils le sont de-facto avec leur proie !! OUI, car un prédateur s’adapte a sa proie, parfois (souvent ?) même physiquement.
            donc, ils vivent en société, et avec les leurs, ils leur « enseignent » comment se nourrir (chasser-pêcher, fruit, miel...) ils leur apprennent les comportement a adopter avec leur congénère (fuir ? lutter ? parader -souvent imité après l’avoir vue de loin-)

            l’homme n’échappe pas a la règle, il reproduit ce qu’on lui apprit, ce qu’il a vue.
            Or les hommes ont un avantage physique sur les femmes, ils ont (statistiquement) plus de (masse) muscle(aire), ils sont plus grand, et la femme a une période évidente de faiblesse (la grosse).

            voila vous avez la domination des hommes sur les femmes qui se poursuit par répétition « culturelle ».

            -

            alors les hommes sont violeur ? oui, parce que leur éducation les y pousse
            alors les femmes sont infanticide ? oui parce que leur éducation les y pousse (ont leur fait croire que c’est magnifique, alors que c’est monstrueux la grosse et insupportable les enfants)

            les sociétés humaines oscillent entre schizophrénie et psychopathie


            • hommelibre hommelibre 9 octobre 2012 08:55

              @ Kemilein :

              « alors les hommes sont violeur ? oui, parce que leur éducation les y pousse
              alors les femmes sont infanticide ? oui parce que leur éducation les y pousse (ont leur fait croire que c’est magnifique, alors que c’est monstrueux la grosse et insupportable les enfants) »

              Ce n’est pas sérieux. Les hommes ne sont pas des violeurs et leur éducation ne les y pousse pas. Certains hommes, très peu, sont des violeurs parce qu’ils ne savent pas respecter la limite du normal et du criminel.

              Les femmes sont infanticides ? Non. Certaines, oui, parce qu’elles sont des criminelles. La grossesse monstrueuse et les enfants insupportables ? C’est insensé de dire cela.


              • Menouar ben Yahya 9 octobre 2012 14:40

                Bourdieu a développé son concept en se basant sur une étude de la population Kabyle, il l’a ensuite étendu à nos sociétés. Déjà il a plusieurs siècles, Averroès s’en remettant à la seule raison, en était venu à la conclusion que la femme et l’homme étant de même essence, il en découlait qu’une femme devait avoir droit aux mêmes métiers que les hommes, hors il voyait que dans la société ou il vivait la femme était comme une plante, la société se privant de la moitié de ses forces. Bourdieu a surtout mis en lumière les codes culturels qui régissent nos sociétés et qu’il nomme « habitus ». On remarque que culturellement, on cantonne les femmes à certains rôles, certains métiers….c’était vrai dans la société Kabyle, c’était vrai pour nos sociétés encore plus hier qu’aujourd’hui. L’habitus lui permet de dire que nous acquérons une disposition d’esprit de manière culturelle, ce qui lui permet de montrer comment nous nous structurons et comment nos sociétés se sont érigées sur le modèle dominant/dominé. N’oublions pas que la femme vote depuis peu, qu’il n’y a que quelques décennies qu’elle a droit d’ouvrit un compte épargne. Malgré l’émancipation féminine, nous voyons qu’en France à compétence égale, une femme touche moins qu’un homme, nous voyons aussi que nous sommes loin de la parité en politique et j’ai lu un constat qui disait que si une femme était en tête de liste, elle avait moins de chance d’être élu, c’est-à-dire que la domination masculine ne concerne pas les hommes uniquement mais un système de pensé. Les exemples sont nombreux mais si l’on ne peut pas dire avec certitude si le viol résulte de vestiges de la domination masculine, on ne doit pas oublier que chaque semaine trois femmes meurent sous les coups de leurs conjoints ! Alors pour répondre à la question, non Bourdieu n’est pas responsable, au contraire, plus la société évolue, plus les femmes acquièrent des droits, plus il nous aide à lutter contre les stéréotypes car si il dénonce cette domination, c’est à mon sens pour mieux la combattre.


