Pourquoi il ne faut pas entrer en guerre contre Daech
Arrêtons les frais de cet engrenage de violence auquel nous avons que trop participé.
Encore une guerre lancée par le Prix Nobel de la Paix 2009, Monseigneur Obama, maître du "monde libre". Les nombreuses défaites que nous avons essuyé ces dernières années devraient pourtant nous interroger. Pouvons-nous gagner une telle guerre ? Einstein disait : « La folie, c'est se comporter de la même manière et s'attendre à un résultat différent. » Notre folie est donc avérée. Certes, nous avons les armées les plus puissantes du monde, mais si nous ne changeons pas notre manière de voir les guerres, nous les perdrons encore et encore...
Nous ne pouvons les surpasser en violence.
La morale. C'est probablement ce qui nous distingue le plus des membres de Daech. Nous en usons et en abusons. Ils n'y font même pas attention, éperdus qu'ils sont par la sainteté de leur guerre. Or, la morale est un modérateur naturel de la violence. Sommes-nous capable de massacrer femmes et enfants ? Non. Eux, ils les décapitent. La guerre est nécessairement violente et celui qui est capable d'aller à l'extrême de la violence vaincra sans problème celui qui ne s'y risque pas.
On peut noter toutefois une légère "évolution" nous concernant : l'utilisation des drones. Totalement immoraux et terriblement efficaces. Mais à la guerre, qui reste une spirale de violence, nous resterons toujours en retrait derrière cet ennemi qu'on se plait à qualifier de "barbare". Et cela lui donne une grande longueur d'avance.
Nous faisons face à un ennemi déterminé.
Qu'on en commun la bataille de Valmy et la guerre du Viêt-Nam ? Ce sont des preuves que quelle que soit la puissance de votre armée, si elle n'a aucune motivation et fait face à un ennemi déterminé, alors vous perdrez. De Gaulle avait d'ailleurs prévenu les Américains dans son discours de Phnom Penh.
« Il n'y aucune chance pour que les peuples de l'Asie se soumettent à la loi d'un étranger venu de l'autre rive du Pacifique, quelles que puissent être ses intentions, et quelle que soit la puissance de ses armes »
Ils ne l'ont pas écouté et s'en sont mordu les doigts. Comment pouvons-nous motiver nos troupes à tuer des étrangers dont ils ne connaissent rien ? On ne fait même pas la différence entre les innocents et les barbares. Et les barbares en jouent.
Nous n'avons pas de fin politique sur le long terme.
Quel est l'objectif de cette guerre ? Dans quel but sommes-nous prêt à sacrifier nos enfants ? Selon les points de vue, deux objectifs reviennent souvent :
- Protéger les populations civiles.
- Exterminer les djihadistes.
Protéger les populations civiles est un objectif plus que louable, mais si l'on ne prévoit rien sur le long terme (ce qu'ont fait les Etats-Unis en quittant l'Irak), un jour où l'autre, il faudra à nouveau refaire une guerre. Napoléon l'a appris à ses dépens en prenant Moscou. Les victoires militaires sont belles, mais si la politique ne suit pas, une victoire peut se transformer en une déroute magistrale.
Exterminer les djihadistes est impossible, pour la simple et bonne raison que le djihadisme n'est pas génétique. Et pire, tel l'hydre de Lerne, plus on lui coupe des têtes, plus il semble en repousser. Alors, plutôt que de chercher à les exterminer, il vaudrait mieux s'attaquer aux racines du problème. Notamment en nous distinguant du comportement impérialiste et agressif des Américains. Nous fermerions alors un grand vivier de recrutement des djihadistes.
D'autres acteurs peuvent gagner la guerre.
Tous les points précédents nous montrent donc que l'on ne peut gagner cette guerre. Il serait donc peu avisé de la faire. Toutefois, les milices kurdes ou la république syrienne peuvent la gagner. Se pose alors la question des aides. Devrions-nous aider les kurdes et la Syrie ? Oui, mais dans une certaine mesure. Nous ne devons pas les armer ni les former militairement.
Car nous ne vivons pas dans un monde de bisounours. Celui qui fut un allié hier sera peut-être un ennemi demain. Lorsque les Etats-Unis ont armé les moudjahidines, pensaient-ils se faire tuer par leurs propres armes dix ans plus tard ? Il n'y a qu'à voir la manière dont nous avons changé d'opinion à propos de Bachar al-Assad en l'espace d'un an. Nous pouvons d'ailleurs remercier la Russie et la Chine pour nous avoir empêché d'intervenir en Syrie, ce qui aurait alors donné un nouveau territoire à Daech.
52 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON