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Plan Sarkozy : ni réforme ni rigueur mais délestage dans une France en panne

Un tout récent édito du Monde titre L’Italie s’ennuie, évoquant la fadeur de la campagne politique. Un facétieux renvoi au billet de Viansson-Ponté le 15 mars 1968, intitulé La France s’ennuie. Mais ne soyons pas dupe. En 2008, ce qu’il nous faudrait lire, c’est L’Italie en panne, la France aussi, le monde avec, surtout les States. Dans ce contexte, la pseudo-réforme de Sarkozy se dévoile aussi pour ce qu’elle est, un délestage... dans une France à la peine et à la panne ?

Annoncées à grandes pompes, les 100 et quelques mesures proposées par Sarkozy traduisent bel et bien une situation économique en berne et une sorte d’obsession sur les chiffres. Cela dit, sur le principe, il est difficile de contester la nécessité de réduire le déficit, surtout dans un contexte européen où d’autres pays font des efforts pour équilibrer leurs comptes. Mais, honnêtement, l’euro est tellement haut que des écarts de conduite dans les déficits sont tout à fait acceptables. C’est seulement au niveau national que le débat importe. Ce qui apparaît d’un côté est pris d’un autre. Déficit signifie dette, signifie créanciers, puis remboursement, et donc fiscalité, et donc baisse du pouvoir d’achat pour les uns alors que les créanciers voient leur pouvoir d’achat augmenter. Le principe de l’endettement, c’est que les uns vivent à crédit et les autres vivent du crédit.

Admettons qu’il faille faire des économies budgétaires. Sarkozy ne veut pas employer le mot rigueur, se payant d’une superbe rhétorique lui donnant un net avantage. Une politique de rigueur a-t-il dit, fait peser sur tous le poids des économies. En ce sens, il n’a pas tort. Ses mesures sont ciblées. Une politique de rigueur augmenterait par exemple la TVA. Là, tous les Français seraient touchés. Augmenter les prélèvements sociaux, CSG, CRDS, irait dans le même sens, tout comme une augmentation de l’impôt sur le revenu qui, là, ne toucherait que les ménages imposables, soit une grosse majorité. Or, nous ne sommes pas dans ces options et Sarkozy peut avancer qu’il n’y a pas de rigueur, mais de là à parler de réformes, c’est un peu gros, comme mot, pour éviter l’autre gros mot de « rigueur ». Le bon usage sémantique propose d’employer le terme de délestage pour signifier ces mesures relevant de la gestion plutôt que de la réforme. On peut aussi parler de coupes budgétaires. Ou d’amputation dans les budgets du logement, de l’aide à l’emploi. Le mot chien ne mord pas, mais le mot amputation fait mal, carrément trash, évoquant le sort des malheureux ayant rencontré une mine antipersonnelle. Le type qu’on verra dans la rue, dormir dans un carton : « Alors mon gars, quoi que tu fais ici, je te croyais au boulot ? - Ben, pas eu de chance, j’avais un emploi aidé et puis j’ai sauté sur une réforme antipersonnelle, ils m’ont dit que je coûtais trop cher à l’Etat ». Caricatural certes ce propos, mais signe des temps. D’ailleurs, ce délestage, il est visible dans le plan d’économie des 7 milliards de 2008, mais c’est dans la continuité des politiques précédentes où le délestage était moins visible, en négatif pour ainsi dire, du moins dans la fonction publique car le privé sait s’y prendre question délestage. C’est la loi du marché, dont la dureté est liée au déficit en lestage pour remettre les licenciés sur une voie dite d’intégration sociale. En 2009, le délestage se poursuivra.

Délestage, comme dans une montgolfière qui touche dangereusement le sol, l’équipage regarde dans la nacelle ce qui s’y trouve, ici une bouteille d’eau gazeuse, là une paire de groles de rechange, dans un recoin, un chiffon, sur mon voisin, une casquette et un blouson, sur l’autre, une gourmette, c’est décidé, je largue tous ces objets par-dessus pour reprendre un peu d’altitude. Et aussi ce type qui pionce dans la nacelle... Mais pas question de me séparer de mon coffre à bijoux. Moi, c’est l’Etat, j’en suis le chef, pas question de rogner sur mes équipes de conseillers, sur les signes de ma grandeur, la villa Médicis, la cave de l’Elysée, les haras nationaux, tout ça, c’est à moi, à la France, à l’Etat, on n’y touche pas !

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Un monde en panne ? Non, disons que les sociétés les plus avancées, la plupart émargeant à l’OCDE, donnent des signes de ralentissement économique. Parmi les plus touchées, les Etats-Unis pour les raisons que l’on sait, puis la zone euro. La France est mal en point. Attention cependant aux trompe-l’œil. Un pays dont l’économie faiblit peut être très riche, alors qu’un pays dont l’économie progresse peut être très pauvre. Le round mondial tend même à montrer que les plus fortes croissances se produisent dans des pays émergents, voire pauvres, alors que les ralentissements se dessinent là où la richesse est présente et l’argent coule à flot. La mondialisation et le marché expliquent parfaitement ces rattrapages de PIB. Mais quelle que soit la taille du PIB, l’écart entre les riches et les pauvres, au sein de chaque pays, s’accroît. Quant aux classes moyennes, elles sont prises dans deux tendances. Dans les pays émergents, Inde et Chine notamment, ou plus qu’émergents, Brésil par exemple, le niveau et l’extension des classes moyennes progressent, c’est ce qu’on appelle le lestage. La montgolfière de l’économie gonfle de toute sa croissance et les classes moyennes embarquent dans la nacelle du confort matériel. Dans les pays avancés, States, Europe, c’est l’inverse ; j’appelle ce processus le délestage.

Ces images parlent mieux que les discours. Guernica de Picasso, ça en jetait plein la vue et, si Picasso était parmi nous, sans doute aurait-il l’idée de peindre ce délestage, dessinant une nacelle en forme de France, une montgolfière en forme d’institutions et de banques, gonflée de billets de 500 euros, et puis des gens que l’on balance dans l’air par-dessus la nacelle, délestage peint en forme d’êtres humains dessinés telles ces virgules sautant du WTC en feu un certain 11-Septembre. Une telle allégorie peinte sur une fresque en plein ciel, ça en jetterait, plus que les éternelles rodomontades éléphantesques ne livrant d’autres clés pour livrer le réel que la clé de Solferino et ses chaises musicales.

La situation de la France, nonobstant les misères sociales, paraît cocasse. Ce président volontariste, neuf, clinquant et plein d’élan, sifflotant la rupture en clignotant tel un capitaine swinguant sur un navire, ses mousses astiquant le pont, ses marins hissant la voile, le regard radieux lorgnant sur cette nouvelle Amérique promise comme la France d’après. Mais la réalité est tout autre. 2008 ressemble de très près à 1992, et 2010 risque de ressembler à 1994. Fin d’un round, années fric, krach boursier en 1987, puis bulle immobilière en 1991. Nous sommes dans une conjoncture similaire. Deux dégonflements des bulles boursières depuis 2000 et création de la bulle immobilière depuis quatre ans. Et situation sociale qui ne s’améliore pas. Mais de 1992 à 1994, c’était une ambiance fin de règne. Mitterrand sur sa fin, la gauche rongée par les affaires. C’était morose mais au moins cohérent. Avec Sarkozy, il semble y avoir une dissonance ou plutôt une sacré discordance. Et si, au lieu d’un nouvel élan, la France était dans une situation de fin de règne. Paradoxal ? Non, pas si on retourne les cartes et qu’on voit Sarkozy et la droite, purs produits du RPR, comme les héritiers de la chiraquie accomplissant une fin de règne en gérant les piètres résultats de ces politiques moyennement sociales, sans gloire, sans imagination, sans grandeur, sans générosité, sauf pour les réseaux et les copains, les financiers et les malins.

La situation n’est pas si grave. Elle est pire car il n’y a pas de relève raisonnablement concevable sur les éléments fournis par l’état du PS. François Bayrou l’avait du reste compris. La France est en panne, elle fait du sur-place. Et, sans doute, d’un point de vue idéologique et politique, n’y a-t-il pas de solution rationnelle. Alors autant souhaiter à la France que l’équipe au gouvernement puisse gérer ce sur-place dont on pressent que les causes ne sont pas seulement économiques ni politiques. Que les artistes bâtissent une arche, un aéronef des fous pour lévitation transcendantale et traversée des trous d’air sociaux et économiques. L’essentiel est de préserver l’esprit.

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Comment ne pas rapprocher ce délestage étatique avec un autre plus emblématique, celui du journal Le Monde. 130 emplois supprimés dont les deux tiers à la rédaction. Le monde va mal, mais cette fois aux States, lassitude, les Américains, peuple volubile, sont moroses et, pour qu’il en soit ainsi, il faut vraiment que la situation soit grave, une grosse panne. Mais pas si grave qu’en 1929. Tout est relatif. A notre époque de profusion matérielle, il suffit d’une panne de croissance pour qu’on en fasse un drame. A moins qu’une autre panne, plus sociale, soit aussi en marche, panne dans le désir de vivre, d’innover, d’inventer, de partager, de rêver, comme un certain Martin LK assassiné il y a quarante ans. C’était une autre époque. L’actuelle n’a plus cet élan. Ah, dit mon voisin de 90 balais, ces gens, il leur faudrait une bonn’ guerr’ ! Tandis que le publicitaire, inspiré de ce spot pour une mutuelle qui ne peut rien faire quand l’ascenseur tombe en panne, ironisera en répondant à celui qui est en panne existentielle, l’Etat français ne peut rien faire ! Alors qu’un épigone de JKF dira, tu veux que ton pays vienne élever ton existence, interroge-toi plutôt sur ce que tu peux faire pour réparer l’ascenseur de la civilisation !


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28 réactions à cet article    


  • tvargentine.com lerma 11 avril 2008 10:33

    Décidement aujourd’hui Mr DUGUE est consultant en économie et il écrit un "billet" 

    Dans sa prose,pardon,son "billet" il écrit "Admettons qu’il faille faire des économies budgétaires"

    Franchement,tout le monde,de la droite à la gauche sait qu’il faut faire des économies budgétaires et moderniser les appels d’offres,regrouper les centrales d’achats......

    Ensuite,nous ne sommes pas en rigueur,car la RIGUEUR,c’était en 1983 avec des prélévements sur les feuilles de paies,feuilles d’impôts et des centaines de milliers de suppressions d’emplois à fortes valeurs ajoutés en sacrifiant des pans entiers de notre industrie qui,aujourd’hui auraient fait fortunes

    Toutefois,je ferrais un parallèle avec la situation de 1996,qui avait amené Chirac à dissoudre l’assemblée nationale,car les rapports des "experts" lui prédisaient une catastrophique économique à venir

    Nous avons vu que la finance et l’économie et la créativité ont su redresser la barre en 18 mois et générer de la richesse économique durant 4 ans (1998-2001)

     

     


    • spartacus1 spartacus1 11 avril 2008 13:12

      Lerma nous dit "Nous avons vu que la finance et l’économie et la créativité ont su redresser la barre en 18 mois et générer de la richesse économique durant 4 ans (1998-2001)"

      Lerma, n’est-ce pas durant cette période que la gauche plurielle était majoritaire et qu’un certain Jospin était premier ministre ?

      Pourtant., à longueur de post, vous démolissez l’action de Jospin et là, brusquement, vous venez lui poser une couronne de laurier.

      Un peu de cohérence, mais c’est sans doute trop vous demander .

       


    • Roland Verhille Roland Verhille 11 avril 2008 10:39

      On peut philosopher et avoir des lumières éclairant certaines réalités !

      Mais quand même, rigueur ou pas ? Délestage, amputation des budgets ? Le philosophe pour qui les chiffres sont seulement objet d’obsession ne semble pas clairement se prononcer. Et n’ayant pas considéré les chiffres honnis, il n’a pas vu que tout ce théâtre n’est que leurre, diversion, masquant autant que possible l’action en cours, de connivence avec les « opposants », tendant à préserver le niveau actuel des dépenses publiques, indexées sur l’inflation, en coupant court leur croissance. Cesser de dépenser de plus en plus n’est ni rigueur, ni délestage, ni amputation de budgets.

      Le philosophe pourrait aussi plus s’étendre sur la réduction des écarts de niveau de PIB entre les pays émergents ou pauvres et les autres, parallèlement aux écarts prétendus croissants entre les riches et les pauvres  dans nos pays « libéraux ». Passons sur l’exactitude ou non du constat. Il y a semble-t-il source d’inspiration dans le contraste entre la condamnation de la mondialisation produisant le premier résultat heureux et la si vive demande de réduction de l’écart entre riches et pauvre du même pays. Autrement dit, ce qui est voulu entre compatriotes est refusé s’agissant des pauvres d’ailleurs dans le monde.

      Mais le philosophe voit juste en doutant du nouvel élan de la France. S’il était plus économiste que philosophe, ce ne serait pas un doute, ce serait une désagréable certitude. Oui, il s’agit seulement de tenter de gérer au mieux l’existant désastreux. Mais il n’a pas bien identifié les bénéficiaires ; s’il n’y avait que les réseaux, les copains, les financiers et les malins, ce ne serait pas ruineux au point où ça l’est. A moins que Bernard Dugué ne classe sous ces catégories les innombrables politiciens arrosant une multitude de gens pour acheter leurs bulletins de vote avec le porte monnaie des autres.

      Oui, c’est très bien vu, la situation n’est pas si grave, elle est pire, car où que l’on porte le regard, on ne voit pas qui serait capable de sortir les Français des griffes de ceux qui les ruinent.

       


      • Bernard Dugué Bernard Dugué 11 avril 2008 10:54

        Un constat, cher Roland, pour méditer

        Dans certaines villes, les balayeurs sont encore avec la pelle et la brouette, nettoyant les trottoirs à la vitesse d’une tortue. Une bonne gestion devrait envisager des moyens plus adaptés. Mais bon, ça crée de l’emploi et puis, ça crée un électorat de base très fidèle, même si ça coûte au contribuable


      • HELIOS HELIOS 11 avril 2008 12:10

        Parceque vous vous imaginez que les mairies font ça pour la centaine de voix que cela apporterait ?

        Vous vous imaginez une minute que les collectivités locales ont besoin de personnel pour retirer les feuilles et les papier gras ?

        Ces mairies là ont une appreciation de l’humain qui fait défaut beaucoup de "têtes" soit disant responsables ! Les gens que vous voyez dans la rue avec leur brouette et leur balais sont dans la majorité des gens difficilement employable dans d’autres configurations, soit par une inadaptation sociale soit par un handicap.

        Les balayeurs en question... sont ils mieux a la maison ou dans un établissements spécialisés ? Où est-ce que la structure publique locale leur permet de participer a la société et d’avoir une dignité que vous semblez leur refuser ?

        Peu importe qu’une machine passe derriere eux pour completer ou même faire le travail, au moins ces mairies ont reussi une integration humaine et la rémunération de misère qu’il touchent vaut beaucoup plus que l’allocation du même montant qu’il leur serait attribuée a ne rien faire.

        Et ne me dites que ce sont d’autres type de population qui sont employés a ces tâches.

         


      • Roland Verhille Roland Verhille 11 avril 2008 13:58

        Vous voyez bien, notre philosophe n’a pas les yeux dans ses poches ! C’est bien ce que je pensais, et il m’a compris.


      • Bernard Dugué Bernard Dugué 11 avril 2008 15:38

        Petite précision,

        J’ai compris le propos de Roland, ce qui ne veut pas dire approbation

        Mes yeux, je les avais sur la situation niçoise que je connais un peu et qui répond à l’idée qu’on se fait du clientélisme, mais il ne faut pas généraliser. Le clientélisme électoral peut être géré à moindre coût, il suffit de donner 200 euros à une centaines d’assoc, de se montrer aux manifestations, d’avoir une bonne revue municipale qu’on met dans les boîtes aux lettres. De prévoir un service gratuit de transport pour les vieux, le jour des élections. Tout cela ne coûte pas si cher, Roland, pas autant que vous ne le pensez.


      • Francis, agnotologue JL 11 avril 2008 18:32

        @ Léon


      • La Taverne des Poètes 11 avril 2008 10:46

        Jean Arthuis, l’homme qui a participé à l’élaboration du programme économique de François Bayrou, a reçu le prix d’excellence économique hier au Fouquet’s pour son livre "Mondialisation, la France à contre-emploi". C’est dire que le programme économique de Bayrou, basé en grande partie sur ses idées, aurait certainement été plus efficace que la politique des copains de Sarko et consorts.

