Pour une part de capitalisation dans nos retraites
Ils s’appellent KKR, Blakstorne, Strawood ou TCI, Butler Capital ou SAC, ils sont les rois du monde et, pourtant, qui peut se vanter de les connaître ? Ils ont mis le capitalisme à leurs pieds, ils disposent en moyenne d’une force de frappe de 1500 milliards de dollars et ce sont eux la cause indirecte des golden parachutes (par la "précarisation" des PDG qui sont de véritables fusibles), des licenciements boursiers et même parfois de la fermeture ou non de certaines usines !
La grande majorité est d’origine américaine. Vous l’aurez compris, ces sociétés sont des fonds d’investissements, comprenez "hedge funds", ils détiennent prés de 20% du CAC 40 (en stock) et sont l’origine de 60% des flux quotidiens sur les marchés financiers, la très évidemment pour le commun des mortels, ils sont de véritables traîtres, des déviants du capitalisme, les chimères des économies de marchés. Mais en fait, ce sont de simples fonds de retraites US et GB. En délocalisant Arena, Renault ou Moulinex, ils financent les retraites des Américains ou des Britanniques. Dur dur, la vie.
Après ce constat amer, vous n’avez qu’une envie. Interdire le territoire national à ces voleurs des temps modernes. C’est ce que proposent les partis antilibéraux d’ailleurs. Le PS et l’UMP en tête. Car oui, le PS et l’UMP sont antilibéraux. Ils ne comprennent pas, ou ne veulent pas comprendre le système.
La donne est pourtant assez simple à comprendre. Le marché des capitaux est devenu un marché concurrentiel comme un autre. Les entreprises les plus profitables de la planète sont au coeur de la bataille inter-hedge funds. Tout le monde se bat pour placer les retraites des cow-boys texans sur les meilleures entreprises, les plus profitables, les plus rentables. Et si par malheur l’entreprise en question n’arrive pas à "performer", alors il faut taper dans les coûts, remplacer le PDG ou fermer des structures. Business is business
Alors cessons de jouer les vierges effarouchées lorsque nos entreprises sont les cibles des requins anglo-saxons, nous le cherchons bien. Mais la question reste toute posée. Comment empêcher tout cela ? Comment remettre la main sur nos richesses ? Ce type de question est classique en France, les réponses le sont tout autant. "légiférons !". Mais la législation ne peut plus rien, le mouvement de fond depuis les années 80 a poussé le monde financier dans le libéralisme acharné, déréglementation, désintermédiation, les frontières n’existent plus. Plus d’Etat, plus de loi ! A moins de voloir détruire nos entreprises et donc nos emplois...
Alain Juppé avait pourtant trouvé une solution, ou en tout cas le début d’une solution nécessaire à notre pays, mais la France est ce qu’elle est... il faudrait, pourtant, créer des fonds de pensions français, de manière à entrer dans la compétition et donc de pouvoir défendre nos capitaux. Pour nous en sortir, nous devons inscrire une voiture à la course mondiale. Sans cela, nous resterons définitivement des cibles mouvantes.
Le déséquilibre pourrait être en partie récupérable (en partie seulement) surtout grâce à l’opportunité que nous offre la démographie. Il y a de plus en plus de retraités, désireux de placer leurs argents. Demain, il y aura encore des actifs qui souhaiteront se construire une retraite, conscients qu’ils sont de l’insuffisance du système actuel français. Profitons-en !
Alors, oui, j’ose le dire, il faut introduire une partie de capitalisation dans notre système de retraite, d’une part pour rééquilibrer le ratio actif/inactif et surtout pour fournir à notre économie les moyens de se défendre et de conserver ses fleurons.
M. Sarkozy est décrit comme libéral... Alors qu’il cesse de nous vanter les mérites d’un système Fillon qui court à la renverse. La capitalisation permettra en partie à la France de changer enfin de costume, nous passerons de victimes à chasseur, nous cesserons de nous plaindre pour regarder vers l’avenir.
Une question de mentalité.
21 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON