Pour un enseignement polyvalent
En France, depuis toujours, on oppose l’enseignement théorique à l’enseignement pratique ! L’abstrait au concret. C’est ainsi que l’Education nationale fabrique des « manchots du cerveau », des futurs chômeurs !
Quand le
chômage des moins de 25 ans atteint aujourd’hui le chiffre de 22 %, nous n’avons pas à être fiers, nous adultes, du triste héritage que nous laissons à nos enfants ! Et sur ce
plan-là, force nous est de reconnaître que le système éducatif français a
failli, et continue de faillir à sa
tâche. Cet échec est dû à une monstrueuse aberration de notre école publique,
qui en privilégiant l’enseignement littéraire, dévalorise depuis des décennies
l’enseignement technique. Cette dichotomie "Abstrait - Concret" qui
oppose depuis toujours l’enseignement "théorique"
à l’enseignement "pratique", a littéralement
stérilisé une grande partie de notre jeunesse ! Quel jeune en effet, n’a jamais
entendu dire par un professeur : "Si tu n’as pas de meilleures notes, tu finiras à l’usine", ou par son père : "Passe ton bac d’abord, on verra après" ! Car les parents aussi sont
coupables de tous vouloir que leurs enfants soient avocats, docteurs,
fonctionnaires, etc. Mais à qui la faute ? N’est-ce pas là, encore, les
résultats d’un long et insidieux travail de sape de notre système scolaire, qui
après avoir influencé les parents, élèves d’hier, continue de conditionner les enfants d’aujourd’hui, parents de demain !
Quand on sait par Gaston Bonheur, que toutes les
potentialités d’un être humain se forment avant l’âge de douze ans et qu’ensuite
il n’y a que maturation, on mesure toute l’importance de l’école primaire sur
le devenir des hommes et de la société. Mais quand on voit ce qu’est devenue
l’école aujourd’hui, on peut se demander si en France, le corps enseignant a
pleinement conscience de ses responsabilités. Aujourd’hui, il est de bon ton
pour les instits et les profs de se plaindre de l’irrespect des élèves à leur
égard, mais eux les premiers, ont-ils du respect pour leurs élèves ? On
peut en effet se poser la question, lorsque l’on voit qu’une grande majorité
d’enseignants sont habillés de jeans délavés et tirebouchonnés, de polos ou
de cols roulés, de blousons avachis et sont bien souvent affublés d’une barbe
hirsute. Un manque de tenue, tant morale que vestimentaire, est un manque de
respect vis-à-vis des élèves ! Qu’ils l’admettent ou pas, ce sont les profs eux-mêmes qui ont dévalorisé leur fonction aux yeux du public. Où est
donc passé l’instit d’antan ? Celui que les enfants admiraient et que les parents honoraient.
Au moment où l’on parle tant d’une nouvelle
pédagogie, nos enseignants ont oublié que la meilleure des pédagogies est celle
de "l’exemple" ! Ils doivent pourtant bien savoir que leur image est un "modèle" que, même inconsciemment, les jeunes enfants copient ! Si le
savoir et les connaissances s’apprennent et s’inscrivent dans le néocortex, les
valeurs morales et la personnalité s’acquièrent par le cerveau limbique,
c’est-à-dire par l’apprentissage et l’exemple ! Ce problème de
comportement des éducateurs, qui se répercute sur le comportement des élèves,
est grave, mais il y a plus grave encore ! Il y a le problème
de : l’enseignement quasi "unilatéral" des intellects, que l’on dispense depuis
toujours dans tous les pays dits modernes.
De quel droit en effet et au nom de quel principe,
peut-on faire croire qu’un intellect abstrait et littéraire est supérieur à un
intellect concret et technique ? De récentes découvertes sur le fonctionnement
du cerveau nous apprennent que les deux hémisphères du néocortex ne sont pas
identiques. L’hémisphère gauche serait entre autres le siège du langage, de
l’analyse, de la logique, en un mot de l’abstrait,
tandis que le droit est le siège du faire, de la synthèse, de la créativité,
c’est-à-dire du concret.
Nous pouvons donc émettre l’hypothèse que notre système éducatif, qui depuis des décennies développe essentiellement
l’hémisphère gauche au détriment du droit, forme des "manchots du cerveau". C’est ainsi que l’école fabrique des chômeurs, diplômés certes,
mais souvent analphabètes et inemployables !
On peut même penser que tous ces "laissés-pour-compte" d’une société hémiplégique ne sont que des dévoyés de notre système éducatif ! Leur intellect à dominance pratique a été contrarié dès l’école qui
les a orientés de force vers des études théoriques. Ces jeunes auraient été bien
plus heureux si on les avaient dirigés, comme auparavant, dès l’âge de 14 ans
vers des formations manuelles ou techniques, pour lesquelles ils étaient
prédisposés.
Aucun homme n’est semblable. Mais si l’on sait que
tous les intellects sont différents, l’on sait moins que leurs périodes de
réceptivité sont elles aussi différentes. D’où la nécessité d’une formation globale, mais aussi d’une formation permanente.
En effet, rejeter et complexer un jeune parce qu’à
un moment donné il n’est pas ouvert à l’enseignement théorique est un crime de
lèse-personnalité, comme d’avoir rendu l’école actuelle obligatoire jusqu’à 16
ans est un crime de lèse-société. Un véritable gaspillage de potentialités
pratiques d’une bonne partie de notre jeunesse ! Pour remédier à cette
aberration il faut impérativement revaloriser l’enseignement manuel et
l’apprentissage. Et la culture alors ? diront les cerveaux bien-pensants.
Mais n’ayons aucune crainte pour le niveau culturel de ces jeunes, car devenus
adultes et ayant acquis de bons métiers et donc de bons salaires, beaucoup
reprendront, d’eux-mêmes, les
enseignements et les études dont ils éprouveront le besoin. Et avec l’énorme
avantage que ces nouvelles connaissances seront d’autant mieux assimilées
et valorisées qu’elles auront été
désirées et choisies et... non pas subies ! La "formation continue" devra
aussi servir à cet enrichissement culturel !
Septembre 2007
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