         

         


        • Bernard Dugué Bernard Dugué 11 avril 2008 10:51

          Te revoilà, Taverne, ouf, justement on s’inquiétait de ne plus te voir fréquenter ce lieu de débauche textuelle. Rien de grave, un séjour en Polynésie peut être

          La mauvaise nouvelle, c’est qu’Arthuis vient de plaquer Bayrou (au fait, c’est qui a remis le prix au Fouquet’s, Sarko ou Johnny ?)


        • La Taverne des Poètes 11 avril 2008 11:24

          Arthuis reste UDF même s’il n’est pas MoDem et son programme économique reste celui du MoDem. C’est la présidente du Medef qui lui a remis la distinction.


        • Aspiral Aspiral 11 avril 2008 11:00

          Comme chaque fois un article bien documenté qui donne à penser.

          La France est une bien trop petite partie du monde pour croire qu’elle puisse tirer son épingle du jeu éonomique mondial où les structures d’espace et de temps se sont perdues, laissant tout le pouvoir aux spéculateurs et au séducteurs. Assimiler l’Etat qui vit dans le présent continu et ne doit pas faire de bénéfice à une entreprise le conduit à payer le confort des électeurs présents sur le compte de leurs enfants trop futurs pour inquiéter les élus. Ceci est vrai dans tous les secteurs de la vie publique, mondialement. Il est temps de cesser d’espérer que cette vague de "pédophilie" intellectuelle résolve la problématique de l’accroissement des mécontents, qui, à un moment, devenus trop nombreux, prendront le pouvoir, comme d’habitude, en se fichant éperdument des éculubrations des ex-pères en siences inhumaines.

          A ce propos, j’ attends toujours de pied ferme vos considérations sur le "sacré" dont on pourrait se passer en le "dépassant".


          • Bernard Dugué Bernard Dugué 11 avril 2008 11:07

            Dépasser mais dans le sens hégélien

            aufhebung

            Cela ne veut pas dire se passer du sacré

            Quant à la panne, c’est un constat objectif autant que subjectif. Une impression que ça ronronne et qu’on ne peut pas faire des projets en partage. Sorte de repli et de morosité que j’applique aussi à moi même.


          • HELIOS HELIOS 11 avril 2008 11:17

            Tout ça c’est du blabla, excusez moi, monsieur D !

            Que Lerma exprime, à son habitude, un certain fond de réalité, point n’est besoin d’être grand clerc pour savoir qu’il n’a pas tort, au dela de l’expression...

            Par contre, il n’est pas nécessaire d’avoir fait l’ENA, HEC et X pour savoir que nous avons, nous et pas mal d’autres pays, un sacré problème. Que personne ne vienne raconter que c’est du a un ralentissement global, à la chine ou a je ne sais qui d’autre, et pourquoi pas les petits hommes verts...

            La réalité est aujourd’hui beaucoup plus simple, et surtout interieure a notre économie occidentale gouvernée par une bande de sans foi ni loi, qui entrainent des concentrations de richesses irresponsables et la pauperisation globale a l’instar de changement climatique. Toutes les barrieres et les règles etablies sont défaillantes et le seront toujours. Pourquoi ?

            Parce que aujourd’hui ce n’est plus le politique qui gouverne, mais l’economie financière. La bande que je cite plus haut ne se soucie que d’elle même créant au passage des ecarts de conditions insupportables pour les économies locales et les peuples... les chinois sont au même régime malgrés les apparences.

            Il n’est pas nécessaire d’évoquer un quelconque krach boursier où n’importe quoi d’autre... la vraie révolution, qui permettrait le retour a un système sain et acceptable au dela des evidentes disparités serait la reprise en main des états par des hommes politiques non interressés, des parlements representants les citoyens et votant selon les valeurs sur lesquelles ils ont été élus, bref un laminage drastique du pouvoir de la finance internationale par sa mise sous tutelles si necessaire, et, paradoxal, des partis politiques par des mecanismes hautement proportionnels.

            En fait, un retour a la démocratie... la France n’y echappera pas, de gré (par la bonne gouvernance) ou la force (la révolution, hélas) !


