Plutôt que de le vouer aux gémonies, et si l’on remerciait CAHUZAC ??…
A peine les aveux de Mr. CAHUZAC sont-ils obtenus, qu'on apprend que Philippe PENINQUE, un ami de la fille LE PEN, a ouvert le fameux compte ‘’caché’’. Mais ce n'est pas tout, bien qu’un tel placement n'ait rien d'illégal, on révèle dans la foulée que Jean-Jacques AUGIER, le trésorier de la campagne de François HOLLANDE a investit aux îles Caïmans. Même Laurent FABIUS et combien d’autres n’échapperont ils pas à la suspicion ?... Au fond, remercions CAHUZAC et MEDIAPART sans lesquels jamais le ‘’sixième’’ des douze travaux, non d’HERCULE, mais de François HOLLANDE, c'est-à-dire le nettoyage des écuries d'Augiasde la politique Française n’aurait été envisagé. Ce qui ne signifie pas pour autant que ces écuries où s’agglutinent : Détournement de fonds public, conflits d’intérêt, délits fiscaux, favoritisme et clientélisme de toute sorte etc. soient un jour définitivement nettoyées…D’ailleurs est-ce possible ?

Alors qu’il y a quelques jours encore, au PS et ailleurs à Droite, comme dans les milieux de l’oligarchie Financière les louanges fusaient de toute part pour vanter les qualités de ce Mr. CAHUZAC Ministre adoubé, autant qu’il était craint et puis ‘’patatras’’ tout s’écroule pour lui… Les ‘’amis’’ d’hier s’érigent en inquisiteurs, pire, avec un matraquage médiatique jusqu’à l'overdose c’est à croire qu’il s’agit d’un évènement historique sans précédent !!... Sauf à agir comme dans la vision platonicienne c'est-à-dire en interprétant la société comme un tout où chacun de ses membres sont comme autant de cellules dans un corps, plutôt que notre vision contemporaine et individualiste où l'État, la politique est équivalent à la somme des individus, on peut faire des lois pour moraliser la vie politique, ce qui est souhaitable et indispensable, mais en final nous ne nettoierons pas totalement nos écuries d’Augias. François Hollande peut toujours affirmer qu’il veut désormais « assurer la publication et le contrôle du patrimoine de tous les ministres et des parlementaires ». L’annonce est surtout censée rassurer, car dans les faits, la transparence ne garantit rien, tout dépend de l’intensité du contrôle.
Imaginons un instant que MEDIAPART se soit planté dans cette affaire et voila une classe politique aujourd’hui particulièrement décrédibilisée qui reprendrait des couleurs et qui s’érigerait même en gardienne du temple de la moralité politique, la populace n’hésitant pas à crier haro sur les journalistes… oublié un temps les affaires BETTANCOURT, KARACHI, les cas BALKANY fidèle croupion de SARKOZY condamné à plusieurs reprises, GUERINI, et tant d’autres…Fort heureusement pour eux c’est MEDIAPART qui avait raison, mais aussi précieuse soit l’action de ses journalistes elle entraîne un tintamarre moralisateur et une hystérie du soupçon que révèle notamment la volonté de la transparence totale à tout prix. Cette revendication justifiée des citoyens n'est par ailleurs pas exempte d'hypocrisie… Quoi de plus normal que l'électeur réclame que les élu(e)s publient l'intégralité de leurs biens mais ne refuse t-il pas que cette transparence puisse également s’appliquer à lui ?... En somme, soit l'affaire CAHUZAC se réduit à une immorale défaillance individuelle, soit elle est immédiatement exploitée sur le registre du "populisme".
