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Accueil du site > Tribune Libre > Pour des représentants proactifs

Pour des représentants proactifs

Les semaines passées ont vu deux mouvements sociaux émerger : la grève contre la remise en cause des régimes spéciaux de retraite et la grève des internes face à un projet de limitation du conventionnement des médecins désirant s’installer dans des zones déjà suffisamment couvertes. Dans les deux cas, la mobilisation a été forte. Comment cependant expliquer que 8 % des salariés français seulement soient syndiqués, et 1 sur 20 seulement dans le privé ? Les syndicats demeurent des appareils de mobilisation efficaces, des acteurs institutionnellement reconnus (présomption de représentativité), des catalyseurs médiatiques hégémoniques (ceux qui auront vécu le mouvement anti CPE-CNE se souviennent de la difficulté qu’a eu la Coordination nationale à se faire entendre, quand B. Julliard, de l’UNEF, multipliait les interviews), et surtout seuls à pouvoir décréter la cessation des mouvements (parfois même lorsque les revendications sont largement insatisfaites).

Comment comprendre la défiance qui se manifeste à leur égard, et leur inefficience croissante à contribuer à la politique économique française autrement que par réaction ?

I

Le parallèle entre ces deux mouvements sociaux est intéressante car ces deux catégories sociales sont confrontées à une même problématique, bien que représentées par des organes différents, ayant chacune en charge un service public distinct, et ayant avec celui-ci une proximité très variable.

En ce qui concerne les régimes spéciaux de retraite, sont en balance l’engagement de l’Etat sur lequel il serait déloyal de revenir et, en face, l’évolution des conditions de travail vers moins de pénibilité et les mutations démographiques défavorables observées.

Du côté des médecins, il y a d’un côté un pacte social mis en danger par des dérives (parfois à contre-courant de la loi) de la profession (prescriptions irresponsables ou complaisantes, refus des CMU, dépassements d’honoraires à hauteur de 2 milliards d’euros, démédicalisation de zones entières), auxquelles répondent le risque de la « pente glissante » des politiques désincitatives qui visent au déconventionnement : la privatisation de la santé publique.

Nicolas Sarkozy parlait au sujet des mouvements sociaux de « soupape » : dans les deux cas, le gouvernement force le trait pour débloquer le statu quo et procéder à des mesures libérales. Dans les deux cas, il appuie là où ça fait mal.

Les syndicats sont en mal de légitimité. Inaudibles lors de la promulgation du CNE, ils ont attendu que la mobilisation des étudiants soit mûre, et la victoire certaine pour lancer leurs forces dans la bataille, et transiger juste à temps pour la réélection de B. Thibault. Les syndicats ont-ils ne serait-ce qu’essayé d’endiguer le développement du travail à temps partiel, le tassement du pouvoir d’achat ou les abus de stages ? Inefficaces et stériles malgré leurs poids historiques, leurs réseaux, on attend que l’appareil à réagir serve aussi à agir au niveau national.

Du côté des représentants de médecins ou futurs médecins, on attend toujours des réactions de grande ampleur à l’établissement de la franchise médicale, aux déremboursements ou à la lente dégradation des conditions de travail dans l’hôpital public. Plus généralement, et en particulier, le Conseil de l’Ordre laisse trop souvent à la loi la responsabilité de « faire le ménage » dans la profession, alors qu’il est pleinement compétent pour assurer le maintien de règles de moralité, de probité et de dévouement dans sa profession, et qu’il a de surcroît une fonction judiciaire. Ainsi, la loi permettant au patient l’accès à son dossier médical devait permettre de contrer un paternalisme du médecin encore trop fort. Au final, ce décret du 4 mars 2002 aura surtout servi les assurances et banques, qui pouvaient dès lors exiger de leur client qu’il leur en procure une copie, ne lui laissant plus aucune possibilité de mentir sur son état de santé réel. Le secret médical demeure, mais il en a été considérablement affaibli. Ainsi se sont multipliés les non-assurés sidéens, anciens cancéreux... Si la profession s’était autorégulée, l’Etat n’aurait probablement pas pu profiter de l’occasion pour déréglementer le secret médical par ricochet.

II

Cette attitude des représentants n’est pas sans conséquences.

En effet, l’opinion se sent quelque peu prise pour une imbécile quand on invoque pour la mobiliser deux grandes causes, certes justes et réellement mises en péril, mais qui lui semblent instrumentalisées au profit d’une poignée de déjà « privilégiés ». Ainsi l’opinion publique est divisée, et l’on se prend à désapprouver la lutte d’autres, restés trop indifférents à notre propre sort. La cause est belle, mais le choix des batailles un rien trop partial.