            • Aspiral Aspiral 12 avril 2008 09:51

              Si je suis d’accord avec votre diagnostic, je ne suis pas aussi "optimiste" que vous. L’élection de votre président démontre que plus de la moitié des français n’est plus capable de faire la distinction entre un adolescent "attachiant" et quelqu’un qui a la maturité de fonctionner comme un "visionnaire". C’est la pensée collective qui est malade. L’entièreté de mon site est consacré à l’étude de cette pensée malade et propose un traitement, remettre des structures d’espace et de temps dans la pensée, réduite au symbolique. Mon problème est celui d’avoir à expliquer au fou (la civilisation) qui me lit avec sa maladieet qu’il ne peut changer de manière de penser que lorsqu’il en aura lui-même éprouvé la vanité et les dégâts. Notre monde régit par le mythe scientifique et le complexe de Colomb qui en résulte est en train de se psychopathiser. Le concept de "sujet" se dissocie insensibement dans un cumul d’objets partiels qui nous transforme tous en rouages. La seule révolution possible est celle d’un refus générlisé de "collaborer" avec les faiseurs de pognon emballés par les discours des ex-pères à leur solde. J’ai écrit un article appelé "deuxième bataille" sur mon site, en attente d’un feu vert ou rouge sur Agoravox, qui illustre à travers les affaires médiatisées comment notre civilisation toute entière se perd dans sa manière de penser et de panser ses problèmes.


            • valere valere 11 avril 2008 12:13

               

              Le problème du gouvernement, et de Sarkozy en particulier, est qu’il confond gestion d’un pays et gestion d’une entreprise privée.

              Qu’il y ait des réformes à faire, je suis entièrement d’accord. Mais malheureusement, les réformes ne sont pas valables pour tout le monde. Sarko a trouvé le moyen de créer des postes à son gouvernement après les élections municipales. Combien de doublons ? Combien de postes inutiles ? Combien de milliers d’euros sont dépensés dans les soirées mondaine au Fouquet’s ? Les voyages en jet privé ? Les réceptions dignes du roi soleil ? Combien coûte tout ce déballage de luxe entre « gens du même monde ? »

              « Charité bien ordonnée commence pas sois même ! ».

              Le facteur humain est inexistant par rapport au facteur financier. Et là-dessus je rejoins entièrement Hélios. Si beaucoup de pays en sont là aujourd’hui c’est aussi parce que les gouvernants n’ont eu de cesse de favoriser leurs intérêts personnels avant ce pourquoi ils étaient là.

              Et je dois avouer que Sarko et sa cour m’inquiète beaucoup car la soif de luxe et d’argent du président, son népotisme, ses mensonges, ses manipulations, etc., ne vont pas dans l’intérêt de la France.

              Le pire serait que dans le système de « refonte » de la fonction publique cela  entraîne une privatisation des services qui seront dirigés par des potes à Sarko. (L’avenir nous le dira en ce qui concerne France Télévision et la suppression des pubs).

              D’ailleurs la loi sur la dépénalisation des affaires ne laisse t-elle pas entrevoir un avenir rose pour les chefs d’entreprises voyous ?

              Qu’est ce que la dépénalisation des affaires va rapporter aux français lambdas ?

              Bref, on nous prendra toujours pour des bêtes de somme qui sommes là pour assurer le train de vie des plus aisés.


              • Roland Verhille Roland Verhille 11 avril 2008 14:17

                Bien vu, on nous prendra toujours pour des bêtes de somme. Mais les plus aisés ne nous coûteraient pas cher comparé à ce que nous coûtent les budgets d’achat des votes des gens ; et les financiers que vous fustigez avec raison ne sont que les créatures de tous ces politiciens. Les autres, ceux qui utilisent leurs moyens financiers et ceux des autres en les investissant dans des activités productives, eux, ne vivent pas de ces spéculations financières catastrophiques menées avec les papiers sortis des planches à billets commandées directement ou indirectement par ces politiciens.

                Oui, on nous prendra toujours pour des bêtes de somme, aussi longtemps que nous tomberons dans les panneaux de diversion, que nous nous égarerons en ne voyant que les leurres lancés par ces gens ou par leurs troupes.