Il est évident que si le mensonge et la froideur avec laquelle il a été fait, à plusieurs reprises par l’ex et éphémère Ministre du budget, a pu choquer ; il y a un problème que la justice devra résoudre et qui est lourd de conséquences, puisque l'argent que le ministre, désormais démissionnaire, aurait touché grâce à l'industrie pharmaceutique n’a-t-il pas conduit à la mise sur le marché des médicaments aux effets néfastes pour la santé ?... à lire : (Sur la piste de l'argent des laboratoires PAR MATHILDE MATHIEU, MICHEL DE PRACONTAL ET MICHAËL HAJDENBERG ARTICLE PUBLIÉ LE MARDI 19 MARS 2013) Il est vrai que nous ne sommes pas à quelques mensonges tout aussi gravissimes des dirigeants politiques, par exemple lorsqu’ils consacrent tous leurs discours politiques sur l’autel de la Croissance et de la compétitivité…Sachant que la Croissance et impossible, ce qu’ils ne peuvent ignorer.
Moraliser la vie publique, du moins nettoyer en grande partie les écuries d’Augias de la politique française passe inévitablement par une interdiction de tout cumul de mandat non renouvelable plus de deux fois, ainsi que la suppression de plusieurs strates du ‘’mille feuilles’’ (regroupement des communes, suppression des Départements et du Sénat). Si cela relève de la compétence nationale, par contre l’intervention auprès des banques des paradis fiscaux et des états qui les hébergent, implique une intervention et des accords au niveau des pays de l’OMC.
Les paradis fiscaux, indispensable terre d’accueil du monétarisme pour tous les évadés fiscaux…Banques et filiales, mais pas seulement…
Bien qu’il n’existe pas de définition législative des paradis fiscaux, l’Organisation de Coopération et de Développement Économique (OCDE) retient quatre critères pour les définir :
– Impôts inexistants ou insignifiants
– Absence de transparence
– Législation empêchant l’échange d’informations avec les autres administrations
– Tolérance envers les sociétés -écran ayant une activité fictive.
Estimation des chiffres du pillage :
– 800 milliards d’euros évadés des pays du Sud chaque année ;
– 125 milliards d’euros de recettes fiscales en moins pour les pays du Sud ;
– 30 milliards suffiraient à éradiquer la faim dans le monde.
Selon le Fonds monétaire international (FMI), 50 % des transactions internationales transitent par des paradis fiscaux. Ces derniers hébergeraient 4 000 banques, et 2 millions de sociétés - écran. Environ 7 000 milliards de dollars d’actifs dormiraient sur ces comptes, soit plus de trois fois le PIB de la France. Économiste à l’École d’économie de Paris, Gabriel ZUCMAN estime que le montant des avoirs de particuliers détenus dans les paradis fiscaux s’élève à 8 % des ressources financières mondiales.
N’oublions pas que ce sont les responsables politiques de la très démocratique Suisse, mais aussi, Liechtenstein, Belgique, Autriche, Luxembourg qui légalisent les agissements de ses banques spécialisées dans le blanchiment de l'argent sale. Parmi les pays qui cultivent un fort degré d’opacité, on trouve, outre, la Suisse et le Luxembourg, les Iles Caïmans, Hong-Kong, le Liberia et le Ghana. Mais aussi des membres du G20 comme le Royaume-Uni, les États-Unis ou encore le Japon.
Au-delà du volume des sommes concernées, l’opacité qui régit ces centres financiers dits « off shore » fausse les analyses économiques (sur la santé d’une entreprise par exemple) ainsi que les règles de concurrence entre les États.
Au niveau mondial, c’est l’OCDE qui coordonne les politiques de lutte contre les paradis fiscaux. En août 2009, la réunion du G20 a voulu marquer un tournant dans la lutte contre les paradis fiscaux, au moins au niveau des intentions. « Il faut en finir avec le secret bancaire », assurait alors les chefs d’États. Aujourd’hui, nombre de responsables politiques et d’ONG dénoncent des déclarations d’intention et déplorent la bonne santé des paradis fiscaux.