Hypocrisie, myopie ou attention absorbée par des guerres de pouvoir intestines ?

Au préjudice des médecins comme à celui des bénéficiaires de régimes spéciaux de retraite, c’est l’occasion qui a fait le larron. S’appuyant sur cette défiance, et profitant de l’inaction des représentants sur des problématiques sensibles, le gouvernement parvient à mettre en question des évidences de notre modèle en ayant toujours un coup d’avance, et surtout en ayant le choix des armes et du terrain. Trop souvent, la bataille qui suit se limite dès lors à une attaque-défense.

Pourtant le syndicalisme peut se régénérer en (re- ?)devenant proactif.

Par proactif, j’entends qu’il doit assumer une fonction d’autorégulation de son activité. Même en ce qui concerne les sujets nationaux, il devrait se comporter comme s’il n’y avait pas d’Etat, et produire de lui-même des normes en considération de l’intérêt général.

III

Comment s’autoréguler ?

1 On cesse d’être réactif et on anticipe : on devient proactif.

2 On reconnaît les problèmes et on les règle soi-même, entre représentants et après une consultation sincère de la base.

3 On anticipe, on propose, on expérimente et enfin on généralise.

Par exemple, l’Etat ne devrait pas avoir à réglementer la profession médicale pour s’assurer que tout le territoire dispose de médecins conventionnés. Le Conseil de l’Ordre devrait faire un service médical de deux ans à la sortie des études, ou quelques temps après, en privilégiant la mobilité des couples encore non installés. Autre exemple : faire un fonds d’aide aux médecins installés en zone rurale ou très sensible. Encore un exemple, lever des collectes de matériel et exiger de l’Etat que les hôpitaux des zones délaissées soient correctement équipés.

Les médecins forment une profession réglementée, avec un Ordre, un très haut niveau d’instruction, et pour beaucoup une vocation. Si une corporation doit ouvrir la voie, ça sera probablement celle-ci. Aujourd’hui, ils donnent l’image qu’il a fallu qu’ils soient menacés personnellement pour se battre au nom d’un système qui a été affaibli ces dernières années, dans leur indifférence, dans leur inaction ou dans leur inaudibilité.

En ce qui concerne les syndicats, il y a également pour eux plusieurs activités qu’ils devraient assumer. A titre d’exemple, la vente le 23 août 2007 de fruits et légumes de saison à Paris, pour un prix beaucoup moins élevé que celui pratiqué par les supermarchés, et ceci pour démontrer que leurs marges abusives rognent sur le pouvoir d’achat, a été une initiative pertinente et marquante. Cette action du syndicat agricole Modef a-t-elle pas vocation à se généraliser, voire à aboutir à la création d’un réseau de distribution ? Autre exemple : le partage du travail et la fixation des salaires. Autour de moi plusieurs amis cadres travaillent pour un prestataire de services qui les facture au mois 12 000 euros, quand ils n’en touchent que 2 300. N’y a-t-il pas l’espace pour des structures à but non lucratif et surtout plus équitables ? En ce qui concerne la grève actuelle, les syndicats sont-ils réellement en position de s’opposer à une réforme, alors que si peu de concret a été fait ou proposé pour les métiers réellement pénibles, comme le BTP ? La conférence sur la pénibilité du travail ne doit pas attendre un feu vert gouvernemental. C’est une question dont les syndicats doivent spontanément s’emparer à bras-le-corps. Dans la situation actuelle, la réforme gouvernementale passera, probablement atténuée, mais contre quelles contreparties ? Une approche globale serait bien plus favorable aux salariés, et donnerait des marges de négociation bien supérieures. Ce qui serait perdu sur un terrain servirait pour avancer sur un autre.

IV

Avec les exemples que nous avons évoqués aujourd’hui, nous voyons à quel point la crise de la représentation est profonde en France. Non qu’elle soit irréversible, mais qu’elle nécessite une prise de conscience massive et un retournement des mentalités pour que les acteurs faisant vivre des enjeux publics aussi essentiels que la santé, le transport ferroviaire ou la production d’électricité, prennent leurs destins en main.

De nombreuses ONG, et associations, par exemple les associations de consommateurs, ont depuis longtemps ce modèle, et leur influence ne fait que croître, au fur et à mesure que les réalisations concrètes s’accumulent. Pour l’avoir expérimentée dans la vie associative à une échelle certes plus modeste, cette méthode fonctionne et réduit significativement les ingérences.

