« Pourquoi dire non, langage totalitaire et résistance » (Boris Cyrulnik[1]) (1/2)
Je viens de terminer, pour la Xième fois, le « visionnage » de la « conférence-débat », citée en titre et donnée par Boris Cyrulnik dans les locaux de l'Université Clermont-Auvergne, le 21/10/2021[2].
Je connaissais Boris Cyrulnik pour ses analyses et son expertise en médecine, neuropsychiatrie et psychanalyse. Ses interventions dans les médias m’intéressaient sans que, pour cela, j’aie toujours partagé tous ses points de vue. J’ai apprécié dans sa conférence l’opportunité de citer Hannah Arendt, pour le positif et Goering, Eichmann, Höss pour le négatif.
J’ai bien aimé sa manière de défendre la résistance et le droit de dire non au totalitarisme. Ayant lu certains des commentaires des « internautes », j’ai estimé les réactions négatives, à près de 90% des 400 avis exprimés (à la date du 11/11/2021) !. C’est interpellant !. (Je n’ai pas recherché d’autres échos, jusqu’à présent).
Je voudrais, dès lors et en commençant, réfléchir, ici, à quelques citations (parmi beaucoup d’autres) qui m’ont « étonnées » et exprimer les réactions que m’inspirent certaines sorties de Boris Cyrulnik.
Le Génocide des Tutsis du Rwanda (de 52’48’’ à 53’10’’)
« ...... il n’y avait pas d’empathie du tout. On a retrouvé la même attitude au Rwanda où les Hutus ne tuaient pas des êtres humains, ils écrasaient des cancrelats et après avoir écrasé des cancrelats, avec des armes rustiques, ils étaient couverts de sang, ils rentraient chez eux, ils prenaient une douche, et redevenaient de gentils papas.... » (retranscription personnelle)
Si le Génocide des Tutsis du Rwanda a été une des plus effroyables tragédies de la fin du 20ième siècle, je pense qu’il faut bien analyser les événements, en profondeur.
Il me semble impossible de parler du Génocide durant 22’’, sur 1h46’45’’ de la durée de la « conférence-débat », sans schématiser, pour ne pas dire caricaturer la réalité des faits (armes rustiques, couverts de sang, rentraient chez eux, prenaient une douche ...) ? Traduire, par exemple, le mot « Inyenzi » par cafard (littéralement exact) sans remettre ce mot dans son contexte socio culturel et politique de l’époque ne serait-il pas imprudent ? Cela ne sonne-t-il pas comme un raccourci, une « formule », un slogan ?
Ne devrait-on pas se poser, simultanément, la question du « pourquoi du dire non » (de la quasi-unanimité des pays membres de l’ONU) à l’« intervention pour arrêter le Génocide en avril 1994 ?. La question du pourquoi de la « volonté » de la Communauté Internationale de se soumettre à « un langage totalitaire de Kagamé[3] » ?. Etait-ce la « résistance » à des intérêts qu’on ne découvre que maintenant ? Pendant les 100 jours que le Génocide a duré, personne n’a levé le petit doigt. Les chiffres étaient là ! En comparaison avec la Covid19, suis-je en droit de me demander comment, en moins de 48 heures, 190 pays, sur 193 que compte l’ONU, ont voté le lockdown mondiale ... sans se poser d’autres questions ... Les chiffres étaient là !
Ceci, justement à propos du Rwanda où, en temps réel depuis 26 ans, on a l’occasion de trouver une réponse à la question « Pourquoi dire non », d’analyser le « langage totalitaire » et de comprendre la « résistance ». Et ceci 30 ans, après l’invasion du Rwanda par l’Ouganda.
Vaccins et pass sanitaire
Question d’une auditrice dans le public (1h 06’50’’) : « Au regard de ce que vous avez exposé, comment analysez-vous la situation actuelle par rapport aux vaccins et au pass sanitaire ? » Après avoir ironisé (Vous n’auriez pas une autre question ?), Boris Cyrulnik a eu une réaction assez étonnante, pour un scientifique, vis à vis du Dr Raoult : « un scientifique marginal, un marginal de génie » ... Justement au moment où Raoult se présente devant le Conseil de l’Ordre des médecins dont certains, rappelant l’histoire de la France de Vichy, n’hésitent pas à rappeler[4] : « ..... le Conseil de l’Ordre des médecins d’alors aide à légitimer le principe de l’épuration ».
Pour le pass sanitaire : « c’est vrai que c’est un peu casse-pied » ... (sic, c’est moi qui souligne).
L’étoile Juive.
« Je suis personnellement blessé lorsque j’ai vu des étoiles jaunes, des étoiles de David avec écrit à l’intérieur anti-passe » Je pense bien comprendre le fait qu’il soit choquant, pour un survivant des rafles, de voir l’Etoile Juive arborée par certains, lors des manifestations contre le passeport sanitaire ou l’injection obligatoire. C’est ce signe que devaient porter les Juifs, en public, à partir de septembre 1939 en Pologne et, ailleurs sous « juridictions » nazies, à partir de septembre 1941.
Personnellement, j’avais réfléchi à cette question de savoir, non pas pourquoi mais bien, comment signifier publiquement et personnellement « mon non », un « non » franc, positivement « massif », aux « mesures d’hygiène sanitaro-totalitaires actuelles », tout en respectant les règles sur l’« expression publique des pensées » et les sensibilités d’autrui. J’avoue que l’idée de l’« Etoile de David » m’a effleuré l’esprit. J’avais penché, ensuite, pour une étoile à 5 branches plutôt que 6 et bleu-blanc–rouge plutôt que jaune.... mais j’ai vite abandonné cette option « facile et/ou basique » . J’ai alors vérifié qu’il y avait, parmi la signalétique des types de prisonniers des camps Nazi, de 1938 à 1945, à peu près 40 symboles différents. Dès lors, j’ai pensé arborer, lors dès les premiers confinements, un bristol « trombonisé[5] » en guise de sur-masque, tel un phylactère, portant alternativement un des signes d’« infamie concentrationnaire » : un tringle Noir pour les Asociaux puis un Brun pour les Tsiganes et/ou Mauve pour les Témoins de Jéhovah et même un Rose pour les Homosexuels .... Mais ces symboles ne disent, en fait plus rien à personne (ou presque). Et donc, j’ai changé de stratégie et j’ai écrit sur mon phylactère : « NON ». (Tout court). Tout en me réjouissant de ne certainement blesser personne, ni Gitans, ni Clodos, ni Alcolos, ni Trisomiques. Et l’expérience qui dure encore aujourd’hui, est fort intéressante ..... mais c’est une autre histoire ... quoique !.
Je me suis posé une autre question. Dans quelle mesure le fait de porter l’Etoile de David pour dire non et résister au totalitarisme sanitaire actuel tel que ressenti pas une partie de la population, serait une minimisation du respect et des honneurs auxquels ont droit les victimes de la Shoah, minimisation qui serait effectivement blessante pour tout la monde. Et je me suis mis à penser au « pourquoi » de ma propre retenue vis-à-vis du port de l’étoile ....
Finalement, je suis « tombé » sur ce qu’aurait dit Noam Chomsky, à propos du confinement et sur un débat entre Jean Bricmont et Etienne Chouard autour de la Covid 19 ..... intéressant .... mais, là aussi, c’est une autre histoire ...quoique !
./..
[1] Boris Cyrulnik, né le 26 juillet 1937 à Bordeaux, est un médecin, neuropsychiatre et psychanalyste français.
[3] Paul Kagamé (FPR) a enjoint par ultimatum le retrait des troupes étrangères sur le sol Rwandais le 12/04/1994. Il a chargé, le 30/04/1994 Claude Dusaidi, Gérald Gahima et Théogène Rudasingwa faire du « lobbying » à l’Onu pour ne pas renforcer la Minuar.
[4] Les historiens américains Michael Marrus et Robert Paxton, spécialistes renommés du régime de Vichy et de la collaboration en France ; in :
[5] Fixés avec des attaches trombones ... pour pouvoir nettoyer le masque toute les 4 heures à 60°
sans devoir refaire mon inscription.
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