La mesure n°1 du plan autisme 2008-2010 (devenu 2011 depuis) prévoyait la création d’un socle commun des connaissance sur l’autisme. Le groupe d’expert étant sous la présidence des Pr Aussilloux et Barthélémy. Le rôle de ce groupe d’expert était d’évaluer scientifiquement toutes les connaissances françaises et internationale sur l’autisme . Ceci n’étant pas une mince affaire compte tenue du combat faisant rage en France entre divers courants d’approches.
Le 1er février 2010, l’association Léa pour Samy écrivait au directeur de la Haute Autorité à la santé : « Notre association a été alertée par des sources sûres que certains professeurs de psychiatrie psychanalytique font pression sur les fonctionnaires et hauts fonctionnaires de la Haute Autorité de Santé, voire même sur les comités scientifiques, afin de maintenir en vigueur leur idéologie dans le cadre du corpus connaissances."
Le 02 mars 2010, Monica Zilboviscius, psychiatre, directeur recherche INSERM, publiait dans un billet d’humeur :
« Le plan autisme lancée par le gouvernement en 2004 a ouvert un grand chantier, mais les veilles idées ont la vie longue. Dans une perspective de changement, un groupe d’experts dont je fais parti a été sollicité en 2009 à participer à la construction d’un socle de connaissance sur l’autisme, à savoir, la rédaction d’un document contenant les notions modernes sur l’autisme, concernant la définition de ce syndrome et les stratégies diagnostiques. Il n’était pas question de faire le point sur les avancées scientifiques, mais de construire un instrument de base pour la formation et l’information des personnes travaillant dans ce domaine de santé. Cette mission à été confiée par le Ministère de la Santé à la Haute Autorité de Santé (HAS), suivant un protocole classique dans la constitution de tels documents. Une année de long travail ce suit. Toute information retenue doit obéir aux règles d’un processus consensuel (il n’est pas question ici de vote majoritaire). Les phrases sont débattues à la virgule près… et en fin d’année 2009 le débat est clos.
Les informations contenues dans le projet de ce document, qui par ailleurs sont pour la plupart disponibles sur un simple clic en internet, donnent une vision réaliste de l’autisme en résonance avec celle de la communauté internationale et sont loin d’être révolutionnaires. La seule "révolution" a été de constituer un document actuel, qui mettait la France en phase avec le reste du monde en matière d’autisme. Douce illusion.
Des forces "occultes", mais bien présentes, ont réussi à modifier le contenu du document et à redonner au problème de l’autisme le même vieux visage, qui apparemment plait à tant des professionnels français. C’est comme si dans le domaine du Cancer, la France décidait de faire "bande à part" du reste de la communauté internationale avec de définitions et des propositions thérapeutiques vieilles de plusieurs décennies. Un vrai scandale. Mais la psychiatrie de l’enfant en France, et l’autisme en particulier, sont encore un sujet de débat idéologique où la vision scientifique de ce problème majeur de santé de publique (plus de 1 enfant sur 1000 sont concernés) n’a pas sont mot à dire. »
Les associations de famille touchées par l’autisme s’inquiètent fortement du document en cours de préparation. En effet, elles avaient placées beaucoup d’espoir dans ce document espérant enfin que la France rattrape ses 40 ans de retard en matière d’autisme.
Les familles françaises espéraient enfin pouvoir bénéficier de prises en charge adaptées à leurs enfants, mais apparemment, la psychanalyse, qui n’est reconnue compétente dans aucun autre pays, veut garder la main sur cette population et sur les budgets faramineux qui lui sont attribués.
A ce jour, seule les familles ayant un revenu important peuvent se financer des prises en charges adaptées, les autres étant condamnées à laisser leurs enfants à l’institution, avec le peu de résultats que ces pratiques amènent.
Il est consternant de voir qu’en 2010, en France, alors que les Troubles Envahissant du Développement touchent une personne sur 166, certains « lobbies » usent de leur influence pour défendre des pratiques loin de l’éthique et du code de déontologie de la médecine, pour défendre leur statut et leur main-mise sur cette population et ceci, contre l’intérêt de leurs patients.
Dans quelle autre pathologie, le peuple français serait prêt à accepter qu’on utilise des pratiques inadaptées pour ses enfants ?
Olivier