Pour aboutir à ce résultat, il faudra sans doute accepter de travailler avec un frère ennemi, obstacle encore insumontable pour certains leaders.

Crédit image : Wikipedia

http://fr.wikipedia.org/wiki/Image:Montparnasse_CPE_23.03.06.JPG

Blog trackback : http://agir-et-reagir.blogspot.com/2007/10/pour-des-syndicats-proactifs.html


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4 réactions à cet article    


  • FAUST FAUST 25 octobre 2007 23:49

    Cher monsieur Agir-et-réagir, je suis navré de vous faire quelques reproches. J’espère qu’ils seront justes et vous inciteront à approfondir votre recherche avant de corriger votre copie certes fournie mais franchement confuse. Elle présente un premier très grave défaut, celui de mettre dans un même panier des univers particulièrement différent. Les mèdecins, un monde, de professions libérales, régulées par des instances nationales, avec un ministère de tutelle. Les salariés du privé, des syndicats totalement autonomes, regroupés en fédération, élus lors d’élections professionnelles et sérieusement encadrés par les lois, le code du travail s’appliquant. Les salariés de la fonction publique, organisés et dépendant de ministres, avec des syndicats sur le modèle du privé mais avec une relation à l’employeur (l’état) tellement différente de celle qu’ont les syndiqués privés avec leurs interlocuteurs : patron et syndicats patronaux de branches. Voyez vous, je suis syndicaliste, élu d’une grosse boîte à capitaux issus de fonds de pensions américains. Mon quotidien est dirais-je, situé au point milieu de la barbarie et de l’alliénation : je suis une cible. Au mieux pour moi, je me tiens tranquille, ne faisant rien de bien méchant et ne communiquant rien de ce que je peux déduire des rares informations qui me parviennent. Au pire, je peux m’agiter, défendre les salariés et contredire les dirigeants quand ils font ou disent n’importe quoi (ce qui évidemment arrive aussi chez les syndiqués, mais dans ce cas, autant vous le dire, la punition est immédiate). Je peux m’opposer. Et alors je serais placé au centre de la cible, je deviendrais le nuisible, la chose à éliminer car elle empêche d’avancer la belle machine. Sachez que j’ai une démarche assez tranquille avec mes collègues, je ne leur fait pas l’article du syndicalisme. Au contraire : mon discours c’est plutôt si tu viens tu vas trinquer. Si tu viens, tu vas avoir une carrière super interressante, au placard. J’ai de nombreux supporters, des partisans, des gens qui attendent que je bouge et je bouge. Ma carrière est morte il y a 4 ans, mon salaire est une ligne plate. Allez donc vous syndiquer dans ces conditions. J’ajoute que la maison qui m’emploie à créer un système de syndicalisme local assez efficace qui noyaute et dirige les IRP (institutions représentatives du personnel) au point qu’aucune de nos revendications n’est reçue. Et on continue de se battre. Et on continue de participer à l’animation du tissu social, à l’activité syndicale transversale (dans la région, dans les institutions politiques, dans les milieux sociaux professionnels, incluant les écoles). Dans quelques temps je vais rencontrer des syndicalistes allemands, des anglais. On va parler de nos vies, de nos frustrations, de nos succès. ça me donnera envie de pleurer, parce que je suis dans un pays de lâcheté institutionalisée, qui délègue tout car élevé dans l’assistanat. Malheureusement, le nombre de syndiqués est faible au point que ce sont ceux qui triment et suent en dehors des heures de boulot souvent, pendant le boulot parfois, qui vont se faire démolir par les médias. Le patronat via son syndicat s’est montré sous un visage passablement petit. Dommage, une telle affaire l’année où le président vient en personne les saluer lors de leur université d’été, cela fait mauvais effet. J’ai mis trente seconde à réaliser qu’en menant des combats syndicaux j’allais vivre en plein l’ingratitude des gens. Quand en France 30% d’une unité de production font grève et bloque l’usine, ils obtiennent parfois une augmentation de salaire collective des 100% des salariés. Et parmis tous ces gens combien se syndiquent ? Dites vous que l’activité est forte, intense, épuisante et ingrate. Dites vous que vos mots ne servent à rien, la réaction n’est pas possible à ce niveau. Nos chers concitoyens sont des veaux avachis sur le canapé du salon, à maudire leur propre image qui passe en boucle sur l’écran de télé. Ou à s’ébahir devant le luxe indécent étalé à grand coup de glamour par les TF1 et consors. Et tant qu’il y a des matchs de foot, des stars et de la bidoche à 3 euros le kilos chez le discounter du coin, ils ne broncheront pas. Ils laisseront faire les autres, ceux qui sont assez fous pour se mettre debout et dire « allez vous faire foutre » aux dirigeants. Moi, je finirais par renoncer, c’est inéluctable. Je me fais plaisir égoïstement, je m’achète une conscience pour plus tard. Je fais ma guerre, contre l’injustice, contre l’esclavagisme subi par mes collègues à mi-temps, sous-smicard(e)s. Contre les types à gallons qui fouettent des gens la nuit, pendant des années, devenant eux même zombies. Contre les financiers qui détruisent le tissus social déjà fragile par nature en supprimant les outils de travail pour de simple petit gain d’1% de rentabilité. Je finirais par me rasseoir, mais je pourrais me dire que je me suis battu pour mes enfants et pour ceux des autres, ceux que je méprise. Défendre les humains tout en les méprisant, reconnaissez moi au moins ce magnifique paradoxe !

