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#27 des Tendances

Pol Pot : du militantisme communiste à la prise de pouvoir, l’ascension d’un tyran sanguinaire

L'histoire de Pol Pot, le leader des Khmers rouges et principal architecte du génocide cambodgien, est marquée par une ascension fulgurante au sein du mouvement communiste, suivie d'une descente tragique dans la barbarie la plus totale. Son parcours politique, qui débute en France, est emblématique des tensions idéologiques du XXe siècle et des conséquences dévastatrices des régimes totalitaires.

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Les débuts politiques en France

Né en 1925 sous le nom de Saloth Sâr, Pol Pot grandit dans une famille aisée de paysans au Cambodge. En 1949, il part pour Paris, où il s'inscrit à l'École française de radioélectricité, grâce à une généreuse bourse octroyée par le roi Norodom Sihanouk. C'est dans la capitale française qu'il découvre le marxisme et s'engage dans le Parti communiste français (PCF). Influencé par les idées de Marx et Lénine, il s'immerge dans les cercles intellectuels et politiques de l'époque, forgeant des liens avec d'autres étudiants communistes cambodgiens.

 

 

Au sein du Parti communiste français, dirigé par le très stalinien Maurice Thorez, Pol Pot développe une vision radicale du communisme, inspirée par la Révolution chinoise de Mao Zedong. Son séjour en France est crucial pour sa formation idéologique et politique, mais il est également marqué par une prise de conscience des inégalités sociales et des injustices coloniales, qui le poussent à retourner au Cambodge en 1953, alors sous domination française.

L'engagement politique au Cambodge

De retour au Cambodge, sans obtenir de diplôme, Pol Pot rejoint le Parti communiste cambodgien, qui prône la lutte armée contre le régime monarchique de Norodom Sihanouk, qui est monté sur le trône en 1941. Dans les années 1960, il devient l'un des leaders du mouvement révolutionnaire, adoptant le pseudonyme de "Pol Pot". En 1963, il prend la tête du Parti, qui se transforme progressivement en une organisation secrète et paramilitaire, les Khmers rouges.

Le contexte politique cambodgien est marqué par des tensions croissantes entre les différentes factions politiques, ainsi que par l'implication des États-Unis dans la région, notamment à travers les bombardements du Cambodge, pourtant pays neutre, pendant la guerre du Vietnam. Pol Pot et les Khmers rouges exploitent ces circonstances pour gagner en popularité, promettant une réforme agraire radicale et l'éradication de la corruption. 

La prise de pouvoir

En avril 1975, les Khmers rouges prennent Phnom Penh, la capitale khmère, mettant fin à des années de guerre civile causées, entre aures, par le régime du maréchal Lon Nol, installé au pouvoir lors un coup d’État organisé par la CIA, en mars 1970, alors que le prince Norodom Sihanouk, chef de l’État, est en voyage officiel en Union soviétique.

Pol Pot devient Premier ministre du pays, rebaptisé Kampuchéa démocratique, et impose rapidement un régime totalitaire. Son objectif est de transformer le Cambodge en une société agraire communiste, en abolissant la propriété privée et la monnaie, en fermant les écoles et en déportant tous les citadins vers les campagnes. Le prince Norodom Sihanouk, à la demande de Mao Zedong, devient le premier président de la République du Kampuchéa démocratique sans connaître réellement les intentions de Pol Pot et ses sbires. Il démissionnera rapidement de ses fonctions et restera prisonnier des Khmers rouges, à l'intérieur du palais royal de Phnom Penh, jusqu'à la fin de ce régime de terreur.

 

 

Le régime de Pol Pot est caractérisé par une idéologie extrême, qui considère les intellectuels, les professionnels et toute personne perçue comme une menace comme des ennemis du peuple. Les purges massives commencent, entraînant l'exécution de millions de personnes. Les camps de travail, tels que S-21, deviennent des symboles de la brutalité du régime, où des milliers de personnes sont torturées et exécutées.