              • nounoue david samadhi 11 avril 2008 14:10

                il faut retenir la reforme sur les regimes de retraites des haut fonctionnaires qui partaient avec 75% de plus de retraite pour le dom tom sympa ... si on cherche un peu je suis sur qu’il y a pleins d’autres avantages dans cette état 5 étoiles pour faire des économies ... les grandes reformes faites moi rire, si sieur le president commencer deja par arreter de se surpayer :)

                bien à tous


                • valere valere 11 avril 2008 14:59

                  @ David, aux dernières nouvelles cette réforme serait "gelée".

                  Comprenez donc qu’elle va passer à la trappe. C’était trop beau. Et puis faut bien endormir un peu les gens pour faire passer le reste en douceur.

                  Je vous l’ai dit Sarko ne touchera pas aux nantis.

                   


                  • patroc 11 avril 2008 15:09

                     Délestage ?!... Vous rigolez ?!... Sarko0 sacrifie le système français sur l’autel du libéralisme économique mondial et vous appelez çà délestage ? Mais en 2009, ce sera pareil, idem en 2010 etc... Tout ce système va disparaître au profit d’un système monétairement sélectif et sans argent, ce sera la misère : éducation de misère, soins de misère, travaux de misère, salaires de misère, vie de misère... Croyez-vous qu’ils se privent là-haut ?... Mariage de roi du pote au grand patron, frais de princesse pour une ministre qui "déleste" la justice, bling-bling à tous les étages (au frais de qui ?)... Mais y’a plus d’argent mon bon monsieur, on a déjà tout donné aux riches !!... Alors il faut payer plus, avoir moins et continuer à payer taxes et impôts !... C’est la rigueur, mais pas pour tous !... Et Sarko0 ne déleste rien, il délaisse la France...


                    • jondegre jondegre 11 avril 2008 15:24

                      On sacrifie les classes moyennes (pourtant au coeur de l’effort de guerre), c’est tout. C’est la trahison des elites. Privatisation generale (meme la guerre a ete privatisee aux US) et en ce moment meme une partie du vivant.

                       


                    • Bernard Dugué Bernard Dugué 11 avril 2008 20:01

                      Délestage et lestage, je persiste et signe sur cette idée riche de sens pour évoquer un trait de la mondialisation. Comme disait Foucault, les idées sont des outils dans des boîtes pour aider à penser

                      Le sort du RSA, lié aux finances française, a dit le Président

                      Traduction : le lestage qui permettra de faire entrer dans la nacelles les exclus du travail est mis en suspens.

                      Autre allégorie, le wagon des exclus a été accroché puis décroché, car la motrice (croissance et finances publiques) ne peut tirer la rame sociale dans son ensemble


                      • D13D 11 avril 2008 23:04

                        Bien réelle cette allégorie du lestage-délestage, mais cela fait quelqus années que ça a commencé et en particulier dans les entreprises : le PDG qui déleste (quelques centaines d’employés), fait monter le cours de l’action et leste ainsi un peu plus les actionnaires et ses propres poches car il a tenu ses objectifs.

                        Quand à ce pauvre Mr Verhille, il serait temps qu’il sorte un peu de sa bulle. Les hommes politiques sont, pour un certain nombre, là pour le pouvoir et ses avantages, s’ils veulent s’enrichir, c’est parce qu’ils ont compris que pour être élu, il fallait soit être très riche, soit être à la solde de quelqu’un de très riche, et en prime, quand vous êtes très riche, vous ne dépendez même plus de ces pauvres abrutis d’électeurs pour avoir le pouvoir.

                         


                        • Le péripate Le péripate 12 avril 2008 10:11

                          Dans tous le fatras du programme sarkoziste, il y avait une bonne idée. Le RSA. L’impôt négatif aurait pu aussi remplir ce rôle. Il fallait commencer par ça. Au lieu de quoi, les amis ont été servis en premier, puis la divine aubaine de la détaxation des heures supplémentaires. Et, maintenant, le RSA n’est plus une priorité. On peut dire qu’il est enterré.

                          Les priorités ont un sens.


                          • Bernard Dugué Bernard Dugué 12 avril 2008 10:20

                            Code sarkoléon de la feuille de route

                            Article premier : priorité à droite


                          • moebius 13 avril 2008 23:11

                             ca n’est pas une politique de rigueur c’est une politique de rigueur qui ne veut pas dire son nom. Quel nom lui donneriez vous ? C’est l’objet du débat. Politique de délestage est pas mal, régime amaigrissant est bien aussi..., 

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