    Vous avez écrit une magnifique bulle d’air : personne dans ce pays n’a le centième de la volonté nécessaire à participer à l’action syndicale. Agir c’est se compromettre, et là, difficile de trouver du volontaire.

    J’ai peur d’être un redoutable gâcheur d’espoir, mais à force de cottoyer des moutons et des veaux, je deviens un peu chien.

    Je laisserai les spécialistes vous commenter sur le volet « médical » et sur celui de la fonction publique.

    Meilleures salutation, Faust.

    Ayant relu, je maintiens, mais en estimant que mes propos sont relativement durs et un peu radicaux. Ne voulant pas laisser la place au doute sur la conviction que j’ai que ce pays est sans âme, j’ai certainement enfoncé le clou. Votre article reste une ouverture à débat, et d’actualité. Je vous souhaite beaucoup de commentaires et de plus positifs que le mien. smiley


    • Karibou 26 octobre 2007 12:22

      très bon commentaire sur le fond, la forme est un peu abrupte a lire ( faire quelques paragraphes aiderait sûrement a ce que beaucoup plus lise ce texte) ,en tout cas je vous soutiens vous qui nous soutenais.


    • Christophe Christophe 28 octobre 2007 14:25

      @Johan,

      Vous faites certes un parallèle intéressant, cependant, votre texte est emprunt d’une vision faussée de ce qu’est le syndicalisme eu égard à la valeur fondatrice de tout syndicat : Un syndicat défend les intérêts de ses adhérents.

      Si nous reprenons différentes assertions que vous faites, il faut donc revenir à ce principe pour comprendre le pourquoi de l’engagement dans différents mouvements.

      vous écrivez : Inaudibles lors de la promulgation du CNE. Ils ont certes été inaudibles du grand public même si ils se sont opposés au principe de CNE ; ils ont d’ailleurs obtenu une période dite d’essai avec un bilan qui devait être fait au bout d’un an ; engagement non respecté par le gouvernement. Par contre pour ce qui concerne ce CNE, il ne s’applique qu’au secteur privé. Vu le taux de syndicalisation dans le privé, il n’y avait donc aucun intérêt à tenter une épreuve de force puisqu’elle n’existe pas dans le privé.

      Ainsi l’opinion publique est divisée, et l’on se prend à désapprouver la lutte d’autres, restés trop indifférents à notre propre sort. La cause est belle, mais le choix des batailles un rien trop partial. Mais quel poids est donné aux organisations syndicales ? La plupart des salariés restent bien planqués et attendent que les syndiqués se battent pour eux. L’intervention de FAUST est tout à fait juste ; bien des salariés ne veulent surtout pas s’engager où que ce soit par peur que cela leur porte préjudice individuellement mais attendent de ceux qui paient le prix de leur engagement qu’ils défendent leurs intérêts individuel quand cela tourne mal pour eux. Quelle hypocrisie !!!

      Quant à l’autorégulation, elle serait possible si certains partenaires sociaux, principalement les représentants patronaux, avaient vraiment l’intention de trouver des compromis équilibrés ; l’expérience démontre tout le contraire.