Le génocide cambodgien

Entre 1975 et 1979, le régime de Pol Pot est responsable de la mort de près de deux millions de Cambodgiens, soit environ un quart de la population. Ce génocide est marqué par des atrocités inimaginables, allant des exécutions sommaires aux famines provoquées par des politiques agricoles désastreuses. Les Khmers rouges cherchent à créer une "nouvelle société" en éliminant toute forme de dissidence et en imposant un contrôle total sur la vie quotidienne.

La chute du régime de Pol Pot intervient en 1979, lorsque le Vietnam envahit le Cambodge et met fin à la dictature sanglante. Pol Pot se retire dans les jungles du pays, où il continue à diriger les Khmers rouges en tant que mouvement de guérilla. Malgré la perte du pouvoir, il reste une figure emblématique du communisme radical.

La fin de Pol Pot

Pol Pot perd progressivement le soutien financier de la Chine communiste et il est arrêté, en 1997, par une faction dissidente au sein des Khmers rouges et placé en résidence surveillée. En 1998, il meurt dans des circonstances mystérieuses, officiellement d'une crise cardiaque, mais certains soupçonnent qu'il a été empoisonné. Son corps repose toujours à Along Veng.

 

 

Le parcours de Pol Pot est un exemple tragique des dérives du totalitarisme et des conséquences dévastatrices des idéologies extrêmes. Son ascension, marquée par une formation idéologique en France et une radicalisation au sein du mouvement communiste, illustre comment des idées peuvent se transformer en violence et en oppression. Le Cambodge, encore aujourd'hui, porte les cicatrices de cette période très sombre de son histoire et le nom de Pol Pot reste synonyme de terreur et de souffrance.

 

 


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10 réactions à cet article    


  • sylvain sylvain 27 novembre 18:53

    quand vous promouvez un genocide qui est en court, quel sens donnez vous au fait d’en denoncer d’autres qui sont passes depuis longtemps ??


    • La Bête du Gévaudan 27 novembre 19:00

      @sylvain

      il n’y a pas de génocide à Gaza... même si, comme Goebels certains pensent peut-être qu’un « mensonge mille fois répété devient une vérité »...

      Par contre, il y a bien eu un génocide au Cambodge, avec tout le soutien des socialo-communistes français... la gauche française, les intellectuels, les syndicalistes, les étudiants, les militants, les journalistes, a soutenu et justifié toutes les horreurs du socialo-communisme... aujourd’hui encore elle les nie et se revendique ouvertement de Robespierre ou Trotsky...

      Au lieu d’essayer de faire la leçon à tout le monde alors qu’elle patauge dans la gadoue sanglante de ses exactions, la gauche devrait se remettre en question.


    • @La Bête du Gévaudan 


      Vous avez raison d’affirmer qu’il n’y a pas de génocide à Gaza. Israël mène une guerre contre le terrorisme islamiste. Et dans toute guerre, il y a des victimes civiles. 

      Il y a bien eu un génocide au Cambodge et il n’y a pas si longtemps. Il a été perpétré par des intellectuels qui avaient fait la découverte du communisme, cette utopie égalitaire dangeureuse, lors de leurs études à Paris. C’est au sein du PCF, dirigé alors par le stalinien Maurice Thorez, qu’ils ont été formés idéologiquement. 

      En France, les gauchistes qui, hier, combattaient l’Église catholique se retrouvent aujourd’hui prosternés devant la mosquée !


    • Correction : « cette utopie égalitaire dangereuse ».


    • sylvain sylvain 27 novembre 21:00

      @La Bête du Gévaudan
      il n’y a pas de genocide àGaza

      Ca y ressemble tout de meme pas mal.
      Pour le reste, je ne vois pas trop quel gauche nie les horreurs des kmers rouges aujourd’hui, vous auriez un exemple ?? En fait il me semble que le travail de ce cote la a ete fait.

      Par contre pour ce qui est des horreurs du camp des gagnants : les infames dictatures sud americaines, l’irak, la lybie, les non moins infames dictatures africaines, les coups d’etat a repetition soutenues par les puissances occidentales, les resultats desastreux du dictat du FMI etc, etc . Et ben il me semble que le monde attend toujours, il n’attend d’ailleurs pas tellement des excuses mais que l’occident s’engage a arreter ses conneries.

      Ceci dit, depuis que l’humain s’est engage dans le processus industriel, c’est business as usual. On fonctionne comme ca depuis si longtemps, et l’occident n’a pas le monopole


    • @sylvain

      Le génocide cambodgien n’est toujours pas reconnu par l’ONU. Et il aura fallu attendre 40 ans pour qu’un tribunal parrainé par l’ONU condamne les deux derniers hauts responsables khmers rouges toujours en vie en 2018. 

      En réalité, la communauté internationale a fermé les yeux sur ce qu’il se passait au Cambodge car la Chine communiste soutenait et finançait les Khmers rouges, même après la fin de leur régime, en 1979. Ils occupaient encore une partie du Cambodge jusqu’en 1999, ce qu’on appelait « la partie du Kampuchéa démocratique ». Bien entendu, personne n’en parle. Le monde entier a été complaisant avec les Khmers rouges.


    • La Bête du Gévaudan 27 novembre 18:54

      Tous ces gauchistes qui hurlent au « génocide » toute la sainte journée, alors qu’ils ont assassiné 80 millions d’innocents au nom de leurs sophismes hideux... décidément, les gauchistes n’ont ni pudeur ni dignité...

      On a des gens comme Mélenchon qui, entre deux diatribes antisémites et racistes, fait l’éloge de Robespierre et Trotsky... et ça passe à la télé comme si de rien n’était... notre démocratie est vraiment malade... combien de journalistes se revendiquent marxistes, trotskystes ou autres ? On a une députée, Mme Obono, qui déclare publiquement à la radio être « bolchévique » (sic !)... et pourquoi pas nazie tant qu’elle y est ?

      Aujourd’hui, ces apôtres de Pol-Pot sont devenus des apôtres du HAMAS... qu’importe le vin totalitaire pourvu qu’on ait l’ivresse sanguinaire... Et, comme à l’époque du communisme, ces bruyants donneurs de leçons se gardent bien d’aller vivre en Musulmanie... ils restent tous à vivre bien au chaud dans la « méchante France islamophobe koufarde libérale méga-capitaliste ultra-facho »... faites ce que je dis pas ce que je fais... comme d’habitude...

      Les théories de Marx sur la valeur, le sur-travail, la plus-value, la baisse du taux-de-profit, la lutte des classes, etc. sont FAUSSES. Il va falloir que ce soit dit un jour. Il est temps de se mettre à jour de la science économique.

      Le communisme a ouvertement théorisé et légitimité la violence politique dans la prise du pouvoir. Et la violence et l’oppression sont encore inhérentes à un système qui décorrèle le travail de sa rémunération. Ces génocides ne sont donc pas un accident de parcours mais bien le coeur de la doctrine communiste.


      • Phil 27 novembre 19:53

        @La Bête du Gévaudan
        « , alors qu’ils ont assassiné 80 millions d’innocents au nom de leurs sophismes hideux ».
        Mais à ce sujet il y a concurrence, en dehors des sophismes, en termes de sinistres records : « Entre 1880 et 1920, les politiques coloniales britanniques en Inde ont fait plus de victimes que toutes les famines de l’Union soviétique, de la Chine maoïste et de la Corée du Nord réunies ».
        De plus pour ce qui est de l’Inde, « plus de 5 millions d’indiens morts pendant la famine au Bengale de l’année 1943. Il y avait du grain stocké en Inde mais il n’a pas été distribué. Churchill, un descendant de l’aristocratique famille Spencer, avait déclaré que les Indiens avaient l’habitude de mourir de faim et d’ajouter : « Je déteste les Indiens. C’est un peuple d’animaux avec une religion bestiale. »
        Cette saillie du sieur Churchill me fait penser à certaines phrases prononcées il y a pas si longtemps au sujet »d’animaux humains"., Etrange n’est-ce pas ?



      • sylvain sylvain 27 novembre 21:04

        @Phil
        ah churchill, le grand heros du monde libre, qui declarait « Je suis fermement en faveur de l’utilisation de gaz toxiques contre les tribus non civilisees ». Un parfait exemple de l’homme civilise

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