                • nemotyrannus nemotyrannus 9 octobre 2012 18:54

                  Il faut voir ce qu’est le culturel . 

                  On dirait que ce n’est que du naturel qui se pose comme système réfléchit et qui se compare avec les autres . Si la limite n’est que le recul qu’on peut y prendre , c’est qu’il n’y a pas véritablement de limite entre les deux .
                  Ce culturel deviendra du naturel à son tour dans les centaines ou milliers d’années à venir, suivant le contexte , et ainsi de suite .
                  Poser une limite entre les deux est trop tôt . 

                  « C’ est un fait que les jeunes mâles sont plus enclins que les jeunes femelles à jouir de la force physique, pour une simple raison, ils seront toujours plus forts que les femelles.. jusque’ à ce que par la culture cette volonté atavique disparaisse »

                  Ou se ré-enforce , selon le contexte encore une fois .



                  Et , non , on ne peut pas comparer le statut des femmes à celui des esclaves. Encore moins aujourd’hui. 
                  Cette domination masculine dont vous parlez , ou du moins telle qu’elle est présentée un peu partout (oui c’est comme ça ) , comme un système d’oppression intemporel et universel mais surtout propre à la nature même des mâles EST DU VENT . 

                  Je veux bien que les valeurs changent selon les époques et le lieux , et qu’elle favorise un temps les hommes , avec des systèmes religieux comme ceux que nous avons par exemple, mais le hic c’est , justement , que ce sont des valeurs qui changent selon le lieu et l’époque ; Donc on ne peut pas qualifier cela d’intemporel ni d’Universel . 

                  De même , à moins de considérer qu’il y ait des valeurs spécifiquement masculines et des valeurs spécifiquement féminines autres que celles que nous nous fixons nous même , on ne peut pas non plus dire que telle ou telle valeur est propre aux hommes et telle ou telle aux femmes.

                  Autre chose.

                  Si jamais une valeur prend le dessus c’est quelle donne momentanément un avantage sur une autre. 
                  C’est facile de dire « C’est une valeur imposée par la force car les homme sont plus musclés » et en plus ça permet d’éviter de trop s’attarder sur ce point .
                  Seulement nous sommes des bêtes sociales et si une valeur à du succès c’est aussi qu’elle à plue à d’autres , ces autres pouvant très bien être des femelles y trouvant leur compte . 

                  Encore autre chose.

                  Vous parlez de la domination masculine comme un ensemble de valeurs propre aux hommes ( ça n’existe pas ) qui serait imposée aux femmes contre leur gré à toutes (là , encore , j’en doute)
                   mais pourquoi ne parlez vous pas de l’inverse , des valeurs que nous présentons comme étant féminines et qui sont imposées aux hommes ?

                  Si influencer le comportement de l’autre est de la domination alors croyez moi ça marche dans les deux sens et pas qu’un peu.


                  • Mycroft 10 octobre 2012 17:15

                    Au passage, on peut constater que l’une des raisons qui font que les violeurs sont principalement des hommes, c’est que la victime d’une viol est forcément la personne qui pénètre et non celle qui est pénétré. Ce qui fait que se faire pénétrer en contraignant sont partenaire d’une façon où d’une autre, ou encore imposer un cunnilingus, ne sera pas un viol.

                    La loi sur le viol est fondamentalement discriminante. Quand on sait qu’en prime, le justice, à ce niveau, a beaucoup de mal a sortir du cadre de l’émotif et à rester factuel, on se sent, en temps qu’homme, avec une épée de Damoclès en permanence au dessus de la tête. Car n’oubliez jamais qu’on peut tous être accusé de viol. Et que, si on craque en garde a vue (chose qui arrive facilement, c’est particulièrement destructeur ce genre de chose), on peut se retrouver condamné sans avoir rien fait. C’est un risque majeur que les hommes connaissent, mais pas les femmes (lesquels sont bien moins souvent accusée de viol).

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