      Vous citez la pénibilité du travail ; en effet, les syndicat prennent ce problème à bras le corps, à l’inverse du discours bien pensant, mais qui entend ; non pas écoute mais entend. La pénibilité peut être prise en compte à différents niveaux. L’Etat ne veut pas le prendre en considération arguant toujours une évolution de la moyenne de l’allogement de la vie. Nous savons très bien que l’allongement n’est pas uniformément réparti. Puisque l’Etat ne le souhaite pas, c’est donc soit au niveau des branches, soit au niveau local qu’il faut trouver des solutions. Mais le patronat a-t-il envie de prendre une cotisation suplémentaire pour permettre à ceux qui font un travail pénible, soit dit en passant pour répondre à un besoin de leur entreprise, de partir plus tôt en retraite par exemple ? Que nenni !!!

      Un ouvrier vit 5 ans de moins que la moyenne quand il travail dans des horaires normaux. Sa durée de vie est emputée de 4 à 5 ans de plus lorsqu’il opère des rotations nocturnes (travail de nuit). Parce qu’il meurt dix ans plus tôt, ne devrait-il pas partir dix ans plus tôt en retraite ?

      Cependant, il est évident que dans les entreprises où le taux de syndicalisation est élevé, ils se battront pour préserver les avancées sociales qu’ils ont acquis souvent par des luttes. Que ceux qui ne veulent pas se battre pour leurs intérêts sociaux subissent les affres des régressions, cela est normal, mais qu’ils se plaignent que certains aient le courage qu’ils n’ont pas est assez malhonnête !

      @FAUST,

      Merci pour votre témoignage, certes dur, mais il reflète parfaitement la réalité du terrain. J’ai la même expérience que vous ayant été au centre de la cible pendant 6 ans !


      • Johan Johan 30 octobre 2007 00:55

        @ Faust et @ Christophe,

        Déjà, j’aimerais préciser un point. Je ne cherche pas à ajouter des difficultés aux syndicats. Je n’essaye pas non plus à prétendre chercher des solutions pour les rendre plus inoffensifs. Au contraire, je comprends ceux qui militent au quotidien pour leurs collègues, et sais à quelle ingratitude ils récoltent.

        Ils sont en effet les hommes à abattre, et le plus souvent un syndiqué est une personne dévouée, altruiste et qui assume une tache ingrate. Certes les planques dans le syndicalisme existent mais elles sont rares, et très rares dans le privé.

        Je ne m’amuse pas à tirer sur l’ambulance. La France à besoin de syndicats qui fassent entendre leur voix. Obtenir une concession, c’est (déjà) une chose. Etre capable d’être l’acteur majeur de la régulation du travail en est une autre. Les syndicats de l’impression ou des dockers ont montré qu’ils avaient les capacités d’organiser des pans entiers du monde du travail. Le Modef prouve qu’une distribution plus équitable est nécessaire.

        Bref je propose à nos représentants syndicaux d’élargir leur champ de compétences. La défense du salarié, la réactivité face à un projet, c’est bien. Heureusement que les syndicats sont là pour expliquer aux salariés leurs droits, veiller au respect des nommes de sécurité et au paiement des heures sup’. Ils ne font pas encore un boulot parfait, mais sans eux ce serait probablement catastrophique. Heureusement aussi qu’ils se lèvent pour défendre nos retraites etc...

        Si les syndiqués bénéficiaient d’autres services, il y aurait une action plus visible et un intérêt plus flagrant à se syndiquer.

        Par exemple : aujourd’hui, un ingé est facturé par une société de services env. 11 000 12 000 euros par mois et le salarié touche dans les 2 000-2 300 net. Si un syndicat offrait le même service pour 8 000 euros, et payait le salarié 4 000 euros, tout le monde serait gagnant : l’entreprise, le salarié, le syndicat. Ce dernier montrerait l’importance de son action, aurait un moyen de pression sur l’entreprise, verrait ses revenus augmenter, et le nombre de ses syndiqués exploser. Par ailleurs, un mécanisme de compensation pourrait permettre au syndicat de consacrer une partie de sa marge à des professions dont la pénibilité est sous évaluée.

        Ce pays a-t-il perdu une partie de son âme ? J’ai le souvenir de certains de mes ainés qui en me voyant m’engager me dirent que le France était un pays de « pétochards ». D’une certaine façon, je les comprends, vu l’épée de Damoclès qui pèse sur nos têtes. Puisque les français n’ont pas envie de se faire remarquer, il faut rendre les syndicats tellement incontournables, et l’adhésion tellement profitable, que le probleme ne se posera plus.

        Amicalement

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