Au niveau européen, la directive dite « épargne » a bien marqué, en 2005, une étape dans la lutte contre la fraude même si, comme le relèvent nombre d’experts, son application a rencontré plusieurs difficultés. L’esprit général de la directive consistait à taxer à la source des revenus de l’épargne placés dans les pays européens pratiquant le secret bancaire : la Suisse, le Liechtenstein, la Belgique, l’Autriche et le Luxembourg. Mais l’application de la directive a été jugée décevante par la France et l’Allemagne. Après la gigantesque fraude découverte au Liechtenstein en 2008, la directive a été en partie révisée afin de pouvoir renforcer son efficacité.
« L’Union européenne dispose de moyens de coercition puissants. Elle peut par exemple menacer un groupe bancaire de lui retirer sa licence s’il refuse d’échanger des données à sa demande », explique l’économiste Gabriel ZUCMAN. « Mais si elle a été pionnière dans la lutte contre les paradis fiscaux, la signature de l’accord KUBIK avec l’Allemagne met à mal les efforts de l’UE », ajoute-t-il. Au niveau national, les pays négocient des conventions bilatérales d’échange d’informations avec les paradis fiscaux. « Les listes volées (HSBC en France, UBS aux États-Unis), qui ont permis le transfert de milliers de noms, s’avèrent plus efficaces que l’échange d’informations via les conventions », note par ailleurs Jean MECKAERT auteur en 2010 du rapport du Comité catholique contre la faim (CCFD) sur les paradis fiscaux.
Il faut toutefois se rendre à l’évidence, la lutte contre les paradis fiscaux est au point mort. Le G20 est incapable de combattre efficacement ces centres financiers opaques, car trop d’États membres sont concernés. C’est ce qui ressort d’un rapport publié ce jeudi 13 octobre 2011 par l’ONG CCFD Terre solidaire.
La déclaration du sommet du G20 de Londres en avril 2009 était pourtant sans appel. « L’ère du secret bancaire est terminée », avait déclaré dans leur communiqué final les chefs d’État des vingt pays les plus riches du monde s’engageant à prendre des sanctions contre « ces trous noirs de la finance mondiale » par lesquels transitent près de 800 milliards d’euros chaque année. Une évasion qui entraîne des pertes considérables pour les États entre 350 et 500 milliards d’euros dans le monde, selon la Banque mondiale.
Le réseau de ces paradis fiscaux qui s’étend autour de la City de Londres, où serait placée presque la moitié de tous les actifs bancaires internationaux, s’organise en trois cercles concentriques autour de Londres. Le premier cercle est constitué des trois dépendances de la Couronne britannique (Jersey, Guernesey et l’île de Man). Le deuxième réunit certains territoires britanniques outre-mer (îles Caïmans, Bermudes, îles Vierges britanniques, îles Turques et Caïques, Gibraltar, etc.). Le troisième est formé d’ex-colonies ou protectorats du Royaume-Uni (Hong-Kong, Dubaï, Irlande, etc.), parfois membres du Commonwealth (Singapour, Vanuatu dans le Pacifique Sud, etc.), qui ont gardé avec leur ancienne métropole des liens économiques et politiques très étroits. Ce vaste réseau couvre l’ensemble de la planète, avec des mailles stratégiquement placées à proximité des grandes zones économiques (États-Unis, Amérique du Sud, UE, Chine, pays pétroliers), qui attirent ainsi dans leurs filets une bonne part des capitaux flottants.
D’après certaines estimations, la City de Londres pèserait 20 000 milliards de dollars qui sont cachés en lieux sûrs dans ces paradis fiscaux. Cette masse monétaire pharaonique inégalée n’est soumise à aucune taxe. Elle est possédée par une poignée d’individus qui l’ont détourné des États, des particuliers. Cette masse taxée à 0,01 % assurerait définitivement le plan anti-pauvreté planétaire de l’O.N.U.
