Pour un Parti Démocrate
Il est venu le temps, non plus de préparer l’avenir, mais de faire le présent. Comme l’avait écrit Bernanos : “On ne subit pas l’avenir. On le fait”. L’appel de Michel Rocard, puis de Bernard Kouchner et Claude Allègre pour une alliance de Ségolène Royal avec François Bayrou fut un premier signal. Mais les tenancier du PS, façon Ténardier, ont rejeté brutalement cette ouverture. F. Bayrou, peu avant, avait tendu la main à DSK, qui l’a refusa pour enjoindre le candidat démocrate à rejoindre la bannière de S. Royal. Dernièrement, c’est D. Cohn-Bendit qui se disait compatible avec le président de l’UDF. A présent que le 1er tour est passé, du fait du score fort important de F. Bayrou (plus important que celui de J. Chirac ; président sortant, en 2002), les 2 candidats de l’umps se font fort d’attirer les électeurs du “3ème homme”. Comme s’ils le dépouillaient, comme si ces électeurs ne pouvaient pas penser par eux-mêmes...
Se libérer de cette gauche et de cette droite
Soyons honnêtes, il s’agit moins du sujet d’une improbable alliance de
Ségo avec Bayrou que d’une alliance, je dirais même une”ré”union du
centre-gauche, sociaux-démocrates, sociaux-libéraux, écolo-centristes,
etc... bref, comme vous voudrez vous ou les définir, et des
démocrates-sociaux, démocrates-chrétiens, libéraux-sociaux,
européannistes, etc... bref, du centre-gauche au centre-droit. Cette
alliance, au sein du “Blogdudemocrate” et largement au-delà comme j’ai
pu le constater pendant la campagne de 1er tour, nous souhaitions
qu’elle prenne pour nom : “Parti Démocrate”. Et les rédacteurs,
commentateurs et lecteurs de ce blog, sont particulièrement bien placés
pour parler de la chose. Le nom même de ce blog en est tout un
programme.
Or, François Bayrou, encore une fois, répond à nos espoirs. Il lance la création du Parti Démocrate.
Cette création-”ré”union passe d’abord par nous, avant la frilosité des uns, l’opportunisme des autres. Le refus, proche de l’autisme, de certains hiéarques du PS et de l’UMP, nous incite à les ignorer et aller de l’avant. Chez ces gens-là, on ne parle pas, on compte ! Car il s’agit de sauver la boutique...
Séparés par l’irruption du marxisme, les démocrates Français ont du
mal à se retrouver à cause des habitudes de partis. Comme je l’ai écrit
ailleurs, l’opposition de la gauche et de la droite françaises se
fondent sur la conception du changement : c’est à cause de cela que la
France n’évolue pas.
Elle “involue”, comme dirait l’autre...
Il est temps de refermer cette trop longue parenthèse des divisions
inutiles, reposant sur la chimère d’une nécessaire confrontation. Il
faut aller au-delà, mettre fin à ce monde binaire,
simpliste, trivial, mettant à l’aise les médiocres et les mauvais :
grâce à ce monde binaire, l’obligation de division offre un refuge à
chacun, “chacun son camp, un camp pour chacun”, où chaque camp doit
couvrir les siens, et cela se réduit au “celui qui n’est pas avec moi
est contre moi”.
Et de plus, pourquoi devrions nous être obligés d’être avec les
communistes, trotsko-je ne sais quoi ou ayatollah vert ? Ou avec les
blondes aisselles de Le Pen, le marquis de Vendée ou autres attardés à
droite caché dans une UMP recyclant le “parti des Versaillais”, ou de
Neuilly ? Se retrouver avec ceux qui ont des “ennemis” parmi les
Français : les uns veulent leur guerre civile avec les enseignants, les
autres veulent se faire les entrepreneurs ou les médecins...
Ce n’est pas non plus parce que des Boorlo, Robien, Veil ou Santini ont
vendu leur liberté pour des strapontins ou problème d’égo qu’il faut
partager leur culpabilité.
Et ce n’est pas parce que d’autres, au PS, attendant l’échec de S.
Royal, préfèrent rester avec des Mélanchon, Emmanuelli, Fabius ou
autres archaïques, qu’il faut partager leur cynisme ou opportunisme.
Nous avons bien compris que quelques éléphants n’ont pour seule
ambition que de prendre la tête du PS après l’échec qu’ils attendent de
leur candidate ! Comme
l’a dit Raymond Barre : “en politique, il y a deux types d’ambition :
l’ambition de soi pour les autres, l’ambition de soi... pour soi !”.
Des Femmes et des Hommes nouveaux
Cela fait un quart de siècle que les Français subissent une
gauche et une droite archaïques, arc boutées sur leurs intérêts
catégoriels, leurs clientélismes anti-républicains, clientélismes
vivant aux dépens des difficultés sociales des Français. Les dirigeants
de ces partis se sont transformés, et ont transformé, notre démocratie,
en une alternance d’oligarchies.
Chômage, appauvrissement, insécurité, peur ou haine de l’autre sont le résultat de leur pitoyable gestion de l’Etat.
Quand je relis Raymond Barre (1), que je vois apparaître les “judas” de
la politique dans les années 1970, préparant leur avenir à gauche ou à
droite, contre (2), consciemment, l’avenir de notre pays, je me dis
qu’il est temps de mettre fin à leur époque et qu’il faut franchir l’artifiel rubicon.
Il faut mettre fin au conditionnement de l’umps et des extrêmistes qui
veulent nous faire croire à leur nécessaire existence, que je vois
plutôt comme un “parasitisme”.
De très nombreux Français attendent que ceux qui ont fait de multiples
appels pour une nouvelle donne politique, ceux qui ne se sentent pas
chez eux au sein de leurs anciens partis et par contre se sentent plus
proches d’autres personnes dans d’autres partis, feront le choix du
renouveau démocratique.
Des valeurs communes pour le Parti Démocrate
Le Parti Démocrate se fondera sur les valeurs communes de ces Démocrates au sein des actuels UDF, PS et UMP :
- imposer en permanence l’égalité des chances pour une démocratie sociale (par les points suivants)
- politique de l’avenir (mettant fortement en avant famille, éducation, recherche, environnement)
- Etat impartial (démocratie et justice rénovées, sécurité déployée pour tous, nomination aux postes avec le Parlement, introduction de la proportionnelle, présence de tous les “pays”, fusion départements-région)
- politique économique dite “sociale-économie” (politique de l’offre, pro-industrielle et TPE-PME-PMI, Small Business Act, réforme de l’Etat pour plus d’efficacité et moins de dépenses et de parasitisme, assurant un emploi digne à nos fonctionnaires, par un “audit” incluant tous les partenaires et partis afin que chacun assume la vérité sur l’Etat devant les Français, réforme fiscale pour ne plus flinguer les “classes moyennes” et permettre aux plus riches de rester pour investir dans notre pays), cf l’article “pour une politique économique industrielle”
- engagement européen (vision fédérale, refonte du couple franco-allemand, relance européenne notamment par une politique industrielle, et par une réforme constitutionnelle)
La création, ou “ré”union, de ce Parti Démocrate, devra se faire sans primauté des uns (comme l’ont fait les ex-rpr sur les ex-udf ayant rejoint l’ump), sans lâcheté (comme au ps où, pour que se retrouvent les “courants”, on élimine les sujets qui fachent), dans un fonctionnement démocratique (empêchant ainsi les parachutages ou prééminences) et sans “chasse aux sorcières” pour établir le “pas une tête qui dépasse” (façon rpr et ...)
Pour un troisième tour
On avait voulu faire croire que, sous l’alibi d’un “vote
utile”, si F. Bayrou était élu, il n’aurait pas de majorité, PS et UMP
l’en empêchant. Or :
- de Gaulle a dirigé la France sans que le parti (RPF) qui le soutenait ne soit majoritaire au Parlement
- les législatives procèdent des présidentielles. Les candidats Démocrates pulluleront
- les Français, après avoir tenté de se libérer de l’umps, voudront se prémunir des graves déséquilibres d’un Etat UMP ou PS
- PS et UMP ne représentent même pas 50 % des Français...
- au PS, et à l’UMP, beaucoup attendaient l’élection de François Bayrou pour prendre ou reprendre leur liberté. Les interventions de M. Rocard, B. Kouchner, C. Allègre, D. Cohn-Bendit, les collectifs “Spartacus” et des “Gracques”, les choix des ministres de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (Goulard) et de l’Intégration (Begag) en sont une première illustration, la vague annonçant la marée.
Je reprend d’ailleurs les mots de Jean-François Revel (3) : “Le meilleur de tous les médecins, disait Proust, c’est la maladie. Elle seule nous contraint à nous soigner, quand l’heure est venue de choisir sans palliatif possible entre la guérison et la mort. Cette heure vient de sonner [...]. Si la démocratie [le parti démocrate] s’impose à nous, c’est qu’elle est le seul médecin disponible sur la place. Tous les concepteurs d’autres politiques ont échoué, de Machiavel à Marx et de Mahomet à Hitler”.
PS et UMP vivent de nos maux, de nos maladies. Entre la “gourde” et le “gourdin” il faut que les Français imposent leur médecin, leur médecine, et non subissent des charlatans ou sécateurs. Les élections législatives seront le 3ème tour de cette élection présidentielle.
La France a besoin de François Bayrou, de son projet, d’un avenir.
du Parti Démocrate.
C’est tout, mais c’est aussi beaucoup !
(1) Raymond Barre, “L’expérience du pouvoir”
(2) Denis Jeambar, “Nos enfants nous haïront”
(3) Jean-François Revel, “Le Regain Démocratique”
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