Pour qui, pourquoi ou pour quoi voter ?
Bien entendu les élections présidentielles sont essentielles, pourtant il faut être conscient qu’on n’aura de toute façon pas de véritable choix pour beaucoup de sujets : on ne choisira pas le prix du carburant à terme, le niveau du pouvoir d’achat, l’âge de la retraite, l’application ou non des accords de libre échange...
Les 27+1 Etats de l’Union européenne se sont engagés à réduire de 40 % ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 par rapport à 1990. Les Etats-Unis et le Canada se sont engagés à une réduction de 25 % environ d’ici à 2025… par rapport au niveau de 2005. La Chine s’engage à atteindre son pic d’émissions de gaz à effet de serre en 2030, avant de diminuer par la suite et assure vouloir réduire son niveau d’émissions de CO2 de 60 à 65 % par point de PIB par rapport à 2005. La Russie s’engage à réduire de 25 à 30 % ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 par rapport à 1990.
L’Accord de Paris, adopté à l’issue de la COP21 en décembre 2015, avait permis pour la première fois de réunir ces engagements non contraignants pour ‘sauver la planète’. Cinq ans après, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, déclare : « Les politiques climatiques ne sont toujours pas à la hauteur de l’enjeu ». L’ONU estime qu’il faudrait réduire les émissions mondiales de 7,6 % par an entre 2020 et 2030 pour respecter l’objectif de + 1,5 °C. Or les prévisions actuelles font craindre une hausse de 2 % chaque année.
Les accords de Paris représentent une avancée historique si l’on veut se donner les moyens d’éviter une solution finale déjà connue historiquement qui permettait aux mieux organisés et aux plus barbares de se débarrasser de tout ceux qui les gênaient.
Si l’on consulte, même brièvement, les cartes du monde, on remarque immédiatement que les pays occidentaux (Europe + USA) sont 10 fois plus riches que les pays émergents, qu’ils émettent infiniment plus de CO2 et que ce sont les pays qui ont de très loin les plus lourdes dettes publiques. Les pays occidentaux sont riches, endettés et ils polluent l’ensemble de la planète non seulement maintenant mais depuis deux siècles.
Le constat étant fait, les solutions du problème étant connues (sobriété et énergies renouvelables), encore faut-il concevoir et mettre en oeuvre les mesures souhaitables.
Il est impératif de réduire d’un facteur 2 les consommations d’énergie finale d’ici 2050. L’énergie nucléaire restera nécessaire mais sa part dans l’ensemble doit elle-même diminuer légèrement, la proportion de pétrole doit baisser d’un facteur 6, les autres énergies dites renouvelables doivent prendre leur essor.
Qui prendra les décisions nécessaires et surtout comment les fera-t-il respecter sachant que la vie de tous s’en trouvera profondément bouleverser ? Comment éviter la solution ‘naturelle’ pour laquelle une infime minorité s’accapare tout ce qui est disponible en ne laissant que le strict minimum pour survivre aux autres ?
Une certaine discipline peut peut-être s’obtenir par une information éclairée des peuples mais il restera des points à trancher ce qui ne pourra pas être fait au sein de cénacles, de comités, d’assemblées. Parce que les prises de décision n’attendent plus, une lutte féroce entre démocraties et autocraties s’est mise en place.
Les démocraties veulent engendrer un nouveau type humain pour lequel la reproduction sexuée est plus ou moins partiellement remplacée par des manipulations génétiques menées dans le domaine marchand. La surveillance des populations se fait par la population elle-même par des fichiers numériques, des notations de tous par tous, la disparition de toute vie privée... Un cadre juridique qui prévoit les moindres détails de l’existence permet d’arbitrer les conflits. Toutefois, ceux-ci sont le plus généralement réglés par des algorithmes au sein des réseaux sociaux eux-mêmes.
Les autocraties ne se remettent pas à l’informatique pour diriger le pays, un ‘Homme fort’, suprahumain, est porté au pouvoir par des élections et il s’y maintient, légitimement ou non, durant suffisamment longtemps pour que sa marque indélébile reste sur le pays concerné. La plupart du temps, dans ce cadre, la reproduction reste sexuée et relativement traditionnelle, les hiérarchies s’établissent selon un mérite qui s’accorde à la société mais qui peut rester relativement divers, une certaine spiritualité resurgit mais elle ne remplace que très marginalement les luttes pour amasser un capital de richesse et de pouvoir.
Cette dualité se retrouve dans le monde entier et dans les options proposées aux électeurs dans la plupart des pays.
Il est maintenant possible de répondre aux questions posées au préalable.
Pour qui ? Démocrates ou autocrates ? Il n’est nullement acquis que les ‘démocrates’ considèrent les ‘gens-qui-ne-sont-rien’ pour autre chose que des arriérés incapables de comprendre leur grand dessein d’établissement d’une nouvelle race, qui deviendra inéluctablement, et qui est déjà devenu dans le verbe, une race des seigneurs. Les ‘autocrates’ se comporteront, d’une façon plus facilement prédictible, comme tous les autocrates du passé.
Pourquoi ? La question peut se poser en effet, pourquoi voter puisque de toute façon malices et roueries auront tôt fait d’ensevelir les desiderata des ‘gens-qui-ne-sont-rien’ sous les arguties à prétention intellectuelle de doctes incultes.
Pourquoi ? Une parenthèse a été ouverte après la seconde guerre mondiale qui a permis, certes imparfaitement, à atténuer la barbarie et l’inconscience cupide de l’humanité. Ce surgissement a un nom : la fonction publique, elle peut servir de fer de lance pour tous les changements indispensables ne serait-ce que pour survivre.
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