Plutôt que de rechercher des accords individuels par des compromis discutables (exemple des Allemands et Britanniques avec la Suisse), il serait temps que les États européens s’engagent ensemble et parlent d’une seule voix pour imposer d’urgence les levées du secret bancaire et mettre un terme définitif en priorité à l’existence des paradis fiscaux qui sont sur le territoire européen, (Ile de Man, Guernesey, Jersey, Andorre, Gibraltar, Monaco, Liechtenstein, Suisse, St. Marin, Malte, Chypre), dont certains encouragent par ailleurs l’évasion fiscale.
S’il fallait mener une guerre juste, si tant est qu’une guerre puisse l’être, afin de résoudre les problèmes actuels du monde, dans le cadre d’une résolution de l’ONU, il faudrait ainsi rétablir par la force la justice et l’ordre à la City de Londres, ainsi que dans les autres paradis fiscaux.
Une Europe forte politiquement et déterminée pourrait facilement mettre en œuvre cette opération. Elle serait plus rapide et plus simple à mener que les interventions militaires en Afghanistan. Envahir, par exemple, Monaco, les îles anglo-normandes ou les Iles Caïmans, dépendances territoriales de la City de Londres, ne serait pas compliqué. Ces pseudo-États ou villes-États n’ayant pas de défenses capables de s’y opposer. Et cela permettrait de récupérer, selon des estimations, 20 000 milliards de dollars.
Ne nous berçons pas d’illusions, l’absence d’une réelle volonté pour faire de l’Europe un espace politique fort avec une gouvernance déterminée à mettre fin, prioritairement, aux paradis fiscaux que sont la City de Londres, mais également tous les autres qui se situent sur le territoire européen, vise à détourner l’argent des États et de leurs peuples, à grande échelle, pour le bénéfice de quelques initiés. En final, la stratégie qui permet de prendre tout l’argent possible, grâce à la bienveillance des pouvoirs politiques, donc des États, oblige ces États à s’endetter, ce qui sert par ailleurs à maintenir La dette, dans ce système monétariste pour deux raisons essentielles :
1 – Elle permet, en faisant payer à très long terme les citoyens, de les maintenir dans une dépendance vis-à-vis du système. Les peuples doivent quelque chose contre le petit confort technologique qu’on leur octroie. Ils ne se révoltent pas ou exceptionnellement et paient car ils ont tous quelque chose à perdre dans la fin de ce système. On les endette pour ça.
2 – Elle assure une rente aux organisateurs de ce système. Tout l’argent payé par les citoyens en impôts ne sert qu’à rembourser la dette ET LES INTÉRÊTS DE LA DETTE… Les systèmes fiscaux encore existants contribuent à alimenter, entre autres, les caisses de la City de Londres et les banques situées dans les paradis fiscaux…
Voilà pourquoi, la France, par exemple, a en 2011, près de 1700 milliards d’euros de dettes. Dette augmentée de 60 % par 10 ans d’une politique monétariste ultralibérale (Chirac – Sarkozy). Quand ils nous disent que la Dette est un problème, ils mentent, car ils vivent de la dette. Leur but n’est pas de la supprimer, mais de s’assurer de son remboursement. D’où les politiques qui sont dites « d’austérité »… Avec les politiques d’austérité, l’argent des impôts va nourrir le magot de la City, via les paradis fiscaux. Au pire, quand les États ne peuvent rembourser, Comme actuellement en Grèce, on récupère les infrastructures et tous les biens publics, en garantie, par leurs privatisations. Privatisations qui vont gaver les spéculateurs sur les marchés financiers, avec pour effet collatéral de la monnaie inflationniste… Mais à terme cela ne s’avérera pas suffisant pour satisfaire leur appétit gargantuesque et on poursuivra la pressurisation des peuples…jusqu’à quand ?...
L’affaire CAHUZAC révélée par MEDIAPART, qui risque d’en placer d’autres sous les Sunlights, aura au moins le mérite d’ébranler, via médias interposés, les murs de la citadelle des évasions fiscales.
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